— Il faut lui préparer un sirop de radis noir et de chou avec un peu de citron et de miel. Tu verras, c’est radical ! lui assura l’ancien.
— À cause du radis, bien sûr ! s’exclama l’enfant, ravie de sa bonne blague.
Ils éclatèrent tous de rire et Lucienne, à ses côtés, sourit, en fière grand-mère.
— Allez, viens, petite mère, dit Annie à la gamine. Nous allons monter et revoir un peu ton choix de vêtements pour ce jour pluvieux.
Ensemble, elles abandonnèrent le bistrot aux anciens. En quittant la salle, Annie entendit un des clients s’adresser à Lucienne.
— Madame Rouillac, vous pouvez vous vanter d’avoir une petite-fille délurée. Pour son âge, elle est bien dégourdie !
On n’avait jamais connu la bistrotière humble et réservée. Sa réponse n’étonna donc personne.
— Que voulez-vous ?
