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Le Mascaret

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Une rencontre provoque une révélation soudaine et enclenche un engrenage infernal…

Chantal, bourgeoise désœuvrée en mal de causes à défendre, est bouleversée par une conférence donnée par le docteur Roberto Ramirez, auteur d’un livre sur l’Espagne. Elle abandonne tout pour rejoindre au Pays Basque le héros de la Résistance antifranquiste et s’engager à son côté. Mais une chose est la théorie, autre chose la réalité : la mission qui lui sera confiée tournera mal et l’enverra dans les geôles de Franco.

L’auteur, en pleine possession de son art, parvient à concilier une réflexion sur la responsabilité des intellectuels avec une histoire d’amour fatale et dérisoire dans le contexte de la lutte t********e contre le franquisme.

Un livre dense, histoire d’amour, histoire de mort, dans l’Espagne du franquisme finissant.

Un thriller psychologique, politique et historique pour les adeptes de sueurs froides !

EXTRAIT

La grande artère était presque déserte : l’heure sans doute le voulait, la température peu clémente aussi. De temps à autre une auto passait à vive allure, ou quelquefois, sur la rambla, un piéton qui se hâtait, enroulé dans des vêtements chauds, une fumée aux lèvres. À droite le fleuve bruissait faiblement, dont elle ne voyait que la couverture de brume.

C’était tout cela qui la désorientait, cette ville alanguie, la lumière parcimonieuse tombant d’un ciel plombé, le froid qui s’infiltrait dans la voiture et engourdissait ses mains sur le volant. L’Espagne, dans son souvenir, c’était le ruissellement du soleil, des couleurs crues, la trépidation humaine…

CE QU’EN PENSE LA CRITIQUE

-« Ce roman dépasse la dimension du simple thriller; ses considérations politiques et historiques, ses études psychologiques et humaines en font un véritable ouvrage de réflexion et d’actualité, auquel le suspense étroitement mêlé enlève tout caractère ennuyeux. » – Martine Freneuil, Le Quotidien du Médecin

-« "Mascaret: surélévation brusque des eaux qui se produit dans certains estuaires au moment du flot et qui progresse rapidement vers l’amont sous la forme d’une vague déferlante (Petit Larousse Illustré) ". C’est aussi le titre d’un excellent roman de Jean-François Coatmeur, Breton et professeur de lettres dans un lycée de Brest. » – Le Nouvel Observateur

-« Avec son Mascaret, il livre une œuvre dense et tragique dont l’action se passe dans l’Espagne franquiste. Rigueur et imagination. » – Pierre Lebedel, Le Figaro

A PROPOS DE L’AUTEUR

Né à Pouldavid-sur-mer (aujourd'hui en Douarnenez), vivant depuis plusieurs dizaines d'années à Brest, Jean-François Coatmeur a longtemps exercé parallèlement, avec un égal plaisir, les deux métiers de professeur de Lettres Classiques et d'écrivain. Il est l'auteur, notamment, de quelque vingt-cinq romans de mystère et de suspense, (Albin Michel, Denoël...) souvent adaptés pour le cinéma et la télévision et pour lesquels il s'est vu décerner les plus flatteuses distinctions, tant nationales que régionales. Privilégiant dans ses livres la vérité humaine, plutôt que les subtilités de l'artifice, ayant toujours refusé de p********r sa plume, il est fier, si ce qu'on dit est exact, d'avoir contribué, malgré le mépris des clercs, à faire reconnaître à un genre, qui avait parfois, il est vrai... bien mauvais genre, sa juste place dans la littérature universelle.

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Chapter 1
À la mémoire de mes parents très aimés un affectueux au revoir. L’Alfa Romeo était garée au ras du trottoir, à l’entrée de l’avenue Del-Generalissimo, côté rivière. Presque en face commençaient les arcades qui, sur une cinquantaine de mètres, ceinturaient la cité antique. C’est là que les deux hommes s’étaient engouffrés : il suffisait à Chantal de tourner légèrement la tête pour distinguer entre les piliers trapus la double porte sculptée, avec son marteau de bronze noir et son semis de clous vernissés. La grande artère était presque déserte : l’heure sans doute le voulait, la température peu clémente aussi. De temps à autre une auto passait à vive allure, ou quelquefois, sur la rambla, un piéton qui se hâtait, enroulé dans des vêtements chauds, une fumée aux lèvres. À droite le fleuve bruissait faiblement, dont elle ne voyait que la couverture de brume. C’était tout cela qui la désorientait, cette ville alanguie, la lumière parcimonieuse tombant d’un ciel plombé, le froid qui s’infiltrait dans la voiture et engourdissait ses mains sur le volant. L’Espagne, dans son souvenir, c’était le ruissellement du soleil, des couleurs crues, la trépidation humaine… Elle remit en route le ventilateur, aperçut juste à cet instant la commerciale kaki qui débouchait du pont devant elle, et s’engageait dans l’avenue. Elle reconnut les deux bicornes de cuir à l’avant, frissonna. Elle se rappela que l’un de ses deux passagers tout à l’heure avait parlé de la Guardia civil. Bien qu’elle les suivît mal dans leur langue, elle avait cru comprendre que le poste de police était derrière, dans la vieille ville. Elle détacha les mains du volant, abaissa le nez sur la carte routière qu’elle avait étendue sur ses genoux, dessina de l’index un itinéraire. La voiture passa lentement, continua à longer la rivière, puis bifurqua à droite, vers la ville haute. Chantal respira à fond. 13 h 30. Combien de temps encore allait-elle devoir rester en faction ? Elle ne savait rien du travail que ses deux compagnons avaient à accomplir. Elle les avait pris le matin, à la sortie d’Ochagavia, ignorait s’ils venaient de passer la frontière ou s’ils se trouvaient déjà en Espagne. Ils ne parlaient guère le français, rien que quelques mots usuels, et d’ailleurs, durant tout le trajet jusqu’à Gérone, ils étaient restés quasi muets. Elle ne connaissait que les instructions de Carlos, et elle se les répétait sans arrêt : « Dès qu’ils ressortiront, mettre en route, ouvrir les deux portières arrière, repartir aussitôt, traverser le fleuve, prendre l’avenue Jaime-Ier en direction d’Olot et de Ripoll. Rattraper la nationale 240 à Lerida. » Elle les lâcherait à Vera, regagnerait la France par ses propres moyens. De la buée voilait la glace latérale. Chantal stoppa le ventilateur, essuya la vitre du tranchant de la main, fixa des yeux la haute porte désespérément immobile. Le silence, traversé par le susurrement soyeux de la rivière et les coups de boutoir du sang à ses tempes. Qu’est-ce qu’ils fabriquent ? Elle s’énervait, luttait pour ressaisir les rênes de sa volonté. Calme, je dois rester calme ! Tout est conforme au plan… Elle ne pouvait se cacher que la peur, insidieusement, la pénétrait. Elle prit une cigarette dans la boîte à gants, gâcha trois allumettes sans parvenir à l’enflammer. Elle embrassa d’un regard traqué l’avenue vide, les façades revêches, le pont au parapet tarabiscoté. Elle se sentait cernée, piégée. Une image déchira son cerveau. C’était la veille au soir, à Irrégui. Ramirez était devant elle, à la grille du jardin, roulant d’un pied sur l’autre à la recherche du meilleur aplomb sur ses jambes malades. Ses yeux la suppliaient, tandis qu’il murmurait : — Garde-toi bien, Chantal ! Vision lointaine et fanée, comme échappée d’une vie antérieure. Elle eut une nouvelle flambée d’énergie. Tout allait bien se dérouler. Ils reviendraient bientôt, le battant de chêne s’écarterait, ils réapparaîtraient, précis et furtifs, dans leurs parkas au col remonté et leurs espadrilles bleues, ils franchiraient la voûte… 13 h 35. Était-ce possible ? Il ne s’était passé que cinq minutes depuis son dernier pointage ? Elle sursauta. Un claquement avait retenti, sur sa gauche. Un coup de feu ? Elle épia les hautes baies à colonnettes, persuadée que tout le voisinage avait entendu. La sueur brûlait ses pupilles. Certitude de l’échec, du péril imminent. La porte reste close. Chantal consulte le rétroviseur, et son cœur se bloque. Là-bas la voiture de police revient. Elle la voit qui s’extrait d’une rue secondaire et commence à remonter l’avenue. C’est comme un film au ralenti. Les images s’étirent, alourdies de plomb. Prémonition infaillible : Chantal sait que ses compagnons vont sortir à cette seconde exacte. Le battant s’ouvre, doucement, dégageant un rectangle noir, puis, l’une après l’autre, deux silhouettes circonspectes. Elles s’extirpent, sans se presser ; la porte est refermée. Du regard les deux hommes sondent l’avenue, à droite, à gauche, ils s’avancent dans la galerie. Ils n’ont pas remarqué la voiture, masquée sans doute par les piliers massifs qui soutiennent la voûte, Mettre en route… ouvrir les portières… Chantal a abaissé la glace, elle crie : — Vite, vite ! Dépêchez-vous ! Son appel se casse au fond de sa gorge. Ils débouchent des arcades, ont un mouvement de recul. Et aussitôt le film s’enclenche à la vitesse normale. Brutalement la voiture de police accélère. Les deux hommes se séparent, bondissent derrière les piliers. Mettre en route… ouvrir les portières… Chantal actionne la clé du démarreur, ne réussit pas, s’acharne. Le barrissement du moteur, enfin ! Claquements de portes, voix gutturales, des uniformes verts courent et s’égaillent, dos plié, mitraillettes tendues. Des flammes jaillissent de part et d’autre dans un chapelet de détonations. Sous la galerie, un corps pirouette, s’abat, roule jusqu’au bord du trottoir. Chantal ouvre la bouche, terrorisée. Le second de ses compagnons a réussi à se dégager, il traverse l’avenue en biais. Son bras gauche pend, inerte, une plaque sombre, au-dessous de l’épaule, tachant la manche de la parka déchiquetée. Il se rapproche de l’Alfa Romeo à reculons, tenant au poing un pistolet dont il tire pour couvrir sa retraite. Ouvrir les portières… Une volée d’acier pulvérise la glace arrière. Chantal hurle. Un voile noir glisse devant ses yeux. Elle appuie à fond sur la pédale, la petite voiture gicle du trottoir. Les balles l’encadrent, couinent, transpercent la tôle. Qu’est devenu le camarade blessé ? Chantal ne le sait pas, elle ne regarde pas en arrière. Elle ne voit que les pavés gris de la rue, et le ruban ouaté de la rivière qui défile à une vitesse vertigineuse dans le rugissement du moteur cravaché.

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