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La morte des tourbières

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Suspense, rythme et noirceur en pleine région stéphanoise

Ludovic Mermoz, jeune étudiant en école de journalisme de Strasbourg se retrouve parachuté bien malgré lui dans un village des Monts du Pilat, en plein Massif central. Il y découvrira une bien étrange atmosphère. Une population repliée sur elle-même, prête à tout pour faire partie de l'équipe de basket locale ou du club des majorettes. Prête à tout, et peut-être même à tuer…

Un village et ses mystères pour un polar dans la tradition du genre

EXTRAIT

En raison du manque de matière organique, peu de plantes réussissent à y survivre. On y trouve des végétaux à faibles besoins comme la sphaigne ou des plantes carnivores, obligées de se nourrir d'insectes. Le drosera, par exemple, peut absorber plus de deux mille insectes par saison. La description correspondait en tous points au village. Une mentalité du dix-neuvième siècle, des gens qui se contentaient de peu et d'autres qui avaient besoin de se nourrir d'éléments extérieurs. À quelle catégorie sa tante appartenait-elle ? Il frissonna en pensant à son propre rôle dans l'histoire. Il ne faisait guère de doutes qu'il était l'insecte.

A PROPOS DE L’AUTEUR

La morte des tourbières est le quatrième polar de Jean-Louis Nogaro. Après Un bon flic c’est comme de la soie, en 2006 aux éditions Chloé des Lys, St Étienne Santiago, en 2007 aux éditions Ravet-Anceau, Les prédateurs font toujours face au courant, en 2008 aux éditions Pietra Liuzzo et La guerre a son parfum, déjà aux éditions du Caïman en 2010, l’auteur et enseignant stéphanois signe ici un roman noir dont le cadre se situe, cette fois-ci, à deux pas de St Étienne, dans le massif du Pilat.

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Massif du Pilat, Loire
Massif du Pilat, Loire.Il en avait de ces idées, le maître ! Amener sa classe dans ce coin pourri avec ce froid… Rachid sentait le bout des doigts qui le picotait. Il n’avait pas pensé à prendre des gants. Les autres non plus. Il avait fallu déambuler dans les ruelles d’un vieux village, Argental. Le nom était joli, mais peut-être mal choisi : les gens qu’on y voyait n’avaient pas l’air d’avoir beaucoup d’argent… Ils ne roulaient pas dans la dernière BMW, comme le frère de Rachid. Ils avaient juste de vieux tracteurs. Il avait entendu une vieille qui disait à sa copine, une autre encore plus vieille, que si maintenant les professeurs ils amenaient des Arabes chez eux, ils auraient intérêt à tout fermer à clé. Comme s’il allait revenir ici, Rachid ! Il était surtout pressé de se tirer de ce trou. Et pour leur voler quoi, d’abord ? Leurs poules ? Sa mère en achetait qui avaient meilleure mine au Carrefour de Vénissieux ! Avec une belle couleur dorée, qui tournaient sur des broches derrière une petite vitrine. Alors qu’ici, elles couraient avec un air idiot et un cou tout déplumé. Elles devaient se geler, les pauvres. Il se passerait tout de même quelque chose d’intéressant dans la journée. À midi. Ils devaient retrouver les correspondants, au Bessat, un autre village. Il paraît qu’ils avaient un terrain de foot. Après le vieux village, ils étaient remontés dans le car. Rachid aimait bien le car. Il s’était assis au fond avec Jafar, Wafic et Lila. Ils étaient un peu amoureux de Lila, alors, ils avaient essayé de dire des trucs intéressants. Jafar, surtout, avait des idées en ce moment, parce que son frère l’avait invité à Paris pendant les vacances de Noël. Lui, Rachid, et c’était la même chose pour Wafic, ils avaient toujours les mêmes choses à raconter. Après quelques minutes de car, juste le temps pour Jafar d’expliquer comment il avait pris l’ascenseur dans la tour Eiffel, le maître les avait fait redescendre. En pleine campagne cette fois. Il les avait amenés sur une petite passerelle en bois, dans un pré tout humide. Il avait expliqué que c’était une tourbière et que c’était un endroit très fragile. Un endroit protégé, même. Il ne fallait absolument pas descendre de la passerelle pour ne pas piétiner les végétaux. Personne ne comprenait bien pourquoi on protégeait des coins comme ça et surtout de quoi il fallait les protéger. C’était comme pour les poules du vieux village : qui en aurait voulu ? Rachid mit ses mains dans ses poches. Son nez commençait à couler un peu. Ça allait quand même être juste pour jouer au foot… Il oublia ses doigts, son nez et le foot lorsque le maître annonça d’une voix forte : — Et ici, on peut trouver, tenez-vous bien, une plante carnivore : le droséra… — Une vraie plante carnivore ? questionna Jafar en esquissant un mouvement de recul. — Des qui peuvent manger les gens ? reprit Sonia, une grande qui avait redoublé. L’instituteur regarda ses élèves avec un large sourire, heureux d’avoir su capter leur attention. Il répondit : — Non, le droséra peut se nourrir d’insectes, pour compenser le manque d’azote. En effet, dans une tourbière, les plantes ne se décomposent que très peu et… — Moi, j’ai vu une groséra manger une dame, coupa une petite voix. — Mais… Qu’est-ce que tu racontes, Siham ? demanda l’enseignant en fronçant les sourcils. — Là-bas, reprit la fillette en désignant du doigt un coin de la tourbière. Les regards se tournèrent dans la direction désignée. Les visages se figèrent puis les bouches s’arrondirent… En partie immergée dans une zone de sphaignes, on distinguait un corps allongé, face contre terre. Comme l’avait suggéré Siham et comme le laissaient penser le manteau et les chaussures que l’on apercevait, il s’agissait probablement d’une femme. Les plus hardis, oubliant consignes et plantes carnivores se précipitèrent vers le corps en soulevant des gerbes d’eau. L’instituteur, tout pâle, essayait de déplier son téléphone portable. Mais comme il avait pensé à prendre de gros gants, lui, il avait un peu de mal. — Elle respire plus, mais les groséras l’ont pas encore mangée, cria Rachid. Jafar avait peut-être vu la tour Eiffel, mais il était resté sur place, il avait eu la trouille. Rachid était arrivé le premier, il n’avait pas eu peur de la morte. C’était une vieille, encore. C’était peut-être le froid qui les conservait. Ou la flotte. Rachid lui donnait entre quarante et soixante-dix ans. Il fit un petit signe à Lila qui était restée, elle aussi, sur la passerelle. Mais elle, c’était normal, c’était une fille. CHAPITRE 2 Jeudi 8 février 2011

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