-monsieur Marc Jatsa vous prenez pour cinq années d'emprisonnement ferme, dit-elle en frappant le marteau.
Lily se retint in-extremis, elle ne pouvait pas imaginer l'homme de sa vie loin d'elle, toutes ses pensées devinrent obnubilées, elle espérait que ceci soit un rêve, un mauvais rêve qui sera oublié à son réveil. Sa vie sans lui devait être un vrai chao. Emmenez-le, avait-elle entendu, non ils ne pouvaient pas l'éloigner de lui, ils ne pouvaient pas l'enfermer.
-je peux venir avec lui?? Avait dit la jeune fille sans réfléchir.
-mademoiselle croyez-vous que la prison c'est une blague? Lui avait répondu le juge, cette femme qu'elle commençait déjà à haïr.
-non je veux tout simplement rester avec mon papa et rien de plus, dit-elle nonchalamment.
Marc fut blessé par la situation dans laquelle il avait embarqué sa fille, ce n'était pas son intension de lui faire du mal mais il n'avait non plus rien demandé. S'il le faisait, c'était tout simplement pour la protéger et rien rien d'autre.
Lily se retourna vers son pauvre papa avec les yeux inondés de larmes, elle tremblait comme si elle venait d'être sauvée d'un cauchemar d'horreur, elle levait ses yeux qui brillait au ciel pour éviter de pleurer mais la douleur était si profonde qu'elle ne pouvait pas résister, c'était trop pour elle, elle n'avait plus de protection désormais.
-ma fille, ma petite fille, ne t'inquiète pas, papa sera bientôt de retour, prends le tout premier parloir et viens me voir, j'ai à te dire et surtout ne fais confiance à personne là dehors même pas à ton ombre, les gens qui finissent par nous détruire nous font d'abord gagner leur confiance, sois méfiante, je t'aime.
Ils le traîna ainsi sous le regard triste de sa fille qui ne cessait d'hurler pour qu'on relâche son père, ils l'amena dans sa cellule, sa nouvelle demeure où ils passera les cinq années qui suivent. C'était vraiment désolant mais pas de solution.
Elle retourna chez elle où elle n'arrivait toujours pas à s'habituer à l'absence de son père, elle se déshydratait chaque seconde qui passait suite à des larmes qu'elle n'arrivait pas retenir. C'était vide sans lui, l'espace était devenu tellement grand qu'elle croyait s'égarer dans sa propre maison, il était toute sa vie, une vie qu'on lui avait arrachée.
Une semaine était déjà passée depuis le procès et elle devait aller voir son papa. C'était un peu dure pour elle mais elle espérait néanmoins qu'il lui dise ce qui s'était réellement passé même si cela ne changerait plus rien, elle voulait savoir de qui se méfier désormais car si quelqu'un s'en était pris à son père, c'était bien possible que la personne s'en prenne à elle aussi.
Après avoir passé la grande grille de cet endroit qui privait les gens de leur liberté, elle se fit fouiller à l'accueil avant que l'on ne l'entraîne dans une pièce où il n'y avait qu'une table et deux chaises. Elle prit place en attendant son géniteur. Elle avait la tête baissée et les doigts entremêlés signe qu'elle était prise d'engoisse.
-ma chérie.
-papa, ça va ?? C'est quoi cette blessure que t'as en dessous de ton oeil?
-ce n'est rien, la prison n'est pas un duplex contenant au minimum huit chambres, une piscine avec des transats, un grand jardin et tout et tout ce qui peut bien se trouver au paradis, ici on ne vit pas ma chérie mais on survit.
- oui tu as raison, répondit-elle en baissant la tête, se demandant ce qu'elle avait cru.
-bon je vais être clair et surtout tu n'as aucun droit de me contredire. Ce soir même, range tes affaires et demain dès six heures tu quittes cette maison prends juste le nécessaire Lily-rose et sois prudente, n'ouvre la porte à personne jusqu'à ce que tu t'en ailles.
Elle esquissa un rire Sarcastique avant de regarder son père droit dans les yeux pour voir s'il était sérieux mais malheureusement ce dernier était plus que sérieux.
-mais... Essaya t-elle
-pas question de mais Lily-rose, tu fais ce que je te dis, range tes affaires ce soir et demain très tôt tu quittes cette maison, maintenant je suis beaucoup trop loin pour pouvoir de protéger, tu dois apprendre à être plus prudente et je sais que tu cours un grand danger en étant dans cette maison. Si j'essaye de survivre dans cet endroit, c'est parce que j'ai espoir d'être encore avec toi un jour, alors tu me feras l'honneur de m'aider à réaliser ce rêve.
- tu as des problèmes avec quelqu'un ? Osa t-elle lui demander.
-et une dernière chose, je ne voudrais jamais te voir par ici, jamais. Ne viens jamais me rendre visite. Le jour que je sortirai on deviendra encore comme avant, au cas contraire, si je meurs ici, rends-toi sur ma tombe mais sans noir, sois heureuse d'être ma fille. La prison n'est pas un lieu sûr, tout peut arriver, ton père est un survivant mais la mort frappe sans aucun respect.
Ce qu'elle avait évité jusqu'à présent arrivait, oui elle se mit à pleurer et c'est quand elle vit une larme rouler sur la joue de son père qu'elle comprit que c'était une affaire serieuse.
-je quitte la maison pour où ??
-avant d'aller en prison j'ai appris que la famille Dountio cherchait une employée, rends-toi à leur domicile,
-ce sont des adieux ?? Demanda t-elle d'une voix cassée.
-vas-y maintenant, ne sois jamais triste pour moi ma fille, car je suis fier d'être ton père.
-Les visites sont terminées, leur rappela un gardien.
Elle prit son père dans ses bras, elle sentit son coeur se fendre, il saignait de la haine, de la tristesse, de tout ce qu'elle avait accumulé en elle. Elle avait peur que ce câlin soit le dernier. Il se séparaient enfin avant qu'on ne traine son père a nouveau dans sa chambre construite en fer et privée de toute lumière du jour.
Une fois hors de cet endroit, elle vit cette femme qui ne cessait d'apparaître de partout depuis ces derniers jours. Elle avait un sourire aux lèvres qui se disait vainqueur. Mais elle l'ignora comme l'avait dit son père et retourna à la maison.
Elle s'était endormie suite à la fatigue et lorsqu'elle se réveillait, sa montre marquait dix-neuf heures. Elle prit son sac de sport et rangea ses affaires, elle ne prit que les choses les plus importantes sans oublier les photos de son père.
Il était à présent neuf heure du soir lorsqu'elle entendit des bruits à l'extérieur de la maison. Elle prit son courage à deux mains elle alla guetter à travers le judas, son coeur fit un bond dans son ventre quand ses yeux se posèrent sur deux hommes sans chaire et musclés de partout, elle était prise de panique et se demandait: est-ce la fin pour moi??
Auteur : Fayole Goumgang Wamba