Josephine

Début d’une belle histoire

PDV Abraham

Je viens d’arriver chez moi, à Owendo. Tout s’est absolument bien déroulé lors de mon retour chez Josephine pour le dîner. Un bon repas copieux fait traditionnellement. Je me rince le corps puis je me couche. J’ai informé tout le monde à Libreville que je suis bien arrivé à destination. Je me souviens encore de ses faits et gestes. Elle est timide et quand je la fixe, elle est gênée ou intimidée, elle rougît instantanément. Demain, commence un nouveau jour et c’est le début d’une belle histoire peut-être, entre elle et moi. Elle fera la cuisine pour moi désormais. J’ai déjà notifié à monsieur Diouf, que je l’échange avec Nadia. Il est totalement d’accord. En fait, je veux juste qu’elle soit prêt de moi, qu’on passe du temps ensemble, rien de plus. Aussi, dans ses dires, on sent la determination, l’envi de gagner de l’argent pour prendre soin de sa grande mère et de son futur bébé, alors son salaire sera un bon début pour tout cela. Je suis fier qu’elle réfléchisse de la sorte. Et même si elle ne me donnait pas l’occasion, je changerai sa vie entière.

Je ferme les yeux afin de tomber dans les bras de Morphée.

PDV Josephine

Abraham vient de s’en aller et le dîner s’est bien déroulé. Nous avons papoté et parler de tout et de rien. C’était agréable. Et je repense aux quelques moments lorsqu’il me fixais intensément. J’avais les joues qui rougissaient et j’avais l’impression qu’il en avait conscience mais il continuait dans cette lancée. Ce n’était pas pour me déplaire de toutes les façons. Il nous a appris à manipuler ces cellulaires, et Mami et moi nous nous en sortons bien à présent, je dirai. Nous avons également établi les horaires pour la cuisine. Je travaille officiellement pour lui et la paye est plus que je ne croyais. C’est même beaucoup trop, c’est un bon début pour moi. Je pourrai épargner de l’argent par mois. Mami et moi nous ne manquerons plus de rien, je pourrai prendre soin de mon bébé dès qu’il naîtra. Je lui offrirai tout ce dont il aura besoin. Je suis tellement heureuse et je remercie mon Dieu et Abraham pour tous ces bienfaits dans ma vie. De simples remerciements ne suffiront pas concernant grande mère surtout, c’est grâce à elle si je vies bien depuis ma naissance, si j’ai pu me relever après tant de tragédie, aller mieux et continuer à vivre. Je ne pourrai pas supporter de la perdre un jour. Elle est d’ailleurs endormie à poings fermés près de moi. Je ferai mieux de dormir aussi parce qu’à partir de demain, je suis officiellement cuisinière, merci Mami de m’avoir appris à tout faire.

* *

*

Je suis en éveil depuis quelques minutes maintenant. Je range tout ce dont j’aurai besoin une fois chez Abraham. J’allume mon cellulaire et il est huit heures treize minutes. Je suis en retard je devais être là à huit heures pile pour le petit déjeuner en premier, j’ai dormi plus qu’il ne fallait. Il y a tout ce qu’il faut pour la cuisine chez lui. Mami dort je n’ai pas envi de la réveiller, elle comprendras. Plus tard je lui passerai un coup de file. Je m’empresse de prendre la route. Je sors de la maison lorsque j’aperçois sous le manguier, la voiture d’Abraham garée, dans la direction de chez lui. Il fait quoi ici de si bonne heure. J’arrive à son niveau, il est sur son cellulaire alors je donne deux tapes sur la vitre afin qu’il remarque ma présence. Ce qu’il fit avant de baisser sa vitre.

-Abraham?! Ai-je dis surprise

-Oui Josephine, fait-il en ouvrant automatiquement la portière, le bruit me l’a notifié.

-Qu’est-ce-que tu fais ici?

-Je suis venu te chercher.

-Pourquoi , tu n’aurais pas dû te déranger, ce n’était pas dans le contrat et-

-Monte s’il te plaît. Me coupe-t-il

J’exécute sans broncher et il démarre. Personne ne dit un seul mot jusqu’à ce que nous arrivions à son domicile. Je n’étais jamais venu ici depuis que je suis à Owendo. J’étais préoccupée à contempler ces résidences que je ne me suis pas rendu compte qu’il avait eu le temps de descendre, de faire le tour et de m’ouvrir la portière.

-Oh merci . Dis ai-je en sortant de la voiture, mon gros sac en main.

-C’est par ici, en me montrant du doigt le chemin.

Il ouvre la porte et me fait passer avant lui. J’entre en contact avec une pièce de vie moderne, de beaux canapés, une autre pièce au loin faisant voir la cuisine.

-Comme tu le constate, ici c’est la pièce de vie, la cuisine est juste là et je vais te montrer ta chambre au fond dans le couloir. La mienne est juste avant. Fais comme chez toi. Fait-il avant de s’en aller.

-D’accord c’est compris, merci.

J’ai déposé mes affaires dans la chambre qui m’a été attribuée, après quoi je me suis empressée à la cuisine pour faire le petit déjeuner. Il a opter pour du thé accompagné de pain. J’ai été surprise de remarquer la taille du réfrigérateur, qui était d’ailleurs plain à craquer. La cuisine est bien équipée. Je vais devoir prendre des cours de cuisine en plus parce que je dois savoir tout faire, du moins presque tout, surtout les mets de la ville. Abraham m’a déjà informé qu’il n’aimerait pas manger seul ses repas donc je dois toujours mettre deux couverts. Après avoir fini de dresser la table, j’ai pris un bain.

Nous sommes à présent à table. Je me contente de finir mon repas. Aucun de nous deux n’ose lever le regard, il n’y a que le bruit de nos cuillères qui claquent contre les tasses. C’est drôle. Alors, je décide de lever le regard vers lui.

PDV Abraham

Josephine est à la cuisine en train de faire le petit déjeuner. J’ai envi de l’observer le faire mais je n’ai pas envi de la bousculer. Nous devons aller étape par étape. C’est important. Quelques minutes après qu’elle m’ait informé que tout est prêt, je décide de prendre un bain avant de la rejoindre.

Nous sommes à table et je suis concentré sur ma nourriture, personne n’ose dire un mot. La situation est tellement drôle. J’aimerais savoir ce qui se passe dans sa tête, ou essayer de lire dans ses yeux. Je décide donc de lever le regard vers elle. Je lève la tête puis-

PDV Josephine

Nos regards se sont croisés. Alors je ne baisse pas le yeux.

PDV Abraham

On se fixe, je n’ai pas envi de perdre cette petite bataille. Qui de nous deux baissera les yeux en premier. Aucune idée mais personne n’a envi de perdre.

PDV Josephine

On dirait que nous jouons à un petit jeu, un petit jeu auquel personne ne veut perdre. Peut être une minutes déjà que nous nous fixons. Un deux trois. Et c’est parti dans un fou rire. Nous rigolons sérieusement face à une situation aussi embêtante? J’y crois pas mais nous avons quand même rigoler pendant un bon moment. Et j’ai eu cette petite phrase qui m’est venu à l’esprit: Tout ceci pourrait être le début d’une belle histoire finalement.