IV. Une fuite bien organisée

1254 Words
Je me réveillai dans le bus, nous étions arrivés à Denver, je sortis et demanda au chauffeur la direction de l'aéroport. Je le remerciais après qu'il m'ait indiqué le chemin et partis en courant. Je ne faisais que courir, mais j'y étais obligée, chaque minutes comptaient. Il était bientôt dix-neuf heures et il avait déjà du se rendre compte de la supercherie. Raison de plus pour courir. J'arrivai à l'aéroport trois quarts d'heures plus tard. L'avion décollait donc dans quinze minutes mais ça n'était pas un problème, n'ayant aucun autre bagage que mon sac à dos, je pouvais passer outre l'attente interminable de l'enregistrement des valises. - Départ imminent de l'avion à destination de Mexico. Nous prions les passagers de ce vol de se rendre à la porte d'embarquement numéro sept. Une voix féminine venait de me faire sursauter. Elle venait également d'annoncer mon vol, alors je me dirigeais vers la porte sept. Ce n'est qu'une fois dans l'avion que je m'autorisais à souffler. Pour l'instant, il ne m'avait pas encore retrouvé. *** Me voilà arriver à Mexico, il était vingt-trois heures trente et je devais retrouver l'adresse de l'hôtel que j'avais réservé. C'est au bout de près d'une heure de recherche que je trouvais enfin. J'avais parlé d'un hôtel ? Je voulais dire un entrepôt désaffecté, insalubre qui affichait une pancarte "Motel". Mais c'était voulu. Les Loups-garous exigeaient un minimum de luxe, aussi en prenant une chambre ici j'étais sûre de n'en croiser aucun. Et si Il  arrivait à Mexico pendant la nuit, je comptais sur le fait qu'il ne pense pas à venir me chercher dans cet hôtel. Je demandais ma clé à l'homme assis derrière le comptoir. C'était un homme bedonnant, d'une soixantaine d'années, il puait l'alcool et le tabac mais je n'y prêtais pas attention et partis vers l'escalier. J'hésitais à poser mon pied sur les marches, elles paraissaient sur le point de céder. Je posai le plus délicatement mon pied sur la toute première marche, elle craqua mais ne s'écroula pas. Je montai le reste des marches deux par deux. Je poussai la porte après l'avoir déverrouillée. La chambre qui s'offrait à moi était un simple désastre. La fenêtre menaçait de s'écrouler aussi je ne tentais pas de fermer le rideau, de peur qu'un mouvement ne la fasse tomber. Le mur était couvert de saletés qui me répugnaient. La seule chose bien était les draps : ils paraissaient propres. J'espérais sincèrement qu'il le soit. Je me couchais et m'endormis comme une masse. *** Ce matin là, c'était les rayons du soleil qui m'avait réveillé à six heures du matin. Je n'avais pas dormi plus de cinq heures et j'étais fatiguée, mais je me levai quand même, je payai la chambre et partis dans Mexico en direction de la gare. Une fois arrivée là-bas j'attendis mon train. Le train quitta le quai m'emmenant au Brésil à Porto Alegre. C'était le dernier moment où je pouvais me reposer alors j'en profitai pour finir ma nuit. Je me réveillai quelques heures plus tard, toujours dans le train. Le train allait arriver en gare. Il ne restait plus qu'une étape dans mon plan de fuite : je devais rejoindre l'Uruguay. Depuis la Guerre, l'Uruguay est le seul pays au monde qui n'est pas sous l'influence des Loups-garous. Personne ne sait comment ils tiennent mais en tout cas c'est le seul endroit où Il  ne viendra pas me chercher. Ma fuite avait été prévue depuis presque trois ans. Et depuis ce temps, je regardais les cartes, je relisais les plans, pour être sûr qu'il n'y ait pas de failles dans mon plan. C'est maintenant que tout se jouait. Soit je réussissais à rejoindre l'Uruguay soit je me faisais prendre avant et je n'aurais plus aucune autres occasions de partir. Mon sac sur le dos, je courais non loin de la route, suivant les indications de celle-ci. Après deux heures de courses, j'aperçus le panneau délimitant la frontière. Je m'étais déjà arrêter plusieurs fois, pour reprendre mon souffle. Je m'arrêtai une nouvelle fois mais entendis une voiture, je tournai la tête vers le véhicule qui s'arrêta à un kilomètre de moi et le vis sortir. Il ne m'avait pas encore vu alors, je courus le plus vite et le plus silencieusement possible. Je n'entendis pas le moteur redémarrer : ils ne m'avaient sûrement pas vus. Il ne me fallut que quelques mètres de plus pour commencer à entendre des pas derrière moi. J'avais parlé trop vite, ils m'avaient bel et bien repérés. Et vu la vitesse des pas que j'entendais, ils n'allaient pas tarder à me rattraper. Quand j'étais partie, j'avais environ un kilomètre d'avance sur eux, là tout de suite je dirais qu'il n'y avait plus qu'une centaine de mètres qui me séparaient d'eux. J'arrêtai de réfléchir et me concentrai sur mes pieds foulants le sol, si je tombais j'étais cuite, si je ralentissais j'étais cuite. Je me mis inconsciemment à accélérer, puisant dans mes dernières forces. Je regardais devant moi, dix mètres me séparaient de la frontière. Ils n'étaient plus qu'à cinq mètres derrière moi. Il me restait trois mètres. J'entendais les pas se rapprocher. Deux mètres. Je sentais une présence tout près de moi. Un mètre. Il tendit le bras pour me saisir le poignet mais je trébuchai, pour ne pas m'étaler je fis une roulade avant et atterris sur mes pieds en Uruguay. Je me retournai vers mes assaillants en souriant légèrement. Je ne souriais que légèrement mais à l'intérieur je bondissais de joie. J'étais tellement fière ! J'avais réussi ! J'avais rejoins l'Uruguay, et je l'avais fais avant qu'ils ne m'attrapent. Je les vis reculer, ils étaient maintenant à dix mètres de la frontière. Je ne compris pas alors je me retournai et vis deux jeunes femmes, une blonde et une brune. La brune m'agressa presque : - Qu'est-ce que tu fais là ? Je lui souris et lui dis que je venais me réfugier ici, voulant fuir ces Loups. La blonde me sourit, je voyais dans son regard de la pitié : - Je suis désolée, mais les humains ne sont pas autorisés ici. Alors je compris, les sorcières qui avaient soi-disant disparu s'étaient enfaite réfugiées ici et n'en étaient plus jamais reparties. Je vis tous mes efforts réduits à néant quand la brune s'avança et me poussa un peu jusqu'à ce que je sois sortie du pays. Ma mine devait faire pitié car la blonde me sourit, compatissante. Je me retournais lentement et vis sur le visage de mon âme-sœur un sourire. Je baissais la tête, réfléchissant à toute allure, je regardais à gauche et fis face à une grande étendue d'herbe, je ne pouvais pas aller par là, sur une course, ils me rattraperaient forcément. Je regardais à gauche toujours tête baissée et vis une falaise. J'étais coincée. Dans une dernière tentative je tendis l'oreille et c'est avec joie que j'entendis un bruit d'écoulement d'eau. J'espérais très fort qu'une rivière coulait au bas de la falaise. Je retirais mon sac à dos, lentement, baissant la tête résignée. Je vis que tous croyaient que j'allais me rendre. Et c'était bien, il fallait qu'ils y croient. Avec l'effet de surprise, je pouvais peut-être réussir. Je lançai violemment mon sac à celui qui se trouvait le plus à droite. Autrement dit celui qui avait le plus de chance de m'attraper. Et je piquais un sprint jusqu'à la falaise. Je ne regardai pas en bas et sautai en priant pour que la rivière coule bien au bas de celle-ci.
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