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Mauvais ange

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Vengeance familiale sur la terre d'Oz

En Australie, un jeune homme, Barry Mercutt, décide de venger le viol et le meurtre de sa mère, perpétré 15 ans plus tôt. Il choisit sa première victime dans une gare routière. Pendant ce temps, une autre jeune fille, Eurydice Northon, disparaît dans d’étranges circonstances. Emmanuel Doukas, un célèbre écrivain, frère de Dora Doukas une riche héritière, est accusé.

Un roman où mythologie et folie sont intimement liées. Des intrigues qui ont pour cadre Athènes, Melbourne et Paris conduiront inéluctablement chacun des personnages à l’Hadès, la descente aux enfers.

Un thriller haletant, où les intrigues policières et le suspense s'entremêlent pour créer une ambiance des plus noires

Poursuivez l'aventure avec Mauvais oeil aussi disponible en ebook !

A PROPOS DE L'AUTEUR

Vassoula Nicolaïdes part de son île natale de Chypre pour suivre ses études à Paris. Elle consacre son cursus universitaire à la littérature et aux arts et se fait rapidement remarquer par un prix d'écriture. en 1975, elle commence une collaboration en tant que dramaturge avec le metteur en scène Yorgos Sevaticoglou. Ensemble, ils programment la représentation de plusieurs pièces classiques. Vassoula Nicolaïdès travaille également à la traduction de certaines productions théâtrales.

EXTRAIT

Nous n’aurions pas dû nous rencontrer.

En toute logique, les chances que nos chemins se croisent semblent, aujourd’hui encore, improbables. Nous étions nés dans des pays différents, des milieux différents, des villes différentes, moi à Paris, elle à New York. Alors pourquoi deux êtres que rien ne prédisposait à s’aimer se rencontrent tel jour, telle heure, à tel endroit ? Et qui sont-ils, ces dieux cruels qui nous déplacent sur le vaste échiquier de l’espace et du temps comme des pions sans volonté ?

Cet été-là, mes parents étaient en instance de divorce. En attendant que les formalités soient remplies, ils nous avaient expédiés, mes soeurs et moi, à Saint-Tropez où mon oncle et ma tante possédaient une résidence secondaire. Grace, quant à elle, devait passer ses vacances en Sicile, mais au dernier moment, un incendie ravagea l’hôtel de Palerme dans lequel son père avait réservé une suite. Sa famille s’était alors repliée vers la Côte d’Azur à la recherche d’un gîte à Nice, à Antibes, puis à Cannes, pour dénicher finalement une charmante bastide à La Croix-Valmer, à quelques kilomètres de la villa tropézienne de mon oncle.

Non, nous n’aurions jamais dû nous rencontrer.

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Prologue
Prologue Dans tous les mythes anciens, l’avenir de l’homme est contenu dans son passé, dans la façon dont il vint au monde. Jacques Lacarrière, Dictionnaire amoureux de la mythologie. Orpheo : ce court récit publié dans The Age remporta le Short Story Award des jeunes auteurs en Australie. Nous n’aurions pas dû nous rencontrer. En toute logique, les chances que nos chemins se croisent semblent, aujourd’hui encore, improbables. Nous étions nés dans des pays différents, des milieux différents, des villes différentes, moi à Paris, elle à New York. Alors pourquoi deux êtres que rien ne prédisposait à s’aimer se rencontrent tel jour, telle heure, à tel endroit ? Et qui sont-ils, ces dieux cruels qui nous déplacent sur le vaste échiquier de l’espace et du temps comme des pions sans volonté ? Cet été-là, mes parents étaient en instance de divorce. En attendant que les formalités soient remplies, ils nous avaient expédiés, mes sœurs et moi, à Saint-Tropez où mon oncle et ma tante possédaient une résidence secondaire. Grace, quant à elle, devait passer ses vacances en Sicile, mais au dernier moment, un incendie ravagea l’hôtel de Palerme dans lequel son père avait réservé une suite. Sa famille s’était alors repliée vers la Côte d’Azur à la recherche d’un gîte à Nice, à Antibes, puis à Cannes, pour dénicher finalement une charmante bastide à La Croix-Valmer, à quelques kilomètres de la villa tropézienne de mon oncle. Non, nous n’aurions jamais dû nous rencontrer. Pourtant, quand ce jour arriva, quand nous nous sommes aperçus pour la première fois sur une plage de sable fin en forme de croissant, nous avons eu tous deux l’impression de déjà nous connaître. Ce fut comme une révélation, une sorte de miracle. Nous sommes devenus amis puis, très vite, un sentiment plus profond prit la place de cette amitié trop fugace. J’avais onze ans et demi, Grace était d’un an mon aînée et dans mon souvenir, je me la représente toujours à cet âge tendre. De cette époque innocente, il ne me reste qu’une photo un peu floue prise par ma sœur Mayia avec un appareil jetable. On y voit Grace à vélo devant la terrasse ombragée du Papagayo. Elle penche la tête vers le guidon, si bien que ses longs cheveux noirs, séparés par une raie au milieu, dissimulent comme un rideau brillant la moitié de son charmant visage. Le reste, épaules menues, fruits verts des seins pointant sous le coton blanc du corsage, bras fluets, longues jambes couleur de miel, accroche les reflets irisés du soleil. La photographie date du 26 août 1988, jour fatal qui restera à jamais gravé dans ma mémoire. Le soir est tombé, le sable scintille au clair de lune comme du sucre. Nous avons faussé compagnie à nos familles pour nous retrouver sur la plage. Grace m’a entraîné vers une grotte et là, après un bref échange de caresses et de baisers brûlants, je l’ai fait basculer sur un lit d’algues. Nous avions pour seul témoin une bouteille d’Orangina, petite et ventrue, oubliée par des enfants près de l’eau. Tout tremblant de passion, j’ai relevé la jupe de Grace et j’ai baissé sa petite culotte blanche avant de m’agenouiller entre ses cuisses écartées. Je n’avais aucune expérience sexuelle, mais les gestes amoureux me venaient spontanément, d’eux-mêmes. Mon pénis n’avait pas encore atteint les dimensions de celui d’un homme adulte, mais le désir qui m’enflammait le gonflait, le tendait jusqu’à la douleur. J’ai réussi à la pénétrer, puis à amorcer un va-et-vient maladroit quand, soudain, son corps s’est arc-bouté. Ses yeux, immenses, tout miroitants de lune, ont cherché les miens en un regard éperdu. Je l’ai serrée dans mes bras comme un fou tandis que Grace, frissonnante, haletante, me labourait le dos de ses ongles, ses prunelles se révulsaient et ses joues, si roses d’habitude, viraient au blanc crayeux. Hélas, je me suis trompé sur le sens de ses cris que j’ai pris pour des râles de volupté. Soudain, un spasme l’a parcourue. Sa vulve s’est resserrée autour de mon s**e et au même moment, le plaisir m’a transpercé. Ensuite, ma petite compagne est retombée en arrière, la face convulsée, renversée vers le ciel. Je l’ai secouée doucement. — Grace, est-ce que ça va ? — Quelque chose m’a piquée ! s’écria-t-elle. Ça fait mal, très mal, regarde, c’est là. Elle m’a montré son pied horriblement enflé. J’ai eu tout juste le temps d’entrevoir une vive que l’on appelle aussi vipère de mer, ses épines dorsales dressées comme des dards, qui s’enfonçait dans les algues brunes. J’ai rajusté mon short, enfourché ma bicyclette et je me suis propulsé vers le port en pleurant et en criant au secours. Mais quand l’ambulance est enfin arrivée sur la plage avec les parents affolés de Grace, ma bien-aimée avait cessé de respirer. Plus tard, à l’hôpital où ils l’ont transportée, un médecin de garde a diagnostiqué un arrêt du cœur consécutif à la morsure de la vive – drôle de nom pour une créature qui distille la mort – et un an après, en feuilletant par hasard une mythologie grecque, j’ai découvert la triste histoire d’Orphée et d’Eurydice. Comment ne pas déceler une étrange similitude avec ma propre histoire ? Mayia, ma sœur aînée, dit que nous sommes des damnés. Elle dit que la malédiction qui a frappé notre famille remonte à Michel le Boiteux, l’ancêtre maudit qui a engendré les générations « boiteuses » condamnées à reproduire l’inceste, le viol et le meurtre dont elles sont issues. Son histoire est relatée sur un parchemin du XVIe siècle, conservé au musée d’Art byzantin à Athènes. Sous l’Empire ottoman, Michel était le chef des janissaires, la garde royale du sultan. Selon une coutume barbare, ce corps d’élite était constitué d’hommes grecs que les Turcs enlevaient très jeunes à leur famille et éduquaient dans l’ignorance de leur véritable origine ; ils l’avaient ramassé Michel à cinq ans. Ils l’avaient rebaptisé Selim Turgüt, ils l’avaient circoncis, islamisé, élevé dans la haine de son ancienne religion et de sa patrie. Il aurait pu ignorer la vérité jusqu’à sa mort si la fatalité ne l’avait pas renvoyé dans sa propre demeure en Épire, une province révoltée. Selim infligea aux châtelains le châtiment que les Turcs réservaient et réservent encore aux vaincus. Il fit égorger et empaler les hommes, et il viola les femmes avant de les livrer à la meute des soldats. Il était sur le point de quitter le château dévasté, quand un vieillard avait surgi des décombres calcinés. — Tu n’es pas turc, tu es grec, lui dit-il. Tu ne t’appelles pas Selim Turgüt, mais Michel Doukas. Sans le savoir, tu as tué tes frères et ton père. Tu as v***é tes sœurs et ta mère. Si jamais tu leur as planté ta graine dans le ventre, ta descendance sera maudite jusqu’à la fin des temps. Il était donc innocent, m’objecterez-vous, puisqu’il ne savait pas ce qu’il faisait, à ceci près qu’aux yeux des dieux grecs, cette innocence-là ne compte guère. On peut être ignorant et coupable quand même. Je le crois de toutes mes forces, car je m’inscris dans cette lignée qui attire le malheur sur ses membres en les forçant à commettre le mal. Je porte la marque du Boiteux sur la hanche gauche, une tache de naissance en forme d’étoile de mer. Mes sœurs l’ont. Mon frère l’a. Tous les bâtards des Doukas l’ont aussi. Les années ont passé. Je vis en Australie, le plus loin possible de la plage de sable fin qui fut le théâtre de mes ébats malheureux avec Grace. J’ai essayé d’échapper à mon destin et d’oublier celle que, au plus profond de mon âme, j’appelle toujours « mon Eurydice », mais tous mes efforts se sont révélés vains. Depuis lors, une confusion bizarre s’est emparée de mon esprit : je ne peux pas dissocier l’acte amoureux de la mort. Et cette fêlure, cette obsession qui m’accompagnera probablement jusqu’à mon dernier souffle se trouve très certainement à l’origine de mes souffrances. Voilà comment, me semble-t-il, je me suis identifié à Orphée, le poète maudit par le sort qui descendit aux Enfers pour rechercher Eurydice, la jeune fille qu’il aimait. Je sais que tant que j’existe, je nourrirai le fantasme insensé de retrouver mon premier amour, l’amour d’enfance perdu à tout jamais.

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