Parmi ces amours contre nature, les unes étaient franchement sensuelles et avaient pour théâtres tous les coins déserts de la maison, depuis les dortoirs jusqu’à l’infirmerie. Et parmi les jeunes Français internés dans des collèges semblables, combien participaient à cette luxure, et les autres se salissaient l’imagination en la repoussant ! Il y avait aussi entre ces collégiens des liaisons exaltées et chastes. La lecture d’une certaine églogue de Virgile, d’un dialogue de Platon, de quelques sonnets de Shakespeare montaient la tête aux plus littéraires, et Alfred Chazel avait un jour reçu, étant en troisième, une pièce de vers écrite par un rhétoricien de Henri IV, qui commençait par ce vers prodigieux dont ils avaient ri comme des fous : Alfred, mon pâle Alfred, mon Aimé, mes Délices… — « Ah ! l’horrible, l’horrible endroit ! » songea le jeune homme en se souvenant de ce mélange de turpitudes et de puérilités. Alfred et lui avaient été du petit nombre de ceux que la contagion n’avait pas atteints. Mais le plus grand avantage de ce dégoût avait été, pour lui du moins, de le conduire tout jeune à la poursuite des filles, et son initiation aux plaisirs naturels avait eu lieu dans la plus basse p**********n. « Et ce sont tous ces souvenirs de jeunesse que je respecterais, » se dit Armand. « Parce que nous avons été compagnons de bagne, qu’estce que je lui dois? » Non, cent fois non, ce n’était pas à cause d’Alfred qu’il se sentait si triste, tout en hâtant le pas et repoussant avec une demi-brutalité cette fois les mendiantes d’amour qui l’abordaient de leurs phrases, toujours les mêmes. Ah ! cette invincible tristesse, il la connaissait trop bien. Elle était venue trop souvent le mordre à la place malade de son cœur, depuis que les trente mille francs de rente possédés à sa majorité lui avaient permis de vivre à sa fantaisie, et cette fantaisie s’était tournée aussitôt du côté des expériences sentimentales. Cette tristesse-là, cuisante et sèche, il l’avait subie, même tout jeune, chaque fois qu’il s’était trouvé à la veille d’un premier rendez-vous d’amour avec une maîtresse nouvelle, fût-ce la plus désirée. C'était comme une appréhension angoissée, une sourde, une obscure agonie de l’âme. Les premiers temps, il avait tour à tour attribué cet étrange phénomène à la timidité physique, au remords de n’être pas digne des sentiments qu’il pouvait inspirer, à des nostalgies de pureté. Il savait aujourd’hui le vrai mot de ces détresses momentanées, crises plus aiguës de la grande détresse qui faisait le fond morne de sa vie. C’était, hélas ! la certitude, plus présente, plus saisissable, de l’impuissance d’aimer. Il se demandait à cette minute : « Suis-je vraiment amoureux d’Hélène ? » Il ramassait tout son sens intime sur lui-même, — comme un médecin qui cherche avec ses doigts le point douloureux d’un membre malade. Mais ce point d’amour, qui lui eût fait un si délicieux mal à rencontrer, Armand ne le rencontrait pas. « Non, » se répondait-il avec une mélancolie affreuse, mais avec courage, — car, à travers d’horribles défauts, il avait l’énergie d’oser se connaître ; — « non, je ne suis pas amoureux d'Hélène. Je la désire parce qu’elle est belle ; je lui ai fait la cour parce que je m’ennuie ; je me suis piqué au jeu parce qu’elle s’est refusée. De l’amour-propre et de la sensualité, avec le bagout du romanesque, voilà le fonds et le tréfonds. A quoi bon alors ? A quoi bon ? Pourquoi recommencer mon aventure avec Mme de Rugle ?… » Et toutes les intrigues dans lesquelles l’avait précipité le goût dépravé de la séduction, qui avait été le vice fatal de sa jeunesse, lui revenaient à la fois dans le souvenir, avec la monotonie de leurs plaisirs, l’amertume de leur rupture, le vide écœurant de leur durée. A quoi bon celle-ci ? à quoi bon cellelà ?… A quoi bon, l’autre année, s’être amusé à se faire aimer de Juliette, l’institutrice des enfants d’une maison où il était reçu ? A quoi bon cette comédie jouée à la petite Maud, la jolie Anglaise rencontrée aux eaux ? « J'ai rêvé d’être un homme à bonnes fortunes, un don Juanet. C’est à croire que le sort nous punit de nos mauvais rêves de jeunesse en les réalisant. J’ai eu des aventures de quoi flatter mon imbécile vanité, quelle misère !… » De toutes ces femmes dont il distinguait en pensée et les visages et les baisers, il n’y en avait pas une qui l’eut rendu heureux, fût-ce un seul jour, et, bizarre anomalie d'un cœur malade, il n’y en avait pas une qui ne l'eût fait souffrir par quelque côté. Grâce à quel désordre moral était-il voué à ce continuel désastre intime : subir toutes les tortures de l’amour, la jalousie du présent, l’intolérable nausée du passé, la vision amère des perfidies de l’avenir, et jamais, jamais autre chose que de l'ivresse physique, sans cette extase de l’âme qui existait cependant, car il en avait vu avec tant d’envie la céleste expression sur le visage de quelques-unes de ses maîtresses ? — Une surtout se représentait à lui, une dont la conquête n’était point pour flatter sa fatuité, car ce n’était qu’une fille, cette Aline, morte de la poitrine dans l’automne de 18… Il la revoyait avec ses yeux creusés, sa joue mince, et le mélange de candeur native et de corruption qui était en elle. Il la revoyait, soignant une petite sœur qu’elle avait prise avec elle, une enfant de quinze ans. Quelle bonhomie attendrissante dans le vice et quelle innocence dans l’infamie ! Oui, Aline l’aimait, quoiqu’elle eût trois ou quatre autres amants en même temps que lui. Son plaisir était d’emmener cette créature, jolie et perdue, à la campagne, pour jouir des enfantines poussées de paysannerie qui la faisaient cueillir des fleurs, écouter les oiseaux, s’appuyer à son bras comme si elle n’eût jamais exercé son hideux métier de galanterie. La mystérieuse chose que la mémoire ! Il était à la veille de son premier rendez-vous avec Hélène, et voici qu’il s’attendrissait sur la pauvre Aline, qu’il l’évoquait telle qu’il l’avait si souvent retrouvée dans son appartement du quartier Latin, telle qu’il l’avait aimée ou presque aimée à de certains moments, — un soir d’été, par exemple, qu’elle était assise à l’arrière d’un bateau manœuvré sur la Seine par quatre rameurs de leur connaissance. Oui, elle était assise, dans une robe claire, qui le regardait pardessus les têtes tour à tour penchées et relevées des jeunes gens. Un silence tombait sur le fleuve. Une ligne orangée traînait au bord du ciel. Quelle inexprimable émotion lui avait noyé l’âme à sentir le temps qui passait, l’eau qui frémissait, l’être qui vivait, et la lumière qui mourait !… II gravissait son escalier parmi ces pensées. Pourquoi cet incomplet fatal de toutes ses passions ? Pourquoi était-il incapable d’arriver à cet absolu de tendresse qu’il concevait, qu’il entrevoyait, vers lequel il s’élançait à chaque nouvelle aventure ?… Puis rien !… Que de chances réunies sur sa tête cependant, et tandis que son domestique le débarrassait de son pardessus et qu’il passait dans le salon où il lisait souvent le soir avant de se coucher, il les énumérait mentalement : une fortune qui lui permettait de suivre ses caprices sans trop compter, un titre assez authentique et assez ancien pour tenir dans le monde le rang qui lui plaisait, une robustesse de santé qui n’avait pas souvenir d'une semaine de maladie, le goût des choses de l'intelligence, juste de quoi s’occuper sans se tourmenter, car, absolument dépourvu d’ambition personnelle, il n’avait pas cessé de s’intéresser en dilettante aux curiosités de la littérature et de l’art. Avec cela il avait pour le lendemain un rendez-vous avec une femme charmante, qu'il désirait, et le feu des sens ne s’était pas amorti en lui par les désordres de sa vie… Pourquoi fallait-il que la perception d’une indéfinissable insuffisance de sa nature le rendît si triste à cette minute même ? Il passa un veston de chambre, renvoya son domestique et s’installa au coin du feu dans son salon. Il évoqua de nouveau Hélène avec une précision de souvenir qui la lui rendit présente depuis ses bas mauves jusqu’au petit signe qu’elle avait là, au coin de la bouche, à droite. Hé bien ! il ne l’aimait pas, il ne l’aimerait jamais. S’il avait espéré sentir par elle, enfin, ce sursaut suprême du cœur qui lui échappait sans cesse, il pouvait se dire que cette espérance avortait comme les autres. — Comme les autres !… Et il éprouva le désir de se convaincre qu’il en avait été ainsi, toujours. Il alla ouvrir un coffret où se trouvaient empilés six ou sept cahiers de grandeurs différentes. Les uns étaient formés de feuilles de papier écolier. Il y en avait deux sur papier du Japon. C’étaient des journaux de sa vie pris et repris à des époques inégales. II s’y rencontrait des pages griffonnées sur le pupitre de la salle d'étude à la pension, des pages noircies à bord de bateaux, dans des chambres d’hôtel, dans ce salon même. Il prit ces cahiers et commença de les feuilleter, y retrouvant un moi ancien tout pareil au moi d’aujourd’hui par la précoce misanthropie, les fougues subites et passagères de sensualité, l’analyse meurtrière, la nostalgie impuissante d’une inaccessible douceur, la langueur oisive et l’incapacité de sentir jamais pleinement quoi que ce fût, êtres ou idées. Le tout avait fait de lui une espèce d’enfant du siècle à la date de 1885, mais sans élégie, un nihiliste à bonnes fortunes et sans déclamations… Voici quelques-uns des morceaux sur lesquels s’attardaient ses yeux, maintenant mornes et ternes, et qui eussent brisé le cœur d'Hélène, si, douée du pouvoir magique de seconde vue, elle y avait retrouvé cette torpeur de tristesse que même le don de sa personne, après le don de toute son âme, était inhabile à secouer. Journées atroces. Vanaboste vient nous dire hier à une heure qu’il faut nous préparer à quitter la pension, que les élèves de Sainte-Barbe sont déjà partis avec leur directeur. Le Panthéon est rempli de poudre et va sauter. Depuis le matin la fusillade se rapprochait, lentement, lentement. Étrange bruit ! C’était comme si l’on eût secoué sur la ville des millions de noix dans quelque drap gigantesque. Du grenier, Alfred et moi, nous avions passé la matinée à voir se tordre sur le ciel les flammes de l’incendie. Il était tout triste, et moi, gai atrocement, d’une gaieté nerveuse qui me forçait à dire des paradoxes outrageants — était-ce des paradoxes ? — à propos des belles théories de notre professeur de philosophie, la semaine dernière. O ironie du sort ! sa dernière leçon roulait sur le progrès ! Nous faisons nos paquets en hâte pour partir, quand un des maîtres arrive, affolé, par la petite porte de la rue Tournefort qu’il verrouille à l’intérieur. Il nous raconte que les fédérés ne laissent passer personne sur leurs barricades. Il a pu lui-même revenir à grand’peine. Nous voilà loin de ce garde national bon enfant, qui nous disait, aux portes du lycée, lundi : « Criez : Vive la Commune ! enfants, vous êtes libres… » Vanaboste était blanc comme mon papier en écoutant ces nouvelles. Le pion eut l’idée de faire étendre des matelas au milieu de la cour. Si le Panthéon saute, nous nous effondrerons plus doucement… Nous sommes demeurés environ deux heures dans cette angoisse, les quatorze élèves que nous étions, les deux maîtres et le directeur. Alfred et moi, nous causions dans un coin, bizarre contradiction, presque tranquilles. Malgré la fusillade toujours plus proche et les balles qui claquaient contre les murs à cent pas peut-être, nous n’avions ni l’un ni l’autre la sensation du réel ; le danger nous paraissait quelque chose de lointain, de vague, presque d’abstrait. Et nous causions, de quoi ? de notre enfance. Il a été heureux, me disait-il, même ici ; pour une fois je lui ai vidé mon cœur et montré ce que je pensais du lupanar scolaire où l’égoïsme de mon tuteur m’a fait grandir. Après tout, j’aime encore mieux ce bagne que sa maison. A travers ce bavardage inutile, la fusillade se rapproche. Le Panthéon ne saute pas… Soudain un d’entre nous descend avec un grand cri de l’étage supérieur où il s’est mis à la fenêtre au risque de recevoir une balle : « Les chasseurs sont au bout de la rue… » Ç’a été la minute la plus angoissante. Mon cœur battait à se rompre, j’avais la gorge serrée dans l’attente de ce qui allait se passer… Le danger indéterminé m’avait laissé calme. Le fait précis, brutal et présent me faisait mal… Quelques coups de fusil éclatent tout près, puis de furieux appels de crosse ébranlent la porte. Le même pion qui avait montré du sang-froid en imaginant la précaution des matelas se précipite à temps pour relever les fusils braqués de deux chasseurs noirs de poudre, les yeux brûlants de fureur et qui nous auraient tiré dessus au hasard, dans le tas, si l’autre n’avait pas été là. Un lieutenant arrive, petit, en bottes jaunes, la jugulaire au menton, le pistolet au poing. Vanaboste lui parle, nous sommes sauvés. Tout cela, c’était hier. Aujourd’hui nous revoici en étude, symbole de notre vie enfantine au milieu de ce tumulte de l’action. Je feuillette un bouquin de philosophie spiritualiste avec les délices du mépris, et après avoir lu des phrases officielles sur Dieu, l’âme immortelle, l’adoucissement des mœurs, la liberté morale, la raison intuitive, je ferme les yeux et je vois la place du Panthéon durant la nuit d’hier : les morts couchés, avec leurs pieds nus parce qu’on leur a volé leurs souliers, le crâne défoncé parce qu’on a fini de les mieux tuer à coups de crosse, les flaques de sang qui gluaient sous nos semelles, d'autres flammes d’incendie dans le ciel au loin, et sur le trottoir, couchés à même la paille et dormant, comme des bêtes fatiguées, les petits chasseurs qui ont pris le quartier. — Homo homini lupior lupis. Dieppe, juillet 1874. La fille ressemble à la mère. Elle n’a que douze ans, et déjà je saisis la coquetterie, les œillades, l’éveil de la femme en présence de l’homme ; et cela finira comme pour la mère : un mariage de convenance, de premières étourderies, un premier amant, puis une série, jusqu’à quelque jeune baron de Querne, auquel on essaiera de faire croire qu’on n’a jamais aimé que lui, — et qui le croira peut-être, plus bête ou plus intelligent que moi. Oui, plus intelligent; car, en amour, la grande affaire est d’avoir le plus d’émotion possible ; et la vraie duperie, c’est de se paralyser le cœur à force de lucidité. Entre le Valmont des Liaisons — mon cher Valmont — et la présidente, qui a été dupe ? Elle qui a senti, ou lui qui a calculé ? Entre Elvire et don Juan, qui ne comprend qu’Elvire est la seule enviable, puisqu’elle a pu se griser de tendresse, et lui, non ? Je sais tout cela, mais le démon intérieur est le plus fort, et j'ai bien soin, aussitôt que je fais la cour à une femme, de ma procurer sur elle tous les renseignements qui peuvent me rendre incapable de l’aimer… A mon âge, est-ce que je ne devrais pas écrire sur ce cahier — ô sort divin de m'avoir fait rencontrer si vite la femme idéale, unique, l'âme sœur, etc… (Il y faudrait de la musique de Gounod.) — Pas précisément, monsieur de Querne, mais une personne d'expérience qui a eu cinq ou six amants, qui a gardé assez de goût pour appeler sentiment ce qui est de la belle et bonne sensation et de la plus brutale, — une personne de tact et qui s’est donné beaucoup de mal pour vous persuader que vous l’avez séduite… — Du diable si je lui en veux, par exemple, de cette charmante hypocrisie !… Et puis, à quoi bon en vouloir à qui que ce soit, de quoi que ce soit ? Chaque créature humaine est une petite montre prétentieuse, qui s’imagine, en voyant aller ses aiguilles, que c’est elle la cause de ce mouvement. Sottise et vanité !… Il y a un mince rouage intérieur qui gouverne le tout, et ce rouage veut que Mme *** soit une c***n sentimentale, sa fille une future drôlesse, et moi un débauché sans gaieté qui me dessèche l’âme à constater tout cela, au lieu de jouir de ce que l'on me donne. Paris, 22 mai 1877. Soirée de folie hier soir et de débauche, mais d’une débauche gaie et bien portante qui est sans doute la vérité. Il n’y a plus qu’elle qui ne me laisse pas de rancœurs. Je vais chez le peintre Duret avec ce mauvais sujet de René W… qui s’arrête d’abord rue de La Tour-d’Auvergne pour demander Marie, une grande brune. — «J’ai une Marie ici, » dit la concierge, « mais c’est une grande blonde, rousse même, » et à la fenêtre du premier, je vois en effet une tête d’un blond chaud, une robe d’un bleu clair et vif, et un teint maquillé, rose d’un rose extravagant de poupée. Dans mes heures noires, l’ai-je assez connu le charme avilissant et consolateur de ces beautés fardées, de ces corps tués, de ces yeux cerclés, de tout ce mensonge ! Chez Duret, trouvé Léonie, le modèle, qui lui a posé sa Dalila du Salon dernier : une tête un peu fatiguée, le nez fin et busqué, les yeux noirs d’un noir luisant, le menton très accentué, avec quelque chose dans le profil de légèrement masculin, le masculin absurde des femmes de théâtre qui jouent les travestis, la figure longue. Mais cela, c’est le squelette de la tête. Les moustaches légères sont passées au noir, la mouche de la joue soulignée au noir, les yeux agrandis encore par le noir, le teint tout poudré, et la poudre mêlée au rose pâle du sang donne à cette femme un je ne sais quoi de fou et de frelaté qui s'achève par la nacre brillante des dents, toutes papillotantes d’un éclat de perles fausses mouillées. La toilette achève la femme. C’est, autour du cou, une étoffe de gaze noire, un chapeau garni de gaze et de fleurs, une étoffe de robe chinée et frisée, avec une énorme rose rouge éclatant sur le sein gauche: « C’est une femme de luxe, » dit René par ironie, et c’est vrai qu’avec ce bout d’étoffe, cette gaze et cette fleur, elle a l’air d’une créature qui ne vit que de superflu. Je lui fais la cour, je lui plais, et je ne suis sorti de chez elle que ce matin… O charme des sens, lorsque la surcharge de la pensée ne vient pas gâter l’ivresse animale ! O charme des prostituées, vues ainsi comme les dispensatrices du plaisir sans le trouble du cœur ! Ne pas se demander si l’on aime, si l’on est aimé, ni comment, ne pas comparer sa sensation à un type idéal de sentiment que l’on aperçoit, que l’on pressent, que l'on ne sentira jamais !… — J'écris ces lignes, et déjà voici que ma jouissance est évaporée…