Y aller au culot!

593 Words
Le lendemain matin, je me décidais avec une petite idée en tête à aller faire un tour dans cet hôpital, situé dans la ville d’Ann Arbor, non loin de là ou j’habite. Je m’habillais simplement, voulant me faire passer pour une journaliste, et troquais ma jupe crayon et mon tailleur habituel d’avocate contre un jean moulant, des baskets et un simple t-shirt noir. Accessoires obligent, j’enfile une paire de lunette me donnant un air sérieux, et rangeais dans mon sac un carnet accompagné d’un stylo, avec des questions préalablement inscrites sur celui-ci. Je me regardais dans le miroir, et me dit que même s’ils ne me prennent pas au sérieux, il était impossible qu’ils me prennent pour une avocate de la Cour de Justice. Oui, c’est quelque peu illégal… vous ne m’apprenez rien. Mais j'ai besoin de mettre deux-trois choses au clair, et c'est la seule solution que j'ai trouvé après la nuit que j'ai passé. Ne dit-on pas qu'elle porte conseille? Je pris mes clés à la volée, claquais la porte de chez-moi et me dirigeais vers ma petite Clio verte. Je sais, il était temps que j’investisse... Surtout avec mon nouveau métier, c’est loin de l’image qu'il reflète ! Mais il est important de rester simple, même avec de l’argent, vous ne croyez pas ? Bon ok, je vais investir, mais d’abord je boucle l’affaire. Mon moteur démarrait et je mettais le GPS, qui m’indiquait que j’étais à une vingtaine de minutes de ma destination. Parfait. Un grand parking se dessinait devant moi, et je décidais de m’y garer, entre une Berline noire et une BMW. D’accoooord, ce sont des modèles qui me conviennent plus, c’est noté. Je descendais de ma voiture, et me dirigeais non pas vers l’accueil, mais montais directement au troisième étage, à l’aile C, couloir de gauche « Traumatologie et Polytraumatologie ». Oui, j’avais fais mes petites recherches avant de venir ici ! Je me posais contre un mur, sortais mon portable et observais le personnel. Je devais attaquer une cible facile, en espérant tomber sur le gros lot. Docteurs et chirurgiens, ne me laisseront jamais mener ma petite interview. J'attendais alors dans mon coin et regarda défiler un bon nombre de personnel, sans conviction. Une bonne demi-heure plus tard, je m’attardais enfin sur une infirmière plutôt maladroite et timide, et de part la façon dont ses collègues lui adressent la parole, j’en conclus qu’elle était nouvelle et décidais de tenter ma chance, non pas sans avoir enregistré son prénom et son nom sur le badge qu’elle avait accrochée à sa blouse blanche. -         « Mademoiselle Juliette Bridaut, Leila Tankshort, journaliste du « Lansing Michigan News », j’imagine que Mr. Prevot vous a prévenu de ma présence ». Évidemment que je m’étais renseignée sur son supérieur ; décidément, vous me sous-estimez. -         « Enchanté », me réponds-t-elle embarrassée, cherchant du regard quelqu’un pouvant acquiescer mes propos, « Euh non, il ne m’a rien dit ». -         « Ce n’est pas grave, je me présente. J’ai été appelé pour faire une interview concernant l’incident qu’il y a eu il y a quelques jours avec Mathieu Toller. J’ai eu la version des policiers chargés de l’enquête, et aurais juste quelques questions à vous poser afin de peaufiner mon article. Vous êtes la dernière à passer, j’imagine que c’est parce que vous êtes nouvelle, n’est-ce pas ? » -         « Oui je ne suis la que depuis quelques mois. Que voulez-vous savoir de plus? » La chance me souriait alors. Comme quoi, y aller au culot, ça paye !
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