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Un Héritage scellé sous la pierre

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Les secrets du passé peuvent avoir un lourd impact.

En une nuit, les projets de Julien sont réduits en cendres : le garage dont il devait reprendre la direction, l’appartement dans lequel il venait d’emménager, ses affaires personnelles… Tout, tout a brûlé. Seul le coffre-fort a résisté au feu. Il abrite une enveloppe qui se transmet dans la famille depuis son arrière-grand-père.

Un soir de grand désarroi, Julien décide d’y jeter un coup d’œil. Deux lettres, des coupures de journaux et quelques photos lui apprendront ce que sa mère n’a jamais pris le soin de lui raconter. Il découvre notamment l’existence d’une bergerie, proche d’Espelette, qu’a priori personne n’a jamais revendiquée.

Et si cela constituait le début d’une nouvelle histoire ? Pour le savoir, il faut s’y rendre… Et le lendemain, le jeune homme part au Pays basque… De surprises en révélations, de succès en déconvenues, de rencontres en retrouvailles, la vie de Julien se reconstruira à la vitesse de l’éclair, entre mer et montagne.

Une histoire inattendue dans laquelle les personnages, attachants et pleins de contradictions, se débattent pour accepter et aimer ceux qu’on appelle une « famille ».

EXTRAIT

Julien appréciait l’attention que lui portaient Pierre et Alice qui devaient l’aimer autant que leurs propres enfants pour vouloir sa réussite et l’accompagner dans son projet. Il était reconnaissant de la confiance qu’ils lui accordaient. Ils avaient choisi un excellent restaurant parisien où, à l’occasion du réveillon, un groupe de musiciens avait été engagé pour animer la soirée.Le service lent avait pour but de prolonger la fête au-delà de minuit,heure à laquelle,au mépris des vœux d’usage,les portables avaient pris l’ascendant. Julien n’attendait aucun appel, et Alice et Pierre savaient bien que leurs enfants ne téléphoneraient qu’à midi, peut-être même seulement le soir du jour de l’An. Ainsi, Pierre sursauta lorsque la sonnerie de son appareil retentit. Rapidement, l’ancien garagiste devint livide et eut du mal à s’exprimer:

— Le garage est en train de brûler. C’est un voisin qui m’appelle. Il a prévenu les pompiers.

À PROPOS DE L’AUTEUR

Les romans de Jean-Paul Froustey plongent le lecteur dans le quotidien, dans les détresses minuscules, dans les tragédies qui n’en ont pas l’air. L’auteur témoigne, toujours avec humilité et empathie, parfois avec une certaine ironie. Des romans attachants aux valeurs humanistes revigorantes.

Lorsqu’il n’écrit pas, Jean-Paul Froustey entretient, le long d’une rivière, un domaine de trois hectares sur lequel il a planté plus de deux cents arbres, ou alors, il s’occupe de ses meilleures et fidèles amies, les abeilles ! Il vit aujourd’hui à Bias, à côté de Mimizan.

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I-1
Julien songeait à renoncer. La malédiction le touchait lui aussi, comme elle avait touché tous les hommes de la famille. Jusqu’au baccalauréat, il avait été un excellent élève, mais il avait refusé de continuer des études qui ne menaient plus à rien, selon lui. Il en avait eu la confirmation. Il côtoyait régulièrement des garçons de son âge, titulaires de licences, de maîtrises ? Des « bac plus trois » ou « bac plus quatre », voire même « bac plus cinq ». Ils pouvaient multiplier les années de scolarité sans avoir pour autant plus de chance de trouver un emploi. À vingt-cinq ans, Julien avait un travail. Il avait fait de sa passion, les voitures, son métier et il était naturellement devenu mécanicien. Son patron, gâté par une vie bien remplie et plutôt réussie, avait eu plaisir à lui transmettre son savoir. Il avait même été au-delà des fondamentaux. Avec l’électronique, la mécanique devenait très compliquée et il avait inscrit son protégé à des stages de formation et de perfectionnement. Il était convenu que Julien reprendrait l’entreprise lorsque le patron se retirerait ; voilà que ce moment était venu. Pierre avait procédé par étapes ; il s’était fait construire une superbe villa sur le littoral atlantique, du côté d’Arcachon, où il passait des fins de semaine prolongées ou anticipées avec Alice, son épouse. Cette dernière était entièrement d’accord pour mettre le pied à l’étrier à ce jeune homme dynamique et compétent qu’elle aimait bien. Julien était un peu son troisième enfant, mais lui, au moins, s’intéressait à l’entreprise. Elle forçait son mari à passer la main. Elle avait pris goût au climat aquitain et, pour le convaincre définitivement, elle avait trouvé un argument imparable : « Laisse-lui l’atelier tout de suite ! Si tu attends trop longtemps, il aura des traites jusqu’à la fin de ses jours. » Elle le touchait ainsi au vif. Pierre avait fait de ce garage sa caisse d’épargne et, s’il voulait couler une retraite confortable, il devait vendre son outil de travail à sa juste valeur. Julien avait eu du mal à convaincre les banques, il n’avait aucun bien pour garantir un prêt. Il avait fait le tour de toutes les structures spécialisées dans l’aide aux jeunes entrepreneurs, le compte n’y était pas. Finalement, Pierre avait consenti à lui accorder des facilités de paiement pour régler le reste de la somme. L’investissement était énorme, mais Julien connaissait bien l’affaire, il savait exactement ce qu’il pouvait en tirer. Les quatre autres mécaniciens n’avaient ni l’ambition ni la jeunesse nécessaires pour reprendre ce garage parisien renommé. Tous s’accordaient à reconnaître que leur cadet avait les compétences et la volonté indispensables pour s’atteler à ce challenge qu’aucun d’entre eux n’avait envie de relever. Il n’y avait donc pas de jalousie. Par ailleurs, les employés tenant à conserver leur travail, ils avaient accepté que Julien devienne leur patron. Tout était planifié : Julien prendrait la direction de l’entreprise à compter du 2 janvier, l’acte serait passé le 7 janvier, le notaire en avait décidé ainsi. Pour l’heure, Julien réveillonnait avec ses anciens employeurs qui tenaient à fêter cette passation de pouvoir avec lui. Dans la journée, il avait emménagé dans l’appartement au-dessus du garage. Les meubles du garagiste et de sa femme étaient partis vers le bassin d’Arcachon la veille. Alice et Pierre allaient passer quelques jours à l’hôtel avant de regagner définitivement Andernos. Il était probable que, sans cette invitation, Julien n’aurait pas réveillonné. Il n’avait pas d’amis, seulement quelques camarades qu’il rencontrait peu, pas de petite amie non plus, la dernière avait disparu lorsqu’elle s’était rendu compte qu’il n’était pas prêt à ouvrir son portefeuille pour lui offrir toutes les belles choses dont elle rêvait. Julien avait un but et ne s’en détournait pas : tout ce qu’il gagnait était destiné à son projet, et si la belle n’avait pas la patience d’attendre des jours meilleurs, tant pis pour elle. Après que Julien eut passé quelques années auprès d’eux, Pierre et Alice étaient devenus, pour lui, des parents de substitution. Les siens avaient divorcé après s’être déchirés et s’étaient volatilisés dans la nature en se désintéressant complètement de lui. Il n’aurait même pas pensé à eux ce soir-là s’il n’avait retrouvé, au cours de son déménagement, une vieille valise dont il connaissait l’existence, mais qu’il n’avait jamais eu l’idée d’ouvrir. En la lui confiant, sa mère lui avait simplement dit : « Tiens, si tu es captivé par la vie de famille, c’est tout ce qu’il me reste de ton arrière-grand-père. » Julien savait seulement que cet homme était tombé à Dunkerque en 1940 sous le feu des Allemands, alors qu’il protégeait avec sa compagnie le repli des Anglais. La tragédie ne s’arrêtait pas là. Son propre fils avait connu le même sort en Algérie en 1956. Il avait sauté sur une mine et n’avait pas vu naître sa fille, la mère de Julien. Julien avait d’abord voulu jeter directement la valise à la poubelle. C’était terrible ce que l’on pouvait entasser comme choses inutiles en quelques années ! Mais il avait fini par dresser l’inventaire du contenu. Il en avait conclu qu’il n’y avait rien qui mérite d’être conservé, sauf peut-être une enveloppe qui portait le nom de Josepe Harosteguy. Il n’avait pas le temps d’en prendre connaissance, toujours hésitant sur le sort à réserver à ces objets. Il glissa l’enveloppe dans le coffre-fort. Quant à la valise, il la rangea dans un coin, en attendant de vérifier si elle ne contenait pas quelque autre secret concernant cette famille dont les hommes avaient été décimés dans la force de l’âge. Triste destinée. Julien appréciait l’attention que lui portaient Pierre et Alice qui devaient l’aimer autant que leurs propres enfants pour vouloir sa réussite et l’accompagner dans son projet. Il était reconnaissant de la confiance qu’ils lui accordaient. Ils avaient choisi un excellent restaurant parisien où, à l’occasion du réveillon, un groupe de musiciens avait été engagé pour animer la soirée. Le service lent avait pour but de prolonger la fête au-delà de minuit, heure à laquelle, au mépris des vœux d’usage, les portables avaient pris l’ascendant. Julien n’attendait aucun appel, et Alice et Pierre savaient bien que leurs enfants ne téléphoneraient qu’à midi, peut-être même seulement le soir du jour de l’An. Ainsi, Pierre sursauta lorsque la sonnerie de son appareil retentit. Rapidement, l’ancien garagiste devint livide et eut du mal à s’exprimer : — Le garage est en train de brûler. C’est un voisin qui m’appelle. Il a prévenu les pompiers. Un garage en feu, avec les véhicules, les huiles, le carburant… Cela ne laisse guère d’illusions sur ce qui va rester. Effectivement, lorsque Pierre arriva sur les lieux avec son épouse et Julien, une épaisse fumée noire s’élevait au-dessus de flammes impressionnantes. Les pompiers se démenaient tandis que la police faisait évacuer les habitants du quartier. Julien fut tenu à l’écart, puis rapidement interrogé par les enquêteurs de service. Pas très disposés à se montrer compréhensifs, si Pierre et Alice n’avaient pas témoigné en sa faveur, ils auraient quasiment imputé la responsabilité de l’incendie à Julien pour une négligence, ou une imprudence, voire un acte volontaire dans le but de récupérer la prime d’assurance. Or, comme il n’était toujours pas propriétaire – il ne l’aurait été que le 7 janvier –, les assurances de Pierre étaient en vigueur pour encore une petite semaine. L’incendie fut maîtrisé au petit matin. Cette nuit-là, les pompiers avaient été une nouvelle fois complètement surchargés en raison d’appels incessants, dans tout Paris, pour des voitures en feu. Un jeu idiot qui se répétait chaque année. Julien avait attendu jusqu’à l’aube avec Pierre ; ils avaient très vite compris qu’ils ne sauveraient rien. Un seul camion de pompiers était resté sur place au cas où l’incendie reprendrait. Le jeune homme avait inspecté les décombres avec les soldats du feu. Le constat était affligeant : rien à récupérer. Des voitures en réparation, seules demeuraient des carcasses méconnaissables. Quant à l’outillage sophistiqué et coûteux, il était inutilisable. Sous l’assaut des flammes, la structure métallique s’était tordue et avait provoqué l’écroulement de la toiture. Il fallait tout raser et reconstruire. Julien ne savait pas encore si cette hypothèse était envisageable. Il fallait patienter deux jours pour négocier avec les assurances. Une négociation à laquelle seul le propriétaire participerait ! Pierre et Alice avaient regagné l’hôtel qu’ils avaient réservé pour quelques nuits en attendant le rendez-vous chez le notaire. Julien aussi devait trouver un logement ; son appartement nouvellement aménagé était entièrement détruit. Il ne possédait plus rien, pas même la moindre chemise. Sa voiture – un modèle ancien et luxueux, doté d’une mécanique sophistiquée, sur lequel il n’avait pas compté les heures de travail, réalisant du même coup une superbe vitrine de son savoir-faire – était réduite, elle aussi, au rang des épaves. Jamais il ne retrouverait le capital qu’il y avait investi. Seuls ceux qui avaient eu le privilège de l’essayer en sa compagnie pouvaient attester de sa valeur. Certes, il avait contracté une bonne assurance, mais il ne connaissait pas les modalités de dédommagement en cas de sinistre. Ni rasé ni lavé, il se rendit au commissariat où on l’avait convoqué pour une déposition. Pierre était également convié. L’enquêteur qui les reçut n’avait pas l’air bien frais lui non plus. Il recherchait une négligence qui aurait pu être à l’origine du sinistre : court-circuit, appareil de chauffage, chargeur de batterie… Pierre avait beau affirmer que toute son installation avait été remise aux normes quelques mois auparavant en vue de la vente, il ne pouvait en apporter la preuve : les factures avaient brûlé. Il donna tout de même le nom et l’adresse de l’artisan qui avait effectué les travaux, sans songer que l’électricien pouvait lui aussi être mis en cause. Un second enquêteur qui recueillait des témoignages dans une pièce adjacente intervint : — Un voisin a repéré une b***e de jeunes qui tentaient de mettre le feu aux poubelles. Il les a chassés. Avez-vous eu maille à partir avec ce groupe ? Il se dit qu’ils traînaient souvent dans le quartier. — Ils ne traînent pas, ils y habitent. La plupart sont désœuvrés, mais je doute qu’ils se soient attaqués au garage, répondit Julien. — Vous avez une raison pour l’affirmer ? — Il m’arrive de temps en temps de réparer leurs motocyclettes et ils ne passent pas une seule fois sans me saluer. Je les trouve plutôt gentils. Le témoignage de Julien ne tint pas longtemps. Du statut de gentils inconscients, les garnements étaient passés à celui de dangereux délinquants. Sur les cinq qui furent arrêtés, quatre avaient eu recours aux services de Julien. Le jeune homme était effondré. Lui qui trouvait toujours des excuses à ces jeunes lorsqu’ils se rebellaient contre la société ! Ils avaient ruiné son avenir. Bien entendu, ils ne l’avaient « pas fait exprès »… Ils voulaient juste s’amuser. L’un d’entre eux avait fabriqué un cocktail Molotov dont il n’avait pas maîtrisé la trajectoire. Une nouvelle visite du garage en compagnie de Pierre ne fit qu’accroître l’abattement de Julien. Un seul élément restait intact : le coffre-fort qui contenait les derniers règlements et les papiers importants. Pierre parvint à l’ouvrir et, comme par miracle, rien n’avait souffert à l’intérieur… Mais il ne contenait rien d’important. Pierre récupéra l’argent liquide, les chèques et quelques papiers. — C’est à toi, cette enveloppe ? demanda-t-il à Julien. — Ah oui ! C’est quelque chose qui a trait à mon arrière-grand-père. Je l’ai retrouvée dans une valise en déménageant et j’ai hésité à la mettre à la poubelle. — Tu vas aller où maintenant ? Julien n’avait vraiment plus rien. Plus de toit, et même pas le moindre vêtement de rechange. Pierre l’entraîna avec lui dans son hôtel. Le jeune homme avait grandement besoin d’une bonne toilette et de repos. C’était juste ce qu’il restait à faire en attendant le lendemain pour connaître les conclusions et les rapports des assureurs et des experts. Par chance, son nouvel appartement était assuré. Julien avait tout bonnement reconduit le contrat de son patron. Maintenant, il allait falloir gérer le défilé des clients dont les voitures avaient été détruites. Même si cela relevait toujours de la responsabilité de Pierre, Julien était bien décidé à lui prêter son concours. Quelque part, il se sentait responsable. Il aurait bien corrigé lui-même ces gamins, sympas lorsqu’ils avaient eu besoin de lui, mais qui avaient brisé son rêve en un clin d’œil. Plus il y pensait et plus la reprise d’activité fondait comme neige au soleil. Pour l’ancien patron, les perspectives étaient loin d’être aussi dramatiques. Lorsque la nouvelle de son départ avait circulé, des promoteurs avaient accouru, lui proposant un pont d’or, pour construire des logements à la place du garage. Non, Pierre avait pris Julien en affection et avait décidé de laisser sa chance au jeune mécanicien. D’autre part, il ne pouvait ignorer que son affaire faisait vivre quatre familles et il ne se voyait pas dire à ses anciens employés : « Je prends ma retraite. Débrouillez-vous maintenant, allez trouver du travail ailleurs ! » Malgré la fatigue et les tracas qui envahissaient sa tête, Julien n’aurait pas parié dormir autant d’une seule traite. Quand il se réveilla au petit matin, il ne savait plus où il se trouvait. Très vite, le rappel de l’incendie lui fit recouvrer ses esprits. Il lui restait très peu de temps, d’ailleurs, pour rejoindre Pierre et se rendre chez les assureurs.

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