Point de vue : Don Ernesto La peur est comme un vin précieux : il faut la laisser respirer avant de la servir. Je les regarde. Tous. Ligotés. Coincés. Prisonniers de mes hommes, mais surtout de moi. J’ai toujours trouvé fascinant à quel point les gens se révèlent quand on leur enlève leurs armes..et je ne parle pas que de celles en métal. Je reprends ma marche lente. Mes bottes frottent sur le bois. Le grincement ponctue mes phrases comme une horloge qui compte les secondes avant qu’un cœur ne lâche. Je m’arrête devant Ignacio. -Ignacio..toujours la même flamme dans les yeux. La même que lorsque tu pensais pouvoir rivaliser avec moi. Il veut me transpercer du regard, mais il sait que ses liens sont plus solides que ses rêves. -Tu as retrouvé ta famille..dis-je avec un sourire qui ne

