Point de vue : Bella J’ai l’impression que le temps ne bouge plus. Chaque battement de mon cœur est un coup sourd dans ma poitrine, trop fort, trop rapide, comme si mon corps essayait d’annoncer quelque chose que ma tête refuse encore de comprendre. Don Ernesto tourne encore autour de nous, mais plus lentement. Il ne parle presque plus, comme un fauve qui sait que ses proies sont assez épuisées pour ne plus se débattre. Ses hommes, eux, restent immobiles, mais je vois leurs yeux, toujours en mouvement, scrutant chaque geste, chaque respiration. Je tente de me calmer, de respirer. Mais ma gorge est sèche, mes mains moites. Caleb est à deux pas de moi. Ligoté comme nous tous, il fixe un point devant lui. Pas Ernesto. Pas nous. Un point dans l’air. Et je comprends qu’il réfléchit. Ignaci

