03

3450 Words
– Et l’autre, là ! Crie mon père. Lui, il n'est pas comme ses frères, hein ! Ça non ! Lui, il a le droit de faire de la merde et d’aller se cacher sous les jupons de maman ! Je ferme les paupières, les coudes sur les genoux, la tête entre les mains. Soit je me contiens, soit je le frappe. – Bah ouais, fiston ! Toi, t’es une tapette à sa maman ! Qu’il me lance. Toi, tu n’es pas comme tes frères ! On ne te verra jamais ramener de l’argent à la maison ! On ne te verra jamais avec une femme et des gosses ! Ton truc à toi, c’est de s***r des bites ! Et elle est où, ma mère ? – Espèce de tarlouse ! Qu’il me lance. Il ne sait même pas garder un boulot plus de trois mois et il faudrait encore lui cirer les chaussures ! Je le regarde sans un mot. Plus je le regarde, plus il se tait. Il me reluque dans son marcel blanc, son ventre de buveur de bière, son crâne dégarni. Il a bel air, ce connard. Il ne ressemble à rien et il se permet de critiquer tout le monde, parce que c’est plus simple que d’essayer de sortir de ses addictions. Ma mère rentre dans la cuisine, elle qui semble revenir de la cour. Elle pose ce qu’elle a dans les mains sur l’égouttoir de l’évier et elle regarde mon père. – Tu as finis ? Elle demande. Parce qu’on t’entend gueuler à l’autre bout de la rue et j’en ai marre que tu nous fasses remarquer ! – Moi, je te fais remarquer ? Il lui demande. Et ton manche à couilles de fils, il ne te fait pas remarquer, lui !? Il s’étonne. Demande-lui où il était pour voir ! Ma mère claque la porte du jardin afin qu’elle se ferme et que cette dispute reste dans notre famille. – Fred m’a appelé pour dire qu’il ne s’était pas pointé au taf ce matin ! Lance l’autre. Et devine quoi ? Ils ont encore fait une fête de, je ne sais quoi et ils se sont fait gauler ! Bah ouais, c’est toujours toi qui te fais gauler, petite merde ! Pas tes copains les riches ! Juste toi ! C’est drôle hein !? – Et toi, tu es allé travailler ce matin ? Lui demande ma mère. Tu es allé travailler, hier ? – Je suis en arrêt ! Il lance. – En arrêt, je souffle en riant doucement. Pour ta dépression de mon cul ? Je suppose. Il essaie de me frapper, mais ma mère s’interpose donc, c’est elle qui prend pour moi. Je me lève pour le dégager et je prends le premier truc que je trouve pour le menacer. Un couteau de cuisine, je ne vais pas aller loin, mais au moins, il ne frappe plus ma mère. – Vas-y, je le tente. – C’est bien ce que j’dis, il souffle. T’es une merde pas capable de se servir de ses poings pour se faire respecter ! Il lance. Et il s’en va en emportant sa veste de connard. La porte claquée, je regarde ma mère, en larmes, sur la chaise. Je pose mon couteau que je laisse tomber sur la table en bois contre le mur. – Il faut que tu t’en ailles, Lillian, elle me dit. Pour ton bien, pour ta vie… – Et je vais où ? Je lui demande. – Chez mamie, je n’en sais rien. – Ts, j’échappe un rire. À part pour Ethan, elle ne fera jamais rien de bon pour nous et tu le sais. Elle ne me répond pas. – Tu étais où ? Elle questionne. Et pourquoi tu n’es pas allé au travail, ce matin ? – Pour rien. Je m’éloigne. Je monte l’escalier et je rentre dans ma chambre. Je retire mes vêtements, je me douche et quand je reviens dans ma pièce, j’enfonce mes vêtements dans un sac. Je prends mon chargeur de téléphone, mes écouteurs, ma couverture, tout ça. Je descends l’escalier et je vais tout mettre dans le coffre de ma voiture. Je suis crevé. Je n’en peux plus. Je grimpe dans l’auto, je la démarre et je roule à la recherche d’un endroit tranquille. Je vais dans le coffre afin de prendre ma couverture et je m’allonge sur la banquette arrière pour dormir un peu. Ce n’est pas confortable et même que je regrette d’avoir été aussi bête. Je n’aurais pas dû partir. J’aurais dû faire comme d’habitude, attendre qu’il rentre calmé et faire semblant qu’il ne m’avait pas insulté de tous les noms… Mais les jours passent et c’est long et je n’ai pas d’argent et il fait froid. Les nuits sont atroces, les journées interminables. J’ai faim, j’ai soif… je n’en peux plus. Je frappe à la porte de chez Martial, quand il ouvre et qu’il me voit, il ne me fait pas rentrer, il sort de chez lui et il enfonce ses mains dans les poches de son jean, l’air interrogateur. On dirait qu’il est étonné de me voir et en même temps, pas vraiment. Il a l’habitude de mes silences et de me fugue. Il sait très bien ce qu’il se passe quand, du jour au lendemain, il n’entend plus parler de moi. – Qu’est-ce que tu fais là ? Il demande. – J’ai faim, je dis. – Tu as encore fugué ? Il suppose. – Je vis dans ma voiture depuis deux semaines, je souffle. Je me suis fait virer après la rave et… quand je suis rentré, mon père a… tu sais… – Oh… Écoute, Lil, avant que… j’ai un lit et le chauffage, tu sais, tu peux rester autant que tu veux, mais… il ne faut pas dire à Amélie ce que j’t’ai dit l’autre fois, je… j’étais défoncé, tu sais… j’ai… – J’ai juste faim, frérot, je dis. – Ok, il souffle. Mais, quand on est à la maison, avec elle, c’est pas la même ambiance, il précise. Ce n’est pas la fête tous les jours et… il n’y a pas d’alcool ou de joints, ou… tu sais, ça, c’est quand on a envie de faire autre chose, mais sinon, on… on est tout ce qu’il y a de plus ennuyant dans ce monde. Je hoche la tête. Dans son costume d’homme d’affaires, il m’examine un moment, comme s’il voulait doser ma détresse. Il finit par se faire une raison et me laisser rentrer chez lui en m’aidant à décharger ma voiture afin que je puisse lessiver mes vêtements et ma couverture. Chez lui, c’est propre, c’est carré, c’est moderne et rangé. La buanderie est plus grande que ma chambre à la maison. Chez lui, il y a deux salles de bains. Une à l’étage, une au rez-de-chaussée. Quatre chambres, un salon, une salle à manger, un coin lecture, un coin bureau, un coin réseau social. Une cuisine équipée, style américaine. Bref, l’aisance de vivre sa vie sans se soucier de rien. Douché, tout beau, tout propre, je rejoins mes amis. Amélie me regarde un peu de travers, mais je pense qu’elle redoute que je vende ce que j’ai vu lors de la rave et Martial, lui, même s’il essaie de ne rien laisser paraître, redoute que je raconte ce qu’il a fait et dit… – Tiens, me dit mon ami. Ce sont les restes de ce qu’on n'a pas mangé tout à l’heure, il précise. Si c’est mauvais, c’est parce que c’est Amélie qui a fait… Je m’assieds à table en le remerciant. Je prends ma fourchette et je mange sans attendre. p****n, j’ai tellement faim que je ne prends même pas le temps de juger si oui ou non, c’est bon. – Alors… s’assied Martial. Qu’est-ce qu’il s’est passé avec ton père ? Il demande. – Comme d’hab, je réponds. Je suis une merde, je ne fous rien de ma vie, je ne vais pas faire grand-chose de plus, en plus, je ne ramène pas d’argent et je s**e des bites, soi-disant, je souligne. Martial me regarde un long moment, silencieux. Il semble revivre le moment de la rave, ce moment où je l’ai repoussé quand il m’a embrassé. – Il a essayé de me frapper, je continue. Ma mère l’a empêchée, du coup, c’est elle qu’il a frappé et je l’ai menacé avec un couteau, puis, je suis parti. Oh et ! Je n’ai plus de batterie, tiens, je dis en lui donnant mon portable, tu peux le brancher, s’te plaît ? Il donne mon chargeur et le téléphone à Amélie, elle s’en va le brancher et le rallumer, puis, elle revient poser ses mains sur le dossier de la chaise de son mec. Martial est beau. Sportif, il prend soin de lui comme jamais. Blond, yeux bleus, athlète, Brad Pitt dans sa jeunesse. Un vrai Dieu Grec. Tout ce que je ne suis pas. Moi, je suis épais comme une baguette, je suis brun aux yeux marrons, je cours trois mètres à peine que je suis déjà en arrêt cardiaque… – Il y a eu un mort à la rave, me dit Martial. – Ah, je souffle. – Il s’est fait piétiner dans le mouvement de foule, il avait dix-sept ans et… tu sais… Non, je ne sais pas, mais je ne lui demande rien. Je regarde mon assiette, vide, mais j’ai toujours faim et je n’ose pas réclamer. – On n’est pas près d’en refaire, dit Amélie. Des raves, elle précise. Les gens ont peurs, maintenant. – Moi, si j’étais organisateur, je ferais exprès d’en faire, je dis. Je ramènerais tous les ravers de France pour rendre justice à ce gamin. – Ouais, mais ce ne serait que mettre en danger plus de gens… Je hausse les épaules. – Si on nous laissait faire, personne ne mourrait, je dis. On n’emmerde pas le monde, quand on fait nos trucs dans des coins paumés. – Bah, pour le coup, il semblerait qu’on a emmerdé tout le village… Je ne dis rien. – Bon, puis, ce n’est pas la question, souffle Martial. Kévin s’est fait chopper aussi, il me dit. – Ah. Je regarde Amélie par réflexe. – Il a pris un mois de travail d’intérêts général parce qu’au lieu de se laisser faire, il a insulté tout le monde… Il bosse sur l’A1, le pauvre… Ça me fait rire. – Toi, tu n’as rien eu ? S’étonne Amélie. – Une amende et un rappel à la Loi, je dis. – Et la perte de ton emploi, dit Martial. – L’habitude… J’inspire fort et je regarde autour de moi. – Est-ce que tu as une clope ? Je demande. – On ne fume pas dans la maison, me dit Amel. – Viens, on va dehors, me souffle Martial. Ai-je le choix ? Mon ami me donne une clope et une veste à enfiler. Nous sortons dans le jardin. J’allume la cigarette sans attendre et j’aspire la bouffée de ma vie. Ça fait du bien. C’était devenu compliqué de compter les cigarettes qu’il me restait avant de devoir choisir entre manger ou fumer… – Elle est au courant ? Je questionne. – De ? Demande Martial. – Bah… tu es bisexuel, non ? Je suppose. Il rit nerveusement et il fronce les sourcils. – J’étais défoncé, je te dis, qu’il lâche. Bon, si ça le rassure de penser ça. – Ne commence pas à te mettre des trucs dans la tête, qu’il ajoute. J’étais déphasé. Je ne dis rien. Je n’ai rien à dire. Je ne veux pas me disputer avec lui et me retrouver à la rue alors que je pensais passer une nuit au chaud et au calme, dans une maison chaleureuse. Peut-être que si je lui parlais de ce que j’ai vu Amélie faire lors de la rave, il changerait de discours… Peut-être qu’il a honte de ce que les gens pourraient penser. Peut-être qu’il refoule son attirance pour les mecs parce qu’il a été élevé à la dure, pas comme moi, mais à peu près comme moi. Lui, son père n’était pas plus tendre que le mien, mais moins sévère tout de même. – T’aimes les filles, toi, façon, il dit. Je ne me suis jamais posé la question, mais je n’ai jamais eu d’expérience avec les hommes. Peut-on dire qu’on aime spécialement quelque chose quand nous n’avons pas goûtée à toutes les saveurs ? Je n’en sais rien. C’est vaste, comme sujet. L’orientation sexuelle est quelque chose de si exceptionnel que je trouve ça dommage de se limiter à une seule case. Pouvoir se découvrir et expérimenté différentes choses, c’est un cadeau de la vie. Comment peut-on être sûr d’être d’un bord quand on ne sait pas ce que ça fait d’être de l’autre ? Cela-dit, quand Martial m’a embrassé, je ne sais pas si c’est parce que j’étais défoncé ou, car je ne m’y attendais tout simplement pas, mais ça m’a tellement pris de court que je n’ai eu le temps de ressentir quoi que ce soit. Je ne me souviens de pas grand-chose, ça avait été trop rapide. Il était là, puis, plus là parce que je l’avais repoussé. Dommage qu’il ne veuille pas que l’on en discute… – Bref, dit Martial face à mon silence. Parce que c’est ce que je suis, le silence. Je ne dis jamais rien, je n’exprime pas grand-chose et quand je le fais, en général, on me le fait regretter. Je ne sais jamais si c’est que je m’adresse aux mauvaises personnes ou si, c’est moi qui donne trop d’un coup, mais ouais, à chaque fois que j’ouvre un peu ma bouche, on me le fait regretter et à force, je ne le fais plus. Maintenant, on se plaint de mes silences. Ils sont longs, mystérieux, interrogateurs. Qu’est-ce que je pense ? Qu’est-ce que j’imagine ? Pourquoi je ne parle jamais ? Suis-je timide ? Intimidé ? Suis-je simplement quelqu’un de très silencieux ? Ouais, le mystère. C’est ce qu’elle disait, la fille aux cheveux rouge, elle disait ça par rapport à l’apparence qu’elle pouvait avoir dans les raves, le fait qu’elle ne donne aucune information personnelle à qui que ce soit, le fait qu’elle ait choisi d’être mystérieuse en se cachant derrière un personnage… Moi, je le suis en étant moi-même et finalement, je trouve ça beaucoup plus attrayant que l’être en se cachant derrière un personnage que nous ne sommes pas forcément. – Fais comme chez toi, surtout, me dit Martial avant de rentrer dans la maison. Si tu as faim ou soif, sers-toi. Ne nous demande pas. – Ouais, merci, je souffle. Il sourit du coin de la bouche et il passe la baie vitrée qu’il fait glisser sur le rail juste après moi. Je le regarde, là, si proche de moi, son parfum chatouillant mes narines, sa mâchoire carrée, serrée. Les muscles de ses épaules pendant qu’il se bat avec la poignée de la porte pour la refermer correctement. Seigneur, qu’est-ce que… – J’ai mis ta couverture dans le sèche-linge, me dit Amélie. Par contre, tes vêtements, il faut les étendre ! J’ai sursauté, surpris par son irruption dans cet instant suspendu. Je la regarde, les sourcils froncés, elle a bien vu ce qu’il se passait, mais elle choisit de faire l’aveugle, parce que ce n’est sûrement pas le moment de chercher la petite bête, quand on sait que l’on a des choses à cacher. Amélie me montre le panier remplie de mes linges essorés, mais toujours assez humides pour qu’ils nécessitent d’être pendus sur un étendoir. J’étouffe un souffle et j’y vais. Je me place devant la table à manger et je prends mes vêtements un à un pour les épingler sur les fils. Dans mon dos, je les entends discuter. Ils parlent de ce qu’ils sont censés faire demain, j’entends même Amélie demander à Martial si c’est juste de me laisser tout seul ici parce qu’on ne sait jamais. Martial lui répond d’arrêter de faire l’idiote et que ce n’est pas mon genre de voler mes amis, que je n’aurais rien à gagner à me rabaisser à ça. Voler celui qui m’aide, on aura tout vu… Elle se croit discrète, le pire. Après, je peux comprendre qu’elle ne me fasse pas confiance, elle sait que je sais qu’elle b***e avec Kévin, puisque je les ai surpris en train de se rouler une pelle comme jamais durant la rave. – Je vais me coucher, annonce Amélie. Je regarde dans mon dos pour la voir, elle me sourit et je fais semblant de faire pareil. Je la regarde embrasser Martial comme s’il était l’homme de ses rêves, puis, quand elle me reluque, je fais semblant de continuer d’étendre mon linge. La brune s’éloigne, Martial s’en va s’asseoir sur le canapé et moi, quand j’en ai fini avec ma corvée, je soupire. Dois-je le rejoindre ou aller m’allonger pour profiter du confort d’un matelas ? J’en ai bien envie. J’ai le corps en morceaux depuis que je dors dans ma voiture… – Ça te dérange si je vais me coucher ? Je demande à Martial. Je suis crevé, je n’ai pas fait une nuit complète depuis que je suis dehors. – Non, va, il dit. Je tape ma main deux fois dans la sienne. Comme il l’attrape pour la garder, j’inspire fort. Il me voit faire. Il sait que ma réaction veut dire quelque chose. Il ignore ce qu’elle veut dire, mais il sait que ce n’est pas rien que d’inspirer fort quand quelqu’un nous touche ou nous frôle. Parfois, c’est sujet à de l’agacement et parfois, c’est simplement que ça déclenche tellement de choses qu’on a besoin d’inspirer très fort pour doser nos émotions. – Tu vas me lâcher un jour ou… ? Je demande. – Ça dépend, il dit. Tu parles de là, tout de suite, ou de demain et tous les jours qui vont suivre ? Il questionne. Je ne réponds pas. Je regarde nos mains, paumes contre paumes, la sienne me tenant d’une main de fer, tel l’homme confiant qu’il est. Il n’a peur de rien, Martial. Pas des mecs dans mon genre, en tout cas. Il faut vraiment y aller pour le voir trembler un peu. Il n’est pas comme ça. Il n’est pas ce mec sensible et tout mignon et tout gentil. Dans les films, ce fils de p**e, serait celui qui incarne le rôle du fuckboi comme ils disent de nos jours. Il trompe Amélie tous les quatre matins ou tout du moins, ils sont dans une relation tellement étrange que c’est à n’y rien comprendre. Ils savent ce qu’ils font, mais ils ne veulent pas savoir avec qui et en aucun avec des amis, c’est pour ça que la Mistinguett m’a menacé de faire la meuf si jamais, je venais à dire à Martial que je l’ai vue batifoler avec le kéké des plages. Martial n’aime pas les gens, il n’a pas le temps pour les autres. Ce qu’il aime, lui, c’est l’enjeu. C’est ce que ça implique, c’est ce que l’être en face de lui, lui rapporte. Se sentir grand, fort, puissant. Ce qu’il aime, c’est s’imposer en sauveur et partir quand il comprend que la personne est trop investie, trop accrochée, trop aime-moi pour de vrai, Martial. – Tu sais que tout le monde croie que tu es un sociopathe ? Me demande mon ami. Il tire sur ma main et je suis tellement portant que je m’écroule comme la merde que je suis. Je le repousse, encore, cette fois-ci, plus violemment que l’autre fois. Il ne va pas bien dans sa tête, celui-là. – Arrête de faire ça, je dis. – De faire quoi ? Il demande. – De croire que je vais te s***r la queue, je réponds. – Bah… il débute en riant doucement, détends-toi, cousin, je ne suis pas pédé, je t’ai dit. J’échappe un souffle. Pédé. – T’es sûr ? Je questionne. Tu n’es pas avec Amélie que pour laisser croire que tu es l’Homme viril et fort que ton père t’a toujours enseigné d’être au risque de lui taper la honte à chaque fois que ton prénom est prononcé lors des réunions de famille ? Il ne me répond pas. Je crois qu’il me méprise un peu du regard. – Tu as trop cru que j’étais comme tes putes, toi, je dis. Il m’en faut plus pour me faire b****r, hein. Ça le fait doucement rire. Je lui lève mes deux majeurs et je m’en vais vers l’escalier. Je n’ai pas oublié qu’à la base, je venais lui dire à demain pour pouvoir aller dormir tranquillement.
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