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L'écho de mes silences

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Blurb

Lillian, à 25 ans, a vécu dans l'ombre des conflits violents de ses parents. Père alcoolique, mère dévouée, il a assisté à des combats qu'un enfant ne devrait jamais voir.

Un jour, Lillian fuit ce foyer toxique à la recherche du bonheur. À travers des expériences vibrantes telles que rave parties, il découvre enfin la sensation d'être vivant, mais les cicatrices du passé persistent. Son voyage vers la liberté et la découverte personnelle ne fait que commencer.

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01
Il pleut et il fait froid. C’est avec mes écouteurs premiers prix dans les oreilles que je rentre à la maison, ici, à Lille, dans une banlieue de gens ni pauvres, ni riches. Les joues rouges, la peau humide, les mâchoires serrées, je me regarde dans le miroir rond accroché sur le mur. Il me faut bien du courage pour rentrer ici tous les jours et cela se voit sur mon visage quand on le regarde. Je pose mon sac sur le carrelage aux motifs anciens, datant sûrement des années de mes grands-parents, mais un carrelage que mes parents ne prendront jamais le temps de changer, parce qu’ils s’en fichent de l’apparence de leur maison le temps qu’elle tienne toujours debout. En posant mon sac juste là, je constate que les chaussures de mon père reposent sur le tapis de l’entrée. Il est rentré du travail ou peut-être qu’il n’a même pas eu le courage de s’y rendre. Je retire mes chaussures, les plaçant dans le coin de l’entrée, comme j’ai l’habitude de faire et je marche sur le carrelage froid pour me diriger vers la cuisine. J’y retrouve ma mère. Elle me regarde, mais ne dit rien. J’ai l’habitude. Nous ne sommes pas une famille qui se demande comment se sont passées nos journées. Nous ne nous parlons même pas, même si, parfois, ma mère tente de me faire dire des choses pour ne pas me laisser croire que la situation est si dramatique que ça. J’ouvre le réfrigérateur afin de voir ce qu’il peut m’offrir pour me rassasier, mais rien ne m’inspire alors, je le referme. Je souffle du nez, me rabattant sur un morceau de pain que je trouve sur la table. J’ai vingt-cinq ans et je n’ai pas la chance de tous les gens de mon âge. Moi, je ne peux pas m’en aller vivre dans un appartement étudiant, loin de mes parents qui sont tellement gentils et généreux qu’ils me paient tout ce que je veux avec le sourire. Moi, je n’ai pas pu étudier ce que je voulais réellement étudier, ils n’avaient pas les moyens et puis, je n’ai rien branlé à l’école parce que pour être franc, on n’a cessé de m’avoir répété que je ne ferais jamais rien de ma vie et c’est ce que j’ai laissé faire. Ils avaient raison. Je suis là, réduit à travailler dans un garage à la con à changer des pneus de voitures tous les jours. Quel métier et pour combien de temps ? Je me fais virer aussi vite que je cligne des yeux, tant je suis un employé exemplaire qui donne le sourire. La maison dans laquelle je vis n’est pas bien grande. C’est un logement social qui est loin de faire rêver, mais qui aide franchement les gens comme mes parents. La maison a trois chambres. L’étage comprend ces chambres et une salle de bain. En bas, des toilettes, un placard, la cuisine, le salon salle à manger et une arrière-cour. Rien de très extraordinaire, mais suffisant à une famille comme la nôtre, étant donné que nous sommes plus que trois. J’ai deux grands frères. Ethan et Olivier, ils ont trente-six et trente-trois ans. Ils ne vivent plus ici et sont même partis loin. Ils ne reviennent jamais dans le nord. Je crois même qu’ils ont honte d’être de chez nous. Honte de leurs racines. Ils ont eu la force là où moi, j'ai trouvé qu’à abandonner. Eux, à dix-huit ans, ils sont partis. En internat, certes, mais au moins, ils n’étaient plus dans cette maison de l’enfer. Ils m’envoient des messages de temps en temps pour savoir comment ça va par ici, mais c’est toujours sans plus. Jamais l’un d’eux ne m’a proposé de partir avec lui pour avoir une meilleure vie, bien au contraire, je crois même qu’ils jugent que j’aime bien ma vie, puisque j’ai l’air de ne pas faire grand-chose pour la changer. La vérité, c’est que je n’ai plus la force. J’ai voulu, j’ai essayé, mais je n’ai plus la force. Combien de fois, j'ai supplié ma mère de divorcer. De fuir, de partir loin de cette pourriture que fait mon père… Combien de fois, je lui ai dit de profiter de son absence pour nous emmener loin de lui, pour essayer, et que même s’il revenait un jour, qu’est-ce qu’on en aurait eu à foutre ? On était partis ! Il aurait suffi de crier au monde entier que ce connard-là nous voulait du mal et qu’il nous a toujours voulu du mal… Je monte l'escalier en bois qui craque sous mes pas. Je retire un écouteur, entendant mon père parler, mais ne percevant pas ce qu'il raconte. Bizarrement, l'intonation de sa voix me laisse penser qu'il a fait une réflexion à mon sujet, mais je décide de continuer ma route sans m'attarder à ça. Le palier est étroit. Quatre portes. La première amène à la chambre de mes parents, la deuxième, une pièce qui sert désormais de fourre-tout et la troisième porte n'est autre que la mienne. Celle à côté, c’est la salle de bain. Je retire mes vêtements que je pose sur la chaise dans le coin de la chambre. Je m'assieds sur mon lit et je tends l'oreille. Ils se disputent à cause de moi et pourtant, je n'ai rien fait. Je ne fais jamais rien en vrai et je crois que c'est justement le problème, ici, c’est que je ne fous rien. Je serre les mâchoires et j'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles, augmentant le son sur mon téléphone afin de ne plus rien entendre. Je m'allonge sur mon lit, tel un crasseux qui n'a pas encore le courage d'aller se doucher. Je soupire, puis, maintenant que je me fais la réflexion, je trouve le courage d'aller sous la douche. Je débranche les écouteurs de mon portable afin de laisser les haut-parleurs diffuser la musique dans la pièce, bien que, pendant que je me douche, je n'entends rien à cause de l'eau qui s'écoule dans la baignoire. Ouais, pas de cabine de douche ici. Une baignoire et on se débrouille ainsi. Je ne sais pas l'heure qu'il était quand je suis entré dans la pièce, mais il est dix-huit heures trente-huit quand j'en sors. Je me passe la main sur le crâne, ébouriffant ma tignasse pour paraître moins idiot à mes yeux. Je rentre dans ma chambre, je ferme la porte et je me mets au lit, collé au mur près de la porte. Ma chambre n’est pas grande, je pense qu'elle est dans les normes de la société. Une fenêtre battante sur le mur de façade, un bureau qui me sert de meuble de télé pour ma console. Une chaise qui me sert de panière à linge sale. Une guitare désaccordée qui n’a jamais réellement fonctionné, mais que j'ai usée. Des murs peints en noir parce que je n'aime pas la couleur. Des livres entassés sur la commode dans laquelle je plie mes linges quand j'ai le courage de le faire, sinon, c'est toujours en bordel. Une jambe de pantalon sortant d'un tiroir par-ci, des caleçons dépassant d'un autre par là... Des photos scotchées sur le mur au-dessus, des photos de gens que je ne fréquente plus forcément, mais que je ne retire pas parce que je suis quelqu'un qui s'accroche énormément aux souvenirs heureux de sa vie. Une corbeille qui me sert de panier de basket, quand j'ai trop la flemme de me lever pour jeter mes déchets. Et un plaid, sur le sol, pour le chat que j'ai trouvé à l'abandon alors qu'il n'avait qu'un mois. Un petit chat blanc aux taches noires, maintenant âgé de trois ans et en pleine forme. Un chat qui n'a pas de prénom, cependant. Je jette un coup d'œil à mon téléphone à l'écran fissuré. Martial – T’as pas envie de sortir, ce soir ? Si, j’ai bien envie de sortir, mais demain, il faut que je sois au travail à six heures et ça, ça me donne moins envie de sortir. Martial, c’est un pote du lycée. Lui, sa vie, il l'a réussie. Il est entrepreneur. Aujourd'hui, c’est facile de se définir ainsi, il suffit de se bâtir une carrière sur les réseaux sociaux et hop, on devient tout ce qu'on veut être. Mais ça n'empêche pas qu'il est vraiment comme ça. Il a commencé en faisant l'idiot du village et le voilà à ne plus se soucier de ses fins de mois, libre comme l'air, à vivre sa vie comme l'homme libre qu'il est. Lillian – Je te rejoins sur le parking de Lidl. J'aime tellement faire la fête que je vais ignorer le fait que je suis censé me lever demain matin. Vous savez ce que c'est, de faire la fête ? Je veux dire, d'aller à des raves party ? De faire ce genre de trucs ? De sentir la musique prendre possession de son corps ? Vous savez ce que c'est de ressentir chaque vibration dans son cœur ? D'avoir la sensation que son cœur bat au rythme de la musique qui sort des amplificateurs ? D'être là, au milieu de plein d'inconnus et de danser comme si c'était la dernière fois que ça se produisait ? Cette sensation est la seule qui me donne encore une raison de vivre. C'est la seule pour laquelle je continue de respirer dans ce monde pourri. Partir avec les potes, un weekend, une soirée, une semaine, poser des arrêts maladie, s'inventer des rendez-vous, se faire virer, retrouver un taf, recommencer…

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