CHAPITRE 3: LE DEUIL

1580 Words
….Quatre mois plus tard… *****Angèle***** Je viens de rentrer encore une fois à la maison épuisée et très abattue. Ma vie a complètement changé depuis l'accident de mon mari. Malgré tous les soins et traitements que lui administrent jours et nuits le personnel soignant de l'hôpital, il est toujours inconscient. Les médecins m'ont dit hier soir qu'il n'y a plus d'espoir. Je monte directement dans ma chambre sans passé par le salon. Ma mère qui m'a vu entrer, viens me rejoindre. Elle: Angèle, qu'est ce qui ne va pas encore? Tu rentres sans me dire bonsoir et sans prendre les nouvelles de tes enfants. Moi(soupirs): Maman, je suis à bout, je crois que tout est fini. Elle: Que dis-tu Angèle? Sois forte, tu ne dois pas désespérer ainsi, garde la foi, le Seigneur est capable de tout. Moi: Maman, ce n'est plus une question de foi, Jean-François va de plus en plus mal. Tu l'as vu toi-même ce matin en allant lui rendre visite non! Ça fait deux mois que les médecins essaient de faire reculer cette gangrène qui n'arrête pas de gagner du terrain. Elle: Je te comprends ma fille, mais tu dois être forte pour tes enfants. Moi: C'est ce que je fais depuis près de quatre mois déjà maman, mais c'est éprouvant. Je n'ai plus aucun franc pour subvenir à nos besoins, sans Annick et toi on ne pourra même plus manger. Moi: Maman je ne peux pas te demander ce sacrifice, C'est un héritage de papa, une parcelle qu'il a acquise en travaillant à la sueur de son front. Elle: Cela n'a pas d'importance ma fille, c'est pendant les moments de crises, qu'on se serre les coudes en famille. Moi: C'est vrai mère, mais j'ai réellement peur de ce que me réserve l'avenir, tous les objets de valeur de la maison ont été mise en vente pour payer les factures d'hospitalisation de Jean-François. J'ai dû emprunter de l'argent à Annick et son compagnon pour solder les frais scolaires des enfants et faire face aux dépenses quotidiennes de la maison. Elle: Je te comprends ma fille, mais tout finira par se régler. Moi: Maman, que vais-je devenir avec les enfants, sans sources de revenu fixe? Les parents de mon mari ne viennent même plus régulièrement le voir à l'hôpital. Sa mère malgré tout mon dévouement aux côtés de son fils n'a pas arrêté de me critiquer alors qu'elle même, ne vient voir son fils qu'en coup de vent deux fois par semaine pendant que j'y passe toutes mes journées et mes nuits. Elle: Sois patiente ma fille, tu connais ta belle mère, ne t'occupe pas d'elle. Tu as bien d'autres soucis en ce moment pour t'occuper de ses humeurs. Moi: C'est ce que je fais depuis le jour où j'ai épousé son fils maman, je ne sais pas ce que j'ai bien pu lui faire, pour mériter un tel traitement. Elle passe tout son temps à m'insulter et me provoquer ouvertement. Elle est passée plusieurs fois ici ces derniers jours pour te narguer toi aussi, alors qu’elle sait bien que tu es ma mère et que tu fais beaucoup pour moi depuis que son fils est hospitalisé. Elle: Angèle oublie tous ces détails. Elle finira par se fatiguer si tu l'ignores. Moi: Mais quand exactement maman? Depuis plus de 15 ans que je subis en silence. Elle prétend que je me suis accaparée de tous les biens de son fils, et jure par tous les saints de rendre la vie infernale à mes enfants et moi si son fils décède. Selon elle si son fils ne reprend pas conscience c'est à cause de moi. Elle dit même que je ne m'occupe pas assez de lui, car il devrait être évacué en Europe pour recevoir des soins plus approprié. Elle: Laisse la parler comme toujours. Maintenant prends ta douche et essaie de te reposer un peu avant de repartir à l'hôpital. Tu deviens méconnaissable. Elle: Bien ma fille, ils sont tous allés au catéchisme. Tu n'a pas oublié que ta fille se communie cette année j'espère? Elle: Je te comprends, elle m'a même dit ce matin, qu'elle voudrait demander à la mère de Lydie sa camarade de classe d'être sa marraine pour le baptême. Elle: Depuis combien de jour tu ne manges plus correctement Angie?Tu vas prendre ta douche et descendre manger ce que je te donnerai. Moi: Ok maman à tout à l'heure! Je prends rapidement mon bain. Je sors manger mon plat d'épinards aux poissons fumés et de télibô (pâte de cossette d'igname en langue fon) bien assaisonné avant de revenir me reposer un petit moment dans ma chambre. ***** Quelques jours plus tard.**** Médecin: Madame, nous sommes désolés mais, votre mari vient de rendre l'âme, toutes mes condoléances. Moi(en pleure): Merci docteur pour tout. Médecin: Ne me remerciez pas madame, je vais demander à une infirmière de venir vous aider à remplir les formalités d'admission à la morgue. Moi (reniflant): Merci bien docteur. Je sors en larme du bureau du médecin. Je prends mon portable pour appeler maman et ma sœur pour leur annoncer la mauvaise nouvelle. J'appelle ensuite ma belle-mère qui comme d'habitude me crie dessus. Je finis par appeler le collègue de mon mari monsieur YAOVI qui vient immédiatement me rejoindre. Ma sœur aussi vient quelques minutes après. Ils m'aident à remplir les formalités et me ramènent à la maison. La nouvelle de la mort de mon époux se répand comme une trainée de poudre dans la ville. Peu à peu, la maison se remplie, les parents alliés et amis de mon mari viennent massivement, tous la mine grave. Personne ne parlait à haute voix, les gens allaient et venaient me souhaiter leurs condoléances en me disant des mots de réconfort. J'étais assise sur une natte dans un coin de mon salon tout de noir vêtue quand madame ma belle mère débarqua trois heures plus tard avec ses deux filles. Elles pleuraient, se frottaient les yeux et hurlaient sans cesse. Après leur petite représentation, elles se mettent à inspecter la maison sous la direction de l'un des cousins de mon mari. Ils étaient surpris de remarquer qu'il n'y avait que des bricoles dans la maison, plus aucun objets de valeur, ils prenaient note de tout ce qu'ils voyaient. Ils demandent ensuite la clé de notre chambre conjugale que je leur tends sans hésiter. Je veux éviter des problèmes, mon mari vient de mourir et j'ai besoin de le pleurer en paix entourée de mes enfants car ils sont tous ce qui me reste désormais de mon mariage. Ils reviennent un long moment plus tard la mine bien défaite et me rendent mes clés. Je réunis ensuite mes enfants dans ma chambre que je retrouve malheureusement retourné de fond en comble par ma belle-famille. Je remets un peu d'ordre aidée par mes enfants avant de les inviter à s'installer sur mon lit à mes cotés pour une discussion mère-enfants. Moi (reniflant): Votre père n'est plus de ce monde mes chéris, il est mort ce matin. Désormais, plus rien ne sera comme avant, il va falloir qu'on prenne soins les uns des autres. Qu'on soit plus forts, unis comme toujours, je sais que vous êtes encore très jeunes mais vous êtes fort et courageux chacun à sa manière. N'oubliez jamais quoi qu'il arrive, que vous êtes ce que votre père et moi avons de plus beau et de plus précieux. Moi(essuyant mes larmes avec mon pagne noir): Oui mon chéri, papa est avec les anges au ciel. Fiacre (me regardant tristement): C'est faux! Tu mens, maman dit lui que papa reviendra bientôt, il a dit qu'il sera toujours là pour nous, il ne peut pas partir pour toujours, non, ce n'est pas juste! Moi(le prenant dans mes bras): Calme toi mon grand, je suis ici avec toi sans oublier ta sœur et ton frère, nous serons toujours là pour toi. Fiacre(reniflant): Je veux aussi mon papa, c'est pas juste. Moi: La vie n'est pas toujours juste mes chéris mais, nous devons faire avec. Vous donnez un sens à ma vie de femme et de mère et je serai toujours là pour vous mes enfants, votre père est partie plus tôt c'est vrai, mais vous ne manquerez jamais de rien tant que je vivrai, je me battrai corps et âme avec la terre entière s'il le faut pour vous couvrir de soins, d'amour et d'affection. Moi: En retour vous devez me promettre d'être toujours sage, respectueux envers tous vos ainés quelque soit la situation que vous allons traverser les jours à venir. Faîtes moi confiance et prions tous Dieu le père pour le repos de l'âme de votre père, mon très chère époux. Je vous aime mes enfants! A la fin de cette petite séance, ma fille ne disait toujours rien. Elle ne faisait que pleurer . Je leur demande à tous de se rapprocher de moi pour un câlin de groupe, seuls les reniflements se faisaient entendre. Nous pleurons tous un bon coup pendant un moment, serrés les uns contre les autres. Je propose ensuite aux enfants de passer la nuit avec moi dans mon lit. Je descends enfin fermer les portes de la maison et souhaiter une bonne nuit à ma mère et ma sœur qui occupent la chambre d'amis pour la nuit avant de rejoindre mes petits anges. Je me couche entre mes enfants et nous dormons enlacés. On avait, sans doute besoin de reprendre des forces pour affronter l'orage qui se préparait
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