Une fois à l’hôpital, l’un des collègues et amis de mon époux, nous attendait sur place. Il m’aide pour les formalités d’admission et comme il avait des connaissances dans le centre, on nous reçoit rapidement et sans difficultés. Il fallait procéder d'urgence à l'amputation de sa jambe droite qui avait été gravement atteint dans l’accident. L'infirmière nous demande de passer à la caisse déposer une caution, je n’ai malheureusement pas assez de liquidité disponible. Mon mari et moi, avions un compte commun, celui de mon mari il est le seul signataire, et vu son état actuel on ne pouvait rien attendre de lui. J’ai également un compte épargne ou je mets de l’argent depuis le collège, un compte épargne que mon père m'a ouvert quand j’ai eu mon BEPC.
Il m’a demandé de toujours y mettre quelque chose pour les coups durs. Même mariée j'ai continué à y mettre de petites sommes d'argent à l’insu de mon mari avec la complicité de ma jeune sœur, car depuis notre mariage mon mari m’a interdit de faire des épargnes ou des tontines.
Tous les documents bancaires de mon compte épargne se trouvent avec ma sœur mais malheureusement, aujourd'hui c'est dimanche. Je me souviens maintenant de ce soir, le soir de nos noces, où mon mari et moi avons discuté de long en large des bases de notre vie conjugale. Il m'avait dit entre deux câlins: "Je te donnerai tout, il suffit de demander".
Hier encore, je lui faisais aveuglément confiance, je comptais sur lui pour m'offrir le meilleur toute ma vie. Le collègue de mon mari ayant compris mon embarra propose de régler tous les frais en entendant qu’on trouve une solution à mon grand soulagement.
Mon mari est en salle d‘opération depuis plus de deux heures maintenant, ma sœur et son mari qui sont venus me rejoindre, me tiennent compagnie, je prie tous les saints pour que l’opération soit un succès. Aucun membre de ma belle-famille ne s'est toujours pas pointé à l’hôpital malgré mes multiples appels et relances. Je pense maintenant à mes enfants, que deviendrons-nous si mon mari ne s’en sort pas ? Déjà que ça risque d'être dur avec cette amputation de jambe, je n’ose même pas imaginer le pire. A part ma mère et ma sœur, je n’ai aucun soutien en dehors de mon mari, depuis la mort de mon père, il y a de cela 2 ans, ma mère vit avec ma jeune sœur qui travaille dans une entreprise de BTP de la place.
Contrairement à mon mari son compagnon lui apporte tout son soutien dans ses projets même s’il est encore réticent au mariage civil encore moins religieux. Il estime que le mariage est juste une formalité et qu’il n’en a pas besoin pour rendre heureuse la femme de sa vie. Après plus de quatre heures d’attente le médecin vient nous donner des nouvelles de mon mari. L’opération a été un succès, mais son pronostic vital reste toujours engagé. Le médecin nous a demandé d’être positifs, mon mari était toujours en salle de réanimation. On ne pouvait donc pas le voir pour l’instant. Une infirmière nous apporta une énième ordonnance.
Le collège de mari le prit et se dirigea sans attendre vers la pharmacie de l’hôpital accompagné de mon beau-frère. C’est à cet instant que ma belle-mère débarque en compagnie de l'une de ses filles. Elles ne prennent même pas le temps de nous saluer ma sœur et moi avant de lancer les hostilités comme toujours.
Moi: Bonsoir maman, François est en réanimation.
BS(me toisant également): Laisse cette sorcière maman, elle veut tuer mon frère pour ses biens, mais elle est mal tombée, elle n'aura rien.
BS: Calme toi maman, ne te fais pas du mauvais sang à cause des idioties de cette sorcière, c'est mon frère qui a creusé sa propre tombe en l'épousant à la mairie et à l'église.
BS: Tu as raison maman, sinon comment expliquer le faite, que c'est elle seulement qu'on avertit quand il y a accident, c'est un coup monté. Elle l'a envoyé à l'abattoir.
BM: Laisse là, si elle touche à mon fils encore une fois, elle me verra sur son chemin, maintenant, je veux voir mon fils, c'est moi qui l'ai porté pendant neuf mois dans mon ventre. Où qu'il soit, je veux le voir.
BS: Allons-y maman, nous allons voir nous même les médecins pour en savor plus sur l’état de santé de mon frère.
Elles se dirigèrent vers une infirmière qui leur expliqua qu'il était impossible de voir Jean-François. Elles reviennent s'assoir sur un banc non loin de nous toujours en furie. Je gardais toujours mon calme malgré toutes leurs provocations.
BM(me pointant du doigt): Donne ça à sa femme là-bas, moi je n'ai rien sur moi, quand il était sur pieds c'est elle qui raflait tout, c'est le moment de sortir ce qu'elle a amassée en dépouillant mon fils.
L'infirmière embarrassée vient vers moi me tendre l'ordonnance. Je la pris sans piper mots, ma sœur, bouillonnait de rage, et son mari tentait de la calmer. Mon beau-frère me prit l'ordonnance pour aller à la pharmacie avec ma sœur. Quand l’infirmière, revient chercher les produits, elle me demande de laisser mon numéro et de rentrer à la maison me reposer. On ne pouvait pas voir mon mari avant demain disait-elle. Ma belle-mère insista pour rester, moi je décide de rentrer voir mes enfants et prendre un bain. J’avais quitté la maison depuis la veille et il était déjà bien tard alors que demain il y avait école pour mes bouts de choux.
Je quitte l’hôpital sous le regard désapprobateur de madame ma belle-mère et de sa fille. Ma sœur et de son homme me propose de ma raccompagner. Je demande discrètement au collègue de mon mari d’attendre le départ de ma belle-mère avant de rentrer chez lui, car j’étais persuadée qu'elle ne tardera pas à rentrer chez elle après mon départ. Elle adore faire semblant. Dix minutes après mon départ avant même que je ne rentre à la maison le collègue et ami de mon mari m’informa que madame avait déjà quitté l’hôpital après m’avoir traité une fois de plus de sorcière et tous les noms d’oiseaux. Je remercie ce dernier pour son soutien et sa sollicitude avant de lui souhaiter une agréable nuit. Une fois à la maison je pris rapidement ma douche et alla au lit après avoir vérifié si tous mes enfants allaient bien. Malgré la fatigue je ne puis fermer les yeux de la nuit.
Moi(surprise): Nous laisser? Pour aller où ma chérie? Ne dis plus jamais ces genres de bêtises ma fille.
Je tente de rassurer ma fille pendant un moment malgré mes peurs et mes doutes. J'aide ensuite mes garçons à se préparer pour la journée. Elle est bien courageuse ma fille, il y a deux jours quand j'allais à l'hôpital voir leur père, j’avais très peur de les laisser tout seul à maison. Comme je n’avais pas le choix, j’ai dû les confier aux soins de l’éternel. Ma sœur à l’hôpital hier ma fait un compte rendu de son passage à la maison hier matin et m’avait rassuré, car ma princesse avait assuré avec ses frères. Elle avait suivi mes instructions à la lettre, ce qui me rend vraiment fière d’elle. Je me prépare également pour l’hôpital, je dépose mes garçons à l’école et ma fille au collège. Je savais déjà que je devais m’armer de courage pour la suite. Ma famille a grand besoin de moi, et je suis prête à me battre pour le bonheur des miens. C’est avec détermination que je prends la route de l’hôpital toujours à bord de ma Mazda 306 de couleur rouge vive, un cadeau de mon mari pour mes 34 ans l'année dernière.
Quarante-cinq minutes plus tard j'étais dans le hall de l'hôpital, mon mari était toujours en réanimation. Le docteur me permit néanmoins de le voir pendant quelques minutes. Il était si pâle et si frêle dans cette chemise verte qu'offre l'hôpital à tous ses patients que j'avais du mal à le regarder sans pleurer. Mon homme, mon mari, le père de mes enfants, celui à qui j'ai tout donné pendant les 15 dernières années de ma vie se trouvait devant moi sur un lit d'hôpital entre la vie et la mort et sa mère m'accuse d'être à la base de son accident. Je retourne m'assoir dans le hall de l'hôpital avant de sortir mon chapelet de mon sac à main pour prier la Viège Marie, encore une fois. C'est ma mère et mon alliée, quand je suis heureuse, c'est elle que je remercie et quand je suis confuse et malheureuse c'est encore elle mon refuge et ma forteresse. Avec elle je ne crains rien, même pas la mort. Je lui demande de protéger ma famille, mes enfants et surtout de redonner la santé à l'amour de ma vie. Je voudrais qu'il se remette sur pieds même si je dois le partager avec une autre femme. Sans mon mari, je ne suis rien, c'est lui le moteur de ma vie. Je l'aime d'un amour, profond et pur, il est mon premier et mon seul en tout et intimement. J'étais en pleine concentration spirituelle quand la voix de ma belle-mère me ramène à réalité.
BS(me toisant): Te tuer comment Maman ? Vous n'êtes pas de la même famille, elle n'a qu'à tuer les membres de sa famille ou les bâtards qu'elle fait passer pour les enfants de mon frère d'abord.
BM: Laisse cet oiseau de mauvaise augure qui empoisonne la vie de mon fils depuis plus d'une quinzaine d'année. Je vais prier pour sa délivrance. Dès qu'il sortira d'ici j'irai moi-même m'installer dans sa maison et prendre le contrôle de tout.
Lui: Maman, occupez-vous de la santé de Jean François au lieu de vous en prendre ainsi à son épouse. Depuis hier vous n'arrêtez pas de lui lancer ouvertement des pics, elle n'était pas au volant quand l'accident est arrivé madame, c'est la volonté de Dieu.
BS: Dis plutôt que tu es l'amant de cette idiote de femme, vous voulez tuer mon frère pour continuer aisément votre sale besogne.
Lui(se retournant vers moi): Madame DROVI, soyez patiente et surtout courageuse, je dois retourner rapidement au bureau, j'étais juste passer prendre des nouvelles de votre mari. Comment va-t-il ce matin?
Moi(soupirs): Toujours, pareil, je remets tout dans la main de Dieu.
Je le regarde partir en pensant que j'ai bien de la chance d’avoir parlé à cet homme le jour de l’accident de mon homme. Ce jour-là en fait, en ramenant mon mari dans cette ambulance, ces affaires personnelles m’avaient été rendues à l'hôpital. J'avais également pris son portable. Je l'avais fourré dans mon sac sans y prêter attention, mais comme il sonnait sans arrêt après un moment, je l'ai décroché malgré moi. C'était Monsieur YAOVI qui appelait pour rappeler à mon mari l'heure de départ de Cotonou pour leur mission dans le Nord du pays. Mon mari n'était donc pas allez en mission depuis une semaine comme il me l'avait fait croire, je ne sais toujours pas où il était durant tout ce temps. Je prie juste Dieu qu'il se rétablisse rapidement pour me donner lui-même des explications. Je prends ma bible dans mon sac pour continuer ma prière malgré tout ce qui se passe autour de moi.