Je ne comprends pas pourquoi elle fait l’étonnée, alors qu’elle sait très bien que je ne suis pas intéressé.
— Je suis la femme choisie par ta mère pour devenir ta femme ! C’est moi que tu dois épouser, Yannick !
— Mets-toi ça dans le crâne une bonne fois pour toutes : je ne vais jamais t’épouser.
— Comment peux-tu dire ça ?
— Ne me pousse pas à être méchant avec toi, dis-je, agacé.
— Non, s’il te plaît… Tu ne peux pas prendre une telle décision.
— Lâche mon bras, immédiatement.
Elle obéit. Ses yeux étaient remplis de larmes, mais je m’en fiche. J’en ai marre de tout ça.
— Yannick, écoute-moi…
Je suis parti sans dire un mot. J’en avais assez. Sonia refuse de lâcher l’affaire, et ça m’agace.
Lorsque je suis arrivé devant la porte de la chambre de ma mère, j’ai frappé avant d’entrer.
— Mon fils, dit-elle en se levant du lit.
— Reste allongée, dis-je.
Elle se lève quand même et vient me faire un câlin. J’avoue que ça faisait une éternité qu’on n’en avait pas fait. Tout ça à cause de cette histoire de mariage. Je me rends compte que cette situation nous a beaucoup éloignés.
— Où étais-tu passé ? Est-ce que tu as mangé ?
— J’étais au bureau, je réponds.
— Je m’en doutais. Tu vas toujours là-bas quand tu es énervé.
— Oui. Et peux-tu me dire pourquoi tu as tout raconté dans les moindres détails à la mère de Mayah ? Et surtout, pourquoi tu as dit que c’était fini entre Jasmine et moi ?
— Parce que c’est le cas. Ce n’était pas méchant, mon chéri, dit-elle.
— Maman, pour la dernière fois, arrête de te mêler de mes affaires !
— Mais tu es mon fils.
— Ça suffit avec ça ! Je suis un homme maintenant, pas un enfant.
— Alors comporte-toi comme un homme et marie-toi.
Je la fixe sans rien dire. Elle est vraiment têtue. Je ne supporte pas qu’elle se mêle de mes affaires, j’ai l’impression qu’elle ne veut pas le comprendre.
— J’arrêterai si tu décides d’épouser une femme.
— Ah bon ? je lui demande d’un air sérieux.
— Oui. Je te le promets, je ne me mêlerai plus de rien. Mais Yannick, tu dois te marier.
C’est à cet instant que je comprends que ma mère se fiche de mon bonheur. Elle veut juste que je me marie et que je fasse des enfants. Ça me brise le cœur, parce qu’elle est plus préoccupée par ces choses que par le bonheur de son propre fils.
— D’accord. Je vais me marier.
Un sourire éclaire son visage à cet instant.
— Merci. Je suis si heureuse. Je ne vais pas mourir sans avoir assisté à ce moment si précieux, déclare-t-elle.
— Arrête de dire ça.
Je n’ai pas pu m’empêcher de la prendre dans mes bras. Elle avait littéralement les larmes aux yeux. J’avais de la peine pour elle. Je comprends qu’elle a peur et qu’elle veut voir mon bonheur, mais de là à me pousser à épouser une femme que je n’aime pas, c’est inimaginable.
Ensuite, je suis allé dans ma chambre, je me suis allongé sur le lit, mais je n’ai pas réussi à dormir. Je pensais encore à toute cette situation. Je ne sais pas quelle femme accepterait de m’épouser en sachant que je ne l’aime pas, et surtout, que je fréquente quelqu’un d’autre. Je suis vraiment perdu. Et même si j’ai décidé de faire une pause avec Jasmine, je l’aime encore et je ne compte pas rompre avec elle. Jasmine est la seule femme que j’aime réellement, celle avec qui je veux finir ma vie. Je compte la récupérer dès que j’aurai fini avec cette histoire de mariage. Pour l’instant, je suis focus là-dessus.
Pour le plus grand bonheur de ma mère, je dois me marier. Et très vite.
Trois jours plus tard
Je suis censé me marier dans quelques jours, et je n’ai toujours pas de fiancée. Je suis encore à la recherche de la femme "parfaite", parce que je connais ma mère, elle ne me laissera pas épouser n’importe qui. Et si je ne trouve pas la bonne personne, elle me forcera à épouser Sonia et ça, c’est hors de question. Je refuse catégoriquement d’épouser cette fille. Je ne l’aime pas, et je ne veux pas la blesser.
Je préfère épouser une autre, une femme qui n’aura aucun sentiment pour moi. Celle-là devra accepter ma relation avec Jasmine. Oui, je vais me marier, mais je continuerai ma relation avec la femme que j’aime.
Cela fait plusieurs jours que Khalis me propose des candidates, mais c’est toujours la même chose : soit des filles de joie, soit des filles qui ont un crush sur moi. Et ça ne m’aide pas. Je ne peux pas épouser une prostituée ni briser le cœur d’une femme amoureuse juste pour faire plaisir à ma mère. Il me faut la bonne personne, et je continue de la chercher.
Aujourd’hui, c’est le dernier jour pour finaliser l’aménagement de ma nouvelle maison. Je dois m’assurer que tout est prêt. J’ai demandé à quelques amies de me rejoindre là-bas, parce qu’il faut absolument qu’on trouve une solution à mon problème.
Je suis sorti de la maison, j’ai pris ma voiture, et je me suis mis en route.
Point de vue de Mayah
Je suis à l’entreprise de mon père. Je suis venue régler quelques affaires et voir un peu comment les choses évoluent. Mon oncle, qui dirige désormais la boîte, a souhaité que je passe pour qu’on examine certaines situations ensemble. J’ai adoré passer du temps avec lui et mon cousin Murât.
Une fois notre réunion terminée, j’ai pris ma voiture pour aller voir Yannick. Il est dans sa nouvelle résidence, tout juste aménagée. Il voulait que je vienne la visiter avec lui.
Après quelques minutes de route, j’arrive enfin. La maison est magnifique. Il l’a construite avec beaucoup d’amour, car à la base, il voulait y vivre avec Jasmine. Malheureusement, les choses ne se sont pas passées comme prévu.
Je rejoins Yannick à l’étage. Il est installé dans un autre salon. Dès qu’il me voit, il m’invite à lui faire un câlin. J’accepte avec plaisir. Je me sens tellement bien dans ses bras.
— Tu me manques, Yannick. On ne passe presque plus de temps ensemble, dis-je.
— On s’est vus il y a trois jours, réplique-t-il.
— Trois jours, c’est trop pour moi ! dis-je en boudant.
Soudain, quelqu’un arrive et dit :
— Mayah, tu veux bien arrêter de te comporter comme un bébé ?
C’était Naelle. Je suis choquée de la voir.
— Naelle ? Qu’est-ce que tu fais ici ? je lui demande, étonnée.
— Bah, tout comme toi, Yannick m’a invitée. répond-elle avec un sourire.
— Ah bon ? dis-je en fixant Yannick.
— Je voulais qu’elle me donne aussi son avis sur la situation… celle que tu connais déjà, explique-t-il.
— Et depuis quand tu lui demandes son avis à elle ? je demande, surprise.
Je suis extrêmement curieuse et méfiante. Je ne comprends pas ce qui se passe. J’espère qu’ils n’essaient pas de manigancer quelque chose dans mon dos.
— Mayah, arrête de faire la jalouse. Yannick est aussi mon ami.
— C’est juste que je ne comprends pas. Vous n’étiez pas aussi proches… Et réponds-moi, Yannick, depuis quand tu lui demandes son avis à elle ?
— Écoute, Naelle, laisse-nous seuls un moment, dit-il calmement.
— Comme tu veux, beau gosse, répond-elle avec un sourire coquin.
J’étais maintenant seule avec Yannick, et très sincèrement, j’étais en colère.
— Allez, viens t’asseoir près de moi.
Je m’exécute et m’installe à côté de lui. Il me fixe droit dans les yeux et dit :
— Qu’est-ce qui t’arrive, Mayah ? Tu vas continuer à être jalouse de toutes les filles qui m’approchent ?
— Oui, je réponds froidement.
— D’abord Jasmine, maintenant Naelle… ta propre meilleure amie ?
— Pour Jasmine, ce n’était pas de la jalousie. Je n’avais juste pas confiance en elle. Et pour Naelle, n’importe quoi ! dis-je, agacée.
— Plus sérieusement, c’est quoi le problème ?
— Yannick, je comprends que ta mère te mette la pression, mais ce n’est pas une raison pour aller épouser n’importe qui !
— Naelle, c’est pas n’importe qui.
— Pourquoi tu me parles de Naelle ? Ne me dis pas que c’est elle que tu comptes épouser ?
— Non, calme-toi. Je n’ai encore rien décidé, mais il se pourrait que ce soit elle…
Je suis vraiment choquée. Yannick a l’air sérieux.
— Non ! Cherche une autre, mais pas elle !
— Et pourquoi, Mayah ?
Je n’arrive pas à y croire. J’ai l’impression de devenir folle. Il ose encore me poser la question, alors que ma réponse est évidente.
À suivre…