Chapitre 2

1541 Words
Ce sujet me met hors de moi. — Ce n’est pas une raison, maman. Elle l’a fait par peur. Tu sais que ses parents sont très stricts avec elle. — Si ses parents étaient si stricts, elle aurait fermé ses jambes ! — Arrête ! Ne juge pas les autres aussi facilement. — Incroyable. Tu la défends ! Je t’ai dit que je ne veux pas d’elle, et je ne changerai jamais d’avis. Je n’en peux plus de ses caprices. Et surtout, c’est de ma vie qu’il s’agit. Pas de la sienne. Je monte dans ma chambre prendre une douche avant de sortir. — Où comptes-tu aller comme ça ? Je ne veux pas dîner seule. J’aimerais qu’on dîne ensemble. — Mia est là, non ? dis-je en continuant mon chemin. Elle m’a complètement refroidi. Je ne comprends pas son obstination à vouloir me traiter comme un enfant. Je suis un adulte, je sais prendre mes décisions. •|• Point de vue de Mayah Nous venions de finir de dîner. Mon cousin Murât était passé nous voir. Il vient très souvent à la maison, c’est un gars gentil et très sympathique. — Mayah, débarrasse la table. Je vais aider ton père avec ses médicaments. — Mais on a une domestique pour ça… — Je lui ai donné sa journée, me répond-elle simplement. — Tu sais pourtant qu’on ne peut pas s’en sortir seuls dans cette grande maison… — Mayah, obéis ! Je m’exécute à contrecœur. Je commence à débarrasser, mais Murât vient gentiment m’aider. Ma mère… je ne la comprends jamais. Un jour elle me dit de profiter de ma jeunesse, de ne rien faire, de tout lui laisser, et le lendemain elle agit comme si j’étais sa bonne. Elle est imprévisible. — Merci, Murât. Tu m’as été d’une grande aide. — Tu n’as pas à me remercier. C’est tout à fait normal. — Est-ce que tu veux qu’on se pose devant un film ? je propose. — Et si on sortait plutôt ce soir ? — Ah ouais, pourquoi pas ? Attends, je vais envoyer un message à Jordan pour qu’il vienne avec nous. Je prends mon téléphone, j’envoie un SMS à Jordan pour qu’il nous rejoigne. J’en profite aussi pour prévenir Yannick. De toute façon, il saura où je suis : il me localise sur son téléphone. Je monte dans ma chambre me préparer. J’enfile une robe simple mais élégante. Quelques minutes plus tard, je suis prête et je rejoins Murât dans le salon. — Mais t’es trop belle, ouhhh… — Merci, dis-je avec un sourire. — Let’s go ! C’est à ce moment-là que ma mère arrive. — Et où est-ce que vous partez ? — En boîte. Tu veux venir avec nous ? je lance, mi-sérieuse, mi-moqueuse. Elle me lance un regard noir, puis : — Mayah, je vais te donner une fessée ! — Mais tu poses trop de questions ! — C’est normal, je suis ta mère. Je m’inquiète pour toi. — T’inquiète, Yannick est au courant. — Tant mieux. Je suis rassurée, dit-elle avec un soupir de soulagement. Ma mère n’a confiance qu’en Yannick. C’est vraiment le seul qui la rassure. Tant que je suis avec lui, elle est tranquille. Ainsi, nous sommes sortis de la maison pour aller en boîte. Nous avons pris la voiture de Murât. Après une bonne heure de route, nous sommes arrivés, et Jordan nous a rejoints quelques minutes plus tard. Nous avons dansé ensemble pendant un long moment, c’était très sensuel. Murât, lui, profitait aussi de son côté : les filles se pressaient autour de lui, littéralement en tas. Il adorait ça, évidemment. À un moment, Jordan m’a demandé qu’on soit seuls. Nous sommes donc sortis de la boîte pour monter dans sa voiture, direction un endroit plus calme : un parc tranquille. À peine arrivés, mon téléphone s’est mis à sonner. C’était Yannick. Je n’ai pas décroché, mais je lui ai envoyé un message pour le rassurer. Jordan et moi nous sommes installés sur un banc, et très vite, nos lèvres se sont retrouvées. Ça faisait si longtemps qu’on n’avait pas été seuls, tous les deux. Je l’aime tellement, il me fait un bien fou. Mais à un moment, les choses ont commencé à devenir sauvages. Ses mains se faisaient de plus en plus insistantes, trop baladeuses. Je l’ai arrêté tout de suite. — Jordan, reste concentré. — Mayah, je veux t’épouser. Je n’en peux plus d’attendre. — Tu sais bien que mes parents ne veulent pas. — Mais qu’est-ce que je peux faire de plus ? Tu sais que j’ai déjà tout essayé ! Qu’est-ce que je suis censé faire ? — Pour ça, tu vas devoir convaincre Yannick, dis-je calmement. — Lui ? Il me déteste encore plus… — C’est la seule solution, mon chou. Jordan était visiblement à bout. Il en avait marre de tous ces obstacles qui nous empêchaient de nous marier. Soudain, il se leva d’un bond et déclara sèchement : — Lève-toi, on rentre. — T’es énervé, là ? je demande doucement. Il ne me répond pas, se dirige droit vers la voiture. Il était vraiment très énervé. Ça me faisait mal au cœur de le voir comme ça. Je l’ai rejoint dans la voiture. Il a démarré sans dire un mot. — Je te dépose chez toi directement ? — finit-il par demander d’un ton sec. — Jordan, tu es vraiment énervé, là ? — Réponds, Mayah ! — Oui... Je vais prévenir Murât, soufflai-je, un peu agacée moi aussi. Il continua de conduire en silence, tendu. J’essayais de rester calme, mais son humeur me crispait de plus en plus. À la fin, j’ai abandonné. Il m’avait clairement tendue. Dès qu’on est arrivés chez moi, je suis descendue de la voiture sans dire un mot. Et à peine ai-je claqué la portière qu’il a démarré comme un fou. Son comportement était insupportable. Il avait réussi à gâcher la soirée. Je suis montée directement dans ma chambre pour dormir. Cette soirée avait viré au désastre. Le lendemain matin •|• Point de vue de Yannick Je m’étais levé tôt. Après m’être habillé, j’avais travaillé un moment sur mon ordinateur avant de descendre dans la salle à manger. Ma mère était déjà là, en compagnie de Mia Rose et Sonia. Mais moi, j’étais d’humeur exécrable. — Bonjour, et bonne journée, lançai-je simplement. J’étais sur le point de sortir quand ma mère m’interpela : — Tu ne déjeunes pas avec nous, Kaan ? — Non. J’ai une réunion très importante ce matin. — D’accord, au moins laisse Sonia te préparer un thé à emporter. — Non merci, répondis-je sèchement avant de tourner les talons. Je sortis de la maison et m’installai dans ma voiture, prêt à démarrer. Mais voilà que Sonia surgit. Rien que de la voir, je levai les yeux au ciel. Qu’est-ce qu’elle me voulait encore ? Je baissai la vitre à contrecœur. Elle prit aussitôt la parole : — Je voulais m’excuser pour toutes ces mésententes… — Écoute, je suis pressé, tu vois. — Yannick, s’il te plaît, donne-moi une chance de te prouver mon amour. — À ce soir, Sonia, coupai-je en remontant la vitre. Je démarrai aussitôt. Je ne comprenais vraiment pas ce qui clochait chez ces femmes. J’avais été clair : je ne voulais pas d’elle. Mais apparemment, personne ne voulait l’entendre, et ça commençait sérieusement à m’agacer. À mon arrivée à l’entreprise, je fonçai directement dans mon bureau. J’étais tellement à cran que je demandai à ma secrétaire d’annuler toutes mes réunions de la journée. Leur attitude avait réussi à me ruiner l’humeur. Quelques minutes plus tard, Khalis entra sans frapper. C’était mon collègue, un ami aussi. — Qu’est-ce qu’il y a ? me demanda-t-il. — C’est ma mère. Elle recommence avec sa pression pour que j’épouse Sonia. — Ah ouais… désolé, frère. — C’est insupportable. La maison est devenue un véritable enfer, répondis-je, agacé. — La pression… mais qu’est-ce que tu comptes faire ? — Je lui ai proposé Jasmina, mais elle n’en veut pas non plus. — Sérieux ? Pourtant je croyais qu’elle voulait juste te voir marié. — Oui, mais pas avec Jasmina. Avec n’importe qui sauf elle. Ma mère sait très bien à quel point elle compte pour moi. C’est justement pour ça qu’elle s’acharne autant. Elle se sert de ça pour m’imposer ses choix, et cette histoire de mariage commence à me rendre dingue. — Donc, soit tu épouses Sonia, soit une autre… mais pas Jasmina, résuma Khalis. — Exactement. — Franchement, pourquoi tu te casses la tête ? Épouse Sonia… et continue ta relation avec Jasmina. Je le regardai, les sourcils froncés. Khalis, c’est un bandit dans l’âme. Il avait déjà trompé Raja, sa copine, et voulait même la quitter. C’est Mayah qui avait réussi à le ramener à la raison à l’époque. — Non. Je ne peux pas faire ça. — Écoute, ce n’est pas vraiment tromper, vu que tu ne l’aimes pas ! — Justement, je ne peux pas épouser une femme que je n’aime pas. — Mais ce serait juste pour faire genre… — Non, impossible. Ce serait lui donner de faux espoirs, et ça, je refuse. Il poussa un long soupir, pensif. A suivre...
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