On fit la chasse aux espions. Une surveillance rigoureuse fut ordonnée. Elle n’amena aucune découverte. Or, nos pertes avaient été nombreuses et une sourde colère agitait nos soldats qui se rendaient compte que la trahison les entourait. Quelle que fût la fatigue des journées, Beaufort passait les nuits dans l’insomnie. Il lui semblait vivre dans une atmosphère d’espionnage, respirer un souffle de traîtrises. La Butte-aux-Cailles n’était pas bien éloignée… Déjà, de Sermoise, il voyait la pointe de casque du belvédère, pareille à une branche toute droite et desséchée parmi les têtes des grands chênes. Maintenant, depuis qu’on occupait le bois de Chassemy, et surtout depuis que son bataillon cantonnait à Saint-Audebert, à Presles et Boves jusqu’aux Bonnes-Femmes, il s’en était rapproché

