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1241 Words
- Vous m’avez l’air bien pensif, Tyler ?            Se tournant vers la personne qui venait de lui parler, Tyler sourit et but un peu de son vin. En voyant la jeune serveuse afro-américaine en train de servir la table d’en face, il n’avait pas pu s’empêcher de penser à cette inconnue percutée tout à l’heure dans le hall de réception de ses entreprises tout à l’heure.            Cette jeune femme était-elle une autre conquête de son frère ? Depuis toutes ses années qu’ils travaillaient ensemble, il n’avait jamais vu l’une d’entre elle venir lui rendre visite à l’entreprise. Il avait été très clair avec ses frères sur cela. Il ne voulait pas avoir à voir les amantes de ses frères défilées dans leurs locaux. Si cette jeune femme s’avérait être ce qu’il pensait, il allait devoir tirer encore les oreilles à son idiot de cadet. - Tyler, l’appela à nouveau son invité le ramenant à la réalité. - Je suis désolé M. McGregor, où en étions-nous ? - Aux avantages de notre possible partenariat. Vous me faisiez un élogieux discours.            Tyler sourit. Ce vieil homme était aussi attaché à son argent qu’une poule à son œuf. Un vieux grincheux mais il avait besoin de lui pour son affaire alors il devait être conciliant et mielleux. Il n’était pas l’un des meilleurs hommes d’affaires de la côte ouest pour n’est rien. On lui donnait la réputation d’être un requin dans les affaires et il avait toujours su obtenir tout ce qu’il voulait.            Tout ce qu’il voulait. *   *  * Une heure plus tard, Daisy était de retour à Sweet Dreams. Avec un sourire, elle scruta sa boutique, son autre bébé.  Elle avait passé un très long moment avant de se décider à ouvrir un tel endroit vu le nombre de commerces qui ferme dans leur première année d’ouverture. Il ne fallait pas prendre à la légère l’ouverture d’une boutique qui devrait l’aider à rembourser son emprunt, mais aussi à les faire vivre elle et son fils. Mary l’avait beaucoup aidé en cela. Depuis son emménagement, elle avait été un soutien et une aide incontestable. Elle avait eu de la chance de tomber sur une si bonne et charmante voisine. Elle l’avait non seulement aidé à se familiariser avec ses nouveaux voisins et à se sentir à l’aise dans sa nouvelle maison mais également à réaliser son rêve même si les six premières semaines ont presque failli la décourager maintenant elle était plus sereine.  Le bâtiment à étage était très spacieux et idéal pour abriter une librairie et un salon de thé. Elle avait vraiment de la chance de l’avoir obtenue sans problème. Le proprio a été très aimable en lui permettant de le louer à un prix raisonnable et d’y loger son petit rêve. Elle était sûre que Mary, qui le connaissait, avait peut-être joué un rôle dans tout cela. Le rez-de-chaussée faisait office de salon de thé. Elle avait choisi une décoration simple, un peu cosy avec quelques lanternes en métal noir trouvé chez des antiquaires et d’autres bibelots trouvés dans des vides greniers ici même. Le comptoir faisait office aussi de présentoir et de caisse aussi bien pour le salon de thé que la librairie. Sur des étagères posées contre le mur derrière le comptoir, on pouvait observer de nombreux bocaux en verres et céramiques contenant toute sorte de thés possible et imaginable que comprenaient le monde. Elle servait aussi parfois du café. Dans la salle était installée plus d’une demi-douzaine de tables avec deux ou trois chaises chacune. Au fond, elle avait fait installer des fauteuils autours d’une demi-douzaine de tables basse dont certains étaient cachés par des pots de plantes géantes ou les rayonnages des livres de cuisines, des magazines et des journaux, donnant une intimité à l’endroit. Il y a quelques jours, elle a fait installer quelques tables devant la boutique pour ceux qui préféraient le grand air. La librairie en elle-même occupait tout l’étage du dessus, mais également un petit bureau. Et grâce à l’épaisse couche de béton formant le plafond on n’entendait pas les bruits de pas des gens là-haut. Les clients pouvaient lire en mangeant des pâtisseries si l’envie leur prenait - ou tout simplement déguster leurs commandes. C’était un peu une obligation. Si quelqu’un voulait lire à une table il devait au moins commandé du thé ou une pâtisserie. Elle avait eu cette idée de jumelage un jour à Los Angeles en visitant avec son fils un café et apercevant une femme qui lisait dans un coin. Elle s’était alors dit pour quoi ne pas faire les deux en même-temps, mais au lieu de café un salon de thé. C’était plus intime et cela lui faisait penser à ses livres de l’époque victorienne qu’elle adorait, mais aussi tout le certain protocole autour du fait de prendre un thé. Ce serait assez unique dans son genre. Et en plus, son amour des pâtisseries fait maison que lui avait transmise sa grand-mère allait servir. C’est sans doute pour cela qu’après plus de quatre mois après l’ouverture que l’endroit commençait à attirer du monde. Aussi bien des lecteurs que des amateurs de pâtisseries et de boissons chaudes. En entrant dans le bâtiment, elle aperçut Mary devant l’étagère de livres de cuisine qui discutait avec une jeune femme. Celle-ci abandonna presque la pauvre femme à sa vue. - Alors, comment ça s’est passé ? La questionna-t-elle lorsqu’elle la rejoignit.            Haussant les épaules, elle se dirigea vers le coin caisse près d’une étagère de livre, Mary sur les talons. Elle se débarrassa de son sac à main avant de demander : - Comment c’est passé la journée ? - Plutôt calme. Ne t’inquiète pas tout va bien. Allez, raconte-moi tout Daisy.                  À la voir ainsi, on dirait une enfant impatiente de regarder son émission préférée. Poussant un soupir, elle jeta un coup d’œil au salon de thé. Une dizaine de clients ingéraient tranquillement leurs boissons et leurs pâtisseries. Elle devrait monter à la librairie voir si des clients auraient besoin d’aide. Cela l’aidera à faire passer l’état d’anxiété dans lequel elle se trouvait depuis son départ du bureau de Jed. Ne pas savoir ce qu’allait faire Jed maintenant qu’il savait la vérité l’angoissait plus qu’elle voulait le laisser paraître. C’était un homme puissant venant d’une famille puissante. Allait-il chercher à connaître leur fils ou tout simplement fait comme si tout cela ne s’était jamais passé ? Alors qu’allait-elle dire à son fils ? Pour ne pas l’inquiéter, elle ne lui avait rien dire de son entreprise et c’était mieux ainsi. Secouant la tête, elle se tourna vers son amie. - Eh bien, c’est fait ! Je lui ai dit toute la vérité : qu’il avait un fils et que celui-ci voulait le connaître. La balle est dans son camp maintenant. - Comment l’a-t-il pris ? - Comment voulais-tu qu’il le prenne, Mary ? Dit-elle d’un ton las. Il était sous le choc, chamboulé et lorsque je suis partie il était blanc comme un linge. J’ai eu peur qu’il ne s’évanouisse ou encore qu’il fasse une crise, mais heureusement que rien n’est arrivé. - Tu comptes dire à Lukas que tu as vu son père. - Non, pas encore. Je préfère attendre la décision de Jed. Je n’ai pas envie au cas où de donner de fausse illusion à Lukas. Maintenant, j’ai besoin de me distraire en travaillant, dit-elle en apercevant deux clients qui venaient d’entrer dans la librairie.
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