Rencontre innatendue et bouleversante...

1501 Words
    Il est vieux et il vieillit normalement ! Ses cheveux grisâtres parsèment sa tête ainsi que sa barbe, et les rides redessinent son visage suranné. Il doit avoir sept ou huit années de plus que moi. Je n'en crois pas mes yeux ! Moi qui pensais que dans cette ville, j'étais la seule à avoir refusé cet implant de m***e et à vieillir. C'est incroyable, je n'en reviens toujours pas !       Il est la première personne au monde que je vois depuis dix ans à succomber aux affres de la vieillesse, normalement, tout comme moi. Il fait lui aussi parti du quart d'humanité restant alors me dis-je, à se battre contre cette vie éternelle faussement gagnée, au prix de notre esclavagisme psychique et physique envers ces entités maléfiques....      Une fois mes esprits repris, cet homme m'indique alors de ne pas crier s’il enlève sa main de ma bouche. Je fais signe de tête que non, promis, délicatement alors il la retire. Il commence donc un long monologue, il me met alors en garde contre les hommes du gouvernement ainsi que les extraterrestres luminescents.          Il m’explique qu'ils me surveillent depuis plusieurs semaines, même depuis plusieurs mois déjà. D'où ma sensation de me sentir suivie depuis tout ce temps, c'est vraiment réel. Ils ont décidé d'exécuter tous les rebelles qui ont refusé l'implantation, et qui souhaitent mourir naturellement. Ils ont déjà tué une bonne moitié du quart de la planète qui ne veut pas se soumettre à la vie éternelle. Lui et moi sommes deux des seuls rescapés en France.            Mais, il m'indique qu'il fait parti d’une petite organisation souterraine secrète de rebelles. Il vit avec eux dans les catacombes de Paris, là, où jamais personne ne viendrait les chercher. Cet endroit idyllique se nomme « La Tanière », ils y vivent en paix avec eux-mêmes depuis longtemps et sans implants mentaux. Je ne savais pas qu’un tel endroit existait encore sur terre… ça fait rêver c’est sûr, mais dit-il la vérité ? J’en doute…             Comment ça pourrait être possible de vivre sous terre comme des taupes, impossible… De plus, sans l'emprise mortelle des humanoïdes ennemis qui gouvernent alors ce monde terrestre ?! Comment ne pourraient-ils pas se rendre compte de ces gens qui échappent à leur contrôle sous terre ?! C'est invraisemblable et je ne crois pas un traître mot de ce qu'il me dit ! Mais je continu tout de même de l’écouter avec attention, même si cette histoire me paraît complètement surréaliste !!        Lui aussi m'a filé depuis un moment au train et attendait juste la bonne occasion pour pouvoir m'aborder et en parler directement.        Je n'y crois pas une seconde ! Comment cet homme peut-il savoir autant de choses sur moi et sur les « non-implantés » comme il nous appelle alors. Il les nomme "Surfaciens" plus précisément. Je refuse de croire ce qu'il me raconte, tout autant que rien n'a été dit aux informations, que ce soit dans la presse ou les réseaux sociaux. Enfin, c’est sûrement pour ne pas faire paniquer le peuple, je suppose et que personne ne connaisse le véritable visage infâme de ces aliens. Je mets alors un terme rapidement à cette discussion d'un ton agacé, car je suis littéralement épuisée par ma journée de travail. Il m'indique tout de même le moyen de me rendre là-bas à quelle heure et quand, si jamais je souhaite les suivre et que je change d'avis.      Et il me donne donc une bombe IEM mentale pour ma sécurité. Elle a la capacité de désactiver les super-pouvoirs des implants, des ondes cérébrales, la communication télépathique, le traçage GPS, mais également la vie éternelle en les détruisant totalement. Oui, car les implants cérébraux permettent aussi de savoir où vous êtes à toute heure du jour comme de la nuit et ce que vous faites, ainsi que de parler par esprit entre nous. Voilà aussi comment les aliens arrivent à contrôler la population sans heurt et dans le secret le plus total... Tout cela me dégoûte alors au plus haut point...      Mais moi, les suivre ? Et vivre dans des égouts dégueulasses entourés de rats, de microbes, pataugeant dans la fange jusqu'au cou et envahit d'une odeur pestilentielle toute ma vie ? Par soucis de paranoïa mondiale vis-à-vis des « Surfaciens » ? Moi, abandonner ma vie que j'ai construite et les rêves qui vont avec ? Demeurer une fugitive hors-la-loi recherchée du monde entier ?! Impossible ! Cela en est hors de question, et une fois mon parapluie réouvert je pars d'une traite chez moi, sans demander mon reste.      J'habite dans le thirteen district de Paris, tous les quartiers et arrondissements ont été renommés comme ça depuis l'invasion ennemie... Un petit appartement cossu, au quatrième étage d'un de ces immeubles révolutionnaires humanoïdes, en apesanteur avec tous les murs et sols transparents. Et tout le tralala de sécurité qui va avec, c'est à dire : un mec de la police par immeuble, pour veiller au calme et un couvre-feu que l'on doit respecter scrupuleusement, chaque soir. Vingt-deux heures tout le monde chez soi, sinon rapport aux miliciens. La police est devenue la « Milhuman » (Milice Humanoïde).      Et la sentence pour avoir désobéit à la loi, est une onde de choc électrique puissante dans le cerveau. Elle nous paralyse et provoque d’intenses spasmes très violents, nous faisant tomber raides au sol. Elle  provoque donc des crises d'épilepsie et de spasmophilie aiguës. Mieux vaut pour tous de respecter les règles ici, car le moindre écart de conduite peut être sévèrement puni et fatalement sanctionné  par la mort, où la torture en tous les cas. Cependant, je suis la seule à ne pas être atteinte par cette onde cérébrale puisque je n'ai pas encore été implantée enfin pour le moment. Mais ça, tout le monde est au courant ici que je ne le suis pas... ça n'est un secret pour personne visiblement...     Trois mois passent donc depuis cette rencontre fortuite lors cette soirée pluvieuse, et rien de nouveau ni d'étrange s'est produit depuis. Je suis retournée à ma petite vie quotidienne tranquille, où qui du moins en apparence semble l'être seulement. Jusqu'au moment, où arrivée sur mon lieu de travail comme d'habitude, j'aperçois d'étranges hommes tout de noir vêtus et portant des lunettes de la même couleur inquiétante, interroger la secrétaire médicale de mon cabinet. Oui, car j'étais dentiste.      J'ai de profondes sueurs froides et une terreur inextinguible, quand j’aperçois avec eux l'être qui les accompagne alors... L'humanoïde luminescent est là lui aussi, je suis sure qu’ils la questionnent à mon sujet, pour savoir où je suis et ce que je fais en ce moment-même... Ils finissent tous par partir au bout de vingt minutes d'interrogatoire et montent alors dans une Cadillac noire de collection des années quatre-vingt, mais volante celle-ci.       Je reste donc dans ma volure tout ce temps, me dissimulant sous mon siège, ils n'ont pas reconnu celle-ci en partant. Quelle veine, me dis-je alors...Je suis chanceuse pour le moment, mais cela ne se reproduirait pas une deuxième fois. Je sors donc en trombe de mon véhicule, tout en faisant attention qu'ils soient bien partis avant.     Je rentre donc au cabinet médical comme si de rien n'était et la secrétaire médicale m'interpelle alors, en me disant que les hommes du gouvernement me cherchent immédiatement et qu'ils souhaitent me parler tout de suite ! Que cela a l'air important et très urgent. Elle leurs a malheureusement donné mes coordonnées personnelles, et ils vont me contacter très bientôt.      L'angoisse, un sentiment d'insécurité et une paranoïa monstrueuse me gagnent tout de suite, aussi sournoisement que substantivement. Je me dirige donc vers ma salle de soin pour travailler comme de rien, mais l’effroi est bien là, ainsi que la boule au ventre. Et cette pensée ne quitte pas mon esprit de la journée, car cet homme qui est venu me voir trois mois plus tôt a finalement raison !      J'aurais dû mieux l'écouter, si j'avais su que ma vie serait vraiment en danger... Je n’ai pas ouvert les yeux à cet instant précis, et je ne voulais pas voir la dure vérité en face ! Mais moi, voulant jouer les héroïnes incrédules, j'ai refusé de daigner l'écouter ne serait-ce même qu'une seconde ! Je me ressaisis aussitôt en me donnant une claque en plein visage…      La culpabilité et la panique ne vont en rien arranger ma situation là maintenant, donc je chasse promptement ces idées fugaces de mon esprit. Ce n'est clairement pas le moment pour se laisser abattre et s’apitoyer sur son sort... Mais une chose est sûre cependant, ses mises en garde sont belles bien fondées à présent... Je ne le vois que trop bien…       Un mois plus tard, je décide donc après mûres réflexions de partir avec ma volure pour les catacombes, dit : « La Tanière »...   
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