Chapitre 3

848 Words
Une fois que je suis certaine qu'Arthur dort profondément, je me décolle de son corps encore chaud et transpirant et me lève du canapé sur lequel nous avons baisé il y a si peu de temps. J'attrape mon tanga étalé sur le sol et l'enfile en vitesse. Je n'ai ni retiré ma robe ni mon soutien-gorge pendant l'acte et étrangement cela m'a réconfortée. Comme une barrière qui protégeait mon corps et mon cœur. J'attrape mes escarpins dans une main pour faire le moins de bruit possible, cale mon sac sous mon bras et dans un silence de plomb seulement perturbé par la respiration régulière d'Arthur, je me faufile jusque dans l'une des chambre à couché qui m'a l'air d'être la sienne. Je cherche à taton l'interrupteur et allume. Cette pièce est aussi luxueuse que tout le reste de l'appartement. De voir ce c*****d rouler sur l'or me répugne. Ce qui est sûr c'est que je n'ai strictement aucun remord à le voler. D'ailleurs comme me l'a dit Owen, il ne s'en apercevra même pas: je n'aurais pris qu'une poignée de sable dans le désert du Sahara. J'avance vers la commode et ouvre une énorme boîte posée dessus. Dedans, des dizaines de montres de grandes marques plus luxueuses les unes que les autres. Il en a tellement... une ne lui manquera pas! J'en prend donc une qui m'a l'air de valoir particulièrement cher, la fourre dans mon sac et referme la boîte avec prudence. Je ne peux pas me permettre de voler plus, parce que cela serait trop risquer et il est impensable que je me fasse rechercher par la police en tant que détrousseuse de mec blindé aux as. Il connaît mon visage et même si il ne lui ai dit ni mon prénom, ni mon nom, mieux vaut ne pas tenter le diable. Mais au fond de moi je ne peux m'empêcher de penser que je viens de me p********r pour une foutu montre... J'en ai tellement la nausée que je dois courir jusqu'aux toilettes pour vomir une bile âcre. Je me relève, un peu étourdit, et me penche sur le lavabo. J'attrape le tube de dentifrice, m'en met sur le doigt et m'improvise un lavage de dent avant de me rincer la bouche. Je me regarde dans le miroir et me recoiffe correctement à l'aide d'une brosse dans mon sac. Je sors ma petite trousse de maquillage et me remets de la poudre, du mascara et de l'eye liner. Je ne veux pas avoir l'air d'une p**e qui vient de se faire prendre, alors que c'est clairement le cas. J'ai encore mal à mon entre jambe à cause du frottement de ses va et viens secs et je dois donc marcher avec prudence. Je sors de la salle de bain et me dirige vers la sortie. Bien sûr Arthur dort toujours profondément et tant mieux pour lui... au moins lui aura passé une bonne soirée... ***** -Alors? La voix d'Owen résonne à travers mon portable. -Je sors à l'instant d'un... appartement. -Tu as réussis? -Ou...oui. -Bien. Qu'est ce que tu lui as pris? -Une montre. -Tu es sur qu'il ne s'en rendra pas compte? Sa voix est soudainement inquiète et féroce à la fois. -Oui c'est bon. Il en a des dizaines crois moi. -D'accord. Garde la précieusement. Je verrais combien je pourrais en tirer. Un silence pesant passe alors et il finit par lâcher: -Ça c'est bien passé... le reste...? Inutile de préciser de quoi il parle, je comprends immédiatement à quoi il fait allusion. -Oui. Mon ton est froid. J'aimerais qu'il s'inquiète pour moi et qu'il me répète qu'il m'aime et que ce que je fais l'impressionne, mais au lieu de ça il dit: -Parfait. Il n'est que minuit. Tu as largement le temps d'y retourner et d'en trouver un autre. Je manque de m'étouffer. -Qu...quoi? -Plus tu en voleras, mieux se sera. Le vernissage est loin d'être terminé. Prends un taxi, retourne y et trouve un autre pigeon. -Mais... mais je... -Mais quoi?! Je sens les larmes me monter aux yeux et un sanglot m'échappe. -Ne me dis pas que tu pleurs putain... Tu es pitoyable! Je me retiens de fondre littéralement en larme et essaye du mieux que je peux d'articuler: -S'il te plaît... s'il te plaît ne m'oblige pas à y retourner ce soir. Demain oui mais cette nuit j'aimerais me reposer. J'en ai besoin. Il lache un soupir de frustration et de colère et comme il ne rajoute rien j'ai même l'impression qu'il a raccroché, mais finalement il me lache sur un ton sec et distant: -Fais ce que tu veux. Et il raccroche sans me laisser le temps de répondre. J'essaye de le rappeler deux fois mais il ne répond pas. Je sais que sa manière à lui de montrer que je le déçois, et cela m'est insupportable. Je décide lui envoyer un texto: À: Owen De: Méduse Je retourne au vernissage. J'espère que tu n'oublies pas que je fais ça pour nous... Je me mets en route. Je prends un taxi et retourne à la soirée. Et alors que je m'apprête à descendre, mon téléphone vibre dans mon sac. Je lis le message qu'il vient de m'envoyer. À: Méduse De: Owen Je suis fier de toi mon amour. Appelle moi lorsque tu as fini.
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