IX30 octobre. – Dix jours de plus encore passés, devant Baozich. Ces terribles montagnes font comme une muraille entre ce qui est ici et ce qui est ailleurs ; et je m’habitue à cette grande baie tranquille, à ce recoin isolé de la terre. Peu à peu j’apprends des mots slaves avec Pasquala, et les bonnes gens de la montagne me connaissent tous. De belles journées de liberté passées dans ces campagnes silencieuses, à errer dans ces petits chemins ombreux qui montent ou descendent à pic, bordés de myrtes, de cyclamens roses et de fougères. De loin en loin, sous la verdure épaisse des bois, on rencontre de vieux hameaux aux pierres rongées par le temps, qui se tiennent on ne sait comment, penchés au-dessus des abîmes. Les gens y ont la mine craintive et sauvage ; mais les cabanes y sont entou

