VIVendredi 15 octobre. – Jour de vent et de pluie. Grandes bourrasques d’automne. Le soleil paraît de temps en temps entre les averses. Pasquala, qui promène ses moutons tout de même, me montre un recoin de la montagne où les myrtes et les grenadiers sont couverts de fleurs comme au printemps : un jardin d’arrière-saison abrité au fond d’un ravin. Elle connaît là une cachette de bergère, sous de grosses pierres. Nous y laissons passer les ondées. Pasquala a un grand frère que je n’avais pas encore vu. Il arrive à l’improviste et me jette un mauvais regard de méfiance. Sur une explication que j’aurais désiré comprendre, donnée en slave par Pasquala, il sourit et me tend la main. Il est habillé en paysan dalmate. Il s’appelle Giovanni, batelier à Rizano. Il a la même figure que sa sœur, l

