Il a laissé Max aller enquêter sur Ernest Stone ? Le PDG d’Altioria Stone ? Ce type est un feu qu’on ne doit jamais approcher.
J’ai entendu des rumeurs sur lui, notamment sur son majordome disparu. Certains disent qu’il est parti, d’autres qu’Ernest l’a fait tuer. Si Max s’est approché de lui… c’est un très mauvais signe.
— Max n’était pas qualifié pour s’approcher d’un requin comme Ernest Stone, John !
— Je sais… Mais il m’a fait comprendre qu’il devait le faire.
Je pince l’arête de mon nez. Je déteste la tournure que prend cette conversation. Je sais déjà ce qu’il va me demander.
Je me tourne vers la fenêtre.
— Je sais déjà ce que tu veux dire.
— Tu serais partante ? me demande-t-il en me rejoignant.
Je garde les yeux fixés sur la ville.
— C’est aussi mon travail. En plus de tuer, je dois retrouver ceux qui disparaissent.
Je me retourne soudainement.
— Ce qui veut dire que je vais devoir séduire.
— Le temps de trouver où est passé Rocket. Il ne disparaîtrait pas sans raison.
— Je sais ! je hurle presque.
Pas de colère. De douleur. Max, c’est mon roc.
— Ne fais pas l’homme qui m’apprend des choses sur lui… Je savais qu’il n’était pas taillé pour ce job.
— Tu le sous-estimes.
— Assez pour savoir qu’il aurait disparu !
Je soupire, retire l’élastique de mes cheveux brun chocolat cerise, et sors une cigarette du tiroir de la table basse. Je l’allume.
Je déteste fumer. Mais là, j’en ai besoin. Deux choix s’offrent à moi : refuser la mission et laisser tomber Max… ou accepter et jouer la p****n d’un milliardaire. Aucun de ces choix ne m’avantage.
Je souffle la fumée lentement.
La dernière fois que j’ai vu Max, c’était à la gare. Il était venu me rendre visite. On avait partagé un petit-déjeuner. Il souriait pour rien, comme toujours. Ce sourire m’agaçait autant qu’il me rassurait.
Max ne m’aurait jamais abandonnée, même si ça signifiait devoir tenir une arme. Il n’était pas fait pour ce travail. Et je regrette que John ait pensé le contraire.
Je croise les jambes, la cigarette entre les doigts, et fixe la télé éteinte. Dans le reflet, je vois la silhouette de John derrière moi.
— Et si je le fais ?
— On fera un bilan de ce que tu devras accomplir. Je ne te laisserai pas tomber. Ni toi… ni Max.
Enfin, il dit son vrai nom.
Je me tourne vers lui.
— Ok, murmuré-je.
Je le regrette déjà. C’est pas croyable.
🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋
Je traine ma valise derrière moi en direction du jet privé, je laisse ma valise a l'hôtesse qui m'adresse un sourire et me laisse monter. Je monte les escaliers du jet et marche en direction de John qui est déjà installer, un verre de gin devant lui. Je m'installe en face de lui, sur un siège que je trouve très confortable, le lumière au dessus de nous est tres douche, il me regarde brièvement et glisse un des dossiers a côté de lui vers moi, je suis le regard de celui-ci.
- Tu as bien dormi ? me demande-t-il, alors qu'il sait tres bien que je ne dors pas quand j'ai des nouvelle de ce genre.
Je retire les lunettes de soleil de mes yeux, les pose sur la table et prends le dossier qu'il m'a tendu.
- Je prends ça pour un non.
Je le toise, ne souhaitant pas parler surtout parce que je ne suis pas d'humeur. J'arrête une Hôtesse de l'air qui passe a côté de nous.
- Je pourrais avoir une margarita ?
Elle hoche la tête puis disparait derrière le rideau, j'ouvre le dossier qui contient des information sur Ernest Stone.
Homme de 49 ans, il est marié a une femme de 49 ans, Marie Stone, elle est Directrice de l'hotel" Le Vesperia Palace", ils ont deux enfants, le premier, Rick Stone: Homme de 25 ans qui a deja une branche de l'entreprise de son père en etant directeur marketing et une Fille Véronica Stone : 20 ans qui fait des Études en Marketing.
J'entends un verre se poser sur la table devant moi, je lève mon regard sur l'hôtesse qui m'adresse un sourire et retourne a son travail. Je bois une gorger de ma margarita, le goût du sel mélanger a la boisson est vraiment agréable.
- Alors ? me demande John.
Je pose le dossier, ainsi que ma margarita, le regarde dans les yeux.
- C'est tout ?
- C'est tous qu'on sait d'Ernest Stone.
- Je dois séduire un homme de 50 ans ?
- 49. me corrige-t-il.
Je fronce des sourcils.
- J'en ai rien à foutre de l'âge qu'il a.
John soupire, je croise mes bras sous ma poitrine et m'adosse dans mon siège.
- Désolé, je suis a nerf.
- Je m'inquiète aussi pour Rocket, Luna.
- Je sais.
Il glisse une feuille vers moi.
- Rien ne va dans le couple d'Ernest et sa femme Marie. Il va etre facile a séduire.
- Je t'écoute.
- Ernest Stone est obsédé par une chose les opera.
Je grimace en entendant le mot 'opéra', c'est vraiment la pire chose qui puisse exister. Les hôtesses nous donne comme instructions d'attacher nos ceintures, j'attache la mienne tout comme John, le son du moteur de l'avion nous montre que nous allons décoller pour aller en Amérique.
J'ai quitter ce continent pour la simple raison que ma mère est là bas et je la déteste plus que tout au monde. J'espère juste une chose c'est qu'elle ne saura jamais que je suis là bas.
🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋🦋
Pendant le vol, John m'a manager sur la facon dont je dois me comporter avec Ernest Stone et comment je dois le charmer. Je n'ai jamais eu autant la flemme de faire quelque chose. Un homme comme Ernest...Serieux ? Cela ne me tente vraiment pas.
Je suis dans ma cabine a me préparer, je porte une longue robe noir,d'un tissu noble et riche de satin lourd, elle suit les ligne de mon corps marquant ma silhouette très flatteuse, un col en coeur, mes épaules son dégager, je porte un collier pour mettre en valeur la robe et sans mentir mon décolleté. Je porte un chignon très élégant avec deux mèche qui tombe de chaque côté de mon visage, je porte un maquillage discret mais sophistiqué, et une rouge a lèvres couleur bordeaux.
J’attrape ma pochette et sors pour rejoindre John dans la voiture. Le chauffeur m’ouvre la portière ; je monte dans le 4×4 en tenant ma robe qui traîne au sol. Je m’installe à côté de John. Il tourne son regard vers moi, un sourire satisfait se dessine sur ses lèvres.
— Tu es sûre que sa femme ne sera pas là ?
— Elle déteste l’opéra, et Ernest y va tous les vendredis soirs.
Si j’arrive à le séduire, je vais devoir l’accompagner chaque vendredi… jusqu’à savoir ce qui est arrivé à Max ? Je sens déjà que je suis à bout avant même d’avoir commencé. Je regarde le paysage défiler par la fenêtre. La lumière de New York est toujours aussi magnifique, mais je préfère mon chez-moi à Dubaï.
— Oh… Et il se peut qu’on te donne des missions dans ce secteur.
— Je m’en moque, tant que j’ai de quoi me divertir. Être le sac à main d’un milliardaire ne m’intéresse pas.
Je lui adresse un sourire forcé qui s’efface rapidement. L’opéra apparaît dans mon champ de vision. Mon cœur s’emballe. Je connais cette sensation : celle que j’ai à chaque fois que je risque de commettre un meurtre. De l’impatience. Hm… finalement, je pensais que je serais dégoûtée, mais faire chier un riche ne me dérange pas vraiment. Et puis, je vais débarrasser cette pauvre Marie d’un problème.
— Tu veux mettre ton oreillette ou tu te débrouilles seule ? me demande John.
Je tourne mon regard vers lui, le fixant comme s’il venait de m’insulter.
— Je n’ai jamais eu besoin de votre aide.
— Fais attention.
Le chauffeur m’ouvre la portière. Je descends, tenant sa main et ma robe. Je regarde la façade de pierre claire finement sculptée qui capte la lumière des réverbères et lui donne des reflets dorés. Les colonnes massives soutiennent un large fronton orné de statues : des muses, des anges, des figures figées dans la grâce éternelle.
Les grandes portes en bois verni, encadrées de ferronneries noires, s’ouvrent sur un escalier de marbre qui semble inviter au rêve.
Bon, je n’ai pas le temps d’admirer la vue. Je dois trouver cet Ernest Stone qui, d’après John, se trouve dans la salle VIP 4.
Je cherche dans les grands couloirs jusqu’à trouver une porte rouge avec le chiffre « 4 » doré dessus. Je sors mon miroir de poche, range quelques mèches rebelles et vérifie que mon maquillage est parfait.
Je dois jouer gros. Je prends une grande inspiration pour calmer mon cœur qui bat trop vite. Je reprends le contrôle sur mon souffle et mes tremblements. Après tout, c’est Ernest Stone que je compte draguer.
J’agite mes mains et ouvre la porte de la cabine… Je reste bouche bée. Il a cette beauté que l’âge rend plus rare, plus vraie. Celle qu’on ne remarque pas immédiatement, mais qui s’impose peu à peu, comme une évidence. Son visage porte les traces du temps avec élégance : quelques rides fines au coin des yeux, dessinées par les sourires ou les silences, et une mâchoire encore ferme, soulignée d’une barbe poivre et sel.
Ses cheveux sombres, parsemés de mèches grises, encadrent un regard profond. Il y a dans ses yeux une histoire, une maturité tranquille, comme s’il avait déjà tout vu sans jamais se lasser du monde.
— Oh mon Dieu, pardon… Je croyais que c’était vide.
Il tient un verre à la main. Un silence pesant s’installe. Je n’arrive pas à croire qu’un homme comme lui soit aussi… enfin bref. Je vais prendre plaisir à le draguer. Je me racle la gorge, replace une mèche derrière mon oreille d’un geste gêné.
— Désolée de vous demander ça, mais… puis-je ? dis-je en désignant la chaise à côté de lui. J’adore l’opéra, mais personne de mon entourage ne trouve ça « fun ».
Son regard est dur. Il me fixe comme si j’étais la pire chose qui ait pu atterrir dans sa cabine.
John m’avait pourtant dit que ce serait facile. Il se fout de moi ? Bon.
Je fais monter les larmes, qui viennent toujours à la perfection, et fonds en sanglots devant lui.
— Pardon…
Je couvre mon visage d’une main, seuls mes yeux sont visibles.
— Mon père adorait l’opéra, et c’était sa pièce préférée… Je ne vous importunerai plus.
Je tourne les talons et attrape la poignée de la porte.
— Attendez.
Sa voix est grave, masculine. Rafraîchissante. Je me tourne vers lui, il désigne la chaise à côté de lui.
— Je peux vraiment ?
Il hoche la tête.
Je souris, fière de mon coup, tout en jouant la fille flattée. Je m’approche et m’installe timidement sur le siège en velours rouge. Je pose ma pochette sur mes cuisses et regarde vers la scène.
Ernest Stone aime les choses fragiles qu’il peut contrôler. C’est ce genre de femme que je vais incarner : une désespérée sans confiance en elle.
Je le regarde du coin de l’œil. Ce type a fait disparaître mon ami. J’ai tellement envie de le tuer. Ma main me démange, mais malheureusement, je ne dois pas tuer ce fils de p**e.
Il tourne son regard vers moi ; je croise le sien. Je détourne aussitôt les yeux pour continuer à jouer la fille fragile.
Je déteste l’opéra. Je ne comprends pas ce que les gens peuvent trouver à cette merde. Je croise les jambes, pose mon coude sur l’accoudoir pour soutenir ma tête. Après quelques minutes, je somnole…
Quand j’ouvre les yeux, la scène est vide. Je me redresse brusquement.
Merde, je me suis endormie.
Je regarde le siège à côté : Ernest est encore là.
— Vous êtes réveillée ? me demande-t-il gentiment.
Merde. Pourquoi il a fallu que ce connard soit fan d’opéra ? Quelle excuse je peux inventer ? Ah.
— Désolée… J’ai menti.
Des larmes me montent aux yeux.
— Je déteste l’opéra… Mais comme mon père adorait, je…
Je coupe ma phrase pour simuler un sanglot.
Je sens sa main se poser sur la mienne.
— Pourquoi vous inquiéter pour si peu ?
— Vous avez apprécié ?
— C’était divertissant.
— Alors vous honorez la mémoire de mon père… contrairement à moi.
Je me lève, retire doucement ma main de la sienne.
— Merci de m’avoir accompagnée. Je vais maintenant aller sur la tombe de mon père lui exprimer ma honte.
Je tourne les talons.
Bien, je dois trouver autre chose. Je ne l’ai pas assez marqué pour qu’il me coure après.
Je sors de la salle et marche dans le couloir. Je m’arrête devant un grand miroir. Mes yeux glissent sur ma robe qui traîne au sol. J’entends sa voix derrière moi. Je me tourne et le vois parler avec un autre homme.
Je sais.
Je fais tomber ma pochette au sol. Le bruit attire tous les regards surtout le sien.
— Oh, non…
Je me baisse rapidement pour ramasser mes affaires, l’air désemparé. Mon rouge à lèvres roule jusqu’à lui. Je me redresse, « oubliant » volontairement de le récupérer, puis m’éloigne hors de son champ de vision.
Je me réfugie dans un coin, loin des regards. J’écrase ma robe sous mon talon, tire dessus pour créer un trou, puis frappe un de mes talons sur une barre de fer jusqu’à le casser.
Je sors dehors et cherche du regard un banc, juste devant la voiture d’Ernest Stone. Je m’y installe, prends une grande inspiration et fonds en larmes. J’entends des pas s’approcher. Je reste dans mon rôle.
— Mademoiselle ?
C’est lui.
Je lève doucement les yeux, puis sèche rapidement mes larmes.
— Je suis pathétique ce soir… Vous ne trouvez pas ? dis-je, la voix cassante.
Il regarde ma robe et mon talon cassé. Puis me tend mon rouge à lèvres.
— Vous voulez que je vous raccompagne ? demande-t-il sans gêne.
Je sens plusieurs regards braqués sur nous. Je détourne les yeux, gênée, et replace une mèche derrière mon oreille.
— Je… je ne veux pas vraiment rentrer, dis-je en bégayant de timidité feinte.
Il sourit, et les rides au coin de ses yeux se creusent.
— Vous avez dîné ?
— Non.
J’enroule une mèche autour de mon doigt.
— Ne me dites pas que ça se voit ?
— Non.
Il me tend la main. Je la pose délicatement sur la sienne et me lève. Je « perds » l’équilibre et tombe sur lui. Ses mains se posent sur ma taille. Je lève la tête, croisant ses yeux noisette, surpris.
— Pardon, je suis maladroite… Ma robe est trop longue.
— Comment vous appelez-vous ? me demande-t-il en replaçant une mèche tombée sur mon visage.
— Vi… Violette Hoop. Et vous êtes ?
— Ernest. Juste Ernest.
Je vois dans ses yeux que j’ai réussi mon coup. J’ai maintenant Ernest Stone dans la poche, sans avoir rien fait d’extraordinaire. Jouer la fille apeurée qui ne connaît rien à la vie.