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2064 Words
Je monte dans ma chambre après avoir dîner, je sors un pyjama que je porte ensuite. Je m'assieds en tailleur sur le lit, le téléphone dans une main, le bout de papier dans l'autre. J'hésite entre l'écrire ou pas. J'ai le choix entre rester seule, sans amis et éviter les problèmes ou bien prendre le risque de m'ouvrir en espérant faire le bon choix cette fois. Bon, c'est décidé, j'entre le numéro dans la messagerie et tape un ''hey'' à peine le texto parti qu'elle me répond. ''Annabelle ?'' ''oui.. comment tu sais ?'' Je fronce des sourcils en attendant une réponse, je ne me souviens pas de l'avoir donner mon numéro en retour. ''Parce que j'ai attendu toute la journée de recevoir un message de toi. J'ai même cru que tu n'allais pas m'écrire :/'' Je reste scotcher devant l'écran avant de me décider à répondre. ''Oh et bien je suis désolée de l'attente, je n'arrivais pas à me décider..'' ''Ce n'est pas grave, pourquoi tu hésitais ?'' Je me mords la lèvre avant de taper sur le clavier : ''Je me demandais si tu n'avais pas été envoyée par Vicky pour vous moquez de moi, comme la dernière fois...'' C'est bête, mais je voulais être sûre que je ne me trompe pas. Une, deux, quelques minutes passent avant qu'elle ne réponde. ''Je suis vexée que tu aies pu penser cela de moi... tout ce que je voulais c'était d'avoir une amie. Je ne suis pas ce genre de personne, je ne prends aucun plaisir à me moquer des autres sinon pourquoi je t'aurais aborder alors que je peux être ami avec d'autres ? Désolée.'' Ce n'est pas totalement faux, elle peut être ami avec n'importe qui alors pourquoi moi ? Mon coeur se serre après avoir lu son texto, c'est la première personne honnête qui veut être mon amie et moi... Quelle idiote ! Je ne sais quoi lui dire, elle est blessée par ma faute. J'éteins mon appareil et me couche. Demain je lui demanderai pardon pour mon idiotie, pourvus qu'elle veuille toujours être mon amie. **** -On se réveille tite Anna. Je grogne doucement et ouvre les yeux pour voir ceux de ma soeur. -Tu as cours la marmotte, reprend-t-elle en me débarrassant de la couverture. -Quelle heure est-il ? Je demande en m'étirant. -Sept heure trente. Je me lève précipitamment du lit. -Quoi ? s**t je vais être en retard, pourquoi ne pas m'avoir réveiller plutôt ? -J'ai pas cours moi, je pensais que tu allais te réveiller ; elle répond en haussant les épaules. Sans plus tarder, je file prendre une douche. Je porte une chemise blanche et une salopette en jean, puis prends mon sac et sors en courant de la chambre. -On ne court pas dans les escaliers ! Me sermonne mon père en sortant de nulle part. Je m'approche de lui et dépose un b****r sur sa joue. -Pourrais-tu me déposer à l'école s'il te plaît ? Je suis en retard. -tu n'y vas pas avec ta soeur ? -Elle n'a pas cours aujourd'hui. -Un instant, le temps d'aller prendre ma mallette, affirme-t-il en joignant le geste à la parole. Il ressort après en se débattant avec sa cravate. Je souris puis la lui retire. -Laisse moi faire. Je me hisse sur la pointe des pieds et noue sa cravate puis nous sortons pour rejoindre sa voiture. J'attache la ceinture pendant qu'il démarre en trombe, fait une marche arrière et s'engage sur le trottoir. L'école est à vingt minutes à pieds donc à peu près dix en voiture puisque mon père respecte les vitesses. -Il faut vraiment que j'apprenne à conduire. Je marmonne en lançant un regard circulaire à la cour d'école qui est presque déserte. Je marche en direction des classes tout en regardant ma montre, plus que deux minutes avant que je ne puisse plus entrer. Je cogne à la porte, lorsque j'entends la voix du professeur, je prends une grande inspiration puis pénètre à l'intérieur. Comme prédis, tous me regardent. -Mademoiselle Hamilton.. débute le professeur d'une ferme voix ; -.. vous êtes très en retard, vous avez de la chance que je sois de bonne humeur. Allez vous asseoir avant que je ne change d'avis. Je murmure un faible merci puis parcours la salle des yeux, aucune place disponible devant, je vais m'asseoir sur la chaise près d'Alexandra. je sors mes effets et commence à prendre note, l'espagnol, je ne la maîtrise pas vraiment alors je fais tout pour comprendre. **** -N'oubliez pas de rendre vos dissertations demain. Dit-il avant de sortir de la classe accompagné des élèves. Je me tourne alors vers Alexa, elle s'apprête à se lever quand je l'attrape par le bras. Elle relève sa paire d'yeux émeraudes sur moi, je me lance. -Je... Je.. suis désolée. Je... ne voulais... pas te... blesser. -Je ne tends veux pas, je sais combien cela doit être difficile pour toi. Je relève les yeux pour la dévisager, elle est sincère. -...Alors.. Je commence en me triturant les doigts avant qu'elle ne m'interrompt toute souriante : -Je veux toujours être ton amie. Allons manger j'ai une de ces faims ! Je ne te le fais pas dire. Je range mes effets dans mon sac et la suis dans le self. Une fois arrivées, je me sers des pois, quelques fruits et pars m'asseoir avec Alexa. Tout le monde nous regarde, voyant ma gêne, Alexa me tient la main au dessus de la table. -Ne fais pas attention à eux, crois moi ils n'en valent pas la peine. J'acquiesce de la tête mais n'en demeure pas moins craintive. Si elle traine avec moi, elle finira par avoir des soucis et je ne supporterai pas de voir une autre personne subir mon sort. -Je....v...veux pas que tu aies... des problèmes par ma faute. -Et qui va me créer des problèmes ? Eux ? Je n'ai peur de personne et tu devrais en faire de même. Je sais ce que tu peux ressentir parce que je suis aussi passée par là. -Ah bon ? Je l'enjoins à poursuivre, je ne peux m'en empêcher, piquée la curiosité. Elle semble hésiter pendant plusieurs minutes avant de se lancer : -J'ai été harcelée tout au long du collège parce que j'étais ''coincée et trop timide''. Un jour, des filles de ma classe sont venues me voir me faisant croire qu'elles voulaient être mes amies et m'inviter à une soirée, le pire est que j'ai eu confiance en elles. Après tout, c'était la première fois qu'on me proposait cela et bien sûr je n'ai pas réfléchi. Je me rappelle que j'ai été heureuse toute la journée... le soir venu, je me suis préparée et suis allée au lieu où devait se tenir la supposée fête ; Elle se tait pour se passer une main sur le visage puis reprends les yeux dans le vide : -Il n'y avait pas de fête. C'était une maison abandonnée, il y avait des écrits sur les murs, des insultes. J'ai pleuré pendant toute une semaine, enfermée dans ma chambre et quand je me suis décidée de sortir et aller à l'école, il y avait des vidéos débiles de moi qui circulaient. Elles m'avaient filmée ce fameux soir et depuis, tout a commencé. Puis un jour n'y tenant plus, j'ai tenté de me suicider, je me suis entaillée les veines. -Oh mon dieu ! Je porte mes deux mains à la bouche pour retenir un cri d'effroi. Je ne m'attendais pas à cette fin, je n'en crois pas mes oreilles. -...Mais vois-tu, après avoir passé deux mois entre l'hôpital et chez le psychologue, j'ai décidé de me reprendre en main, ne plus être une victime. Je suis revenue plus forte et crois moi ils m'ont tous demandée pardon. Je les ai laissé avec leur conscience et un an plus tard me voilà. C'est en partie pour cela que je suis à los Angeles, mes parents voulaient que je change d'air alors quand l'occasion s'est présenté ils n'ont pas hésité. -Je...Je suis désolée... -Hé arrête de pleurer je ne t'ai pas raconter tout ça pour que tu pleures au contraire c'est pour que tu aies confiance en toi. J'essuie mes larmes d'un revers de main, j'étais tellement absorbée par son histoire que je ne me suis pas rendue compte que je pleurais. Elle est tellement forte, tout mon contraire. À la voir, on ne se douterait pas une seule seconde qu'elle a eu un passé difficile. -Je t'admire... tu es passée par tellement de choses... -Et oui c'est en partie pour cela que je veux t'aider, je veux que tu me fasses confiance Anna. Sans plus réfléchir, je lui réponds : -Je te fais confiance. -Alors trinquons à notre amitié. Elle lève son jus en l'air. -MDR mais il n'y a pas de boissons, fis-je en riant sans me préoccuper de mon entourage. -N'empêche le jus fera l'affaire ; dit-elle en buvant une gorgée. Pour la première fois depuis longtemps je me sens bien avec une personne autre que ma famille, je me sens moins seule maintenant parce que je peux dire que j'ai une amie. Pdv Henry : -Alors tu ne m'as toujours pas dit ce que tu faisais en compagnie de cette fille hier La voix de mon ami ne me vient que faiblement, pour l'instant, je suis trop occupé à regarder la brune, sa maladresse ne peut passer inaperçue. -Henry... Il me donne un coup de coude. -Tu es encore sur ça ? Je lui demande agacé. -Tu ne vas tout de même pas croire que je n'ai pas vu la façon dont tu la regardes. Il continue sans prendre en compte mon air agacé, Steven est vraiment inquisiteur, je l'aime bien mais parfois il m'agace. -Il n'y a rien à dire ; finis-je d'un ton sans appel espérant ainsi lui faire comprendre que je ne veux pas en parler. -Vous parlez de la muette ? Demande Tyson en entrant dans la pièce de rechange. -No.. Commencé-je avant de me faire couper par Steven. -Oui. Je lui lance des éclairs des yeux, il mime un désolé. -Je ne sais pas ce que vous étiez entrain de dire mais je dois avouer qu'elle est absolument belle, un peu de retouche et de caractère elle pourrait être plus que Vicky... Il dit ça d'un air malicieux, je connais Tyson et je sais déjà ce qu'il a derrière la tête c'est pour cela que je le coupe : -N'y pense même pas Tyson ! -À quoi ? Demande-t-il en feignant l'innocence. -Tu sais bien de quoi je parle... Je marque une pause puis déclare : elle est différente des autres. -J'imagine.. elle doit être bonne peut-être même que je pourrais me la faire un de ces quatre, qu'es ce que t'en dis ? Me demande-t-il les yeux brillants de malices. -Que c'est une mauvaise idée. De toutes les façons elle est assez coincée pour se rapprocher de toi. C'est la seule excuse qui me vient à l'esprit, j'espère qu'il abandonnera, pour une raison que j'ignore je ne veux pas qu'il se joue d'elle. -Hum tu as raison, mais je finirai par trouver un plan, elle est à présent dans ma liste. Il se lève et repart avec une démarche satisfaite, je ne le sens pas du tout, s'il y a bien quelque chose que j'ai appris en ce mois, c'est que Tyson est le pire des salots, il n'a aucun remord à coucher avec les filles pour ensuite les envoyer paître. Pourtant vous êtes pareil, me souffle ma conscience. On est pareil, sauf que moi je le fais avec plus de douceur. -Pourquoi tu défends cette fille ? Au cours d'un instant j'avais oublié la présence de Steven, il n'a toujours pas laisser tomber à ce que je vois. -Je ne la défends pas. -Ah oui ? Pourtant ça ne t'a jamais dérangé que Tyson se tape des filles. -Nous sommes en retard pour l'entrainement, lancé-je pour dévier la conversation. Je sors sans l'attendre, je ne saurais dire pourquoi je prends sa défense, cependant je suis sûre de deux choses : elle est fragile et différente des autres filles. De ce fait, elle ne mérite pas d'être humiliée plus qu'elle ne l'est déjà. J'arrive sur le terrain et commence mes échauffements, Steven arrive après moi puis me lance un regard qui en dit long, il n'abandonnera pas avant d'avoir une réponse mais laquelle ? Je l'ignore puisqu'il va falloir trouver les miennes à priori.
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