Chapitre 11 - La Cage
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Je me réveille sur un sol froid, dans une pièce que je ne reconnais pas. Une vague de panique me submerge et je me redresse difficilement. Il m’a droguée. Je regarde autour de moi. Je suis dans une cage. Une p****n de cage à taille humaine. Je savais que ce mec était taré mais de là à avoir une cage ? Et à me foutre dedans ?! Je me jette contre les barreaux et pousse un gémissement quand ceux-ci me rentrent dans les côtes. Ok, mauvaise idée. Billie, ressaisis-toi. Mon cerveau tourne à mille à l'heure malgré mes membres engourdis par la drogue. Je ne peux m’empêcher de repenser aux reportages sur les serial killers. Est-ce que je vais finir en gros titre à la télé ? Au moins il ne m’a pas ligotée, si je peux trouver un moyen de…
Un grincement de porte me fait sursauter. Il est là. Sous la lumière blanche du néon qui grésille, son regard paraît encore plus sombre.
- Enfin réveillée ?
Je m’esclaffe.
- T’es vraiment un gros malade ! Tu crois que la police va pas me rechercher ?
Il hausse un sourcil.
- Si elle arrive à te trouver. Maintenant dis moi pour qui tu travailles.
Je serre les poings sur les barreaux et secoue de toutes mes forces. Ils ne bougent pas d’un poil. Merde.
- De quoi tu parles ?! Je travaille à Mcdo !
- Mcdo ? C’est un concurrent ?
Il se rapproche, d’un air intrigué.
Je suis perdue. Est-ce que je vais mourir ici, aux mains d’un mec complètement débile ?
- Je comprends rien à ce que tu racontes ! Laisse-moi sortir d’ici !!
Il souffle, agacé et passe une main dans ses cheveux noirs qui retombent en cascade autour de son visage. Si le type n’était pas aussi bizarre, il pourrait très bien faire la une d’un magazine. Son t-shirt laisse même deviner des pectoraux bien dessinés…
- Pour qui tu travailles et pourquoi tu t’es introduite ici ?
Je recentre mon regard sur son visage, désormais furieux et reviens à la réalité. Non. Pas du tout séduisant.
- Comme je t’ai dit, je bosse à McDo ! Je voulais juste récupérer quelques objets de valeur pour les revendre. Je jure que je savais pas que c’était habité ici !
Il sourit d’un air narquois, comme s’il ne me croyait pas totalement.
- Et la deuxième fois ?
- Je voulais reprendre mon portable !
Il sort ledit portable de sa poche et le suspend dans le vide.
- Ce truc-là ? Pourquoi c’est si important pour toi ?
- Eh, fais gaffe ! Si tu le casses, je te jure que je te tue !
Il s’approche de la cage, juste assez pour que je ne puisse pas l’atteindre si je tends le bras.
- Essaie, petite souris. Avec ton corps frêle, je pense que ce serait plutôt amusant.
Il se passe la langue sur les lèvres et je ne peux m’empêcher de repenser à la première nuit. Un frisson me parcourt et je prends soudainement conscience de ma situation. La peur me serre la gorge.
- Rends le moi… Je promets que tu ne me reverras plus…
Il inspecte mon téléphone d’un air distrait.
- J’arrive pas à te croire. Tu oses revenir pour me provoquer, après m’avoir vu sous ma forme de loup…
Il marque une pause puis me fixe de ses yeux de fauve.
- J’aurais dû te tuer la première fois.
Mon sang se glace. Il ne rigole pas. Ce mec est capable de tuer.
Il remet mon téléphone dans sa poche et s’assoit sur une chaise traînant à côté.
- Parle moi de Mcdo, il lâche sur un ton nonchalant, totalement sérieux.
Je prends une grande inspiration pour me retenir de lancer une remarque piquante.
- C’est une chaîne de restauration rapide, tu devrais connaître. Il y en a un à côté de la place centrale en ville.
J’essaie de rester le plus calme possible. Il faut absolument que je sorte d’ici. Il incline légèrement la tête, les yeux plissés. Je continue :
- Je passe mes journées à balancer des burgers et des frites tièdes à des gens pressés, voilà.
Il se lève brusquement et en une seconde il se retrouve devant moi. Sa main passe à travers les barreaux et il attrape une mèche de cheveux qu’il apporte à son nez. Je suis trop confuse pour réagir.
- C’est donc ça cette odeur de sel et d’huile brûlée ?
Il me dévisage, son nez toujours dans mes cheveux et je peux jurer qu’il les caresse légèrement de son pouce.
- J’ai- J’ai pas eu le temps de prendre une douche !
Je balbutie, surprise par sa remarque. Je vais pas commencer à me justifier, merde !
- Rends moi mon téléphone ! Je promets de ne pas appeler la police !
Il lâche mes cheveux et me tourne le dos.
- Ta voix tremble. Je sens ta peur d’ici, petite souris. Tu crois que je peux te faire confiance ?
Évidemment que non. En fait, j’ai encore plus envie de le voir en prison maintenant. Agression sexuelle et séquestration, sans compter qu’il m’a droguée à mon insu. Ça devrait suffir pour l’envoyer derrière les barreaux, non ?
Ses mains caressent délicatement le dossier de la chaise.
- Tu penses que je vais te laisser sortir d’ici après ce que t’as vu ?
Une montée d’adrénaline me foudroie et mes mains commencent à trembler.
- Je te jure que je ne dirai rien !
Il se retourne les yeux brûlants. Il ne me croit pas. Il s’approche une nouvelle fois de la cage, son regard ancré dans le mien. Je déglutis. Il est trop proche.
- Tu vas rester ici jusqu’à que j’en décide autrement.
- T’es qu’un taré, tu crois que tu peux me garder enfermée indéfinitivement ?
Son sourire est glacial.
- Je t'ai gardée en vie, c’est déjà plus que ce que j’aurais dû faire.
Il glisse sa main entre les barreaux, juste assez pour frôler ma joue. Je recule d’un bond, le coeur battant.
- Ne me touche pas !
Il ricane et sa main se repose sur les barreaux.
- Pourquoi ? Tu préférais quand je n’étais plus moi-même ?
Je me tends. Cette mention de “plus moi-même” me glace. Il tapote doucement les barreaux, pensif.
- T’as réveillé quelque chose. Et je ne sais pas encore si c’est une bonne chose ou une mauvaise chose.
Son regard se recentre sur moi puis glisse lentement, entre mes jambes. Je me sens soudainement nue. Humiliée.
- Je te conseille de rester sage.
Puis sans un mot de plus, il se détourne et disparaît par la porte, me laissant seule et désemparée.
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