Nos derniers murmures

003 - la belle enfant

Il se dirigea vers l'hôpital qui n'était pas loin de la maison d'édition et quand il y fut, il reçut comme une décharge en plein cœur. Il s’arrêta net devant l’infrastructure. Et posa instinctivement sa main au niveau de sa poitrine. Matthew eu l’impression que son souffle devenait de plus en plus lent et difficile puis, au bout d’un instant, la douleur commença à s’estomper.

Mat pensa que cela était dût au fait qu'il ne se nourrissait pas assez bien depuis quelques temps mais aussi au fait que ses nuits étaient très agitées ou encore que ce fût dû au traumatisme qu'il avait eu lors de la mort de son frère.

Après s’être assuré que la douleur l’avait totalement quitté, il entra donc dans l'hôpital, laissant ses mauvaises pensées de côté.

Une fois à l'intérieur, il ne prit pas la peine de demander son chemin, il parcouru alors le hall, saluant deux infirmières au passage, puis continua son chemin vers l’ascenseur.

- Mat !!!

L’engin s’ouvrit sur Luc. Il arborait un large sourire sur son visage mais on pouvait nettement voir la fatigue des dernières années qui s’y était accumulée. Luc portait une chemise blanche, ainsi qu’un jean bleu délavé et un pair de chaussure sans grande marque. Mat eu un vif souvenir de leur jeunesse, se rappelant une fois de plus que son ami n’avait jamais aimé montrer ce qu’il possédait, pourtant, il le savait dans une très bonne condition financière.

- Moi qui croyait que tu n'allais pas venir. Continua l’homme de se réjouir.

- Comme tu peux le voir, je suis là. Répondit Mat en lançant une petite tape sur l’épaule de son ami.

- Ouai, aller bouge ton cul, c'est là-haut.

Matthew suivit donc son ami, Luc, à travers l'hôpital et arriva enfin à la chambre de la petite.

Nora, une brune de cinq ans, se trouvait sur son lit où plusieurs petites filles s'amusaient à lui coiffer ses longs cheveux. Les infirmières ainsi que sa mère avaient pris la peine, quelques heures auparavant, de décorer la pièce avec des fleurs de lotus ainsi que des ballons à l’effigie de l’héroïne de la petite fille : sakura la chasseuse de carte. Un animé que sa mère lui avait présentait et qu’elle adorait aujourd’hui encore.

Nora prit quelques minutes avant de remarquer la présence de Matt dans la salle, mais au moment où elle le vit, elle se redressa, ne portant plus d’attention à ses amies :

- Maaaathh !!! Cria-t-elle. Viens vite t'assoie avé moi.

Elle lui avait dit ceci en indiquant une place libre près de son lit. Matthew s'y dirigea et s'assied avant de prendre son visage dans ses mains et de déposer un léger b****r sur son crâne. La petite se mit alors à rire puis présenta son nouvel ami à ses copines.

Avec Nora, il était facile de parler : elle disait des choses sans queue ni tête mais Mat arrivait tout de même à identifier certaines de ses phrases.

Ils restèrent à parler dans la chambre, de temps en temps, Mat jetait des coups d'œil à son ami qui les fixait, puis, un moment, alors que la petite Nora été concentré à prouver à la petite Sasha qu’elle pouvait poser sa langue sur son nez, Math se leva et alla se placer près de lui :

- Alors ? Demanda-t-il.

- Pour l'instant toujours pareil. Les médecins disent qu'il n'y a toujours aucun foie pour elle.

Matthew acquiesça.

- Et sa mère ?

- Mary a eu une urgence, un patient a fait une crise de je-sais-plus-quoi.

Ils continuèrent à discuter jusqu'à ce que Mary, la mère de Nora et femme de Luc apparaisse... avec un gâteau au chocolat. Par-dessus celui-ci l’image de Sakura ainsi que cinq bougies prêtes à être éteintes.

Tout le monde chanta la chanson traditionnelle puis vient le moment de manger et ensuite de s'en aller. Chaque enfant rejoint sa chambre, puis Matthew salua tout le monde et sortit de la chambre, heureux d’avoir rendu visite à son ami ainsi qu’à Nora.

Il marcha dans les couloirs de l’hôpital, s’efforçant de ne pas penser, quand soudain, la douleur qu'il avait ressenti en arrivant devant l'hôpital réapparue. Quand il vit son ami sortir de la chambre, il se cramponna à l'une des portes près de lui qu'il ouvrit. Il resta quelques minutes, la main sur le cœur, une expression douloureuse sur le visage et les yeux fermés, il tenta de se concentrer sur le son de sa respiration afin de ne pas tourner de l’œil.

L’image de son frère lui apparut, puis celui de sa mère, de son père, de la petite Nora ainsi que de ses quelques amis, tous, avaient un sourire chaleureux sur le visage. Il pensa que peut être c’était sa fin. Qu’il mourrait sans doute dans une chambre d’hôpital mais que l’on ne retrouverait son corps que quelques heures plus tard. Et il trouva cette pensée assez drôle, alors, comme pour montrer qu’il abandonnait, il s’assis, les jambes tendues et attendit son heure. Mais à la place la douleur s’estompa petit à petit.

Les yeux fermés, il enfonça son crâne dans le mûr et une larme coula de son œil. Mais il ne savait pas à quoi elle était du. Il pensa que ce pouvait être l’accumulation de tout ce qu’il endurait, ou bien qu’il n’eût pas réellement souhaité se laisser mourir. Mais au fond, il savait que si. Il le voulait même, mais il n’osait pas.

Des fois, les sentiments sont trop compliqués : vouloir pleurer ou crier mais ne pas réussir à extérioriser. Vouloir sauter dans le vide en espérant mourir rapidement ou encore se couper les veines. Mais il y a cette barrière entre la pensée et l’acte :  la peur. D’avoir tort, d’être faible, de ce que penseront les gens de cette mort par abandon ou encore d’échouer. Mais on ne s’en rend peut-être pas compte mais on meurt tant de fois en une seule journée d’existence.

Sa respiration de calma doucement. Et quand le mal partit enfin, il ouvrit les yeux et regarda devant lui. C’était une petite chambre de plus ou moins 15 m², qui se retrouvait dans le presque noir à cause du coucher du soleil qui s’abattait sur celle-ci. Il y avait des appareils dans cette chambre, et au milieu de la pièce, un lit. Matt vit d’abord des fils verts qu’il suivit des yeux et qui le menèrent à un visage. Une femme.