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1883 Words
Brianna J'ouvre les yeux, le cœur battant et le corps en feu. Mon regard se pose sur Mr. Stanford dont le visage n'est qu'à quelques centimètres du mien. Je me redresse d'un coup, surprise par notre proximité. Un grognement s'échappe de mes lèvres sous l'effet du v*****t mal de crâne qui s'empare de ma tête, tel des coups de marteau. Vive les soirées arrosées. Je me laisse retomber contre le matelas tout en poussant un soupir plaintif. Des images de la veille me reviennent petit à petit en tête. Je me fais une liste mentale de tous les événements marquant du début à la fin de la soirée, y compris la discussion que Mr. Stanford et moi avons eu, qu'il s'agisse du moment où il m'a avoué son désir pour moi ou celui où nous avons commencé à discuter de tout et de rien, jusqu'à ce que je m'endorme. Mais le plus marquant, ce sont les deux fois où nous nous sommes embrassés et pas qu’un peu. Je sens mon ventre se contracter tandis que je me remémore chaque instant des deux baisers. Mon cœur se met à battre à toute vitesse, stimulé par ces souvenirs. Mes cuisses se resserrent et mon corps entier s'enflamme comme si la température de la pièce venait d'augmenter de quelques degrés. — Bonjour Je cligne rapidement des yeux et tourne la tête. Mon regard se trouve immédiatement captivé par celui émeraude de mon patron. Nous restons ainsi à nous fixer en silence pendant quelques minutes. Je ne le lâche pas une seconde du regard, même lorsqu'il se redresse et rapproche son visage du mien afin de m'embrasser. Ses lèvres me paraissent encore plus douces qu'il y a quelques heures. — Comment ça va ce matin ? me demande-t-il d'une voix rauque légèrement éraillée. — Mal de crâne. — Résultat d'une fête trop arrosée. Je me contente d'acquiescer d'un signe de tête. Il me jette un coup d’œil en coin et se lève du lit. Je le regarde récupérer un tee-shirt et un jogging qu'il enfile à la va vite avant de disparaître dans la salle de bain, de laquelle il ressort en moins de cinq minutes, verre d’eau et cachets en main. — Tenez, prenez ça. Vous vous sentirez mieux. — Merci. J'attrape les cachets que je fourre dans ma bouche et le verre d'eau que je bois d'une traite. Je pose le verre sur la table de nuit à côté de moi sous son regard curieux. — Qu'avez-vous de prévu ce matin ? me demande-t-il. — Rien de spécial. — Parfait, je vous emmène prendre le petit-déjeuner. Sur ce il se penche en avant et dépose un b****r furtif contre mes lèvres. — Soyez prête dans une heure. Il attrape son téléphone, m'adresse un dernier regard et sort de la chambre. Je me fige quelques instants me demandant ce qui vient de se passer et me lève du lit sans chercher plus loin. Je ramasse mes vêtements de la veille que j'avais laissés dans un coin de la salle de bain et regagne la chambre où j'étais supposée dormir avec mes amis. A mon plus grand soulagement ces derniers dorment encore à point fermé. Un rire silencieux s'échappe de mes lèvres tandis que je me fraie un chemin sur la pointe des pieds jusqu'à mes affaires que je récupère le plus silencieusement possible. Chose faite, je ressors aussi vite que ce que je suis entrée, direction la première salle de bain où je m'enferme afin de prendre une douche bien chaude dans l'espoir que cela me réveillera. Je lance la musique sur mon téléphone, retire le tee-shirt et le boxer empruntés à mon patron et saute sous la douche. L'eau chaude coule instantanément sur mon corps me faisant frémir. Les notes de la chanson Only Hope retentissent dans la pièce autour de moi. Je les fredonne tout en me lavant les cheveux et le corps, un sourire au coin des lèvres malgré ma tête qui continue de tambouriner. Je me rince rapidement et m'enroule dans une serviette mise à disposition. Je me place devant le grand lavabo en marbre blanc et jette un coup d'œil à mon reflet. Visage fatigué, cernes en dessous des yeux...Un peu plus et l'on pourrait m'appeler la créature de Frankenstein. Les vibrations de mon téléphone me sortent de mes pensées. Mon cœur s'emballe quelques secondes, jusqu'à ce que le nom de Fanny apparaisse sur l'écran. Où es-tu ? Nous ne t'avons pas revue de la soirée. Je m'empresse de lui écrire une réponse lui proposant de me rejoindre puis pose mon téléphone sur le rebord du lavabo, le temps d'enfiler des sous-vêtements propres ainsi qu'un jean, un pull en laine et une paire de converses. Fanny arrive en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je lui fais signe de refermer la porte et de la verrouiller de façon à ce que nous ne soyons pas dérangées. — Bon alors, tu m’expliques ? — Je vais tout te raconter, je lui promets, à condition que tu le gardes pour toi. Elle acquiesce, une lueur complice dans le regard. — Compte sur moi. Elle me fait asseoir afin de s'occuper de ma coiffure tandis que je lui raconte tout ce qui s'est passé depuis que nous nous sommes séparées hier soir, qu'il s'agisse des baisers ou bien de l'épisode moins glorieux au cours duquel j'ai fini la tête au-dessus de la cuvette des toilettes. Fanny laisse échapper un rire discret, mais ne dit rien me laissant finir ma petite histoire sans m'interrompre. Une demi-heure et un chignon tressé plus tard, le tour est joué. Nous rangeons rapidement mes affaires dans ma valise. J'enfile un blouson en cuir dans lequel je fourre lunettes de soleil, carte bancaire et téléphone portable. Je mets le tee-shirt, le boxer et la serviette au sale, attrape ma valise et mon sac à dos et sors de la salle de bain, Fanny sur mes talons. — Tu me promets de ne rien dire aux autres ? je lui demande à voix basse. — Promis. Motus et bouche cousue. Nous échangeons une longue étreinte et nous séparons : elle, direction la chambre et moi, direction la grande cage d'escaliers. — Et Bel ! Je lève la tête. — Amuse-toi bien. J'acquiesce d'un signe de tête, prends une grande inspiration, le cœur battant. Le bruit de la porte de la chambre retentit derrière moi, signe que Fanny est retourné roupiller un coup. Je descends les escaliers à la va vite et atterris dans le grand hall d'entrée où je me retrouve nez à nez avec une femme d'une quarantaine d'années occupée à nettoyer le bazar mis par les invités au cours de la soirée. Je me racle doucement la gorge afin de lui signaler ma présence. Elle se tourne vers moi, un grand sourire chaleureux sur le visage. — Mademoiselle Andrews ? J’acquiesce. — Enchantée. Je suis Cora. Monsieur Stanford vous attend dans la bibliothèque. — Merci. Je commence à avancer en direction de la pièce indiquée et me stoppe net. Je me tourne vers elle, hésitante. — Avez-vous besoin d’aide ? — Oh non, ne vous en faîtes pas, j'ai l'habitude. Mais merci d'avoir proposé, c'est très aimable à vous. — D'accord. Bon courage et bonne journée. — Merci, vous aussi. Je lui adresse un sourire et regagne le bureau où je trouve mon patron en pleine conversation téléphonique. Son regard croise le mien. Je lui fais signe que je peux attendre dehors, mais il me répond d'un geste négatif de la main tout en m'invitant à entrer dans la pièce. "J'en ai pour une minute", me mime-t-il du bout des lèvres. Je lui réponds d'un hochement de tête affirmatif et tire la porte derrière moi. Je profite de ces quelques minutes pour observer de plus près la pièce dans laquelle lui et moi nous sommes embrassés il y a seulement quelques heures. J'étais tellement éméchée et absorbée par l'instant présent que je n'avais pas fait attention à tous les livres et les bibelots rangés sur les différentes étagères. Classiques de tout horizon, souvenirs de voyage, quelques photos personnelles par-ci par-là, plantes séchées, le tout s'accordant avec le côté convivial et chaleureux que dégage cet endroit spacieux et lumineux. Contre le mur en face des bibliothèques se trouve une grande cheminée dans laquelle crépite un feu. Deux fauteuils, dont celui dans lequel lui et moi nous sommes embrassés, ainsi qu'un grand canapé assorti ont été placés devant. Dans le mur du fond, la grande baie vitrée devant laquelle se trouve l'estrade sur laquelle mon patron s'est positionné près d'un grand piano. Dans un coin de la pièce, un échiquier et une table pour jouer aux cartes comme à l'époque. — Oui, parfait. A vendredi. Je cligne rapidement des yeux, interrompue dans mon inspection. Je tourne la tête vers mon patron dont le regard croise le mien tandis qu'il glisse son téléphone portable dans la poche arrière de son jean. Il descend de l'estrade et se rapproche de moi. — Désolée pour ce petit contre temps, il fallait juste que je confirme notre venue au dîner de vendredi soir, m'explique-t-il. — Pas de soucis. J'en ai profité pour regarder un peu la pièce et les différents livres que vous avez. — N'hésitez pas à en emprunter si cela vous fait plaisir. En ce qui me concerne je suis tellement pris par le travail dernièrement que je n'ai plus vraiment le temps pour la lecture. — C'est très gentil à vous, mais je pense que ça devrait aller. J'ai plusieurs livres à lire pour la rentrée. — Pas de problème. De toute façon quelque chose me dit que ce n'est certainement pas la dernière fois que vous venez ici Brianna. Sur ce il m'adresse un sourire en coin et dépose un b****r rapide contre mes lèvres. Un doux frisson me parcourt le long de l'échine à ce simple contact. Ce n'est certainement pas la dernière fois que vous venez ici. — Allons-y. Je ne sais pas vous, mais je meurs de faim. Il récupère son manteau posé sur l'un des fauteuils. Je le suis hors de la pièce à laquelle je jette un dernier coup d'œil tout en attrapant le bras qu'il m'offre. — Nous allons prendre une de mes voitures. J'enverrai l'adresse de votre père à Owen pour qu'il vous ramène la vôtre. Owen ? Oh. Probablement son chauffeur personnel. Cela ne m'étonnerait pas qu'il en ait un. Encore moins en voyant toutes ces voitures plus luxueuses les unes que les autres garées devant nous dans le garage. En particulier la très belle Ferrari noire à l'intérieur de laquelle nous montons. Monsieur Stanford m'aide à m'installer côté passager avant de s'asseoir derrière le volant. Je boucle ma ceinture et profite du silence qui suit pour écrire un message à Fanny ainsi qu'à ma mère. J'en écris également un pour ma belle-mère afin de lui faire savoir que mon patron m'emmène prendre le petit-déjeuner et que je serai de retour en fin de matinée. Bien évidemment, je lui demande de garder cela entre elle et moi. Mon message risque de la surprendre, mais j'aurai tout l'après-midi pour lui expliquer. Après tout, il faut bien que les après-midis shopping entre filles servent à quelque chose. ** ** ** ** **
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