Chapitre 2-1

871 Words
Chapitre 2 Ristéard toucha du revers de la main le sang qui coulait de la coupure à sa joue. Il plissa les yeux en observant les deux hommes et la femme qui l’encerclaient. Faisant passer la lame dans sa main droite, il appuya sur le bouton caché au milieu du manche. Il baissa sa main libre et attrapa la deuxième lame qui s’était séparée de la première. Quand la femme lui grogna dessus et avança, il tourna sur lui-même et lui trancha la gorge avec la lame dans sa main gauche, avant de continuer son cercle et de faire glisser l’autre en travers de la cuisse de l’un des mâles. De la satisfaction le parcourut lorsque celui-ci tomba au sol ; il avait sectionné le muscle, des tendons et des veines. L’homme saisit sa jambe dans une tentative désespérée d’étancher le sang qui se déversait de la plaie béante. Ristéard comprit qu’il avait tranché l’artère fémorale et que l’assassin se viderait de son sang en quelques minutes s’il ne recevait pas de soins immédiatement. Il commença à tourner autour de son dernier adversaire. — Qui vous envoie ? Le mâle se contenta de secouer la tête et de sourire, sans jamais le quitter des yeux. Il sauta en arrière, esquivant l’attaque de l’homme. Il lâcha un juron bas lorsque la lame de l’épée s’étendit soudain et traça une longue entaille superficielle dans son cou. Une fureur blanche brûla dans ses veines avant qu’un calme glacial ne l’envahisse. Il effacerait le sourire suffisant de ce s****d. Reculant, il rangea la courte lame fine dans un fourreau à sa ceinture. Faisant tournoyer celle dans sa main gauche, il contra une nouvelle attaque tout en faisant un pas de côté. — J’obtiendrai les réponses que je désire et quand j’en aurai fini, vous regretterez que je ne vous aie pas tué avant vos camarades. La voix de Ristéard était dénuée de toute émotion tandis qu’il s’adressait au mâle sur sa droite. — C’est vous qui mourrez, Grand Dirigeant. Vous auriez dû garder vos deux lames, vous auriez peut-être eu une chance de survivre. — Qui dit que je ne les ai pas gardées ? murmura Ristéard avec satisfaction. Il fit décrire un arc de cercle à l’arme dans sa main. Son doigt passa sur le deuxième bouton sur le manche, libérant des dizaines de petites lames couvertes d’un poison à effet lent. Cette arme était l’une de ses inventions et lui avait sauvé la vie à maintes reprises par le passé. Le visage de l’autre mâle se teinta de surprise alors que les projectiles mortels perçaient sa poitrine, ses bras et son ventre. Ristéard savait qu’il n’aurait que peu de temps pour obtenir les informations qu’il voulait avant que l’assassin ne meure. Le meurtre de son grand-père lui avait appris qu’il valait mieux éliminer une menace aussi rapidement que possible. Son aïeul était mort en essayant d’interroger l’un des hommes venus le tuer. Le fracas de l’épée sur le sol retentit dans le long couloir obscur du palais. Son ennemi tomba à genoux, son regard rivé aux yeux argentés froids de Ristéard. Le poison commençait déjà à paralyser les muscles de l’assassin. — Je m’attendais à ce que vous résistiez plus longtemps, murmura l’homme en un murmure éraillé. — Vous aviez tort. Ristéard s’approcha, puis pencha la tête alors qu’il faisait courir sa lame sur la joue du mâle, au même endroit où la femme avait entaillé la sienne. — Qui vous envoie ? — Je ne vous… le… dirai… jamais… L’air mécontent, Ristéard secoua la tête. — Mauvaise réponse. Il frappa l’homme, le faisant tomber sur le flanc. — J’obtiendrai les réponses à mes questions avant de vous laisser mourir. Il porta son regard vers la porte qui s’illumina un instant avant de tomber à l’intérieur de la pièce. Trois de ses quatre gardes personnels, choisis par ses soins, étudièrent brièvement la pièce depuis le seuil avant d’entrer. Ils étaient couverts de sang, un peu du leur et beaucoup de celui de leurs ennemis. À leur retour sur Elpidios, ils avaient découvert qu’on leur avait tendu un piège. Il n’en attendait pas moins. Il savait que certains membres du conseil pensaient qu’il n’en faisait pas assez pour sauver leur monde. Dire que c’était à cause de ces salauds que leur planète se mourait était discutable. Emyr, Sadao et Andras avançaient prudemment. Ce dernier appela : — Ristéard. — Où est Harald ? demanda-t-il. Il reporta son attention sur le mourant, qui s’agitait tandis que le poison se répandait lentement dans son corps. — Il s’amuse avec son assassin, répondit Emyr. Il jeta un coup d’œil au mâle puis aux deux autres cadavres. — On dirait qu’ils étaient neuf, cette fois. — Trouvez Harald, ordonna Ristéard avant de se retourner vers son assaillant. Je vous retrouverai dans mon bureau une fois que j’en aurai terminé ici. Andras leva une main et les deux autres hommes hochèrent la tête. Un léger sourire flotta sur les lèvres de Ristéard. Il savait qu’Andras ne le laisserait plus jamais seul. Se penchant en avant, il fit rouler sur le dos l’homme qui se tortillait et leva sa lame. — Maintenant, vous allez me dire ce que vous savez.
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