Chapitre 5

2923 Words
- (...) On te traite bien là-bas ? - oui ils sont tous gentils c'est pas ça le problème. - c'est quoi ? - je ne peux pas te le dire. - c'est si grave que ça ? - ma tante tu la connais bien ? - je sais qu'elle est super gentille elle était très ravie de te recevoir. Qu'est-ce-qui se passe tu peux me dire ? - non tout se passe bien juste que tu me manques. - ho Soeurette tu me manques aussi tu sais. Je vais choisir un weekend et venir te voir car toi tu ne peux pas te déplacer. - jure tu vas venir ? - je te le promets sérieux. Ou c'est plutôt maman qui te manque. - tu ne sais pas combien j'aimerai l'avoir auprès de moi, j'ai tellement besoin d'elle en ce moment. - j'ai l'impression que tu as des problèmes. Tu peux m'en parler tu sais. Je sais que je n'aurai jamais la place qu'elle avait dans ta vie mais quand même je peux t'aider. - je t'en parlerai quand je serai prête ne t'en fais pas. - hum si tu le dis mais concentre toi sur tes études s'il te plaît. Papa a dit devant tout le monde que tu n'allais pas réussir alors .... - ne t'en fais pas tu me connais. - oui je te connais et je sais que quand tu as un problème tu te replie sur toi même et tu te laisse aller. Je te connais bien suis ta grande sœur. - je ferai de mon mieux. Et tu ferai mieux de rappliquer ici je veux te voir. - t'inquiètes je te dirai après. - d'accord bye alors. - bye. Après avoir raccroché je me suis dis que ça aurait été mieux que j'aille à l'école. En étant seule je n'arrêtais pas de revoir la scène d'hier nuit. En y repensant j'avais juste envie de vomir, de disparaitre. Je ne pouvais dire ce que je ressentais vraiment. Je ne pouvais croire ce que ma tante avait fait, je n'aurai jamais pensé qu'une femme comme elle s'adonnait à ce genre de choses. Je voulais tellement réussir que j'ai fait ce qu'elle me demandait pour rester dans la maison. Je n'avais nulle part autre ou aller donc si elle m'avait renvoyé je risquais d'être à la rue. J'avais juste réfléchi avec les moyens du bord. Je pouvais refuser de faire ces choses répugnantes mais où serai-je en ce moment si j'avais refusé ? Toute la journée j'ai fait la morte dans la chambre. Je n'avais rien mangé mais heureusement j'avais rapporté de l'eau. J'entendais des voix dehors, et Momo est même venu taper une fois à la porte pour voir si j'y étais mais j'ai pas répondu. Je n'avais envie de voir personne dans cette famille. À force de boire de l'eau j'avais envie de faire pipi et j'ai dû sortir et comme j'étais malchanceuse j'ai croisé mon oncle. - tu étais où toute la journée ? - dans ma chambre. - toute la journée ? On t'a pas vu ni au dîner. - je dormais je viens de me réveiller. - ha Il m'a regardé de haut et bas et est entré dans sa chambre ce que j'ai fait après avoir fini. Pour ne pas avoir a subir une autre visite j'ai tout fait pour m'endormir très vite. J'étais jamais aussi contente que le soleil se lève. Je me suis préparée avant que les autres se réveillent et j'ai attendu l'appel de max pour sortir. Elle m'a posé des questions par rapport à mon absence d'hier mais j'ai été vague dans mes réponses parce-que j'avais trop honte de raconter ce qui m'est arrivé mais j'avais besoin de me vider la tête d'en parler à quelqu'un. Quand j'ai décidé de rester à l'école en attendant le cour de l'après-midi, max aussi est resté avec moi. Vers 14h j'ai reçu l'appel de nabou, je l'ai ignoré mais elle a insisté et j'ai fini par répondre. - tu es où toi ? On t'attend pour le déjeuner. - je suis à l'école nabou. - et quand tu passe la journée à l'école tu n'informe personne? - ne me fatigue pas ok ? Ciao. - toujours aussi désagréable ? Demande max quand j'ai raccroché. - ouais. Apparemment Ils m'attendaient pour le déjeuner. - j'ai l'impression que tu fuis quelque-chose chez toi. - moi ? Non je fuis rien. - essaie de te convaincre toi même. - c'est la vérité maguette. - à ce moment on devait être dans notre chambre à l'abri de la chaleur en attendant 16h pour le prochain cours mais on est là. - tu pouvais rentrer tu sais tu n'étais pas obligé de rester avec moi. - j'étais pas obligé ? Tu parles ! Tu penses que j'allais te laisser toute seule ici ? - suis pas une petite fille je peux bien rester seule pendant quelques heures. - n'importe quoi. Tu me fatigues toi. On se chamaillait à tout bout de champ mais max était une personne franche, elle était gentille et serviable. Pourtant la première fois que je l'ai vu en classe je l'avais mis dans le même lot que nabou mais en apprenant à la connaître j'ai compris que fallait pas juger la personne sans vraiment la connaître. Il était 19h quand je suis entré dans la maison. Je n'ai trouvé que Momo en bas. Je l'ai salué puis suis monté. Je suis allé dans la salle de bain avant d'entrer dans la chambre. Je ne suis redescendu qu'à l'heure du dîner. - tu as passé la journée à l'école ? Demande ma tante. - oui on revisait. - la prochaine fois tiens nous au courant. - d'accord. J'avais trop faim mais je ne pouvais pas manger alors que le regard de ma tante était braqué sur moi. Je me suis levé et je suis allé en douce à la boutique pour acheter quelques choses à grignoter puis je me suis enfermé dans ma chambre. Cette nuit-là elle n'a pas frappé à la porte ni le lendemain encore moins le surlendemain mais une semaine après elle a frappé de nouveau à ma porte. Je me disais que j'avais pas le choix que je devais faire ce qu'elle me demandait. Après ça elle s'est mise à venir régulièrement. Parfois je pensais à fuir, à sortir de cette maison mais je n'avais nulle part où aller et si je décidais de rentrer à Louga je devais raconter ce qui c'était passé, pourquoi je suis partie mais qui va me croire ? Personne. La seule chose qui me permettait de rester moi même c'était ma sœur. Elle m'avait dit qu'elle allait venir me rendre visite et ça me donnait la force de me lever chaque matin. Je comptais les jours impatiemment, j'avais hâte de l'avoir auprès de moi. Le jour de sa venue j'avais cours jusqu'à 17h et après j'ai même pas traîné je me suis empressé de rentrer. - ta sœur est là.... me dit nabou avant même que je salue sa mère qui était assise auprès d'elle. - bonsoir, merci pour l'info. - elle se repose dans ta chambre...me dit ma tante. J'ai monté les escaliers en courant et c'était pareil jusqu'à la chambre mais j'ai ralenti en la voyant dormir. Je me suis posé sur lit et j'essayais de tenir pour ne pas la réveiller mais je n'ai résisté que durant deux minutes. - hey marietou c'est l'heure de se lever. - quoi ? - j'ai dis lève toi. - je viens d'arriver suis fatiguée laisse moi dormir ok. - ha non tu n'es pas venu pour dormir. - salamata - je te manquais pas ? - si mais si tu me laissais dormir un peu après on veillera toute la nuit. - comme si je te connaissais pas ok dors bien. J'étais là à la regarder durant un moment mais elle a fini par se lever. J'ai pas arrêté de lui poser des questions et après c'était son tour. C'était ainsi jusqu'à ce qu'on aille au lit. Elle a pris l'autre lit, celle de oumy. - tu as même ta chambre à toi toute seule...dit ma sœur. - je la partageais avec la bonne mais depuis qu'elle n'est plus là je dors seule. - d'accord. Maintenant Bonne nuit. Demain tu vas à l'école à quelle heure ? - 08h. - ok ne me réveille pas s'il te plaît. - haha t'inquiètes on rattrapera le temps perdu durant le weekend. Dis tu reste combien de temps? - juste une semaine. - tu pouvais quand-même rester plus. Tu fais quoi chez toi - ha bon ? Et mon mari? - il peut se débrouiller tout seul. - on verra. J'ai essayé de la convaincre mais elle ne restait qu'une semaine je devais en profiter. Durant le week-end Momo a emprunté la voiture de son père et nous a accompagné dans notre visite. Avec ma sœur à mes côtés j'en ai même oublié mes soucis mais les Bonnes choses se terminent toujours. Elle n'est resté que 9 jours , elle prétendait que son mari ne pouvait rien faire seul. Ne voulant pas être égoïste, je n'ai pas insisté. Une heure après son départ j'ai retrouvé mon humeur maussade. 20h j'étais déjà au lit ne sachant quoi faire. C'est dans ces moments-là que je me disais que j'avais pas vraiment de vie. À mon âge les filles vivaient leur vie pleinement entre l'école les amis la famille et les petits copains. moi je n'avais jamais eu un copain de ma vie, je pensais qu'ils existaient toujours d'autres choses plus importantes que de perdre mon temps avec les hommes. Pourtant je voyais Max avec son copain, ils avaient l'air heureux ensemble. J'étais endormi depuis des heures quand j'ai commencé à avoir froid pourtant on était en période de chaleur. J'ai sentie une respiration sur mon cou et je me suis brusquement levé. J'ai ouvert la bouche pour crier mais il m'a intimé l'ordre de me taire en posant son doigts sur mes lèvres. Mon oncle me regardait avec des yeux qui me faisait peur. Il m'intimait toujours l'ordre de ne rien dire. J'imaginais une porte de sortie quand il s'est avancé vers moi et a tenté de m'allonger. - tu fais quoi ? - tu le sais bien. Laisse toi aller et tout ira bien. - tu es mon oncle tu ne peux... - je suis juste ton oncle ça ne t'empêche pas de me faire plaisir. Tu es chez moi depuis longtemps je prend soin de toi je te nourris c'est le moment de me rendre la pareille tu crois pas. J'ai ouvert la bouche pour dire quelque chose mais aucun mot ne sortait. J'étais comme tétanisé, je ne pouvais rien dire encore moins bouger. Je l'ai senti me soulever et me poser sur le lit. Je ne pouvais rien faire , je ne faisais rien. Je le regardais juste avec haine mais mes membres refusaient de me répondre. Ils m'avaient lâché au moment où j'avais vraiment besoin d'eux. Ses mains fouillaient tout mon corps et quand il a décidé de faire ce qu'il devait faire, il a posé un oreiller sur ma tête. Je ne pouvais ni parler, ni respirer, ni voir. Je paniquais mais à l'intérieur. J'ai lutté en silence un moment puis j'ai laissé tomber. Je me suis réveillé avec des douleurs au bas ventre. J'ai mis quelques secondes pour me rappeler de ce qui c'était passé. Je me suis levé oubliant la douleur mais je me suis vite retrouvé au lit. Ça me faisait très mal comme une plaie qui s'est rouverte. La faible lueur provenant de dehors éclairait une partie de la chambre et c'est ce qui m'a montré une petite tâche de sang sur le drap. J'ai regardé un moment sans comprendre d'où venait ce sang. J'avais l'impression de savoir ce que c'était mais mon cerveau refusait de me suivre. Je voulais aller dans la salle de bain mais je voulais pas sortir, je ne voulais pas le revoir, je ne voulais voir personne. C'était inimaginable Pour moi de reconnaître que mon oncle a a***é de moi après que sa femme l'aie fait. J'ai essayé de me rendormir mais j'avais trop mal , je ne pouvais pas fermer les yeux une seconde. Je suis restée éveillé jusqu'à ce que mon réveil sonne. Je l'ai éteins puis j'ai envoyé un SMS à max après j'ai éteins mon téléphone. Il fallait que j'oublie de fermer la porte justement la nuit où il allait entrer dans ma chambre. J'ai commencé à me poser des questions sur moi. Je ne savais pas ce que j'avais fait pour mériter tout ceci. J'avais plusieurs questions mais pas de réponses. Quand j'ai finalement eu un peu de répit, je me suis endormie. À mon réveil le soleil tapait fort dans la chambre, j'ai fais un effort pour me lever, je devais me laver . J'ai écouté derrière la porte un moment en entendant rien je suis sortie. Je ne sais plus combien de temps je suis passé dans la salle de bain à ne rien faire juste essayait de réfléchir. J'avais trop envie de pisser alors je me suis laissée aller mais je me suis vite arrêté. Mon entrejambe brûlait comme pas possible. J'ai pris sur moi et j'ai tout déversé j'ai ensuite mis de l'eau mais ça piquait. Comme un canard je suis retournée dans la chambre. Je me suis mise un long moment à regarder le drap puis je me suis couché sur l'autre lit. Je ne savais pas comment réagissait une victime de viol mais moi je ne faisais que culpabiliser. Je me disais que c'était de me faute. Si j'étais restée chez-moi j'aurai pu étudier tranquillement même si ma tante allait me faire souffrir. Quand j'ai réalisé mon téléphone j'ai trouvé plusieurs messages de max je l'ai donc appelé et je lui ai demandé de rapporté des médicaments contre la douleur sans spécifier de quelle douleur il s'agissait. Quand je l'ai entendu toqué à la porte je suis allé l'ouvrir. - pourquoi tu t'enferme dans la chambre ? - pour rien. - tu vas mieux ? - peut-être quand j'aurai bu les médicaments. - oui je t'en ai emmené. - passe moi la bouteille d'eau. Elle a exécuté et m'a donnée deux comprimés que j'ai bu d'un trait. - j'espère que tu te portera mieux bientôt on a devoir de français demain. - j'espère. Je te dois combien ? - rien c'est ma mère qui les a acheté. - Merci. - c'est gratuit. Elle est resté avec moi un moment puis est partie. Quand elle a parlé du devoir je me suis souvenue que les vacances de Pâques s'annonçaient. J'allais quitter cette maison et ne plus revenir. Quitte à perdre cette année. Ma tante est venu dans la chambre pour voir si j'allais bien car je ne suis pas sortie ni pour le déjeuner ni pour le dîner. - pourquoi tu n'as pas mangé ? - j'ai pas faim. - de toute la journée ? - oui. - c'est quoi le problème ? - y'a pas de problème. - ha bon ? Je te donne quelque chose tu vas acheter quelques choses à manger. - j'ai pas faim merci. Elle s'approcha de moi de plus près et se mis à me caresser le visage. - tu as de la fièvre. Tu es malade? - non je ne suis pas malade. - ok bonne nuit alors. Dès qu'elle est sortie de la chambre j'ai fermé la porte en y laissant les clefs comme ça personne d'autre ne pouvait l'ouvrir de l'extérieur. Le lendemain je marchais toujours comme un canard alors j'ai prévenue max que je venais pas. Elle n'y croyait pas car je ne ratais jamais un devoir. Ayant dormi presque toute la journée je n'ai pas pu fermé l'oeil de la nuit. Plusieurs idées me venaient à l'esprit, je pensais à partir sans que quelqu'un me voit mais je n'avais pas d'argent donc je ne pouvais aller nulle part. Je pensais aussi à porter plainte mais je ne savais pas comment ça marchait et en plus on accuse toujours la victime. Je pensais encore à le dire à ma tante mais ils sont tous les mêmes donc je ne pense pas qu'elle pourra y faire quelque-chose. J'ai ensuite pensé au départ précipité de oumy et de ce que Momo m'avait dit j'ai donc pensé à appeler oumy. J'avais hâte que le soleil se lève pour pouvoir le faire. Le matin vers 09h j'ai tenté de l'appeler mais je n'avais plus de crédit mais quand elle a reçu le rappelle-moi elle a tout de suite rappeler. - sala tu es matinale d. - oui je voulais vraiment te parler ça ne pouvait pas attendre j'espère que tu dormais pas ? - ça fait un bon moment que le soleil ne se lève plus sur ma tête. - bien. J'ai une question à te poser et s'il te plaît répond moi franchement j'ai besoin de savoir. Dis-moi pourquoi tu as quitté la maison. - sala.... - dis-moi juste pourquoi tu es partie. - ton oncle m'a fait des avances. Il voulait coucher avec moi et en échange il multiplie ma paie par 3. J'ai préféré partir avant qu'il ne m'arrive quelque chose. Pourquoi voulais-tu savoir ? Ne me dis pas qu'il t'a dis la même chose ? - il a fait pire que dire quelque chose. - ne me dis pas que... - j'ai honte d'en parler.
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