Je vois le taxi arriver. Je sèche mes larmes, m’installe sur l’assise en cuir, et donne l’adresse de ma meilleure amie.
***
— Hey ! Comment ça va ma poule ?
— Salut Ju !
— Bah, qu’est-ce qu’il se passe ma biche ? Tu as pleuré ? Tu as les yeux tous rouges ?
Je ne prends pas la peine de lui répondre, et fonce dans ses bras. Son contact me fait un bien fou. Je sais qu’avec elle, je peux abaisser les barrières que j’ai érigées tout autour de moi. Elle ne me jugera pas, jamais !
— Sara qu’est ce qui se passe ? Tu me fais peur là !
— Je me suis disputée avec Alex... Mais la bonne grosse dispute !
— Attends quoi ? Alexandra et toi ? Si c’est une blague ce n’est pas drôle !
— J’ai l’air de plaisanter ?
— Euh non pas vraiment ! Viens ma biche. Tu vas raconter tout ça à Tata Ju !
Qu’elle est con ! Mais pour l’instant, elle a réussi à me faire rire chose qui était loin d’être gagnée.
— Tu n’as pas fini de raconter des conneries ?
— Moi !? Tu sais que c’est impossible ! Alors raconte-moi. C’est la première fois depuis qu’on se connait, que je te vois dans cet état à cause de ta sœur !
Justine et moi, nous nous sommes rencontrées au conservatoire. Nous devions avoir huit ans environ. Le professeur avait organisé un atelier création et il fallait faire des groupes de deux. Je me suis retrouvée seule et Justine aussi. C’est depuis ce jour que nous sommes devenues inséparables. Un lien inexplicable s’est créé entre nous. Nos parents ont parfois subi les foudres de notre amitié fusionnelle lorsqu’ils ne voulaient nous laisser l’une avec l’autre. Repenser à tout ça, me montre à quel point ma vie serait bien triste sans elle. C’est mon double et rien ni personne ne pourra nous enlever ça. À la vie, à la mort nous nous le sommes promis.
Même si nous avions des projets de carrière différents, nous nous sommes toujours mutuellement soutenues. Justine a toujours voulu devenir professeur de danse, pour pouvoir partager son savoir. C’est ce qu’elle est devenue, et elle fait son métier à la perfection. Elle au moins a réussi à accomplir son rêve.
Nous prenons toutes deux la direction de son salon afin de nous installer sur son canapé. Nous sommes l’une en face de l’autre, nos mains sont jointes et je lui raconte tout depuis le début. Le Latino, la proposition du chorégraphe, l’intervention d’Alex, mon départ du bar, puis ce matin.
— Quoi ? Mais c’est génial ma biche !
— Tu trouves ça génial que je me sois engueulée avec ma sœur toi ?
— Mais nan pas ça idiote ! Je te parle de la proposition du chorégraphe.
Oh nan… Elle ne va pas s’y mettre elle aussi.
— Tu as entendu tout ce que je viens de te dire ou ça se passe comment ?
— Sara ! Ta sœur à raison, c’est une opportunité incroyable ce que l’on t’a proposée ! Va passer cette audition !
— Ah nan ! Tout le monde, mais pas toi ! Je n’ai pas envie de m’embrouiller avec toi. Si je suis venue ici c’est pour avoir du réconfort.
— Oui c’est vrai tu as raison. Mais réfléchis-y au moins !
— Justine !
Tout en prononçant son prénom, je lui lance un regard noir.
— Ok, c’est bon, j’arrête. Mais juste, tu sais pour quelle personnalité il est fait ce casting ?
Je ne me suis même pas posée la question pour être franche. Pas un chouia de curiosité, rien, que dalle, nada !
— À vrai dire, je n’en ai aucune idée ! Il m’a juste dit que c’était pour un chanteur français.
— Attends c’est simple, on a qu’à aller voir sur internet, peut-être qu’on saura. C’est quoi le nom de ton chorégraphe ?
— Euh… Josh Smith je crois !
— D’accord, alors voyons voir. Ah oui quand même !
— Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?
— Bah, ce n’est pas n’importe qui ce Josh Smith !
— Sans blague ?
— Oui sans blague ! Beyoncé, Madonna, Shakira, Kylie Minogue, Chris Brown et j’en passe.
— Montre !
Je lui arrache son téléphone des mains et regarde ce qui est écrit. Oh merde ! Ce n’était pas une blague. Il a un sacré CV, beaucoup aimeraient l’avoir.
— Il a travaillé avec toutes ces stars internationales !
— Apparemment ! Le chanteur français avec qui il bosse, ce n’est pas n’importe qui à mon avis. Mais il n’y a rien d’écrit à ce sujet. Tu penses que ça peut être qui ?
— Aucune idée ma poule ! En plus tu sais que ça ne fait que cinq mois que je suis de retour en France, donc en ce qui concerne les personnalités françaises, je ne suis plus trop à la page. Enfin bref, de toute façon je ne sais même pas pourquoi on se prend la tête, je n’irai pas à cette audition. Au moins comme ça c’est réglé.
Ju grimace en m’entendant dire cette dernière phrase. Quoi ? Je n’irais pas point barre. Elle peut me dire tout ce qu’elle veut, ça ne changera rien. Je pensais qu’elle allait relever, mais en réalité il en est tout autre.
— Bon, ce soir je te préviens on sort en boîte. Tu sais tout comme moi que c’est le meilleur moyen pour oublier nos soucis.
— Oh oui ! Ça me fera le plus grand bien je crois !
— Allez viens, on va se préparer.
Quand on arrive à L’Australian, l’ambiance est déjà au rendez-vous. Je sens qu’on va passer une bonne soirée, en tous cas, j’espère meilleure que la veille ! Intérieurement, je prie pour qu’il n’y ait pas de chorégraphe à l’horizon et qu’on me foute la paix.
Avec Ju ce soir, on a bien l’intention de profiter, et d’agrandir notre tableau de chasse. On a déjà repéré quelques beaux mâles qui se dandinent sur la piste de danse. Quand ils vont nous voir arriver sur le dancefloor, mais surtout notre déhanché ils ne vont pas résister longtemps. Mais pour ça, il faut d’abord se mettre dans l’ambiance.
— Dix shoots de Tequila ! lance-t-elle au barman
Justine en place cinq devant moi et garde le reste pour elle.
— Allez, santé ma biche ! dit-elle en levant son verre.
— Santé ma Ju !
Et nous avalons nos verres d’une traite. L’alcool me brûle la gorge au premier shoot, puis les autres font office d’anesthésiant et finissent par m’apporter ce dont j’avais besoin. Je déconnecte de la réalité, c’est grisant.
Le nombre incalculable de verres que nous avons ingurgités se fait de plus en plus sentir. Nous dansons comme deux folles au centre de la piste. Rien ne peut nous arrêter. C’est une soirée comme je les aime : une bonne ambiance, de la musique et un état d’ébriété bien entamé. Nous sommes parties pour faire la fête jusqu’au bout de la nuit.
Lorsque Cheap Thrills de Sia retentit, avec Justine nous nous tournons l’une vers l’autre, et rien qu’avec un simple regard nous nous comprenons. Mes hanches se balancent de gauches à droites de façon sensuelle, mes bras se lèvent vers le ciel et c’est partie. Je me lâche et fais abstraction de tout ce qui se trouve autour de moi.
Cette chanson c’est un peu une sorte d’exutoire pour Justine et moi. Toutes les deux, nous avons remarqué que cette chanson nous réussissait plutôt bien pour choper des mecs ! Pourquoi ? Allez savoir ! En tous cas, j’ai bien l’intention d’écouter Sia. Je vais profiter et m’amuser.
Peu de temps après que la musique a débuté, je sens deux mains viriles m’entourer. Je ne les repousse pas. Ce soir j’ai vraiment envie de m’amuser, et pourquoi pas passer la nuit avec un homme. Je l’allume en me frottant contre son érection naissante. Je me retourne vers celui à qui je fais tant d’effet, et je ne suis pas déçue. Il a un sourire charmeur, des cheveux châtains, des yeux bleus qui tirent vers le vert. Il est vraiment canon ! Son tee-shirt noir moule sa musculature parfaite, torse nu ça doit être quelque chose. Je suis sûre qu’il ferait mouiller ma petite culotte. Remarquez, c’est déjà le cas !
Les musiques s’enchaînent, et la température monte d’un cran à chaque seconde. Ses mains voyagent sur mon corps. Elles s’arrêtent sur mes fesses. Il me rapproche de lui d’un coup sec, passe une jambe entre les miennes, et bouge en rythme contre mon corps. Comme je porte une robe celle-ci remonte en haut de mes cuisses. On peut bien voir mes fesses je n’en ai rien à faire. Je n’ai d’yeux que pour ce dieu grec.
Il dirige sa tête dans mon cou, dans lequel il me délivre des petits baisers mouillés. Et là pour moi c’est la fin. Il m’a tellement chauffée, que je suis sûre que ma culotte se désintègre. Lorsqu’il me dit avec sa voix suave, qu’il me trouve sexy et extrêmement bandante, je me sens défaillir. Une douleur aiguë se fait sentir dans mon bas ventre. Je sais tout de suite que ma nuit se terminera avec lui.
Notre danse ressemble plus à une séance tripotage, mais je m’en fous. Lorsque ses mains commencent à passer sous ma robe, je suis en feu. Il lèche mon cou, alors qu’avec une de ses mains il écarte ma petite culotte. Il titille mon c******s et je ne peux m’empêcher de gémir dans le creux de son oreille. Qu’il me fasse ça aux yeux de tous, je trouve ça terriblement excitant. Comme il voit que ce qu’il me procure me plait, il enfonce un doigt en moi pour ensuite l’enlever. Je grogne dans son oreille pour lui faire part de mon mécontentement. Face à cette supplique, il n’enfonce pas un mais deux doigts. Il fait de lents va-et-vient tout en jouant avec mon c******s. Lorsque la cadence de ses doigts commence à se faire plus rapide, je sens le désir monter en moi. Ma respiration se fait plus rapide, plus saccadée. Mes jambes ne me tiennent presque plus. Lors de son ultime va-et-vient, les parois de mon vagin se resserrent sur ses doigts et je jouis dans un cri qui fut long et certainement bruyant. Mais la musique est tellement forte que personnes n’a dû m’entendre. Après avoir repris mes esprits, je me remets droite sur mes jambes, et le regarde avec un sourire charmeur qui en dit long.
Chapitre 6
Cheap Thrills, Sia
Mais que quelqu’un arrête ce vacarme ! Ce n’est pas possible, faîtes que ça s’arrête.
Un bip continu vient lacérer mes tympans, et surtout ma tête. J’ai l’impression d’avoir des centaines et des centaines d’aiguilles plantées dans mon cuir chevelu. Le bruit s’arrêtant enfin, je remercie celui qui m’a entendu. Cependant, ce n’est pas ça, qui fait s’arrêter cette douleur incessante dans ma tête. Mon corps est lourd. Je n’ai aucune envie de sortir de ce lit si confortable. Quelle connerie de boire autant ! Plus jamais je ne bois, c’est fini.
— Ne jamais dire jamais ma vieille !
— Oh c’est bon toi, je ne t’ai rien demandé !
Ok, c’est que j’ai dû m’en prendre une sacrée couche, pour me parler avec moi-même ou ma pseudo conscience. Je dois être en plein rêve, ce n’est pas possible autrement !
Alors que j’étais encore en plein débat avec moi-même, et ce mal de crâne qui me ferait commettre un meurtre. Je sens quelque chose bouger sur ma gauche. C’est quoi cette histoire!? Je me tourne sur mon flanc, en n’osant toujours pas ouvrir les yeux.
Putain qu’est-ce qu’il s’est passé lors de cette satané soirée ?
Je me décide finalement à ouvrir un œil, pour avoir la réponse à ma question. Je tombe sur un dos musclé. Vu mon œil avisé et expert des lendemains de cuite, je pencherais pour un dos masculin. Je me redresse lentement dans le lit, et observe l’environnement qui m’entoure. La chambre est plutôt simple et masculine. Mais ce qui me frappe surtout, ce sont mes fringues dans toute la pièce. Je soulève le drap, et je vois que je me trouve dans mon plus simple appareil. Mes yeux s’agrandissent, puis deviennent ronds comme des billes.
Putain Sara, fais fonctionner ta fichue mémoire. Ce n’est pas possible !
Je souffle un bon coup. Il faut que je me calme ! Ce n’est pas en paniquant que je vais me souvenir de quelque chose.
J’inspire et expire profondément, et ferme les yeux pour fouiller dans ma mémoire afin d’essayer de reconstituer les pièces du puzzle.
Je me revois, entrer avec Justine dans L’Australian et m’enfiler un bon nombre de verre de Tequila. Déjà, ce n’est pas la meilleure idée que j’ai eue. Ma tête ne cesse de me le faire comprendre depuis que j’ai ouvert les yeux… Après nous sommes allées danser. Ensuite, j’entends retentir Cheap Thrills de Sia. Et là tout s’éclaire ! Enfin du moins une partie. Les mains viriles de ce beau mâle m’entourant la taille. Nos danses sulfureuses et puis, oh merde ! Nan ! Ce n’est pas vrai, il n’a pas osé ? Rien que dit repenser, mon bas ventre se réveille. Je me souviens qu’il a passé ses mains sous ma robe, et que rien qu’avec ses doigts il m’a provoqué un o*****e fulgurant. Cependant, après ça mes souvenirs se font plus confus.
Sara réfléchis ! Visiblement vous n’avez pas joué à la Barbie. Quoi que lui pourquoi pas !
Un flash m’apparait de cette soirée chaude. Extrêmement chaude même ! Les images défilent comme si je regardais un film.