Chapitre 3

1023 Words
Deux jours plus tard: C'est le moment d'y aller. Les valises étaient bouclées. Il ne manquait plus que les au revoir, la chose la plus difficile. Elles ne partaient que pour quelques jours, mais c'était comme si elles s'installaient à la capitale pour de bon. De toute façon, Hakim et Ahmed, le père de famille, les rejoindrait, si Allah le veut, la veille du mariage. Le plus difficile pour Manar fût de dire aurevoir à son père. Cet homme qu'elle aime tant. _Sois prudente ma princesse; lui chuchote-t-il en la serrant dans ses bras. _Oui papa. Ahmed la serra encore plus fort et l'embrassa sur le front après lui avoir dit: _Qu'Allah te protège. Des larmes perlaient au coin des yeux de Manar et ce fut au tour d'Hakim de lui dire au revoir. _Efface-moi ces larmes petite fragile; la taquine-t-il, avant de lui-même les effacer. _C'est plutôt toi le fragile; réplique Manar. _Ce n'est pas moi qui vais appeler mon frère le soir même en pleurant, comme quoi il me manque. _Ce n'est pas moi en tout cas. _On verra. _Les passagers du vol 156 sont priés de monter à bord. L'avion décolle dans cinq minutes; résonnent les haut-parleurs dans le hall de l'aéroport. _Fais attention à toi princesse et veilles bien sur maman; finit-il par lui chuchoter. Elle hocha tout simplement la tête, par peur de pleurer maintenant. Ahmed embrassa délicatement le front de sa femme, et son fils en fit de même. Et juste avant de partir, Shaïma ajouta, à l'intention des deux hommes devant elle: _Et surtout, je veux retrouver la maison comme je l'ai laissée. C'est-à-dire, propre et bien rangée. Compris. _Oui chef ; répondirent les concernés en effectuant un salut militaire. Shaïma et Manar récitèrent les invocations de voyage, et quelques pas plus tard, elle se trouvaient dans l'avion, assises confortablement, chacune sur son siège. Près du hublot, Manar essayait de masquer son excitation, c'est la première fois qu'elle quitte Casablanca et elle avait hâte de découvrir d'autres horizons. Le vent qui souffle à Rabat est-il comme celui de Casablanca? Est-ce la même odeur d'épices qui se dégage dans les souks? La capitale est-elle aussi calme le matin que celle de sa ville natale? Elle ne tarderait pas à le découvrir. ***** Le vol n'avait duré qu'une heure et après, les deux femmes furent accueillit par Amina, sa tante, son oncle et le frère d'Amina, Siham. _Assalam aleykoum (Que la paix soit sur vous) ; saluèrent les nouveaux venus. _Aleykoum Salam (Que la paix soit sur vous aussi) ; répondirent Shaïma et Manar. Amina ne tarda pas à sauter dans les bras de Manar qui la reçut avec grand mal. Peu il en fallait pour qu'elles tombent toutes les deux à terre. _Doucement Amina; réprimande les autres. _Désolée; s'excuse cette dernière en se décollant un peu; c'est que je suis tellement heureuse de la revoir. _Moi aussi. Ça fait tellement longtemps. _Vous vous êtes vues il y a trois mois ; intervint Siham. Vues? Plutôt rencontrées; songe Manar. _Mais trois mois c'est long; se plaignent les deux jeunes femmes. Quelques minutes plus tard, Amina, Manar et son oncle se trouvaient dans une voiture, et les autres dans une autre. Les deux amies n'arrêtaient pas leur discussion pendant tout le trajet, et même leur oncle s'y était mis. Arrivés chez Amina, l'accueil fut pire ou meilleur, Manar ne saurait le dire. Tous ses petits cousins et cousines lui sautèrent dessus en même temps, sans prévenir, et c'est sans surprise qu'ils se retrouvèrent tous à terre. En riant, Manar et les enfants se relevèrent tandis que les mères soufflaient d'exaspération. _Ça va Manar? Lui demande sa mère en l'aidant à épousseter sa robe. _Oui maman. _Soyez gentils les enfants, sautez plus comme ça sur elle, ni sur personne d'autre ; dit Khadija, la mère de l'un des enfants. _Vous ne vous rendez pas compte, mais ensemble vous pesez des tonnes; ajoute Salim. _D'accord; acquiescent-ils. Désolés tata Manar. _Ce n'est rien les enfants. _Amina? Tu peux les amener dans leurs chambres s'il-te-plait? Dit Zahra. _Oui maman. Suivez-moi. Amina mena sa tante à la chambre qui lui est reservée, et la quitta après s'être assurée qu'elle ne manque de rien. Elle mena ensuite Manar dans sa propre chambre et lui dit: _Y'a qu'un lit, mais il est assez grand pour nous deux. _D'accord. Je m'attendais pas à ce qu'il y'ait autant de gens. T'es sûre qu'ils font tous partie de la famille? Amina laissa échapper un petit rire avant de répondre : _Oui tous. Il y'en a même qui ne sont pas encore arrivés. _T'es sérieuse? Demande Manar. Sa mère lui avait dit que la famille élargie était nombreuse, mais elle n'avait jamais vraiment donné une estimation. _Très. _Du coup, ils dorment tous ici? Demande-t-elle en s'asseyant sur le lit avec l'aide d'Amina. Elle n'aimait pas trop qu'on l'aide à faire ces petites choses, mais il lui fallait du temps pour prendre ses repères. _Non. La maison est grande, mais pas à ce point. Il y'en a qui dorment ici, d'autres chez des oncles qui habitent à côté, et quelques uns habitent tout près donc. _Ah d'accord. Manar ôta ses vêtements avant de s'allonger sur le lit moelleux et Amina la rejoint quelques secondes plus tard. _Tu peux enlever ton voile. Personne n'entre sans avoir la permission; lui apprend Amina en faisant de même avec le sien. Manar se releva, enleva son voile et se réallongea. _Tu vas donc devenir une femme; commence Manar après plusieurs minutes de silence. _Je le suis déjà. _Non. Pour le moment, tu es une fillette qui va encore pleurer le jour de son mariage quand elle va quitter maman; ajoute Manar en souriant. _Une fillette tu dis? Attend de voir ce que peut te faire la fillette; déclare Amina en s'emparant d'un oreiller, faussement énervée. ***** Oui, je sais. Vous devez vous demandez quand l'histoire va vraiment vraiment genre vraiment commencer. Vous inquiéter pas, ce sera soit dans le chapitre 5 ou 6 ou (peu de chance) 8. Pour le moment, il faut d'abord que je prépare le terrain et que je prenne mes repères.
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