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L'affaire Albert

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Albert Lapins est tué. Par qui ? Pourquoi ? Personne ne le sait...

Une famille dont le patronyme est « Lapins ». Une famille, un quartier sont bouleversés par un fait divers sordide et énigmatique. Qui a tué Albert Lapins ? Un portrait paradoxal se dessine au travers des récits d’individus ayant connu de près ou de loin la victime. Construit comme un recueil de témoignages, Ragot de Lapins interroge et enquête sur la vérité d’un homme que personne ne connaissait vraiment.

Découvrez sans plus attendre cette chroniques contemporaine, à la recherche d'un père disparu que personne ne semblait connaitre vraiment...

EXTRAIT

Où est passé mon papa ? Voilà deux jours qu’il n’est pas reparu, c’est tellement pas normal que je suis sûr qu’il s’est en allé, pour de bon, il en a eu assez de nous. C’est vrai qu’il le répétait souvent. Mais moi, j’ai toujours essayé d’être gentil, que gentil… au moins pas capricieux, que « j’obtiens pas à la seconde tout ce que je veux ». Là quand même, j’ai envie de faire un caprice pour qu’il revienne… Est-ce qu’il m’entendra, puisque c’est mon papa, qu’il m’a toujours deviné ?

Maman aussi a disparu, mais ça vraiment, ça me dérange moins, je veux dire qu’elle est toujours là pour nous gronder, une trempe pour un oui ou pour un non, à moi aussi qui essaie toujours de faire le moins de bruit. Je sais que mes frères et sœurs sont difficiles, je comprends pas pourquoi, ils braillent tout le temps, jamais contents alors qu’il faut le dire quand même : la vie est belle ! Moi j’ai jamais envie d’être mécontent, que si on a vraiment décidé de me fâcher.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Le roman nous plonge directement au coeur d'une enquête plus sociale que criminelle. L'auteur aborde son récit de manière abrupte et originale. Tour à tour, on recueille les témoignages et les impressions à chaud des familiers, des gens du cru... - SophiSonge

À PROPOS DE L'AUTEUR

J.b. Veber - écris beaucoup. Sur toutes sortes de sujets. Plus particulièrement, j’écris d’une manière que les gens qualifient de “littéraire”. J’ai toujours été qualifié de “littéraire”. Mes amis pour s’expliquer mes discours à l’emporte-pièce, mes parents pour s’émerveiller de qualités que je ne possède pas partout, mes enseignants pour justifier mon dégoût viscéral des matières scientifiques – que je déplore aujourd’hui intellectuellement parlant. Ne refaisons pas l’histoire. Pourquoi j’écris ? Bonne question…

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Le Furet
Le Furet Wala ce qu’on lui a mis au gars ! Faut pas essayer de lui faire au patron, il s’en souvient toujours. Je sais pas ce qu’il avait fait celui- là, mais au moins, c’était clair : « débarrasse-moi de ce rat ! » Vous pouvez pas dire que c’était pas clair. Après le patron, tu vois, il veut pas savoir comment ça se passe, y’a plein de raisons à ça : d’abord parce que forcément il a moins mauvaise conscience, c’est du luxe, mais ça je pourrais me le payer aussi bientôt, si je continue à bien taffer : « du bon boulot », qu’il m’a dit quand je suis rentré au rapport. Bon, ensuite, il en veut rien savoir, adresse, heure, façon de faire… Parce que s’il est interrogé, il fera pas long feu à la police, il a trop d’intérêts en jeu, il devra les arroser tout de suite les keufs, il a pas de temps à perdre, et ça coûte cher un keuf au courant, je veux dire pas le petit mais le grand, celui avec un cigare, en imper derrière un bureau anglais. Ceux-là, les hauts placés, c’est la peau du sgeg ! J’suis sérieux ! Il leur paye de sacrés services mon patron, pour les avoir dans la poche. Enfin, moi je connais pas ses combines mais pour qu’il arrive toujours à s’en tirer, comme ça, je me dis qu’il a trouvé un sacré filon. Dans ce métier, c’est abuser que tu trouves pas aussi une école, t’en aurais bien besoin : un exemple, quand le patron je lui dis : ⸺ Mais sur cette affaire, monsieur, on est complètement grillé, ça sert à rien de continuer, on va se faire gauler. Alors avec sa tête de bouledogue il me répond : ⸺ T’occupe le furet, quand t’auras compris que la loi, avec de bons avocats, elle est faite pour être contournée, peut-être que tu y arriveras, à réussir, je veux dire vraiment gagner, pour t’acheter une maison, une femme, des enfants… Mais là, t’es au niveau zéro du banditisme, ou plutôt t’es un vrai bandit, t’es pas un homme d’affaire, tu le deviens à partir du moment où tu peux te payer les services d’un avocat… Mais encore, d’un bon avocat, parce que laisse-moi te dire que cette profession, c’est bourré de petites balances ; il faut tâter la marchandise avant de remettre tes affaires entre leurs mains. Wala quand il me parle comme ça ! Je comprends rien même si je fais semblant, « oui, oui monsieur La Ponte », que je fais avec la tête mais c’est vraiment pour rester poli, on peut pas la lui faire, mais en même temps… Je sens bien quand il parle comme ça qu’il me prend pour un schlague… Mais il devrait faire attention, il voit pas que je suis un nerveux, j’ai de l’honneur moi, je suis pas un schlague, j’ai juste pas été à la bonne école, le patron lui c’est un fils de… Je veux dire pas fils de p…, mais fils de riches, ils ont toujours de l’avance eux, au berceau ils savent comment attirer la thune sans se faire remarquer. Moi, pendant longtemps, j’ai pas été discret, alors j’en ai fait une autre d’école, celle de la prison… Vas-y, ça t’endurcit aussi sa mère, moi je sais me faire respecter maintenant… J’devrais pas trop en parler, mais en fait, à l’intérieur, j’étais un gars plus important que dehors. Le problème c’est que dehors, y’a tous les patrons en plus des gangsters, donc on est noyé dans la masse. Mais en zonzon, y’a que les gangsters, pas mal de schlagues aussi, donc tu te fais facilement ta place, si t’as pas peur de jouer du couteau, si tu supportes les coups de latte des matons, si t’as les couilles d’en dérouiller un qui a déconné, si t’acceptes au début de faire la mule, surtout si t’es bon pour faire passer la ralah, parce que si tu te fais serrer, j’en connais des mules moi qu’on a retrouvées pendues dans leur cellule… Par la ceinture, avec les draps, ben oui ils pouvaient plus supporter la détention, tu m’étonnes… Vazi, tu vois, c’est vraiment la jungle, la zonzon, mais quand t’es passé à travers, tu deviens indestructible. Je sens plus la douleur maintenant, j’ai bien vu ce matin, parce que le gars, il a essayé de se défendre, mais je l’ai charclé tellement vite que le coup de latte qu’il préparait, il a même pas pu le porter. Toute manière le gars, c’est vraiment l’exemple du chelou qui veut la faire au patron… Et pas qu’au patron si j’ai bien compris… Le gars c’est une balance avec tout le monde, de ce que m’a expliqué Monsieur La Ponte : ⸺ Je vais t’expliquer rapidement, Furet, pourquoi il faut liquider ce zozo, le plus vite et le plus proprement possible : c’est simple, il a essayé de m’arnaquer, t’y crois à ça toi, m’arnaquer moi ?!… Tiens, voilà de quoi t’apporter un enseignement utile : c’était pas un gars que j’avais trouvé par moi-même, c’était une grognasse avec qui je suis en affaire, rapport à la filière d’Europe de l’Est, qui me l’a recommandé. Au début, j’ai pensé que c’était par bonne intention, mais je me suis rendu compte que c’était surtout pour caser son gars, et quel gars, insoupçonnable, il m’a bien servi pendant un moment, à faire passer des valises, à écouler l’argent en achetant des téléphones, des tablettes, quoi d’autres ? je sais plus… Avec son air de pas y toucher, c’est vrai que pendant quelques semaines, il m’a été bien utile. Sauf qu’il était aussi en train de nous la faire à l’envers, à moi et à la grognasse, qui est pas tendre mais se fait avoir par n’importe qui, s’il lui ressemble pas. Je veux dire, s’il n’est pas un gueulard qui passe son temps à mettre sa bile sur la table. Les gens comme ça, même pas besoin de les percer à jour. Mais alors les gens comme le Lapins, c’est un vrai danger pour la profession, je veux parler de ces gens à qui « on donnerait le bon dieu sans confession ». Elle t’a jamais dit ça ta mère quand t’était gamin ? Non, à bien y regarder je pense pas, avec ta tête de furet, même au berceau tu devais donner l’impression de préparer un sale coup ». Tssss, il en ratait jamais une pour me charrier, mais alors quoi ?! C’est vrai que j’ai une tête de gangster et c’est stylé. Vazi, les petits gars tout propres à lunettes, ça me fait marrer sa mère, moi j’y crois pas à l’habit qui gère le moine, comme si c’était l’habit qui faisait que t’es balaise ; ´tain, en plus les proverbes ça soûle, ça veut rien dire, la seule chose, c’est tu te fais respecter et voilà, après, si t’as une gueule de schlague, tu vas morfler plus vite. Là, il a bien morflé, donc le bon dieu, il aurait mieux fait de le confesser avant, comme ils disent tous ces crevards. Parce que partir comme ça, sur ça, pas sûr que tu vas au paradis, vu que c’était un mécréant je parie ; moi c’est pas pareil, l’important c’est de croire, après ce que tu fais c’est pardonné, parce qu’il sait, Lui, que t’as pas pu faire autrement. Et puis faut pas être chara non plus, le plus grand des caïds, c’est d’abord Lui, donc il sait très bien comment ça se passe, il essaye jamais d’arrêter les zeremis, il essaye jamais de changer comment que ça se passe. Y’a que les hommes pour faire semblant de changer, avec leurs lois et tout, mais bon, ça sert à rien, c’est pour faire genre que tout va bien, ça rassure les femmes. Tssss, comment elles soulent celles-là quand elles comprennent plus les nécessités : ⸺ Et tu devrais pas faire ci, et tu devrais pas faire ça… ⸺ Et toi tu devrais fermer ta gueule ! Putain elles comprennent rien, mais je vais te dire, elle, cette fois-ci, elle a compris, ah ça, elle a plus ouvert sa gueule après… Wala quand je te dis que je rigole pas, le gars ce matin je la lui ai faite comme me l’a appris grizzli en zonze : ⸺ Les combats face à face, écoute-moi bien le furet, c’est des conneries. C’est bon pour les films, avec ce stup de Statham si tu veux, tu l’as déjà vu ce g***d, se balader avec des calibres énormes et il te joue du flingue comme si c’était du plastique… Tu parles… Déjà tu bouges pas ça comme ça, et puis ça sert à rien les guns, qu’à faire du bruit et te faire repérer, les vrais, ils y vont à l’arme blanche, et puis faut pas être assez con pour prendre le gars en face, mais non, c’est le truc vraiment idiot, idiot, le gars faut le pécho par derrière, bah oui, dis comme ça, ça semble logique, mais tout le monde veut la jouer j’ai de l’honneur, donc ils z’y vont comme ça les boloss, ils valent pas mieux que ça, des boloss qui se croient dans un western, c’est pas ça non, c’est un métier, et ton métier, tu dois le faire proprement, tu peux pas te louper sinon c’est l’autre qui te loupera pas, dans le dos je te dis, à cet endroit-là, tu vois, tac, tac, en deux coups, aller et retour, sa mère, je t’assure qu’après t’as plus rien à craindre. Sauf si on t’a vu, mais par contre le gars il bougera plus de sitôt. ⸺ T’es sérieux ? que je lui demande sérieusement, ziva j’étais vraiment une victime à ce moment… En tout cas trop dach sa technique, après ça je suis vraiment devenu un boss. Je t’ai dit, je suis allé à la meilleure école, la zonzon, tu sais, c’est comme « c’t’académie française », sauf que là c’est l’académie du crime. Oui, les planqués ça leur donne des frissons mais nan, c’est un métier comme un autre, je t’assure, t’as des horaires, un patron, faut faire les comptes, et tu vois, moi je suis sa mère bon pour les comptes, c’est pour ça qu’il m’a pris avec lui le grizzli. Je te jure, si mes profs de maths y voyaient ça maintenant, y serait sur le cul ces boloss, y zont jamais été foutus de voir que je savais bien compter, je m’en balance toute façon, ça sert à rien l’école, qu’apprendre à être gentil pour pas gagner un rond… Tu parles, moi je veux rouler en BM, c’est ça le style, c’est comme ça que tu serres des vraies meufs, des bonnasses, les autres servent à rien qu’à te péter les couilles. Les gens croient qu’ils ont tout compris mais c’est des vraies victimes… Tu veux que je te dise : le grizzli m’a mis à la tête des comptes donc de la distribution. En zonzon. J’ai tout vu passer, et beaucoup de thunes aussi : héro, crystal, coco, bedo, même des médocs… Forcément, on vendait plus cher que dehors, « c’est la loi de l’offre et de la demande » comme disait le grizzli, moi je comprenais pas trop, mais ce que je peux te dire, c’est que vu que c’est plus galère à fourguer en prison, qu’en même temps y’a plus de camés parce que c’est vraiment pas bandant le quotidien, si t’as rien à sniffer, et bien on peut faire carrément monter les prix, les pochons trouvent toujours preneurs. Bref, tu te fais encore plus de blé à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il m’a expliqué plein de trucs pas cons grizzli : ⸺ Tu vois, tu bosses pour un gars qui est en zonzon, tu deviens son pote, ensuite quand tu sors, tu continues de l’aider, tu continues de faire du biz dehors, et puis aussi tu te trouves un taf comme couverture… Tu sais, tu devrais demander de faire de l’apprentissage, tu soûles tout le monde comme si t’avais trouvé ta vocation, tu vois le genre ? Ensuite, tu fais un de ces tafs de victime où tu gagnes pas un rond, mais tu t’en balances puisque que tu continues le biz à côté. Par contre, faut te dire que tu peux toujours te faire serrer à un moment ou à un autre : mais là maintenant ça le fait, puisque tu connais un patron en prison, donc il te protège, et de deux te donne du taf à l’intérieur, mieux payé encore que dehors… Tu vois tu t’y retrouves, et même si tu dois passer des années en prison, tu continueras à faire du blé… En fait, c’est un peu comme des vacances pour les gangsters la prison, tu fais du blé, t’es nourri, blanchi, logé, t’as pas les meufs pour te les briser, t’es à l’abri des keufs, des autres b****s… Tu vois – c’est un placement d’avenir de travailler pour moi Furet. Franchement, il a pas trop raison le patron ? Moi tu vois c’est bon maintenant, je sais où je vais. Et quand je vois les autres crevards se cramer tous les jours pour un boulot pourri, ça me fait bien marrer… par contre faut en avoir, faut être filou et ça, on se refait pas, c’est peut-être ce qui lui a manqué au gars que j’ai buté ce matin, il était trop gentil. Enfin, j’ai même pas vu sa gueule, vu que je l’ai pécho dans le dos, ´tain faut que je la boucle là-dessus parce que La Ponte, c’est le genre de choses qui le vénère. Nan mais c’est bon, le gars je lui ai plongé le couteau entre les omoplates, il s’est enfoncé jusqu’au poignet, il est tombé comme un parpaing ; après un coup pareil, faut vraiment être un chacal pour réussir à se relever.

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