Chapitre II
Quelques jours après l'emménagement, tous les meubles avaient trouvé leur place et tous les cartons étaient vidés. Rylee se leva de son lit qui était installé dans la plus grande des chambres. Son nouveau matelas qu'elle adorait avait tendance à la retenir plus qu'à son habitude dans les bras de Morphée. Elle ouvrit le volet et fut ravie de sentir l'air chaud sur ses joues et de constater que le mois d'octobre continuait d'être agréablement doux.
L'été indien. Qu’elle détestait dire ça.
Les feuilles rouges et jaunes des arbres qui entouraient la propriété, se mêlaient merveilleusement bien au ciel bleu parsemé de cirrus qui formaient des filaments blancs, qu'on comparait bien souvent à des cheveux d'anges.
Elle descendit dans la cuisine et avala un verre de citron tiède. Son rituel du matin depuis plusieurs années. Idéal pour purifier le foie, drainer les reins et préparer l'estomac à la digestion. Elle jeta un œil à l'horloge qui affichait huit heures trente. Une heure et un temps idéal pour aller courir.
Elle terminait de lacer ses baskets quand elle vit par la fenêtre son chien, Iden, en train de jouer avec un autre chien, un border-collie. Son terrain ne possédant pas de grillage il fallait s'habituer à ce genre de surprise. Elle s'apprêta à sortir quand l'autre chien se mit à courir. Bien évidemment, Iden suivit derrière. Elle pesta et sans réfléchir se mit à les suivre, du moins elle tenta de le faire. Les deux chiens se mirent à suivre la route, sans toutefois s'aventurer sur le bitume. Ils bifurquèrent dans un jardin, sautèrent par-dessus des vélos et ressortirent dans le jardin d'à côté. Ils reprirent la route pour finir leur coure dans une ferme.
A bout de souffle, elle arriva plusieurs minutes après eux, le visage rougit par l'effort et les poumons brûlés au second degré. Elle avait le goût du fer qu'a le sang dans la bouche, ce goût que l'on peut avoir quand on a sollicité le corps trop rapidement. Elle se pencha en tenant ses genoux pour reprendre son souffle. Ok, il était clair qu'il fallait vraiment qu'elle reprenne le sport. Son cardio avait salement régressé et ses poumons autrefois performants devaient avoir désormais la taille de ceux d'un fœtus.
Elle se redressa et les mains sur les hanches, se mit à arpenter la cour. Tout autour d'elle se trouvaient des enclos enfermant chevaux, poneys et quelques chèvres. L'odeur du cuir de la sellerie et du crottin lui rappela des souvenirs. Elle s'appuya sur une barrière en bois pour caresser un des Mustangs qui n'était pas effarouché de la présence de cette étrangère. Elle lui gratta le front et lui tapota l'encolure. Elle le trouvait magnifique, son poil était brillant, marbré, signe de bon traitement et sa crinière avait l'air d'avoir été fraîchement brossée.
― Je peux vous aider ?
Elle se retourna et fit les gros yeux quand elle découvrit un jeune homme en train de remplir une bétonnière de graviers. Ce n'est pas le fait qu'il sache manier une pelle à la perfection qui la surprenait, mais le fait qu'il soit torse nu et magnifiquement bien bâti.
Elle resta bloquée quelques secondes.
Dis quelque chose, reste pas plantée là !
― Je suis vraiment désolée de m'introduire comme ça, mais mon chien vient de rentrer chez vous alors que...
Il sourit.
― C'est un chien roux qui ressemble à un renard ?
― Oui c'est ça.
Il pointa son doigt en direction d'une grange en bois.
― Il vient de rentrer là. Il a suivi ma chienne.
Il prit une pelleté de graviers qu'il balança dans la bétonnière, puis reprit :
― Si vous ne voulez pas être grand-mère dans les deux mois à venir je vous conseille d'aller le chercher.
Il se mit à sourire.
Mais elle ne bougea pas pour autant, fixant ses muscles qui se contractaient à chaque mouvement de pelle, scintillants sous une fine pellicule de sueur. Son sourire la décontenançait et ses yeux verts la faisaient fondre. Ses cheveux noirs ébouriffés lui donnaient un air de Superman des temps modernes. Il devait avoir son âge ou quelques années de plus.
Dites-moi que je rêve.
Jamais elle ne se serait attendue à trouver un Apollon pareil dans un bled aussi paumé. Toutes les filles devaient creuser des tranchées à force de faire les cent pas devant chez lui. A moins qu'il existât d'autres spécimens dans son genre dans le coin. Sait-on jamais, peut-être y avait-il un élevage ?
― Vous n'êtes pas d'ici ? il marqua une pause. En vacances ?
Elle balaya une mèche de cheveux devant ses yeux, en sentant ses joues chaudes qui devaient être encore rouges. Elle se rappela qu'elle n'était ni coiffée, ni maquillée.
Quand Superman rencontre Supermoche. La honte.
― Non je suis du Dakota et je viens d'acheter une maison ici.
― Une maison ? Laquelle ?
― Paradise Hill.
Il haussa les sourcils.
― Ah oui, vraiment ? Je croyais qu'elle était invivable ? C'est une ruine.
― Oh il y a bien quelques petits travaux à faire, mais ça se fera.
Il s'appuya sur sa pelle.
― Quels genres de travaux ?
― Rien de faramineux, de la peinture, des lames de bois à retaper, le papier peint à changer entièrement, la cuisine à rénover, le perron à refaire et les fenêtres à remplacer. Ah et je crois que l'isolation est à refaire aussi.
― Oui effectivement. Rien de faramineux, ironisa-t-il.
Il se mit à rire en prenant sa bouteille d'eau et lorsqu'il la porta à sa bouche, Rylee ne put s'empêcher de penser à l'une de ces pubs pour les sodas.
― La mairie aurait mieux fait de la détruire. Si vous voulez mon avis vous perdez votre temps à vouloir la retaper.
― Ça tombe bien je ne souhaite pas votre avis.
Le pique le surprit, elle avait sortit ça sans réfléchir. Une impulsivité incontrôlable par moment, probablement son côté paternel qui ressortait.
Il se contenta de hausser les épaules et de reprendre sa pelle pour la planter dans les graviers.
― Je vais y aller, lança-t-elle avant de se raviser aussitôt. Oh, je suis désolée je ne me suis même pas présentée, je m'appelle Rylee Weston.
Elle lui tendit la main qu'il serra après s'être essuyé sur son jean troué.
― Moi c'est Matthews. Matthews Anderson.
Il garda sa main dans la sienne et fixa ses gros bracelets marrons en cuir qu'elle avait autour de ses poignets bien trop frêles pour ce genre de bijoux. Quand elle vit qu'il les fixait, elle retira sa main de la sienne.
― Je suis désolée de vous avoir dérangé, votre patron risque de ne pas être content.
Il se remit à sourire.
― Non ça va le patron est plutôt cool. Il marqua une pause. En fait je suis son fils.
― Ah je suis désolée, je vous ai pris pour un maçon.
Il secoua la tête en souriant.
― Je tiens une pelle et je remplis une bétonnière pour faire du ciment. Je vous le concède, c'est à s'y méprendre.
Un blanc s'installa.
― Je peux vous faire visiter si vous voulez, lança-t-il.
Elle en aurait bien eu envie, mais si elle se retrouvait dans un box avec lui elle n'était pas sûre de résister à la tentation de l'enfermer.
Dis oui idiote.
L'écurie était bien réputée, se rappela-t-elle. Elle avait vu plusieurs panneaux indiquant l'entrée de la ferme et Odile en avait vaguement parlé lors de la première visite, affirmant que tous les gosses de la ville prenaient des cour d'équitation ici. C'était comme devenu l’emblème de la ville. Dès qu'ils avaient l'âge de pouvoir donner leur avis, ils exprimaient avec entrain vouloir faire du poney. Non pas du foot, ni du judo, non. Du poney. Si Rylee avait été mère, probablement que le sien aurait fait aussi de l'équitation. Comme de mère en fille. Une hérédité exogène.
La voix de ce dernier la tira de sa rêverie.
― Alors ?
Elle leva une main.
― C'est gentil mais je dois y aller.
― C'est ce que vous n'arrêtez pas de dire mais vous êtes toujours là.
La remarque était judicieuse et pour sûr que son physique y était pour quelque chose. Sans attendre, elle se dirigea vers la grange, où elle y trouva son chien en train de jouer avec la chienne. Elle remercia le ciel de ne pas l'avoir retrouvé collé à sa nouvelle copine. Elle l'appela et repassa devant Matthews qu'elle salua, salut qu'il rendit entre deux coups de pelles.
Un peu farouche mais un caractère bien trempé, se dit-il.
Quand elle traversa le village, elle jeta un coup d’œil aux maisons colorées de son village ; typiques de la Nouvelle-Orléans même. Elles n'avaient rien à voir avec celles du Dakota. Ici, elles étaient plutôt plates et semblaient pouvoir s'envoler au premier coup de vent. Quelques voisins profitaient du beau temps pour tondre leur pelouse ou nettoyer leur gros 4x4 à coup de jet d'eau et d'éponge savonneuse. Un groupe d'amis qui préparaient un barbecue la fixa puis finit par la saluer, elle leva une main timidement et se rappela qu'elle n'était même pas maquillée et qu'elle portait un simple jogging avec un débardeur.
Elle rentra dans la maison et se posa un instant sur le canapé, si elle avait eu une télé elle ne savait même pas si elle l'aurait allumée. Elle repensait à sa vie d'avant, ses erreurs, ses peurs et les aléas de la vie qui l'avaient séparée de deux personnes (presque trois) qu'elle aimait le plus au monde. Son fiancé et sa mère. Tout cela avait fini par ruiner sa vie. Elle avait tenté de se suicider et avait atterri quelques mois dans un hôpital psychiatrique. Cette maison était un second souffle. Une nouvelle vie.
Elle se leva du canapé pour se diriger vers les cadres qu'elle n'avait pas encore accrochés. C'étaient des photos de lieux abandonnés qu'elle avait pris elle-même lors de promenades diverses. Il y avait un vieux Volkswagen combi perdu dans la forêt à moitié recouvert de verdure, des auto-tamponneuses dans un parc d'attraction abandonné ou encore une vieille cabane en bois abandonnée au bord d'un lac plongé dans la brume un matin d'hiver. Tout ce qui était ancien ou recouvert par la nature qui avait repris ses droits l'émerveillait.
Elle s'était prise de cette passion quand elle s'était mise à ressentir des choses en les regardant, comme si elle arrivait à percevoir ce qui s'était passé dans ces lieux. Si elle n'avait pas découvert cela, elle ne savait pas si elle aurait trouvé un quelconque intérêt à photographier des moments de vies oubliées.
Ces lieux qui arrivaient à compter leur histoire. Leur véritable histoire.
Ses yeux se mirent à se remplir de larmes quand elle prit le cadre du portrait en noir et blanc de sa mère. Du bout des doigts elle suivit les contours du visage, du nez, de sa bouche, elle était si belle avec ses grands yeux en amandes et ses longs cheveux noirs qui se voulaient châtain si elle avait été en couleurs. Le cœur de Rylee se gonfla de tristesse et sa poitrine finit presque par être trop étroite pour qu'il continue de battre.
Son téléphone bipa, c'était une notification de son répondeur, elle pesta, si elle manquait à chaque fois des appels, il faudrait qu'elle songe soit à poser un téléphone fixe, soit à mettre internet pour connecter son portable dessus.
Sans attendre, elle sortit dans le jardin et rappela son interlocuteur.
― Allô ?
― Mama. C'est moi.
― Rylee. La voix était tremblante. Je m'inquiétais, tu ne m'as pas appelée depuis une semaine.
― Je sais mais je n'ai pas eu une seule seconde à moi et ici le réseau ne passe pas.
― Raconte moi. Comment c'est là-bas ?
Elle fit glisser son regard le long des murs et tourna sur elle-même pour regarder les arbres qui valsaient au gré du vent. Le saule pleureur balançait ses branches tombantes pendant qu'un cardinal rouge se posait dans un sapin.
― C'est plutôt calme... Je me demande si j'ai bien fait de venir.
― Ma chérie, ça fait une année que tu me parles de venir ici. Fais comme bon te semble, mais si tu ne la retrouves pas d'ici un an promets-moi de revenir chez nous. Tu veux?
― Je te le promets. (Pause). Comment va papa ?
― Fidèle à lui-même tu sais, il s'occupe des chevaux et de l'entreprise.
L'entreprise dont elle parlait était un garage automobile, l'un des plus fréquentés dans son comté. Son père en était le patron. Ça plus le Ranch, il s'usait la santé pour continuer à tout faire marcher sans grain de sable dans les rouages. Heureusement qu'il pouvait compter sur son associé pour l'aider à garder la tête hors de l'eau.
― Rylee, promets-moi d'être prudente.
Le ton de sa voix avait changé.
― Tu sais bien que oui.
― Je ne m'inquiète pas pour ta santé, mais de ce que tu peux trouver là bas.
― Ne t'en fais pas.
― Appelle-moi dès que tu en as l'occasion, sinon c'est moi qui viendrais te voir en personne. Je t'embrasse.
― Moi aussi.
Elle raccrocha. Ces quelques minutes de conversation lui avaient à la fois remonté le moral et d'un autre côté, conforté dans le fait qu'elle aimerait rentrer auprès de ses proches. Même si depuis deux ans, elle s'était renfermée sur elle-même et qu'elle avait fini par s'habituer à la solitude, Rylee sentait tout de même qu'elle avait parfois besoin de ses proches, à l'instar de sa grand-mère. Car à la mort de son grand-père il y a plus de vingt ans, Mama était venue s'installer au ranch afin de combler le vide que la perte de son mari avait laissé. Elle avait trouvé en quelque sorte un sens à sa vie quand elle s'était mise à s'occuper des chevaux et de sa petite-fille. Quand Sandhya (la mère de Rylee) tomba malade, celle-ci, s'était souvent reposée sur sa belle-mère pour s’occuper de la petite. Et à la disparition de sa mère, Rylee fut encore plus proche que jamais de sa grand-mère.
Elle jeta un œil à son horloge. Outre le fait qu'il était l'heure du thé si elle s'était trouvée en Angleterre, elle se dit qu'elle devait à tout prix se trouver une activité avant de finir par mourir d’ennui. Et comme elle se l'était dit lors de l'emménagement, quelques travaux de rénovation occuperaient volontiers son temps mais surtout son esprit.
Elle se rendit à une quinzaine de kilomètres de son village pour y trouver un magasin de jardinage et de bricolage. Enfin, un magasin, le seul. C'était une petite zone commerciale, perdue au centre de tous les villages alentours.
Elle sortit de la voiture et se rendit compte que la chaleur humide de la Louisiane lui faisait transpirer le front. Elle était habituée à la chaleur, mais dans le Dakota du sud ce n'était pas le même ressenti. Mais bon, il fallait voir le bon côté de la chose, ce début de mois était agréable et il fallait en profiter, car d'ici quelques semaines, voire quelques jours, les températures dégringoleraient.
Elle se dirigea vers le magasin pour en ressortir deux heures plus tard, avec des outils de bricolage comme un marteau, des clous, une perceuse ainsi que de la peinture et des pinceaux. Elle n'avait aucune idée de comment elle s'en servirait, mais elle n'était pas plus bête qu'une autre. Elle réussirait bien.
En route pour rentrer chez elle, elle se souvint que son frigo était vide. Elle fit demi-tour et se gara sur le parking du seul supermarché du coin. Il venait de fermer. Elle pesta puis se souvint que le centre-ville était doté d'une petite épicerie. Elle haussa les épaules et se dit que cela ferait l'affaire, après tout il fallait bien qu'elle mange ces prochains jours.
Le centre-ville était désert, si un virevoltant avait traversé la route à ce moment-là, elle n'en aurait pas été étonnée. Elle descendit de sa voiture et ne fut pas mécontente de constater que l'épicerie était toujours ouverte. Elle monta les trois petites marches du perron et salua le vieil homme assis sur son rocking-chair portant un chapeau de paille et fumant une pipe.
Il lui fit un signe de tête.
― Z'êtes la nouvelle pô vrai ? lança-t-il brûle-pourpoint.
― Je vous demande pardon ?
― C'est vous qu'avez acheté Paradise Hill ?
Dubitative, elle répondit tout de même.
― Oui c'est bien moi.
Le vieil homme leva son chapeau.
― Enchanté, moi c'est Scruggs.
Elle s'adoucit un peu plus et se força à sourire.
― Rylee. Rylee Weston.
― Je sais.
Elle ne savait pas si sa réponse devait l'inquiéter ou si elle trouvait ça normal que dans un petit village tout le monde se connaisse et connaisse les dernières rumeurs rurales. En l’occurrence, une nouvelle venue était la nouvelle du moment. S’il y avait eu une gazette du village, elle aurait probablement vu sa tête en première page. Mais ce Scruggs devait être comme l'ancêtre du village, le vieux sage ou le type qui devait connaître à peu près tout le monde et avait probablement vu les dinosaures disparaître et verrait certainement les robots réduire la race humaine au néant.
Quand elle ressortit de l'épicerie avec ses sacs en papier remplis de conserves et d’œufs frais, Scruggs l'interpella :
― Si vous avez besoin d'un coup de main, je suis disponible pour faire des petits travaux, sans aucune contrepartie. J'habite la petite maison à la sortie du village.
Elle secoua la tête en guise d'entente puis répondit qu'elle y songerait.
Il se redressa sur sa chaise.
― Faites attention à vous mam'zelle Weston.
Elle se tourna un peu plus vers lui.
― Pourquoi dites-vous cela ?
Il tira sur sa pipe joliment gravée et laissa échapper un nuage de fumée.
― Vous savez bien. Il regarda autour de lui. On achète pô une maison comme Pardise Hill sans en connaître les raisons.
Il commençait à la mettre mal à l'aise. Qu'est-ce que voulait dire ce vieux fou ? Paradise Hill était une maison tout ce qu'il y a de plus normal. Ou alors, connaissait-il la raison qui avait poussé Rylee à acheter ici ? Non, impossible.
― Je ne vois pas de quoi vous parlez. Je vous souhaite une bonne soirée.
Elle entra dans sa voiture et sortit du centre-ville. Crispée à son volant, elle se demandait ce qu'avait bien voulu dire ce centenaire au chapeau de paille. Car pour le moment tout ce qu'elle savait de Paradise Hill, c'était que la maison était abandonnée depuis plus de vingt ans (ou était-ce trente ?) et que Odile n'avait pas vu l'intérêt de lui parler de ses anciens propriétaires.
Mais visiblement, lui il savait quelque chose.
Quand elle arriva sur les premières marches de son porche elle vit un oiseau mort accompagné d'un mot écrit à la main : « PARTEZ VITE ». Le cœur de la jeune femme tressauta, comme s’il venait de recevoir un coup de jus. Elle regarda autour d'elle et finit par penser que cela devait être un des habitants qui, comme l'avait avertie Odile, n'aimait pas la présence de nouveaux voisins, surtout quand ils venaient de la ville.
Elle chiffonna le mot en se disant qu'il lui en faudrait plus pour l'effrayer.