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Nadejda, attends moi

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Une histoire d'amour naissant entre un tsariste et une communiste.

Philippe, petit-fils d’un colonel de la Garde du tsar Nicolas II qui a tenté de fuir avec sa famille le chaos de la révolution en 1919, croise, dans des circonstances fortuites, le chemin de Nadejda, fille de militants communistes russes.

L’improbable se produit. Philippe tombe très vite amoureux de la jeune femme. Mais elle est depuis des années l’amie intime d’un russe de l’émigration récente qui milite avec d’autres en faveur du retour à la démocratie en Russie. Malgré tout, un incident grave pousse Nadejda à fuir Bruxelles où elle vit et à saisir l’offre de Philippe de passer quelques jours de vacances avec lui en France. Elle se retrouve au milieu d'une famille d'inconnus qui succombera presque tous à son charme mais le début de son idylle avec Philippe sera compromis.

Les circonstances et le hasard vont-ils en décider autrement ou les pressions seront-elles les plus fortes ?

Découvrez sans plus attendre une romance impossible entre un descendant tsariste et une communiste russe. Une idylle compromise pour des raisons obscures...

EXTRAIT

Jean Luc s’installa sur une table un peu à l'écart. Il regarda sa montre. Philippe ne devrait pas tarder, du moins si le rendez-vous tenait toujours. C'était jour de marché à Calignac. Sur la place, de l'autre côté du carrefour, une quinzaine d'étalages s’alignaient en deux rangées sous des toiles multicolores. Depuis peu, les agriculteurs locaux avaient compris tout l'intérêt qu'ils trouveraient à y proposer leurs fruits et légumes frais. Les touristes en raffolaient. On trouvait aussi des fromages de chèvre, du miel ou des liqueurs de fruits. Pour beaucoup de vieux couples de paysans, dans ces régions relativement isolées, c'était la seule sortie hebdomadaire. On les reconnaissait à leur allure, leur béret. Les résidents temporaires, souvent des étrangers avaient racheté toutes les vieilles fermes du coin. Ils arrivaient par groupes, parlaient fort, s'installaient comme en pays conquis. Jean Luc appréciait les restaurations qu'ils avaient souvent réalisées avec beaucoup de goût. « Tu es toujours seul ? » Marinette était près de lui. « Oui, j'attends Philippe ». « Je veux bien un grand verre de jus d'orange... bien frais. J’ai fait une longue marche. Il ne devrait pas tarder ». Il se sentait heureux. Le soleil, l’animation autour de lui, le marché, tout l’incitait à l’optimisme. Seul ombre au tableau, le comportement de Philippe. Il ne l’avait jamais vu dans cet état. Il partait en vrille pour un rien. Même Marthe commençait à en avoir assez de son comportement. Il ne l’avait pas entendu arriver. Philippe se tenait devant lui.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Après une longue carrière administrative et associative, Jean Julien L'Azou, se consacre, depuis quelques années, à l'écriture, plutôt auto-biographique ou s'appuyant sur des faits liés à sa belle-famille belge. Après «j'aurais tant voulu y croire» paru en 2017, ce roman s'intéresse à l'un de ses oncles qui a fui la révolution d'octobre

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1 Il hésita un instant et se figea, incapable d’emprunter cette petite route à peine goudronnée qui cheminait à travers une nature presque sauvage. C’était comme s'il transgressait un interdit, quelque chose semblait vouloir l’empêcher d’avancer. Il regarda autour de lui. Fut assailli soudain par les stridulations des cigales. Il s’épongea le front. « Est-ce que cela a encore tant d’importance ? », pensa-t-il sans chercher de réponse. Il frissonna et se retourna brusquement comme s’il craignait d’apercevoir une ombre du passé. « Je suis idiot », pensa-t-il encore en se forçant à reprendre sa marche. « Je dois oublier ». Il constata qu’autour de lui, rien n'avait changé. Les mêmes arbres assoiffés, les mêmes buissons étiques, tordus et noueux dont les branches les plus basses venaient caresser les marcheurs. La première année il les avait observés avec étonnement, tant il était habitué à une végétation plus dense. Soudain l’émotion le gagna. Quelque chose en lui se réveillait. Était-ce l’effet des parfums chauds et acidulés que dégageait la végétation clairsemée. Tout lui revenait. Ce fameux soir, le dernier avec Philippe. L’été, ils séjournaient souvent ensemble dans la propriété de ses beaux-parents, le domaine de Figueras, dans cette belle demeure de style andalou, parée de deux tourelles rectangulaires, aux proportions équilibrées. On la voyait de loin. Elle dominait la ville, perchée au sommet d’un mamelon, autrefois forteresse médiévale. Il n’en restait que des murailles délabrées, écorchées, envahies par une végétation opportuniste. Parfois le matin, il partait marcher seul après le petit-déjeuner. Qu’il lui paraissait loin ce dernier séjour. Un an seulement. Mais il n’en restait plus rien, que des lambeaux de souvenirs. Ce matin de juillet 1986, il avait entendu Philippe l’appeler, là-bas en haut. « Attends ! » avait-il fait en levant un bras maigre et pâle. Jean Luc s'apprêtait à partir pour une randonnée de quelques kilomètres. Surpris, il s’était retourné. « Attends – moi ! Je viens avec toi ». Il le vit dévaler le chemin de terre. « Il faut que je te parle », fit-il un peu, essoufflé, en s’arrêtant devant un Jean Luc passablement agacé. « Ça peut attendre non, tu sais bien que je préfère marcher seul ». Froissé, Philippe n’insista pas. « OK ! plus tard, après ta marche... si tu veux bien. On se retrouve au « Terminus vers 11 h 30 ». Jean Luc le regarda longuement, hésita puis se retourna. « C’est bon ! J’y serai ». Parvenu sur le sommet des Causses, il s'arrêta un instant. A peine une centaine de mètres de mètres parcourus, il se retrouvait en pleine nature et pouvait embrasser d'un coup d’œil un panorama assez exceptionnel. Comme chaque fois, il se retourna pour contempler la majesté du site qui s'étendait dans toutes les directions vers l'horizon. Avant de repartir, son regard revenait, comme attiré, vers la demeure aux tuiles rouges qui, un peu plus loin sur la colline, dominait quatre vallées. « Il n'y a pas à dire, le beau-père a fait une bonne affaire en rachetant ce domaine ». Tout le monde savait qu’il était à l'affût d'un achat en France pour assouvir son rêve de nouveau riche. Posséder une belle propriété dans le Sud-Ouest de la France, là où depuis quelques années, se retrouvaient ses compatriotes aisés venus de Belgique, des Pays-Bas ou d'Angleterre. Après sa promotion à un poste de directeur aux Communautés européennes il n’avait plus hésité. Même s’il craignait de susciter la jalousie de sa famille. Il pensait ainsi accéder à un train de vie digne de ses ambitions. Figueras était vite devenu le rendez-vous de ses amis belges. La famille n’avait pas longtemps boudé le charme de cette propriété. Pour Jean Luc, Béatrice et les enfants, c’était le passage obligé de chaque été. Il y retrouvait fréquemment ses cousins. « Oui, j’avais fait la connaissance de Philippe, un peu par hasard, un an ou deux après mon mariage, lors d'une réunion de famille. Mais était-ce vraiment un hasard ? En hiver et au printemps, on passait voir les beaux-parents dans leur grand appartement de Bruxelles. Paul et Marthe vivaient dans un quartier résidentiel. Leur rue était agrémentée de ces bâtisses bourgeoises en briques, à trois ou quatre étages, plutôt coquettes. A proximité d'un grand parc dont ils profitaient peu. « Oui, je me souviens, c’était à Pâques 1980. Béatrice m'avait averti sur un ton qui n’admettait pas de débat que nous devions nous joindre aux autres membres de la grande famille pour un pique-n***e. « C’est une réunion de famille. Pour l'anniversaire de ma tante Anne-Marie. On ne peut pas se défiler, avait-elle ajouté en observant ma grimace... Mais tu feras enfin connaissance avec la famille. « Je n'y tiens pas du tout mais je suppose que je ne peux y échapper, fis-je un peu agacé. » En même temps, je sentis un début de curiosité me gagner. Au fond, cette famille, je ne la connaissais pas. La fête avait lieu dans une grande propriété louée pour l’occasion. En arrivant, je vis un groupe assez nombreux, une trentaine d'adultes et d'enfants s’égayaient dans un immense domaine arboré. Au centre un château de style néo-gothique. J'eu à peine le temps de descendre de la voiture que je voyais Béatrice aussitôt très entourée. L’occasion pour cousins et cousines de découvrir les enfants. Elle me fit signe. « Viens, je vais te présenter, fit-elle, en me prenant par le bras ». Elle riait à pleine gorge, les joues en feu, fière de montrer sa progéniture et son mari français. Je serrais des mains, faisais des bises sans savoir à qui, ni retenir le moindre nom. À vrai dire je m'en fichais un peu. On habitait en France depuis notre mariage et nos relations avec la famille belge se bornaient à une ou deux visites par an et un séjour à Figueras en été. Je me laissais pourtant prendre par cette ambiance faite d'un mélange de chaleur artificielle et d'indifférence. On me posa quelques questions sans attendre les réponses, je tentais une ou deux fois d'aller un peu plus loin dans la conversation avec l’un ou l’autre mais je sentais qu'ils avaient surtout envie d'être entre eux. Je les laissais et me dirigeais vers le château. J’entrais dans un hall immense au plafond à caissons. À gauche de l’entrée, j’aperçus trois jeunes filles, sans doute embauchées pour la circonstance, installer des nappes en papier sur de longues tables. J’entrais dans la salle et les saluais. Une ribambelle d'enfants déboula, sans égard pour les jeunes filles qui chargées de plats et de bouteilles d'eau ou de vin les plaçaient à intervalles réguliers. Je commençais à m’ennuyer et ressortis. Enfin quelqu'un donna le signal du repas. Béatrice toujours en grande conversation avec deux de ses cousines me précéda. Tout le monde arrivait et s’asseyait suivant les affinités. Béatrice semblait heureuse. « Tu ne t'ennuies pas trop ? » « Tu plaisantes, je suppose, fis-je en réprimant un sourire crispé ». Elle s’assit au milieu de ses cousines et me fit signe de m’asseoir près d’elle. Je regardais autour de moi, m’apprêtant à passer un repas en solitaire. « Bon je vais les écouter… Et ces salades m’ont l’air attirantes ». À ce moment, Marc, mon beau-frère passa derrière moi et me tapa familièrement sur l'épaule « Alors Jean Luc, pas trop perdu ? » fit-il en se moquant de moi avec le plus grand naturel. C'était son style. J'esquissais un sourire contraint... Il éclata de son rire tonitruant. Mais je ne lui en voulais pas. On s’entendait bien pour faire des parties de tennis, jouer aux échecs ou boire une bière. Je me servis, me versai un verre de vin et le goûtai. Autour de moi, les conversations formaient une sorte de bruit de fond pas désagréable duquel se détachaient des bribes que je ne tentais pas vraiment de décrypter. J’entendis mon prénom. C’était mon voisin auquel je n’avais pas prêté attention. « Il paraît que tu es Français ! » Je me détournais. Il me regardait droit dans les yeux, de ses yeux perçants. Un brun, très maigre, sur l’instant il me fit penser aux sculptures de Giacometti, tant sa maigreur accrochait le regard. Sa chevelure épaisse et noire s’achevait par une longue mèche qui lui barrait le front et lui cachait une partie du visage. Je me demandais si c’était voulu. Il flottait dans une chemise blanche mal repassée. Je me sentis désagréablement troublé au point que je répondis à peine à son sourire, un sourire délicat qui tranchait avec la sévérité de son visage et de son regard. « Allons ! C’est le seul aujourd’hui qui fait un effort pour te parler ». Je répondis à son sourire « Oui, il paraît. Je suis désolé ». Il rit et me tendit la main. Philippe, le fils de ton oncle Bernard. Jean Luc, répondis-je, brièvement, en me replongeant dans mon assiette. Je ne souhaitais pas entamer une quelconque conversation. Et puis les autres avaient fait preuve de si peu d'empathie à mon égard que je ne voyais pas l'intérêt de faire des efforts. Sérieusement, c'est gai qu'un Français soit entré dans la famille, fit-il, sans cesser de me fixer.Je ne savais trop que penser. De son côté, il devait deviner que je n’étais pas très à l’aise dans cette assemblée. Je le vis chercher les mots et les phrases qui corrigeraient ma première impression et me mettraient à l’aise. Je l'écoutais vaguement, et je lui répondis par onomatopées. Quand il me fit part de son admiration pour la France, ses paysages, son patrimoine, je commençais à dresser l'oreille. Et très vite je compris que j'avais affaire à quelqu'un de cultivé, de curieux mais... toujours aussi étrange. En l'écoutant, je finis par me demander s'il n'en savait pas plus que moi sur mon propre pays. Je ne le regardais plus de la même manière. Le charme commença à opérer. À la fin du repas, Béatrice s'éloigna en compagnie de quelques cousines pour faire jouer les enfants. On laissa les jeunes filles chargées de remettre la salle en état. Je proposais à Philippe de marcher dans le parc. Il me parla de son parcours universitaire de jeune historien, de sa passion pour l’histoire de France. Mais ce qui me passionna le plus ce fut quand il se mit à me raconter l’histoire de sa famille. Je lui proposais de nous asseoir sur un des nombreux bancs qui jalonnaient le parc. Autour de nous, les arbres centenaires, chênes, hêtres, tilleuls commençaient à sortir leurs bourgeons. « Mon père, ton oncle Bernard, commença-t-il, était d'origine russe. Un russe blanc de l'ancienne noblesse d'avant la Révolution. Ili servait dans l’armée du tsar Nicolas II comme colonel de la Garde… ». Je l’aurais écouté sans me lasser mais cet après-midi là il ne fit qu'effleurer le sujet de sa famille. Je ne connaissais rien à l'histoire russe et pour dire la vérité, dans ma famille nous en étions restés à l'idée d'une Russie soviétique et surtout au « rideau de fer » puis à la guerre froide. Je n’avais aucune idée précise sur l’histoire de la révolution russe. Mais son début de récit familial m’avait beaucoup intrigué. Je l’avais quitté en lui promettant qu’on se reverrait. Lui aussi semblait heureux de cette perspective. Plus tard j’avais suggéré à ma belle-mère de l’inviter à Figueras lors de nos séjours annuels. Nous étions devenus quasiment des amis. Et pourtant quelque chose en lui m’agaçait. Sans doute la manière presque précieuse qu’il avait de s’exprimer et se plaindre de son sort. Mais je passais outre. Je crois qu’il avait fini par me considérer comme son grand frère, lui le fils unique et ça m’allait bien. Jean Luc venait de dépasser les premières maisons de Calignac, des maisonnettes aux toits de tuiles rouges, plutôt gracieuses. La chaleur avait déjà poussé les habitants à fermer leurs volets. Cela leur conférait une espèce de mystère. Il croisa quelques vieilles personnes qui cheminaient à pas pressés, la tête penchée en avant, un ou deux sacs en toile pendant au bout de leurs bras. Bien qu'il ne les connaissait pas, il s'obligeait à les saluer. Eux, un peu méfiants, jetaient un coup d’œil sur cet étranger, et lui répondaient parfois par un signe de la main ou plus rarement par un sourire. Le bar-restaurant le Terminus apparut au bout de la rue. C'était un des lieux les plus fréquentés de la petite ville. On y trouvait de tout, la presse, le tabac, le PMU, mais surtout il était devenu le principal bar-restaurant du bas de la ville. Le patron avait repris cette affaire qui périclitait et l'avait mise en valeur. Il avait ajouté une aile pour agrandir la salle de restaurant et prolongé la terrasse. Dès les beaux jours, tout le monde se pressait à l’extérieur. Jean Luc cherchait du regard Philippe. Il n’était pas encore arrivé. Il aperçut Marina, la fille du patron, une brune menue au visage régulier et ferme. Elle dirigeait déjà en patronne le service de table avec l’aide, les jours de marché, de deux ou trois jeunes filles de la ville. Elle lui fit un signe amical. Il s’approcha en souriant. « Tu n’as pas vu Philippe ? » « Non, je devrais ? » fit-elle avec un zeste de moquerie. « On doit se retrouver ici. Il ne va pas tarder… Tu as une table… un peu isolée ? » Elle lui montra un parasol orange, vers le fond de la terrasse. Il s’assit à la table qu’elle lui avait indiquée et commença à feuilleter distraitement un journal local froissé qui datait de la veille.

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