Elio fut réveillé par un étrange bruit.
Battant les paupières, il se rendit compte qu’il se trouvait toujours sur la terrasse. Bon sang ! Il avait trop bu et s’était endormi.
Il se redressa en grimaçant et étouffa un juron. Il était tout courbaturé mais étrangement son genou n’était pas aussi douloureux qu’il l’aurait pensé. Cela n’avait pas été une bonne idée, mais pas du tout, de dormir sur ce transat.
Le bruit se refit entendre et avec difficulté il se leva et fut attiré par l’odeur du café frais provenant de la cuisine. Rosario en avait préparé comme à son habitude. Une fois dans la vaste pièce, il s’en servit une bonne rasade et en avala presque tout le contenu malgré la chaleur lorsque le son d’un rire se fit entendre. Il provenait de devant la maison. Il s’y dirigea avec sa tasse et les aperçut.
Meghna discutait avec un homme devant la même voiture que la vieille. Un grand blond dont il n’arrivait pas à distinguer les traits dans la lueur du matin. Ils discutèrent, riant, un très long moment puis il posa un b****r sur la joue de Meghna qui sourit et le lui rendit. Ils avaient l’air si complice. Pourquoi cela le dérangeait-il ? Surtout pourquoi ressentait-il ce pincement au cœur comme si cela lui importait ?
Il la vit revenir et en montant les escaliers de pierres, elle ôta ses chaussures en pestant. Détournant le regard, il retourna dans la cuisine se resservit une autre tasse.
* * *
La soirée avait été éreintante. Et très plaisante.
Meghna entra dans la maison ses stilettos en main, étouffant un bâillement.
Elle ne s’était pas autant amusée depuis des années. Rencontrer de nouvelles personnes, discuter tout en buvant du bon champagne et danser comme une folle toute la nuit. Décidément, elle avait bien faire d’accepter l’invitation de son ami qui lui avait même présenté son nouveau copain. Un autre mec qu’on regrette ne pas s’intéresser aux femmes.
Secouant la tête, elle se dirigea vers la cuisine, les jambes lourdes et endolories par ses foutus talons qu’elle avait dû porter une bonne partie de la soirée. Elle avait besoin de boire un verre d’eau avant de monter s’écrouler dans son lit et dormir au moins la moitié de la journée. Elle inspira l’odeur de café frais préparé par Rosario qui n’avait pas perdu ses habitudes.
Si elle n’avait pas autant besoin de dormir, elle aurait but une bonne tasse.
Souriant, elle entra dans la pièce et se figea en apercevant Elio posté contre la table de la cuisine. Il lui lança un regard inquisiteur, un sourire en coin. Il avait une sale tête, sa barbe était un peu plus fournie - il ne s’était pas une seule fois rasé depuis leur arrivée -, les vêtements froissés mais il irradiait toujours autant de magnétisme qui l’attirait et lui donnait l’envie de se jeter dans ses bras. De se blottir contre lui, sentir son parfum musqué, sentir ses lèvres et cette barbe contre sa peau…
Se raclant la gorge, elle le salua d’une voix rauque, la gorge sèche. Il répondit d’un signe de tête.
Elle alla se servir un bon verre d’eau et en avala le contenu en entier avec satisfaction.
- À ce que je vois la soirée a été très… intéressante.
Elle hocha la tête affirmative.
- Cela faisait un moment que je ne m’étais pas autant amusée, dit-elle en lui faisant face. À voir ta mine, tu as passé également une sacrée soirée.
- On peut le dire, dit-il en portant sa tasse à ses lèvres sans la quitter du regard.
Meghna se sentit mise à nu sous son regard inquisiteur. Une étrange chaleur parcourait son corps. Elle était épuisée, avait mal à la tête car elle avait un peu trop bu mais se sentait tout un coup bien mieux. Elle ferait mieux de monter se coucher mais soudain ses jambes ne semblaient plus vouloir lui obéir.
Elle le regarda quitter sa place, poser sa tasse sur la table près de lui et avancer vers elle. Les battements de son cœur se mirent soudain à accélérer. Il fallait qu’elle fasse quelque chose et tout de suite mais une fois encore elle ne bougea pas d’un pouce comme pétrifiée et maintenant, il était juste là devant elle, séparé l’un de l’autre que de quelques centimètres.
Elle pouvait sentir sa chaleur, respirer son parfum d’homme et d’un reste de parfum de luxe formant un cocktail mortel l’enivrant. Son corps trembla légèrement mais à voir son regard, il l’avait remarqué. Elle essaya de reprendre une certaine contenance mais elle avait du mal à faire abstraction de ce corps si proche d’elle et de ses yeux mordorés qui la fixait avec fascination. Son regard brillait d’un éclat dangereux et fascinant et elle eut l’impression d’être un papillon attiré par la flamme.
Elle savait que cette chaleur qui l’envahissait, que son estomac qui se nouait ou son ventre qui se contractait, les pointes qui se durcissaient soudain dans son soutien-gorge étaient des signes du désir. Elle ne pouvait le nier. Elle le désirait. Et, pourtant, elle n’avait pas souvenir de n’avoir jamais réagir ainsi sous le regard de n’importe quel autre homme.
Inspirant légèrement, l’odeur de cet homme au passage, elle frissonna de plus belle. Bon sang ! Elle avait envie… elle avait envie qu’il l’embrasse et qu’il ne le fasse en même temps. Que lui arrivait-il ?