Rudolf avait dû l’apostropher en l’appelant par mon nom. Ma pragmatique camarade ne l’avait pas détrompé. Les gens nous confondaient tellement, à quoi bon leur expliquer, tout compliquer ?... Surprise !... Il avait dû demander Aurore elle-même, et Aurore avait inventé la ruse… Je dis quelques mots à Rudolf, il me répondit en suisse allemand. Je ne comprenais pas le suisse allemand, je le lui dis. Il avait le regard dans le vide et l’air de tenir les gens à distance : — Il faut parler la langue du pays où on travaille, ou, à défaut, l’anglais. Le ton et les mots faisaient partie du lot des insolences qu’il nous réservait dans son dépit d’avoir à payer des gens qu’il méprisait. Aurore eut l’air de me dire : « Tu vois, je ne t’ai pas menti ! » En effet, il ne parla plus qu’anglais. Du coup

