Chapitre 4

476 Words
4.Àprès une nuit de repos, les satanistes reprirent leur route. Seulement, avec cette nouvelle nuit agitée qu’il venait de passer, Jean était d’humeur exécrable ! Au bout de trois heures d’autoroute, ils arrivèrent enfin sur le parking du port, au grand soulagement des oreilles de Simon et Piotr. Ne connaissant pas la ville, et ne pouvant plus utiliser le sortilège de Valéry, ils durent arpenter les différentes rues, demandant de temps à autre leur chemin, sans grand succès. Ils passèrent l’aquarium, la gare, l’hôpital… Et décidèrent qu’il était préférable de s’installer confortablement à l’hôtel et de se renseigner un minimum sur la localité. Ils descendirent au Champlain, rue Rambaud. Ils compulsèrent un peu les informations touristiques, questionnèrent les employés, mais rien n’y fit : aucune trace de cette fameuse rue du château de Vauclerc… Arriva l’heure du dîner. L’hôtel ne disposant pas d’une salle de restaurant, ils demandèrent une bonne adresse. La réceptionniste leur indiqua l’établissement partenaire de l’hôtel, et leur conseilla un repas « moment gastronomique. » Le restaurant n’étant distant que d’un peu plus d’un kilomètre, les satanistes partirent à pied, et arrivèrent au bout d’un quart d’heure. Leur réservation étant confirmée, ils s’installèrent tous trois à table. Piotr mangea un carpaccio, histoire d’avaler des protéines, scrutant toutes les autres tables à la recherche d’une éventuelle menace, tandis que ses deux maîtres discutaient en latin, comme à leur habitude, et ce afin de ne pas être compris par la foule des gens ordinaires. Le repas se passa sans histoire, si ce n’est que Jean renvoya par deux fois sa viande, la cuisson ne lui convenant pas. Entre le fromage et le dessert, son oreille fut attirée par une conversation d’une table voisine : quelqu’un parlait d’un certain Sylvain, jardinier un peu benêt, qui s’était pris de passion soudaine pour la pâtisserie, et qui avait passé sa journée à renouveler la carte d’une boulangerie, rue Chaudrier. Se retournant, un peu trop vivement sans doute, caractère entier oblige, Jean fit sursauter son voisin de table, qui devint tout pâle. Il faut dire que, avec l’excitation de la proie à portée de mains, le Mage avait les yeux exorbités, injectés de sang. Il demanda à l’homme qu’il venait de surprendre de répéter le nom de la boulangerie, et où se trouvait cette rue. Le client effarouché, pour se débarrasser de cet être intimidant, lui griffonna un plan approximatif, écrivant tant bien que mal le nom de la boulangerie, sa main tremblant presque d’effroi. Jean prit le morceau de papier, se retourna vers ses deux acolytes, et leur fit signe de se lever. Ils sortirent en trombe du restaurant, direction le parking « Verdun ». Ils traversèrent la place presque déserte, parcoururent les arcades du coin sud, et virent finalement la boulangerie recherchée. Évidemment, à cette heure tardive, elle était fermée. C’en était trop pour Jean, qui partit dans une colère noire, éructant toute sa rage sur la façade, faisant venir à la fenêtre les voisins, très surpris. Simon tenta de calmer son mentor. Finalement, Piotr supporta Jean à mi-chemin jusque dans sa chambre, où le vieil homme s’endormit, fourbu
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