Je ne ressentais plus le besoin de crier car c'est comme si quelque chose était calée dans ma gorge et m'empêchait d'émettre un son. Il était là couché sur mes pieds et ne respirait plus. Mon regard passa a revu toute la chambre et s'arrête sur la coiffeuse ou il y'avait un ciseau. Instinctivement, j'allonge ma main jusqu'à attraper la paire de ciseaux que je me plante dans le ventre. Je ressentais une douleur vive mais cela ne m'a pas arrêté. Je ressentais le besoin de mourir près de lui. Douloureusement, j'essaye de le ressortir et à ce moment je voyais les choses en deux, mon regard c'est brouillé et la douleur plus vive puis.................
CHERIF RASSOUL
Je regardais la vie sortir des Âmes de ses personnes sans rien pouvoir faire. Je les ai vus se battre pour pouvoir vivre et là je me retrouve devant cette jeune fille qui veut mettre fin à sa vie. Je la regarde et je me dis que si elle avait donné ce qui lui restait à vivre à mareme, si elle avait la chance qu'elle avait.... Elle était si jeune et belle alors pourquoi a-t-elle voulu mettre fin à sa vie qu'elle pouvait croquer avec ses dents. Décidément on ne peut pas comprendre l'être humain. Se planter soi-même un ciseau dans le ventre. Pour n'importe qu'elle souffrance on devrait trouver toujours la force de continuer à vivre. L'espoir, c'est ce qui m'avait permis de supporter la maladie de Mareme durant ses 4ans je crois qu'elle vivait grâce à l'espoir que j'avais. J'étais plongée dans mes pensées quand l'infirmière entra dans la chambre. Elle me parlait mais j'entendais rien, tous mon esprit était rivée sur elle, la patiente.
- Docteur ça va ? Me questionna-t-elle et me fit sortir de mes pensées.
- oui !
- La famille est dehors, le père voudrait vous voir.
- d'accord tu peux vérifier son état, elle est stable maintenant.
Un groupe de cinq personnes était dans le couloir de la clinique. Je parcours du regard leurs visages qui étaient enveloppés d'un voile de tristesse. Un homme qui était sûrement le père s'approcha suivit de plus près par les autres.
- Docteur comment va-t-elle ? m'interrogea-t-il avec une voix fracassante.
- elle est stable maintenant, on n'attend qu'elle se réveille pour faire quelques examens.
- je peux la voir ? demanda une femme, je suppose que c'est la mère.
- pas pour le moment.
Elle parut déçue de ma réponse et pris un pan de son boubou pour essuyer ses larmes qui coulaient sur son visage meurtri. Derrière eux se trouvait un jeune homme et une fille. Cette dernière pleurait de chaudes larmes. En voyant ce spectacle j'ai eu le cœur gros et je me suis rappelé cette nuit ou mareme nous a quitté.
- il est tard allez-vous reposer et revenez demain, on va bien la surveiller ne vous inquiétez pas.
- comment dormir alors que ma fille est là couchée, dit la mère.
Je comprends moi je n'avais pas pu dormir durant cette longue nuit d'agonie.
- mais vous ne pouvez pas tous rester ici. Allez-y et revenez demain une seule personne peut rester avec elle.
La mère proposa de rester mais en voyant sa mine je l'ai convaincu de laisser la jeune fille rester avec sa fille et elle a accepté après l'intervention de son mari. Quant à moi je laisse là-bas la fille pour aller dans mon bureau. Il était 3h 48min et comme toutes les soirées je n'arrivais pas à dormir et cela depuis un mois. Comment dormir si à chaque fois que je m'assoupis je voyais le visage de mareme. Je la voyais souriante qui jouait avec Lalia quand elle était petite. J'étais encore une fois perdu dans mes pensées quand sonne mon téléphone et y'avait écrit ''maison'' alors j'étais quasi certaine que c'était Lalia.
- Allo Lalia pourquoi appelles tu as cette heure ? Tu ne dors pas, il y'a école demain ma princesse.
- tu me manque papa, dit-elle avec sa voix de petites filles de 6ans.
- comme ça je te manque ? À moi aussi. Dis-moi ou est penda ?
- elle dort papa.
- et toi tu ne dors pas ? Vas y dormir je reviens demain d'accord. Bonne nuit.
Elle bouda un peu et raccrocha. Elle aussi, elle a du mal à supporter tout ceci. Elle est vraiment jeune pour pouvoir supporter cette douleur dont moi-même je n'arrive pas à m'y faire. C'est ma belle-sœur penda qui la surveille quand je suis de garde.
J'ai préparé du café puis je fis la ronde de mes patients avant retourner dans mon bureau.
Le matin avant de rentrer chez moi je suis passé voir la patiente d'hier soir et elle ne s'est toujours pas réveillée mais elle était hors de danger.
Une fois chez moi j'ai pris un bain et je me suis assoupi. Lalia était déjà à l'école il n'y avait que penda qui faisait le ménage. Je fis réveiller par Lalia qui sauta sur moi telle une sauvageonne.
- il est déjà 13h ?
- oui ! répondit-il en criant.
- Va prendre un bain et tu reviens.
Elle commence à bouder alors je lui fais des papouilles jusqu'à qu'elle décide d'y aller.
On déjeune ensemble et après penda se mit a préparé le thé. Ce n'est que vers 17h que j'ai reçus un appel de l'infirmière qui me dit que la patiente d'hier venait de se réveiller. Je préviens penda et j'y vais sans le dire à Lalia car je sais qu'elle va vouloir m'accompagner.
La clinique n'était pas loin de chez moi, 10 minutes de voiture. J'entre furtivement dans mon bureau pour porter ma blouse et prendre mon carnet.
Je trouve beaucoup trop de personnes dans la chambre.
- bonsoir à vous. Pouviez-vous me laisser seul avec la patiente pour quelques minutes.
Ils sortirent et me laissèrent avec la fille qui me regardait avec des yeux vides et profonds mais qui brillaient.
- alors mademoiselle comment allez-vous ?
RAMATOULAYE
J'avais mal au dos et au ventre. Je ressentais une douleur vive mais incomparable à ce que je ressentais au plus profond de moi. Le médecin me parle mais je ne lui réponds pas ; je n'ai pas entendu et je n'écoute même pas.il s'approche de moi et prend la main, je ne savais pas ce qu'il était en train de faire mais je n'avais pas envie qu'il me touche. Alors avec un effort surhumain je dégage ma main.
- vous vous sentez bien ? me demandât-il
Je murmure un oui qui a du mal à sortir.
Il resta un moment à me demander ou j'avais mal puis est sorti.
Pourquoi ne m'ont-ils pas laissé partir avec lui ? Pourquoi il est parti sans moi ? Me laisser toute seule, pourquoi est-il parti ? Pourquoi ?
Avec un effort dont je ne connaissais pas la provenance, j'arrache cette chose qui me permettait de respirer et en appuyant sur le lit je réussis à poser un pied sur terre. J'émis un gémissement car ma main avait effleuré le pansement. Je réussis à poser l'autre pied et un instant je me sentis étourdie et ma tête tourné je me suis alors rassise. C'est en voulant me relever de nouveau qu'un homme est entré et a couru vers moi.
- qu'est que vous faites ? Restez allongé. Dit-il en tenant la bouteille d'oxygène. Restez allongé.
- lâchez-moi!
Je voulais me débattre mais j'avais atrocement mal au ventre, je ne pouvais plus supportais cette douleur alors je me suis allongé.
Le docteur a posé la bouteille et a appelé une infirmière.
- pourquoi vous ne l'avez pas surveillé ? Dit il a l'infirmière, je vous avais dit de rester avec elle.
- je ne suis sortis que quelque minute.
- sa famille est revenue ?
- oui.
L'infirmière est partie puis ma mère, Kadia et ma tante sont entrés. Ma mère pleurait et je ne pouvais pas me lever, j'avais toujours mal au ventre, atrocement. Elle a pris la main et la serrée si fort.
- ma chérie ramata, pourquoi as-tu fait cela.
- dis-moi ou est khalifa maman, ou est-il?
Je me tordais de douleur. Parler me coutais beaucoup d'efforts. Puis tout à coup mes yeux ont commencés à être flous.
Chérif Rassoul
Elle s'est évanouie et sa mère pleurait toujours. J'ai préféré alors les sortir de la chambre. J'ai demandé à la jeune fille de me raconter ce qui c'était passé. Et elle m'a tout dit, le mariage, le décès de son mari. Je comprenais pourquoi elle a voulu mourir. Je ne peux même pas imaginer ce qu'elle a pu ressentir. La vie est parfois cruelle, injuste. On ne peut supporter de perdre son mari le jour même du mariage. Et voilà, c'est moi qui suis meurtri par ce qui lui arrivait. Cette jeune fille si belle se voit de tout recommencer une nouvelle fois.
Je suis allé dans mon bureau. J'aurais voulu pouvoir faire quelque chose pour elle.
Vers 20h j'ai dit à la famille de la jeune fille de partir. Suis restée dans la chambre à la contempler, à décerner tout les points de tristesse qui peuvent apparaître sur son visage. Et même en dormant on voyait qu'elle était triste. Depuis qu'elle est là elle ne mangeait rien, elle réclamait juste de l'eau et avait du mal à parler sûrement à cause de sa blessure et les rares moments qu'elle parlait c'est dans son sommeil pour murmurer un nom" khalifa " sûrement son défunt mari. Je ne pouvais m'empêcher d'être triste pour elle et en un moment j'en ai oublié mes propres souffrances. Moi au moins j'ai passé du temps avec mareme et lalia est le trophée et la preuve de notre amour. Mais elle n'aura rien pour s'accrocher, pour aller de l'avant. C'est une infirmière qui m'a sorti de mes pensées pour me dire qu'une patiente avait besoin de moi.