Elle semblait perdue, entourée de ces 2 bras et versant des larmes intarissables.
Lui, n'avait pas réfléchi mais était troublé par cette situation, qu'il aurait préféré de toute évidence, fuir.
Se calmant peu à peu, elle se détachait lentement tandis qu' Omar saisissait la boite de mouchoirs posée sur la petite table pour la lui tendre.
Il l'observait à la dérobée alors que Kadia, s'essuyait le visage et les yeux enflés par les pleurs.
Poussant un long soupir, elle s'adossa au dossier du canapé et releva ses jambes sous son menton.
- ça va mieux?
Un simple hochement de tête lui répondit
- je peux imaginer qu'une telle découverte sur ta vie, soit bouleversante et oui,.... tu as perdu un père, Kadia mais à côté de ça, rappelle toi que tu as gagné 2 petites soeurs.
Elle sembla réfléchir avant de parler, enfin
- comment vont- elles?
- d'après ce que j'en sais, elles vont bien. Paulèle a intégré son université à Paris et Dieyna est inscrite au Lycée. La mère d'Aisha...enfin, ta tante, a l'air ravie de les accueillir mais comme tu peux t'en douter, ils s'inquiètent tous pour toi.
- ils ne devraient pas.
Elle se leva en disant ça, se refermant de nouveau comme une huitre.
- Kadia...
- Omar, pourquoi fais- tu tout ça? Lui lança-t- elle en se retournant, pour le sonder.
***************** Kadia ********************
- te sens- tu coupable? De m'avoir traitée comme tu l'as fait? Ou ne ressens- tu toujours aucun regret? Même encore aujourd'hui?
- je veux juste t'aider.
M'aider? En quoi m'aiderait- il donc?
A l'oublier, lui?
Oui ça, ça m'aiderait beaucoup!
Et je me détestais de ressentir encore quelque chose pour cet homme en face de moi!
- tu ne peux rien faire pour moi et je n'ai pas besoin de ta pitié.
Je m'éloignais vers la baie vitrée et ouvris mon sac posé sur une chaise de la salle à manger.
Lui tournant le dos, je saisissais le paquet pour en sortir une et l'allumer.
La bouffée que j'en tirais alors me transporta exactement là où je le voulais.
Son regard sur moi, je le sentais comme s'il me touchait la peau et me brulait.
On aurait dit qu'il assistait à un spectacle dont il ne voulait rater aucune miette et comme pour le faire réagir, je tirais une nouvelle fois une taffe, en le regardant droit dans les yeux.
Il se leva alors lentement et se dirigea vers moi.
Arrivé à ma hauteur, avant que je ne comprenne ce qu'il faisait, il porta la main vers ma bouche et saisit la cigarette entre ses deux doigts pour me la prendre.
Son geste, contrairement à ce à quoi je m'attendais, était empreint d'une lenteur et d'une douceur troublante.
Mais surtout alors que je m'attendais à ce qu'il écrase la cigarette dans le cendrier à portée de main, il la porta à ses lèvres sans me quitter des yeux.
Ce geste me coupa le souffle et je le regardais avidement faire.
- si tu penses me provoquer en allumant ça sous mon nez, tu as tout faux. Fumer a un certain attrait, je te le concède...
Il me regardait toujours quand il me souffla une bouffée en pleine figure, comme pour me rendre la pareille, lors de cette soirée, ce qui me fit tousser comme une malade tandis qu'il écrasait le mégot.
-...mais fais le bien ou laisse tomber au risque de bousiller tes jolis petits poumons.
J'allais tourner les talons, enragée quand il m'attrapa la main pour me ramener à lui.
- tu peux continuer à jouer à la rebelle ou tu peux simplement accepter de me faire confiance.
- Et que ferais-tu donc?
- te sortir de cet engrenage.
************** Le lendemain *************
Un message m'annonça qu'il était arrivé.
Je pris mes clés et sortis de l'appartement pour me retrouver nez à nez avec Gigi.
- Kadia? On s'est inquiétées pour toi hier, ton beau chevalier nous a rembarré comme des pestiférées disant que tu dormais.
- oui c'était le cas. Désolée, les filles.
- t'avais besoin de te défouler, on comprend mais on dirait qu'il a réussi à t'apprivoiser.... oh la la mais quel HOMME!
- Gigi!
- je ne dis que ce que je pense hein. Un beau Sénégalais comme je les aime!
- tu m'enerves et je dois y aller
Elle rigola fortement alors que je prenais les escaliers
- t'es toute jolie! C'est lui que tu vas retrouver? Profites en pour lui dire que t'es amoureuse de lui!
Mais elle est tarée de crier dans le couloir comme une demeurée????
Tchiip
Je sortais de l'immeuble sous ce soleil ardent mais manquais de rebrousser chemin immédiatement.
Non, je ne vais pas pouvoir.
C'est impossible!
Il était adossé à sa voiture, beau comme pas permis et m'obervait.
Je perdais mes moyens et non, c'était pas du tout une bonne idée!
Je ne sais même pas où on va!
Comme sentant mon hésitation, il se dirigea vers moi d'un pas décidé alors que je ne voulais qu'une chose, repartir dans le sens inverse.
- salut, t'as meilleure mine
- salut ... et écoute, je crois pas que ce soit....
- quoi? Tu te dégonfles déjà?
- j'ai pas le droit de changer d'avis?
- t'as donné ta parole! Ou alors elle ne vaut rien?
Je soupirais alors qu'il ouvrait la porte et me defiait de me défiler, sachant que je ne le ferai pas s'il m'amène sur ce terrain.
Montant donc sans grande conviction, je me tournais vers la vitre pour éviter de le regarder.
************** Omar *****************
Ouf!
J'y croyais plus!
Qu'elle ait accepté de m'accompagner relevait du miracle.
Elle est embrouillée et ne sait plus où elle en est mais ne croyez pas que je m'en sors mieux qu'elle.
J'ai l'esprit complètement retourné et pour le moment, j'evite de réflechir et ne vais me fixer qu'un objectif à la fois.
Dieu l'a mise sur ma route et dans la situation qu'elle vit, je ne peux pas l'abandonner à son propre sort.
L'objectif numéro un est de la faire sortir de ses addictions, pour le reste on verra plus tard.
J'ai fait des pieds et des mains pour que la psychologue puisse la recevoir aujourd'hui, juste pour un rdv préliminaire.
Le but est qu'elle puisse exprimer ce qu'elle garde au fond d'elle et peut être arrivera- t- elle à tourner la page et aller de l'avant.
Peut être, alors trouvera-t-elle un autre exutoire que l'alcool et le tabac.
Je lui jetais un regard en biais et elle avait l'air concentrée sur ce qui se passait à l'extérieur.
La voyant ainsi, on ne pouvait pas imaginer le combat interieur qu'elle était en train de mener.
Pour ma part comme je l'ai déjà dit, je vais éviter de penser et de réfléchir à ma présence et mon rôle dans tout ceci.
Eviter de penser à hier, à cette proximité, cette fragilité que je décelais désormais, ces yeux, ces......
Je me secouais nerveusement la tête pour chasser toutes ces images.
On arrivait d'ailleurs devant le cabinet de Mme Traoré et je me garais la sentant commencer à s'agiter.
- où ce qu'on est?
Je coupais le moteur et me tournais vers elle
- tu te rappelles de la psychologue dont je t'ai parlé?
- je me doutais que t'allais faire ça! Pffffff ça ne servira à rien!
- tu n'en sauras rien tant que tu n'auras pas essayé! Parle avec elle et tu verras. Si ça ne marche on cherchera autre chose.
Elle leva les yeux vers moi, et le front plissé, semblait vraiment contrariée mais hocha tout de même la tête.
On descendit de voiture et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, nous retrouvions dans le cabinet où nous fûmes accueillis par une Mme Traoré assez sympathique avec qui je laissais une Kadia pas très convaincue.
************* Justin Konté ***************
La journée d'hier était particulière, très particulière.
Alors qu'on pensait passer une journée tranquille sans histoires, ce fut le chaos.
Mon pote était vraiment dans une rage inqualifiable mais le soir quand je l'ai eu et que je suis passé le récupérer, il semblait plus calme.
La situation aussi compliquée soit- elle, a su s'apaiser visiblement et il devait l'amener ce matin voir ma sauveuse.
Celle qui m'a empêché de m'ouvrir les veines il y a 2 ans et sans qui je ne serai sûrement plus là.
Cette partie de ma vie, j'essaie de la reléguer dans une zone inaccessible de mon cerveau mais ça ne l'empêche pas de ressortir de temps en temps.
Voilà, ce qui reste du passage de Solange dans ma vie.
Elle l'a juste illuminée avant de la piétiner et d'en faire une serpillière qu'elle a balancé à la poubelle.
On va essayer de ne pas penser à elle car tout de suite maintenant, mon cerveau était absorbé par autre chose, ce qui s'est passé hier.
Omar a peut être vécu une journée inédite mais j'ai rien compris à ce qui s'est passé dans la mienne.
Quand Solange est partie, je suis tombé dans la débauche, totalement.
Plus de repère, plus de stabilité, que de l'amertume que je voulais combler par le plaisir charnel.
Malgré les seances avec Mme Traoré, ce vice, est toujours là et je n'arrive plus à m'en défaire.
C'est comme ça que j'ai rencontré Linda et Gisèle.
Au début, je ne savais pas ce qu'elles étaient, du moins je doutais car il m'était inimaginable de penser que ces femmes belles, non magnifiques étaient réduites à s'adonner à cette activité et faire commerce de leur corps.
Oui, mais qui penserait aussi que le respectable Justin Konté s'abaisserait à avoir recours aux putes pour satisfaire sa libido?
Faut croire que Solange ne m'avait laissé aucune once de dignité.
Linda m'intriguait particulièrement et il me fallait la mettre dans mon lit.
Pour cela, il suffisait d'y mettre le prix!
Et c'est ce que j'ai fait.
Le jour où je suis allé chez elle et que j'ai confondu les appartements, il y'a de cela 3 mois.
Le jour où j'ai payé le prix fort pour passer toute une nuit avec cette femme.
La nuit où j'ai creusé ma propre tombe.
Comment faire pour me la sortir de la tête?
Je suis comme obsédé, depuis, n'aspirant qu'à une chose, l'avoir à nouveau encore et encore.
Si cela ne se limitait qu'au sexe, ce serait gérable mais je me retrouve maintenant à m'entêter à la chercher dans tous les endroits de cette ville.
J'en suis réduit à devoir épier tous ses faits et gestes et à serrer les poings et les dents de jalousie quand je la vois repartir au bras d'un homme.
La rage que j'éprouvais alors me mettait dans tous mes états!
Et je ne comprenais pas!
Pourquoi cette femme?
Comme si je n'avais pas assez de problèmes!!!!
Mais je n'etais pas au bout de mes surprises.
Hier avec tout ce bazar, je me suis rendu avec les filles chez elles et Gisèle devait sortir, nous laissant ainsi seuls Linda et moi.
Ne me demandez pas comment on s'est retrouvés à nous embrasser.
Comment on s'est retrouvés dans son lit à f***********r comme des bêtes et comment j'ai pris mon pied comme jamais je ne l'avais fait.
Vous vous direz qu'il n'y a rien d'exceptionnel à coucher avec une prostituée?
Seulement cette femme là n'embrasse jamais quand elle couche.
Cette femme là ne couche jamais sans être payée.
Cette femme là venait de se donner à moi par pur plaisir et dieu du ciel, que c'était bon!
Tout ça pour dire que je suis tombé amoureux d'une prostituée.
*************** Omar ****************
Le temps de son Rdv, je me rendu au cabinet de Justin qui n'etait pas très loin.
D'ailleurs, je ne sais pas ce qu'il foutait pour ne pas être là à cette heure ci.
Déjà hier soir, je l'ai trouvé un peu trop silencieux maintenant que j'y pense mais tellement préoccupé moi-même, je me suis dit qu'il devait juste respecter mon silence.
Je lui ai laissé un message mais je vais commencé à étudier ce dossier qui lui a été confié, sans lui.
Il faut vraiment qu'il se ressaisisse et qu'il reprenne sa carrière en main.
Il avait presque tout perdu et je ne comprends toujours pas comment un gars comme lui, avocat de surcroit a pu signer une communauté universelle avec sa femme, surtout cette femme là!
Ça se voyait à des kilomètres qu'elle n'etait là que pour l'argent.
Cette Solange ne m'a jamais inspiré confiance, avec son attitude aguicheuse quand Justin n'etait pas dans les parages.
Pffff!
J'étais dégoûté pour mon ami.
Nous avons cheminé ensemble à la fac et avons vécu une vie d'étudiants insouciants aux états unis.
Tandis que mon meilleur ami Salif était loin de moi, je m'étais lié d'amitié avec Justin, qui avait les mêmes délires que nous sinon plus.
Nous avons fait pas mal de choses ensemble et avons décroché le précieux sésame au même moment.
Il est rentré à Abidjan alors que de mon côté, je retournais à Dakar.
Il a d'ailleurs été un de mes modèles, celui qui m'a inspiré et m'a donné le courage de m'opposer à mon père qui voulait coûte que coûte que je le rejoigne dans son cabinet mais je voulais me faire tout seul!
Justin a été un bel exemple de réussite mais quand Solange l'a quitté et qu'il a découvert qu'elle le trompait avec un de ses amis d'enfance, il a failli devenir fou.
Bref, après lui avoir filé la moitié de ses biens, il a flambé le reste et celle- ci a crié sur tous les toits que Justin était un avocat véreux qui n'hésitait pas à donner des pots de vin aux juges pour gagner des affaires.
Son cabinet a fait une chute libre vers le néant et il s'est retrouvé dans une m***e totale.
Avec le soutien de sa famille et de ses amis mais surtout de cette psychologue, il a pu tenir le coup et quand il m'a demandé de l'aide pour monter un nouveau cabinet, je n'ai pas hésité une seule seconde.
Sa demande venait de plus à point nommé.
Même si je ne pouvais me douter de la surprise qui m'attendait à Abidjan, cette surprise qui venait justement de passer la porte de la salle d'attente dans laquelle je patientais depuis quelques minutes.
Quand nos regards se rencontrèrent, je ne pus déchiffrer ce que j'y lisais.
Etait-ce encourageant pour la suite?
Je ne saurai le dire.
- on peut y aller?
Elle me devança alors que je scrutais Mme Traoré.
- convainquez la de revenir me voir. C'est absolument nécessaire.
- merci, je ferai de mon mieux.
Quand je sortis de l'immeuble, je la trouvais tête baissée sur le trottoir en train de se triturer les doigts.
Je ne savais pas sur quel pied danser avec elle.
- ça a été?
- on peut... ne pas en parler maintenant?
- je veux juste savoir si ça t'a fait du bien.
- je ne dirai pas ça comme ça.
OK.
- ça te dirait qu'on aille déjeuner?
Elle coula un regard soupçonneux vers moi
- en quel honneur?
Je ne pus m'empêcher de rire, tellement sa mine était drôle
- Kadia, tu sais, il m'arrive juste de manger comme tout le monde
Je ne savais moi-même pas pourquoi je lui ai proposé ça, peut être pour changer de sujet?
Toujours est- il que nous nous retrouvions près d'une demi heure plus tard dans un restaurant qui servait de bons fruits de mer.
Nous nous installions à une table discrète et le serveur nous remit les cartes.
- j'espere que tu as faim parce que moi oui!
Elle me regardait bizarrement
- quoi?
- toi et moi dans un restaurant? je n'en garde pas un très bon souvenir.
Je savais exactement à quoi elle faisait allusion.
Cet instant où j'ai pété les plombs au restaurant et qu'Aisha m'est tombée dessus.
Je posais la carte que je tenais entre les mains car je me devais d'être franc
- tu veux m'entendre dire que je suis désolé? Alors oui je regrette certaines choses mais ça s'arrête là.
- le contraire m'aurait étonné
- pourquoi j'ai l'impression que tu cherches un pretexte? Pour te défiler?
- je n'en ai pas besoin pour mener la vie que j'ai envie de mener.
- et quelle est-elle cette vie?
-..........
Je soupirais, las.
- tu peux juste me donner ta parole sur une chose?
- laquelle?
- plus d'alcool et plus de tabac.
- et qui es-tu pour que je te donne ma parole?
Sentant que la tension recommençait à monter d'un cran, j'essayai de calmer le jeu.
- Ok. Laissons ça pour le moment et ne gachons pas ce repas.
Je l'incitais à commander et on dégusta un beau plateau de gambas et langoustines sans vraiment trop se parler.
Toute forme de conversation menait sur un terrain glissant et dieu sait que ma tête était déjà assez remplie pour en rajouter.
Et malheureusement je sentais que je n'étais pas au bout de mes peines avec Kadia.
2 jours plus tard, j'en eus la preuve.
2 jours que j'essayais de la convaincre de retourner voir Mme Traoré et elle ne voulait rien entendre.
La veille j'avais tenté de lui parler de ses fréquentations et ça s'est fini en prise de tête
#### flashback####
- comment as- tu trouvé cet appartement?
- c'est celui de mon oncle Bakary.
- ton oncle?
- oui le cousin de ma mère.
- et où est- il?
- il vit la moitié du temps à Genève et c'est ma cousine Bineta qui occupe habituellement l'appartement sauf qu'elle est à Londres actuellement.
- et comment ça se fait que ta mère ne soit pas déjà au courant que tu es ici?
-..........
- laisse moi deviner, ton oncle n'est pas au courant!!!!
- il m'aurait dénoncé à la minute même! Oncle Bakary est ce qu'il y a de plus rigide comme personne que je connaisse. Il me mettrait lui même dans le premier avion ou mieux me livrerait en mains propres comme une criminelle
- faut avouer que tu agis comme une fugitive aussi! Bref! Tu ne penses pas à déménager et t'éloigner de ces ... filles.
- si tu parles de Gisèle et Linda, je te signale que ce sont mes amies!
- amies? Kadia tu t'entends parler? Amies avec ces filles? Tu ne te rends pas compte on dirait que Tout Abidjan te prends pour une p**e!
- et j'en ai rien à foutre!
- parle moi bien!
- t'as qu'à arrêter de vouloir régenter ma vie! Ce sont mes amies et je ne bougerai pas d'ici!
############
Aujourd'hui mes appels sont restés lettre morte.
Elle m'en veut mais je m'en fous! Maintenant que je connaissais l'existence de son oncle, je vais avoir un moyen de pression supplémentaire au besoin.
En parlant d'oncle, depuis que je suis à Abidjan, je ne suis pas allé saluer le mien et il faut que je me bouge mais comment faire?
Vous voulez que je vous rappelle à quoi je passe le plus clair de mon temps?
Pfffff
J'étais à cran toute la journée et avais promis justement ce jour là d'accompagner Justin à un diner d'affaires!
Avant d'y aller je faisais un saut rapide à l'appartement de celle qui allait bientôt me faire péter un cable mais n'y trouvais personne.
L'appartement d'en face affichait aussi porte close et mon sang commençait à bouillir dans mes veines à force d'imaginer où elle pouvait être et si elles étaient ensemble, ce qu'elles foutaient!!!
Le diner, j'y étais physiquement mais mon cerveau, lui était ailleurs.
Je fis un effort monumental pour me concentrer et ne pas tout faire foirer en jetant un dernier coup d'oeil sur mon téléphone.
Cette rencontre représentait une chance incroyable pour Justin.
S'il signait avec ce client, ses affaires allaient vraiment reprendre.
Il fallait qu'il se refasse et pour cela, il lui fallait que des clients de renom lui témoignent leur confiance et on était sur la bonne voie.
Ce dernier lui refixa un autre rdv mais je le sentais déjà à moitié convaincu.
Je me suis porté garant pour mon ami et avais affirmé au client que je serai présent durant la prise en charge de son affaire.
Avec mes antécédents auprès de notre cabinet Dakarois et la réputation qu'on s'etait faite Cathy et moi dans le milieu, ce ne fut pas très difficile.
On s'était à peine serré les mains que je me levais, reglais l'addition sous les prostestations de mon ami.
- je ne suis pas fauché je te signale hein!
- ça me fait plaisir.
- je te dois déjà une fière chandelle, mon ami et j'ai tellement hâte de signer avec lui! Je te garantis qu'on fêrera ça comme il se doit!
- je n'en doute pas et t'inquiète, ça va se faire. Je vais devoir y aller.
- reste prendre un verre! Tu ne vas tout de même pas me laisser boire tout seul?
- désolé, une autre fois!
On était venus avec nos voitures respectives et ça m'arrangeait.
Je pris la route que je connaissais désormais comme ma poche et me retrouvais devant la porte.
Mon doigt resta scotché à la sonnette, esperant qu'elle soit revenue à cette heure- ci sinon je commencerai à sérieusement m'inquiéter.
Plusieurs minutes plus tard, prêt à lacher l'affaire , j'entendis la porte se dévérouiller et eus le choc de rencontrer cette paire de yeux que je connaissais bien maintenant.
- salut....me dit- elle lentement
- salut?
Je la détaillais des pieds à la tête.
En robe du soir, tout ce qu'il y avait de plus provocant, elle me fixait avec ce nouveau regard, différent de celui de ces derniers jours.
D'ailleurs, celle que j'avais sous les yeux, perchée sur ces talons vertigineux n'avait rien à voir avec la jeune femme en jean et basket d'hier.
Celle-ci me rappelait cette femme au masque rouge, celle- là même qui m'avait hypnotisé.
- Kadia, où étais- tu?
Au lieu de me répondre, elle se poussa pour me laisser entrer, ce que je fis, énervé.
A peine étais- je passé devant elle et la porte refermée que je me tournais vers elle, attendant ses explications.
Explications qu'elle ne comptait pas me donner!
Elle a juste refermé la porte et m'a enlacé à toute vitesse avant de poser ses lèvres sur les miennes.
Le choc me paralysa sur place mais au lieu de me détacher d'elle, je la plaquais contre la porte.
Envoyant valser ses talons, elle sauta sur ma taille et m'emprisonna avec ses jambes.
Qu'est-ce qu'on foutait bordel!!!
Elle désserra ma cravate pour la faire valser au loin et introduisit sa langue dans ma bouche me faisant perdre complètement la tête.
Je l'embrassais de manière dure, faisant ressortir ma rage contenue contre elle, cette femme qui me faisait ressentir ces choses que je ne voulais absolument pas ressentir m***e!!!!
La brume qui enveloppait mon cerveau commença à se dissiper à cette pensée et je réalisai soudain autre chose.
Me détachant d'elle, je scrutais ses yeux brillant de manière si intense.
Elle se mordit alors la lèvre inférieure légèrement enflée dans un geste..... insensé!
- qu'est ce tu embrasses bien, beau Omar
- T'AS BU???