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Judith Winchester et les gorges de l'oubli - Tome 3

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Judith est dans le coma, laissant ses compagnons seuls face aux Ténèbres.

Depuis leur affrontement avec les forces obscures, Cédric reste au chevet de Judith dans l'espoir qu’elle sorte du coma. Les jours se succèdent sans que l’adolescent ressente la présence de son double, et la b***e de la Trinite poursuit seule sa mission contre les Ténèbres.

Un quotidien infernal jusqu’à l’arrivée d’une mystérieuse jeune fille, accompagnée d’un air de déjà-vu. La même voix, les mêmes yeux, le même intérêt pour les légendes de l’île… et si cette inconnue était liée à leur amie ?

De nouvelles forces rentrent en jeu, tandis qu’un compte à rebours mortel s’enclenche. Pour sauver Judith, Cédric et les autres vont devoir participer à un jeu dont ils ne maîtrisent pas les règles ; un jeu qui pourrait causer la perte de l’élue du feu. Mais que faire si elle-même ne souhaite pas être secourue ?

Découvrez sans plus attendre le troisième tome des aventures de Judith dans une saga fantastique et accompagnez ses amis dans la lutte face aux Ténèbres !

EXTRAIT

Le vent marin sur mes cheveux bruns me rassure. Je compte bien prouver à Mathias que je suis capable de ruiner ses plans. Mais secrètement j’espère pouvoir me venger. Je vais lui faire payer ce qu’il a fait subir à Judith. Les coups de fouet, les coups de poing, les lacérations au couteau, les brûlures à l’acide ainsi que la torture morale et magique.

J’inspire un grand coup, quand la navette se stoppe à l’embarcadère de Wanouk.

Je prends comme à mon habitude le petit ponton et marche en direction de l’hôtel Alpinia.

L’allée de palmiers et de pavés clairs qui mène à ce magnifique bâtiment de bois est si majestueuse qu’elle donne un avant-goût de vacances.

Des touristes sortent du perron et descendent les trois marches. Je les dépasse et les salue brièvement. Je rentre dans le hall et passe devant le comptoir où je fais un signe à Simon en lui souriant. Il est au téléphone mais me montre du doigt la terrasse pour me faire comprendre qu’ils sont tous assis à m’attendre. C’est inutile, je les ai déjà entendus et sentis mais par politesse et par amitié, je le remercie.

Quand je passe la baie vitrée, je regarde brièvement le paysage splendide qui est devenu une habitude. La terrasse de bois, les tables drapées de nappes colorées et tout ça devant une plage et des flots d’un bleu limpide surplombés de gigantesques palmiers.

Assis à la table, les quatre derniers élus et Tom sont en pleine discussion devant un cocktail.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Née en 1991 dans une famille de pépiniéristes, Julie Michaud est bercée depuis sa plus tendre enfance dans la nature et les plantes. Passionnée par la magie et la littérature de l’imaginaire, elle-même fleuriste, elle a su combiner ses intérêts pour donner naissance à la saga de Judith Winchester, dont les premiers tomes ont connu un véritable succès.

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Prologue
PrologueMa famille m’a toujours appris que la nature est le cœur de toute chose. On m’a demandé de la considérer comme une sœur, comme un foyer, comme un être à part entière qui peut décider de me mettre dehors si je ne la respecte pas. Je me suis fié aux enseignements de mon père et de ma tendre mère dès mon plus jeune âge. C’est ainsi que je suis devenu qui je suis. Mon identité s’est forgée à partir des enseignements que l’on m’a inculqués et surtout des choix que j’ai faits. Ça n’a pas toujours été les bons, certains ont été douloureux et lourds de conséquences, mais ces choix ont fait de moi l’être que je suis devenu. Enfin du moins le jeune homme de 17 ans qui vivait sur Wanouk il y a plusieurs milliers d’années avait des valeurs et savait le chemin qu’il emprunterait tout au long de sa vie, du moins les grandes lignes. Bon ok ! Je suis d’accord que le fait de mourir et d’être envoyé dans les corps d’individus qui vivent plusieurs siècles après mon ère est un fait auquel je n’avais pas pensé, ni imaginé. Ça a un peu bousillé mes plans de carrière et modifié ma vision des choses. J’ai été éduqué avec des principes et des bases dès ma plus tendre enfance, tout comme mes trois autres frères. Et pourtant chacun a pris une personnalité différente. Pour ma part j’étais hyperactif, je n’ai jamais aimé rester sans rien faire et j’avais besoin d’action. J’aimais partir à la chasse, à la découverte de nouveaux endroits qu’aucun de nous n’avait vus, ou encore aider à la bonne tenue de nos habitations mais j’adorais rendre service aux indigènes des îles voisines. Ma mère disait souvent que j’avais le cœur le plus gros de ses quatre enfants mais que je savais le dissimuler. C’est vrai que j’adorais rendre service même si les populations voisines n’avaient pas les mêmes techniques, la même minutie ou le même développement, il était agréable de voir que le service amenait à la joie, à la reconnaissance et au bonheur de gens simples. Ventil, lui, aimait les balades et les endroits élevés où le vent soufflait et où il pouvait voir le paysage. Tout comme moi il aimait explorer les îles voisines mais plutôt pour cartographier les environs. Quand il se retrouvait au village, c’était plutôt pour inventer des techniques de forage, de construction et même de récolte ou d’agriculture. Il aimait les nouveautés et l’échec le rendait fou. Pour Claronx, c’était encore différent, l’océan était sa nouvelle maison. La pêche était son point fort et il a permis de trouver des grottes sous-marines et lieux de tranquillité fantastiques. En cas de tempête la crique sur laquelle nous vivions était protégée des vagues. Il a permis à différents villages de trouver de l’eau pure pour s’abreuver et irriguer les cultures. Sombro, lui, était plutôt quelqu’un de discret mais qui aimait tout comme moi rendre visite aux tribus. Il les aidait la plupart du temps pour les travaux basiques. Il avait la discussion facile et les gens aimaient sa présence. À cette époque, personne ne se doutait qu’un destin bien sombre l’attendait. J’ignore s’il était déjà contaminé par les ténèbres et manipulait son monde ou si c’est advenu lors des dernières années de sa vie. Quoi qu’il en soit, nous avons tous eu une bonne éducation comme tout être humain et c’était de bonnes bases. Père nous a appris la justice et la droiture sans jamais nous forcer à aller contre nos envies. J’adorais aller à la chasse avec lui... La forêt est intense et forte à cet endroit de l’île. Je le sais car mère nous a interdit d’y aller seuls sous peine de nous perdre, mais plus les leçons de chasse passent, plus père nous emmène dans les profondeurs de la forêt. Nous tuons peu de gibiers, mais quand une bête est blessée ou que mère nature nous donne la possibilité de réguler le flux de lapins ou de fauves qui attaquent les villages, nous en profitons pour manger un mets de choix. Je ne suis pas encore assez grand pour partir seul chasser. Père laisse à peine Sombro, qui approche de ses quinze printemps, partir seul aux abords des clairières, mais quand nous partons en groupe, il lui laisse l’honneur de détecter la piste et de mener le groupe afin de voir l’investissement et la progression de son aîné. Je suis pressé de prendre cette place mais tout comme Ventil et Claronx, du haut de nos 10 ans, nous n’avons pas encore la confiance optimale de mon père. Sombro devant moi est aux aguets et observe avec discrétion au-dessus d’une grosse souche pour repérer nos proies. On la suit depuis presque six heures et mes pieds me font mal. –Regardez mes fils ! chuchote père pour attirer notre attention. Claronx, Ventil et moi nous penchons au-dessus de son épaule pour observer les traces de sang sur le feuillage et le branchage d’un arbuste. –Savez-vous pourquoi Sombro sait que l’on est sur la bonne piste ? –À cause du sang ! dit Claronx. –Et ? Nous restons tous trois silencieux et Ventil se lance : –Le sang s’accumule et les mares se rapprochent. –Et qu’est-ce que ça signifie ? –Que la proie s’épuise et qu’elle agonise, dis-je. –Bien Chanax ! me félicite mon père. Nous n’avons pas blessé cette proie mais il est certain qu’un autre prédateur l’a fait alors qu’est-ce que ça signifie ? –Que l’on va manger ! dis-je joyeux. Mon père fronce les sourcils et reprend : –Ne te réjouis pas de la mort d’un être pur, mon fils. Il ne faut pas prendre ce qui ne t’appartient pas et surtout ne prive pas un être de son droit de vie si elle n’a aucun but final. Si tu n’es pas responsable de la plaie de cet animal mais que nous sommes sur sa piste crois-tu que nous serons les seuls à vouloir manger ce soir ? Mince ! Je n’ai pas le temps de répondre que mon frère Ventil reprend : –Le prédateur est sans doute tapi dans l’ombre tout comme nous. –C’est exact mon fils alors soyons prudents. Sombro se hisse sur la souche tel un fauve silencieux et se laisse glisser avec délicatesse sur l’humus et les mousses gorgés d’humidité. Nous restons tous trois en retrait et je me hisse sur la pointe des pieds pour observer à mon tour les lieux. Les gros troncs d’arbres forment une coupole de feuillages intense et empêchent les rayons du soleil de passer sur les bas-fonds. La visibilité est donc délicate mais nos yeux s’y habituent. La biche est allongée au sol en train de perdre sa précieuse vie. Elle a été mordue sur un flanc et à la gorge par un carnivore qui de toute évidence a été perturbé et n’a pas fini sa boucherie. Le souffle de l’animal est fébrile et la voir souffrir ainsi me fend le cœur. Cette pauvre bête n’a rien demandé et mon frère va l’achever. –Sa vie se terminera quoi que nous fassions, votre frère va juste mettre fin à ses souffrances, chuchote père à ma gauche. Mais un autre mouvement attire mon attention. Un mouvement très fluide, à peine perceptible aussi discret que celui de Sombro qui sort déjà son couteau de chasse de sa ceinture. Mais c’est là que j’aperçois la fourrure aussi grise que la luminosité des lieux se faufiler sous les palmes des fougères arborescentes. Ce loup est énorme et tout comme nous il est sûrement affamé. Sombro lui tourne le dos et sa concentration sur la biche l’aveugle. Il ne sera jamais assez rapide et il est déjà trop tard pour le prévenir. Père sera sans doute capable de sauver mon grand frère mais il y laissera la vie. Aucun d’eux n’a mes capacités magiques. Les loups sont des créatures agiles, futées et très têtues, c’est une leçon de père que je n’ai pas oubliée. Je ne réfléchis pas plus longtemps. Je n’ai que peu de temps et la panique à l’idée de perdre l’un des miens dicte mes choix. Je me hisse sur mes bras et saute au-dessus de la souche sans faire attention au bruit comme l’a fait mon frère. –CHANAX ! hurle mon père sous la colère sans comprendre ce que je fais. Sombro se retourne à son tour mais je lui saute dessus avec tout l’élan des quelques mètres que je viens de courir. –NON ! SOMBRO ! hurlé-je. La surprise de mon frère est énorme et il n’a pas le temps de réagir, ni de comprendre car je le pousse au sol violemment. Il tombe en arrière au moment où le loup bondit sur nous. Je me retourne en un bond et envoie instinctivement une énorme boule de feu qui percute l’animal en plein sur le flanc. Son cri de rage est énorme mais il se stoppe aussi subitement qu’un claquement de doigts. Son corps s’effondre devant moi et la dépouille du monstre qui voulait manger mon grand frère tombe sans vie dans un bruit sourd. Mon souffle comme mon rythme cardiaque s’intensifient et atteignentt un apogée que je ne connais pas. C’est la première fois que je tue. L’adrénaline inonde mes veines douloureusement. Je suis figé par la panique et la peur qui est toujours à son point culminant. Ma main est toujours tendue en avant. L’animal est couché sur le flanc, la langue pend de sa gueule et le sang coule sur les mousses en leur donnant une couleur que je n’aime pas du tout. Mes oreilles sifflent et j’ai l’impression d’être dans une bulle. Je n’ai jamais eu à subir une telle pression. On me saisit par les bras et le visage de mon père se place devant moi. Ses yeux marron me fixent intensément mais j’ignore s’il est en colère ou non. Il me secoue avidement et Sombro se place à ses côtés et m’observe de la même façon. Il me faut plusieurs minutes pour sortir de ma torpeur et entendre les premiers mots de mon père. –Chanax ! C’est bon c’est fini. Il m’attrape la main qui est toujours tendue droit devant moi et me la serre avec douceur. Je baisse les yeux sur ses doigts calleux mais si rassurants et je ne peux retenir mes sanglots. –Pardon père ! Je suis désolé ! –Tu aurais pu te faire tuer ! Qu’est-ce qui t’a pris ? –J’ai eu peur pour Sombro, j’ai cru qu’il… –Tu aurais dû me le dire ! –C’était trop tard et il risquait de te tuer toi aussi. –Tu es trop jeune pour prendre de telles décisions mon fils ! Je reste silencieux quelques secondes, lève enfin les yeux vers mon père, prends mon courage à deux mains et me lance : –Je suis désolé père. Je sais que vous nous avez dit que chaque vie est précieuse et qu’il ne faut pas tuer mais je refuse de voir un des miens perdre la vie. Je sais que c’est mal mais je… je… –Chanax calme-toi ! Tu as sauvé ton frère ! Tu as bien agi. –Mais vous venez de dire qu’il ne faut pas se réjouir de la mort d’un être. –Mais ne la pleure pas non plus quand elle sert une cause plus grande. Je reste silencieux. J’ai cru qu’il serait furieux mais c’est tout le contraire il est fier. Il a juste eu peur de me perdre comme j’ai eu peur pour eux. Je me jette dans ses bras et il me serre avec douceur contre lui. J’aperçois le loup devant moi et sa dépouille me glace le sang. Sombro s’accroupit, me bouchant ainsi la vue et il me regarde les yeux tendres et pleins de reconnaissance. –Si tu n’avais pas tué cette bête Chanax c’est moi qui serais à sa place. Ne le regarde pas lui mais regarde-moi ! Regarde-nous ! Il passe sa main dans mes cheveux et essuie les larmes qui coulent sur mes joues avant de m’embrasser sur le front et de dire : –Merci petit frère. Je me souviens de ce jour ! J’ai fait le choix ce jour-là de sauver mon grand frère. C’était un instinct pour moi et je ne me voyais pas vivre autrement. Ce choix a amené des faits et des actes. Si à l’époque j’avais su que sept ans plus tard je serais amené à combattre mon frère et qu’il nous tuerait, j’aurais peut-être réagi autrement... quoique peut-être pas ! Ma famille m’a appris à rester droite et à suivre mon instinct. Ce sont les valeurs que l’on m’a inculquées. Et tuer mon frère ne fait pas partie de ces valeurs. À cette époque il n’avait rien du monstre qu’il est devenu aujourd’hui. Mais j’ai remarqué une chose au fur et à mesure des années, c’est que les choix que l’on fait sont souvent des conséquences suite à des choix faits par d’autres personnes. Et le problème est bien là, c’est que non seulement on n’a aucune main sur les conséquences de nos choix mais le vrai problème est quand on subit les conséquences des choix des autres. On a aucune mainmise sur son destin et il est souvent mené et tissé en accord avec d’autres destins. Je suis relié à mes frères, que ce soit Claronx, Ventil ou même Sombro, nos destins se croiseront et se côtoieront toujours. Nous sommes reliés. Tout comme Judith est reliée à moi, aux élus et à Cédric. Ses propres choix auront des conséquences à répétition comme le mien en a eu cette journée-là. Mais ce que je n’avais pas prévu, et qu’aucun de nous n’aurait pu envisager, c’est qu’on fasse un choix de vie pour elle. Un choix radical dicté par un être plus puissant que moi, sur lequel aucun de nous n’a son mot à dire ni de libre arbitre.

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