Chapitre 2

1412 Words
Il est midi. J'ai la dalle. Y a un bête de soleil et j'attends Nadir pour qu'il m'emmène au Tacos. Ça fait un bail qu'on n’y a pas été. Cette fois c'est moi qui vais payer. D’habitude c’est toujours Nadir qui le fait. Cet imbécile arrive en twingo, lunettes sur les yeux et casquette Gucci sur la tête. Je monte à côté de lui et lui prends de force sa casquette. Il n’a pas son mot à dire, c'est moi qui lui avais offert pour son anniversaire l'année dernière. —      Alors, avec l'autre meuf ? lui dis-je. Nadir rigole. —      Le gros tarpé là ? Bah c'est tranquille hein. —      Tu vas rester avec elle longtemps ?     Je suis pas jalouse. J'ai juste envie de savoir la vie passionnante de mon meilleur pote. —      Je sais pas. Elle me sert juste de p**e. Je la lâcherai quand j'en aurai trouvé une autre plus bonne.      Je lui donne un coup dans l'épaule et me marre. C’est la honte ce qu'il dit mais j'arrive pas à rester sérieuse avec lui. —      Bon et elle s'appelle comment alors ? —      Ines je crois. —      Tu crois ? —      À croire je retiens les blazes des putes même. Il se gare devant le Tacos et je cours presque à l'intérieur pour commander mon précieux repas du midi. Pendant qu'on mange on parle en même temps. Je me fous de sa gueule quand je vois qu’il y a de la sauce qui coule sa bouche et il m'envoie une frite dans la tronche. Je fais pareil et sa part en couille très vite. Heureusement que Mimoune le mec du Tacos nous connaît bien sinon il nous aurait dégagé vite fait bien fait. —      Tu manges vraiment comme une grosse, me dit Nadir. —      En même temps j'en suis une. —      J’avoue. Je lui lance un doigt d’honneur. —      Nan je rigole Nana, reprend Nadir un peu plus sérieux. T'es une belle-gosse. En même temps tu fais parti de la famillr et chez nous on est tous beaux. —      Ah donc si tu m'avais pas considéré comme ta sœur je serais moche c'est ça ? —      Ta gueule. Bref fini ta cannette qu'on y aille. —      Y a le feu au lac ? —      On doit aller chercher Samir, t'as oublié ?      Ah ouais, c'est vrai ! Aujourd'hui y a entraînement de foot et Samir veut absolument qu'on vienne le chercher car il est crevé. Petite nature. —      T'as la foi. Moi j'aurais eu mon permis même pas je vous servirais de taxi, dis-je.      Nadir me dit de la fermer et se met en warning devant le stade en attendant l'arrivée du futur joueur de foot professionnel. En vrai Samir il a du potentiel et peut aller très loin. En plus il est archi beau, alors même si le foot ça marche pas il peut toujours devenir mannequin qui sait. —      Wah t'es sérieuse comment tu baves devant lui, là ? m'agresse Nadir alors que Samir arrive. —      Qu'est-ce tu racontes frère ! Je bave même pas un peu. —      En tout cas tu le matte puissance mille. Tu le kif ou bien ? —      N'importe quoi !      J'essaie de rester calme et neutre quand Samir monte derrière nous. J’ai pas envie qu’il comprenne qu’on parle de lui. En vrai il est grave beau ce con, et je le trouve à mon goût depuis déjà un bon bout de temps. Mais après voilà quoi, c'est juste un pote, y a rien. —      Je suis archi mort les khey, dit Samir en fermant les yeux. Je le regarde par le rétroviseur. C'est triste à dire, mais même quand il a une tête fatiguée il reste attirant. —      Ça s'est bien passé ton entraînent ? lui demande Nadir en tournant à gauche. —      Ouais. J'ai tout niqué. Toujours obligé de se la raconter. —      Nana, t'as pas vendu aujourd'hui ? ricane Samir en posant sa main sur mon épaule. D'habitude je réagis jamais quand il me touche. Mais maintenant qu'on a parlé de lui avec Nadir ça m'a fait comme un électrochoc. Je sursaute vite fait et me pince la lèvre en évitant son regard. —      Parce que apparemment t'étais dans les escaliers avec Tarek hier. Débarre, après nourrice tu fais vendeuse. Demain tu feras guetteuse aussi, nan ? —      Laisse-là tranquille, lui lance Nadir.     Mon sauveur. Je t'aime Nadirux. Samir rigole encore un peu et change de sujet. Les deux mecs parlent de tout et de rien tandis que je réfléchis de mon coté...   ***        Je descends me poser avec Madou, le seul noir présent dans le bloc.—      Wech, bien ? je lui dis. —      Tranquille et toi Nana ? Gros forceur avec ce surnom. —      Ouais tranquille. —      C'est OK pour Z ? Ah ouais ! J'avais oublié, c'est demain qu'il vient nous rapporter les niveaux kilos. —      Toujours OK hein, dis-je en le voyant sortir une clope. Ça niquera bien leurs poumons un jour ils verront... —      Ah regarde y a Tarek qui arrive.      Je me retourne et vois le grand frère arriver en mode grave sérieux. Jamais il sourit lui c’est pas possible. Il me tchek et appuie sur ma casquette. Il me les casse quand il fait ça ma parole. —      Où est Nadirux ? je lui demande. —      Pourquoi ? Ma présence te suffit pas ? —      Nadir est plus intéressant que toi. Même Madou et Samir ils sont... —      C'est bon ta gueule.      Tarek me fusille du regard et je me fige. Wah, qu'est-ce que j'ai dit de mal ? Je faisais que le taquiner roh ! —      Pourquoi tu... —      Me parle pas, me coupe-t-il. Tu préfères rester avec Samir alors va le voir au lieu de me rendre fou. Déjà pourquoi il insiste sur Samir ? A croire j'ai cité que lui. —      T'es un taré dans ta tête toi... —      Me cherche pas je suis pas d'humeur à plaisanter. Bouge. Comment ça bouge ??? —      Dégage p****n ! Retourne chez toi ! crie Tarek en me poussant vers le hall.      Même Madou comprend pas ce qui se passe. Il essaie de le calmer mais Tarek s'énerve encore plus et me menace de m'en mettre une si je remonte pas directe. Je souffle mais remonte à la casa. Je sais que quand il est tendu comme ça, faut pas le chercher.    Vers 16h Nadir m'envoie un message pour descendre mais je lui dis que j'ai pas envie de voir la tête de Tarek. Il me répond pas et 5 minutes plus tard sa sonne à la porte. Je pars ouvrir et je vois Nadir. —      Qu'est-ce que tu fais là ? —      Je voulais savoir comment t'allais. Amel (ma mère) est là ? —      Nan, elle est parti chez sa sœur. Je le laisse entrer et on s'assoit sur le canapé. C'est pas la première fois que Nadir vient chez moi. En vrai il vient souvent. Ma mère le connaît et l'aime bien, c'est limite si c'était son fils. —      J'ai faim. Tu peux me faire un truc à graille s'il te plaît Nana ? —      T'es chiant. T'as un cul et tu sais où est la cuisine. Tandis qu’il entre dans l'autre pièce, je sors mon tel et vois que j'aie un message de Samir.   [Samir : Oh Nana tu fais quoi là ?]   [Moi : à la casa, galère. Pourquoi ?]   [Samir : faut qu'on parle toi et moi t'as vu]   Je m'étrangle. Je sais pas pourquoi mais je crois savoir de quoi il veut qu'on parle...   [Moi : on se capte ce soir OK ? Là je peux pas]   [Samir : tranquille. À 20h je t'attends en bas de ton bat]   [Moi : vas-y]   Je range mon tel et Nadir revient au même moment avec un sandwich fait maison. —      T'es un vrai daleux ma parole. —      La ferme. Bref, alors apparemment il se passe un truc avec Samir. J'ouvre grand les yeux. —      Nimp ! Qui t'as dis ça ? —      Ça se voit wech. —      Qu'est-ce qui se voit ? —      Que y en a un qui kif l'autre. Il pète un plomb lui. —      Eh vas-y tu sais quoi mange bien ton sandwich et dis pas de connerie. Nadir attrape un coussin et me le balance à la gueule. —      Connard, lui dis-je. —      Connasse. —      Je sais pas vous avez quoi aujourd'hui les deux frères mais vous êtes super chiant. Vous avez vos règles ou quoi ? —      T'es pas drôle bouffonne. Moi je rigole juste avec toi. Tarek je crois qu’il s'est levé du mauvais pied. —      Il m'a quand même fait une sorte de jalousie pour Samir ! Faut le faire. —      Tu vois, même lui il a crame qu’il se passe quelque chose entre vous deux. —      Y'a rien ! Vous vous faites trop de film. —      Si tu le dis. Allez, viens goûter mon magnifique sandwich. Je me fait pas prier.  
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