-La sorcière sans dons ?
Le maître des dieux masque difficilement sa surprise.
-Tu plaisantes, Deimos ! Quel prestige penses-tu retirer de cette union en choisissant la seule qui n'a aucun pouvoir ?
-Elle est totalement inoffensive, c'est un choix bien plus sage que sa sœur.
Je crois que mon cœur et ma respiration se sont arrêtés une poignée de secondes avant de reprendre un rythme bien plus vif. Il faut qu'il cesse de me regarder comme ça ! Je me sens à nouveau entravée, les muscles tendus, comme si mon corps était parcouru de crampes infernales.
-Hors de question ! rugit furieusement ma mère, me faisant trembler par la même occasion. Ella n'a rien à voir avec tout ça !
-Il faudra nous passer sur le corps avant que nous abandonnions notre sœur à cette abomination, prévient durement Circé, les poings serrés.
-C'est à prendre ou à laisser, sorcières, rétorque froidement Deimos en se détournant enfin de moi, me libérant du lien intangible qui m'étranglait.
Circé la Grande et Médée la Jeune, muettes jusque-là, se lèvent toutes les deux alors que mes sœurs et ma mère sont prêtes à mettre une raclée au mufle et à ses prétentions. Zeus a l'air de capter leur mouvement, car il le suit tout en faisant un signe au même mufle qui ferait bien de redevenir un cabot et de partir en courant.
-Interrompons cette discussion un instant, nous devons nous entretenir chacun de notre côté, suggère Circé la Grande.
-Nous le devons, c'est certain, grogne Zeus qui tourne les talons pour sortir de la maison.
Deimos, cigarette au bec, lui emboîte le pas, imperturbable. Hermès ferme la marche et la porte derrière eux.
Une cacophonie d'exclamations éclate alors dans le hall. Je n'ai pas le temps de reprendre mon souffle que je me retrouve fermement entraînée par le poignet au milieu de la foule. Médée la Jeune me pousse vers une porte latérale et on se retrouve dans un petit salon cosy avec deux canapés recouverts de plaids et de coussins, une cheminée allumée et des trépieds de bronze éteints. Le battant claque dernière nous. Circé la Grande, mes deux sœurs et ma mère sont déjà là, un état de panique très proche du mien.
-C'est hors de question, répète ma mère en faisant les cent pas. Ella est trop jeune ! Inexpérimentée !
-Calme-toi, Thessa ! Réfléchissons plutôt, engage Circé la Grande.
Je ne parviens pas non plus à penser posément. Pourquoi un dieu voudrait m'épouser, moi ? Zeus a raison, c'est absurde. J'ai du mal à respirer. Je me sens oppressée au point de tirer sur le col de mon pull en inspirant un grand bol d'air.
Je suis la sorcière inutile par excellence !
Ou peut-être... Peut-être que je peux justement avoir cette utilité-là ? Epargner Méroé. Mettre enfin mon existence au service des miennes. Il n'y aurait aucune perte de potentiels pour elles. Mais ça voudrais dire ! Je n'y avais jamais songé jusque-là. Tout ce dont j'ai envie, c'est de m'amuser, rencontrer de garçons, sortir avec quelques-uns, coucher avec le bon , le quitter s'il le faut... Je n'en ai embrassé que deux, c'est beaucoup trop tôt pour m'engager à vie avec un parfait inconnu ! Le dieux de la terreur, en plus ! Je veux pas ressentir un tel effroi dés qu'il posera les yeux sur moi !
Mais je ne peux pas accepter non plus que Méroé subisse ça, elle aussi. Elle a pâli en le voyant débarquer. Non, je ne souhaite à personne ce qu'il peut provoquer d'un regard.
Ma famille et nos deux guides s'engueulent allègrement, il faut que j'arrête ça.
-Je vais accepter, dis-je d'une voix que j'espérais plus forte.
Personne ne m'entend. Ou plutôt ne m'écoute. Je serre les poings, je dois nourrir ma nouvelle détermination jusqu'au bout.
-Je vais accepter ! crié-je alors pour couvrir leur échanges
Je les interromps aussitôt. Elles se tournent toutes vers moi d'un air médusé.
-Citrouille, tu ne sais pas ce que tu dis, souffle Méroé. Deimos est le chef de la sécurité des dieux sur Terre. Il terrorise tout le monde, même les sien ! Il n'est pas une bonne personne pour toi.
De quoi me glacer le sang et me convaincre davantage.
-Pourquoi alors je devrais avaler que toi tu l'épouses ?
Méroé écarquille les yeux de surprise.
-Parce que je peux me défendre, moi, réplique-t-elle avec un trémolo dans la voix.
Son manque d'assurance me saute à la gorge pour la première fois. Elle devait avoir de grosses attentes avec cette union, et elle tombe à présent de haut.
-Ce n'est qu'un mariage, pas une bataille, soutien-je.
Circé la Grande et Médée la Jeune partagent au même instant un regard, puis acquiescent.
-Ella, il faut vraiment que tu saches dans quoi tu t'engages, commence la première.
Ma mère sort à nouveau de ses gonds en poussant une beuglante de refus que Médée la Jeune stoppe net d'un des plus sévères. Ma famille se rassemble dans un coin, rembrunie et pleine d'inquiétude. Si le candidat des dieux parvient à paralyser n'importe qui en une fraction de seconde, je dois dire que me retrouver encadrée par nos deux guides dans une situation aussi grave me terrorise tout autant.
-En temps normal, les dieux vivent en trois plans dimensionnels : la dimension infernale et souterraine, la dimension terrestre dans laquelle Hécate avait l'habitude de vivre, et la dimension olypienne et céleste à laquelle ils n'ont plus accès depuis cent ans. Cela dit, peu importe leur dimension de prédilection en ce qui concerne leur nature. Même si les dieux sont tous vindicatifs, querelleurs et fiers, on les divise en deux catégories : ceux à la nature bienveillante, comme Héra, déesse du mariage, Athéna, déesse de la sagesse, Apollon, dieu du soleil, Aphrodite, déesse de la beauté et du désir, ou encore Éros, dieux de l'amour. Et ceux à la nature malveillante, comme Hadès, dieux des Enfers, Arès, dieux de la guerre, Thanatos, dieux de la mort ou encore Deimos, dieux de la terreur.
En essayant d'assimiler le long exposé, je hoche la tête, histoire d'exprimer quelque chose. Mais je reste bloquée à .
Médée la Jeune dodeline de la tête.
-Oui, enfin, tu oublies quand même de dire que Deimos et son frère Phobos avaient pour habitude d'accompagner leur père Arès sur le champs de bataille et de terroriser l'ennemi. On pouvait autant mourir transpercé d'une lance que de peur, jadis.
-Certes, mais si Zeus refuse de changer son candidat, nous n'aurons pas le choix. Ella. C'est très sérieux, nous avons besoin de cette Union.
Je hoche à la tête, les idées en pagailles.
Méroé avance d'un pas pour intervenir.
-Mais nous...
-Nous réfléchirons à la suite plus tard, coupe aussitôt Circé la Grande.
Les deux guides m'observent, les bras croisés. Elles semblent attendre une confirmation orale de ma part.
-Je comprends, murmuré-je, avant de m'éclaircir la voix. Méroé a plus d'avenir ici que moi.
-Et tes études, alors ? lance ma mère.
L'université me revient subitement en tête. Durant quelques minutes, j'avais zappé ma réalité quotidienne. À force de dissocier ces deux pans de ma vie, je finis par ne plus penser à l'un lorsque je suis dans l'autre.
Embarrassée, je baisse les yeux.
-Tu sais, je n'arrive pas encore à savoir où je vais avec mes études. Et peut-être que je peux les continuer de loin, il faudra bien que je m'occupe d'une manière ou d'une autre.
-Il faudra surtout que tu donnes naissance à la future Médée, rétorque-t-elle. Tu y as pensé, à ça ? Tu es prête à devenir mère ?
Je déglutis. Non, j'y pensais encore moins qu'au mariage.
-Peut-être qu'Ella ne pourra pas donner naissance à une sorcière de pouvoirs ? lance alors ma mère avec espoir.
-Non, Ella pourra très bien le faire, contre rapidement Circé la Grande.
Sa nièce Médée la Jeune et elle m'encadrent et me prennent chacune une main.
-Si tu acceptes, nous serons à tes côtés. Tu pourras compter sur nous pour t'épauler et te conseiller.
Je crois que c'est bien la première fois qu'elles me disent une telle chose et que j'ai l'impression, du coup, d'être enfin prise en considération par ma propre communauté. Je les vois, toutes les deux, comme les guides des miennes, mais sans jamais m'être sentie guidée moi-même.
-Je vais le faire, affirmé-je alors, ragaillardie.
Je préfère ignorer les exclamations découragées et colériques de ma mère et mes sœurs, et emboîte le pas de Circé la Grande et de Médée la Jeune pour retourner dans le hall. Au même instant, Hermès, qui devait surveiller les allées et venues depuis la fenêtre, ouvre la porte d'entrée et fait place à Zeus et Deimos. Nous nous retrouvons à nouveau face à face, lui et moi. Mais je préfère porter toute mon attention sur Zeus.
-Nous avons discuté, déclare ce dernier en préambule.
À entendre, il semble gêné. J'espère presque qu'il va dire que Deimos se retire de l'Union et qu'un autre dieu, bienveillant, se porte volontaire.
-Deimos reste sur ses positions. Qu'en pense la sorcière sans dons ?
Et zut. La ... Est-ce que je ne vais jamais être autre chose que ça ? Quitte à me prendre pour un morceau de viande à marchander, autant m'appeler par mon prénom !
-Je m'appelle Ella, je ne suis pas qu'une sorcière sans dons, précisé-je avant de sentir l'emprise de mes guides se resserrer sur mes bras.
Zeus, lui, hausse les sourcils, apparemment surpris. Il jette un regard sombre sur son petit-fils et grogne :
-En plus, elle a son petit caractère.
-Ce genre de comportement farouche se dresse, Zeus, réplique Deimos tout en soufflant des volutes parfumées.
Oh là là, mais tu te mets le doigt dans l'œil, le mufle !
Zeus inspire profondément et expire, faisant par la même occasion grésiller à nouveau les lumières du hall.
-Soit ! lance-t-il d'une voix de plus en plus forte. Qu'en pense Ella Je-ne-suis-pas-qu'une-sorcière-sans-dons ?
J'ouvre la bouche pour répondre, mais Circé la Grande me devance :
-Elle est d'accord, elle aussi.
-Bien, ils sont donc officiellement fiancés. Héra se chargera de la suite, nous les marierons dans deux semaines.
-C'est ce qui est prévu, oui, confirment nos guides.
Deux semaines seulement ! Les mariages sur Terre ne s'organisent pas du jour au lendemain. Et j'ai manqué toute la discussion sur l'organisation du mariage parce que j'étais bien trop occupée à donner du poulet à ce maudit dieu de la terreur !
-Avant que nous partions, je souhaite m'entretenir seul à seule avec ma fiancée.
Je ne suis pas sûre d'y tenir, pour ma part. Mais dès qu'il fait un pas vers moi, Circé la Grande et Médée la Jeune reculent. Il saisit mon poignet, je réprime un frisson de crainte.
-Ne compte pas quitter cet endroit avec elle, prévient immédiatement notre guide aînée. Le sort de protection au-dessus de la Clairière t'en empêcherait, tu n'irais nulle part.
-Ce n'est pas mon intention, sorcière.
Et en un clignement de paupières, on se retrouve à l'extérieur, au beau milieu de la Clairière, parmi les camélias et les chrysanthèmes. J'ai la tête qui tourne quelques secondes, le temps de m'accoutumer à la téléportation sauvage que je viens d'expérimenter. Deimos me relâche et s'éloigne de deux ou trois pas, le temps d'allumer, encore, l'une de ses cigarettes. Moi, j'essaie de respirer plus calmement. L'air frais m'y aide. Je dois recouvrer mes esprits et tenter de rationaliser ce qu'il est en train de m'arriver. L'odeur qu'il dégage me frappe à nouveau : du dictame de Créte et du laurier d'Apollon... ces deux plantes ont des vertus apaisantes de base, et j'imagine que les dieux les ont traitées, d'une manière ou d'une autre, pour les rendre propices à la consommation sous cette forme. Pourquoi un dieu pareil en fume autant ? Est-ce qu'il fume tout le temps ? Est-ce que je viens de me fiancer à un accro de la fumette ?
-Tu souhaites me dire quelque chose ?
Je me rends compte que j'observe de travers sa très probable mauvaise habitude.
-Vous êtes nerveux en fait, vous avez peur de nous.
Ses lèvres droites esquissent un sourire froid. Il faut vraiment se concentrer sur elles pour le percevoir.
-Je fume pour me contenir au milieu de votre attroupement de sorcières. Crois-moi, personne ne veut voir de quoi je suis capable, ici et ce soir.
Le souffle rauque et énervé de sa voix achève de m'en convaincre. Bon sang, dans quelle folie je me suis engagée ! Comment en est-on arrivés là, au juste ?
-Pourquoi moi ? lancé-je alors, me décidant à comprendre un minimum son cheminement à lui. Parce que je suis inoffensive ? C'est tout ?
Je me risque à lever les yeux sur lui, son regard dépareillé me saisit à nouveau. Je fais un pas de côté, grimaçant de douleur en sentant mes bras et mes jambes se raidir. L'aura de Deimos, une fois captée, ne me lâche pas.
-Tu finiras par t'accoutumer, déclare-t-il seulement.
-À votre terreur, vous voulez dire ?
-Plus tu passeras de temps avec moi, et moins tu la ressentiras.
Je suis plutôt ravie de l'apprendre, même si cela signifie le côtoyer le plus possible.
-Vous faite moins peur en chien-loup, marmonné-je.
Il penche la tête sur le côté, perplexe... et peut-être curieux aussi.
-C'est pour ça que tu m'as ceressé tout à l'heure.
J'ouvre de gros yeux, troublée par son affirmation.
Alors que je me sentais glacée jusque-là, une bouffée d'embarras, brûlante et soudaine, enflamme mon ventre et mon visage.
Nier ! Tout nier en bloc ! Il ne doit pas se faire de fausses idée !
-Non, non, non ! Je vous ai gratté l'oreille, nuance !
-Trois fois.
Je me sens rougir à toute vitesse.
-Deux fois ! La troisième était purement accidentelle !
-Comment tu as qualifié ça déjà ? Un ?
J'agite mon index devant moi à la recherche de la bonne repartie, mais rien ne vient. Par Hécate, j'ai vraiment dit ça !
-Votre comportement n'est pas du tout correct, je ne savais pas qui vous étiez à cet instant-là, l'accusé-je alors, au comble de la gêne.
Je croise les bras, décidée à adopter la posture de l'indignation. Finalement, c'est vraiment de famille. Zeus s'est transformé en taureau pour enlever Europe et en aigle pour ravir Ganymède ! Si ça se trouve, mon futur époux est une sorte de pervers lui aussi... Un fumeur qui se métamorphose en chien-loup pour harceler les filles le soir... Fichtre.
Lorsque je lui jette un regard suspicieux, je remarque que lui se permet de me toiser avec une attitude autoritaire.
-Je ne veux pas que ma fiancée câline n'importe qui.
-Je ne câline pas n'importe qui, le rembarré-je.
Juste mes deux soeur, ma mère, tante Zelda parfois, mes amis sur le campus, Madeline et Rachel surtout, les nymphes des bois dès que je les croise, les animaux qui me semblent gentils et quelques arbres auxquels je tiens. OK, OK. Je câline pas mal de monde. Mais là n'est pas la question ! Je secoue la tête pour me reprendre.
-Vous n'avez rien à m'interdire, quoi qu'il en soit.
Il se contente d'émettre un son grave et guttural qui ne me rassure pas vraiment et qui fait vibrer mon corps en entier.
-J'aurais même pu exiger d'épouser un autre dieu, moi aussi !
Là, je me fait l'effet de prendre une pelle et de commencer à creuser ma propre tombe.
-Vraiment ? relève-t-il avec une arrogance remarquable. Qui ?
-Hermès,, par exemple, et pour ne citer que lui, bien sûr.
Je m'enfonce. Mais autant y aller avec panache !
-Hermès ! appelle fermement Deimos, soulevant les feuillages autour de nous.
Le dieu apparaît comme par enchantement à côté de lui, me faisant sursauter par la même occasion. Je ne sais pas si je vais m'hadituer à ce genre de chose.
-Deimos ?
-Ma fiancée souhaite t'épouser.
Le regard ahuri du dieu messager me confond.
-Oh, dit-il en se massant la nuque. Je suis flatté, mais je ne suis pas le fils d'Héra, et l'idée du mariage vient d'elle. Il fallait un dieu dans sa lignée.
Piteuse, j'acquiesce en marmonnant des . Si monsieur le mufle voulait me remettre à ma place, c'est gagné.
-Deimos est l'un des héritiers des maîtres de l'Olympe. Un peu comme un prince royal dans le monde des humains, si tu préfères...
-C'est bon, merci, fini-je par l'interrompre. J'ai compris.
Hermès reprend son sourire.
-Ah, bien. Je vous laisse alors.
Et il disparaît. J'avoue que là, je boirais bien du gin de Zelda. Direct à la bouteille.
-Je voulais te parler pour t'annoncer ma visite chez toi, la semaine prochaine, reprend Deimos comme si de rien n'était.
Cette capacité à l'impassibilité va me rendre chèvre, je le sens ! Est-ce qu'il ressent même quelque chose ? Tout ce qu'il a l'air de faire, c'est de contenir sa terreur pure. L'imaginer se balader sur le campus de l'université avec moi m'angoisse par avance. Comment je vais même le présenter ? Ou seulement évoquer ce mariage autour de moi sans qu'on se pose de réelles et tout à fait légitimes questions ?
-Pour quoi faire ? questionné-je alors qu'un flot de nouvelles interrogations me met la tête sous l'eau.
-Je veux inspecter ta vie et tes habitudes. Je n'ai eu qu'un rapide aperçu aujourd'hui.
? Il a bien dit ça ?
Deimos jette son mégot par terre et se passe la main dans ses cheveux très blonds d'un geste si naturel qu'il me marque. Lui qui semble si immobile, figé dans une tension constante. Et soudainement, en une seconde, il fait quelque chose d'anodin mais rassurant. Plein de petits détails se mettent à attirer mon attention : une mèche qui retombe sur son front, la mini fossette sur sa joue gauche, le bouton défait de sa chemise, le teint sable blanc de sa peau qui frémit d'or à chaque battement de coeur... Sa fascinante beauté me bouscule. Deimos fait peur, mais il attise aussi un charme vibrant très étrange. Il doit être tout en contradiction.
-A bientôt, dit-il en se détournant de moi, me sortant de mes réflexions.
-Attendez !
Il s'arrête et me jette son oeil bleu par-dessus l'épaule.
-Pourquoi moi ?
Il ne répond pas immédiatement. J'espère bien ne pas être qu'un choix stratégique, mais en même temps, je ne peux m'attendre à rien d'autre de sa part. J'ai accepté, moi aussi, seulement pour aider les miennes et protéger ma soeur. Mais la demande vient de lui et lui seul. Zeus n'avait pas l'air au courant ni très partant.
Lorsqu'il ouvre la bouche, mon coeur marque un arrêt.
-Parce que tu es vierge, ce qui n'est pas le cas de tes soeurs. Tâche de le demeurer jusqu'au mariage.
-Q-quoi ?
-A bientôt, Ella Je-ne-suis-pas-qu'une-sorcière-sans-dons.
Et hop ! il s'éclipse, me laissant abrutie par sa déclaration.
Le s@lopard !