bc

Lames de fond

book_age0+
detail_authorizedAUTHORIZED
0
FOLLOW
1K
READ
like
intro-logo
Blurb

Thelonious, ancien flic reconverti en détective, s'engage dans une enquête sur les sombres secrets de la seconde guerre mondiale...

Thel, flic New-yorkais reconverti détective privé, était loin d'imaginer que cette enquête l'embarquerait au cœur des heures sombres de la deuxième guerre mondiale, des rives d'Allemagne à celles de Zanzibar, jusqu'aux confins du Yémen. Poussé par la silhouette racée de son étrange cliente, il va se lancer dans une chasse réveillant de nombreux fantômes, entre Mossad et secrets de la Kriegsmarine. Une enquête est un combat exaltant. Qui se gagne centimètre par centimètre.

À mi-chemin entre Joseph Kessel et Michaël Connely, Chris Costantini, lauréat du premier roman du Festival de Beaune (La Note Noire publié au Masque), finaliste de la Plume de Cristal (À Pas Comptés publié chez Michel Lafon et J'ai Lu) nous offre une aventure extrêmement documentée, un voyage palpitant à travers le temps, mêlant Occident et Afrique, où le suspense vous accompagne jusqu'au dernier chapitre.

Suivez l'attachant détective new-yorkais Thelonious Avogaddro dans une nouvelle enquête documentée et mouvementée qui suit les pas de la Kriegsmarine entre l'Allemagne et Zanzibar, avec ce polar trépidant de Chris Costantini !

EXTRAIT

Après trente années à la Crim’, de la police de San Francisco au NYPD, j’avais jugé révolu le temps de soulever les pierres tombales, de distribuer de la maille de fer et de l’antimoine de différents calibres. L’idée d’échapper définitivement à une hiérarchie, où une paire « couard-politicard » remportait toujours la mise face à mes quintes flush, avait pris corps. Ma plaque de lieutenant s’était ainsi retrouvée en guise de check final sur le tapis vert de ce poker menteur. Sans regret. En guise de parachute doré, ne me restait qu’un paquet de miles gratuits sur « Crime Airways ».

Je n’étais pas homme à me retourner sur le passé. Et puis, j’avais vécu ma vie comme une minuterie, à appuyer souvent dessus pour la relancer. La retraite m’avait bien effleuré, mais le terme m’évoquait une défaite. Quand on a longtemps oscillé entre les frontières du bien et du mal, de la légalité et de l’illégalité, de la folie et de la raison, on ne rend pas son passeport aisément. L’humeur à « tarfouiner » et à combler les piaillements des oisillons nicotine et adrénaline nichés dans mes ventricules demeurait encore bien présente.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Avec toute la rigueur d'un enquêteur, allant même jusqu'à retrouver un ancien commandant de sous-marin allemand, l'auteur tisse une trame digne des meilleurs polars américains. - Marc Gadmer, Femme Actuelle

Un polar contemporain haletant, écrit avec élégance et extrêmement bien documenté, relatant une enquête autour d'un trésor de guerre des nazis échoué à Zanzibar. - Lionel Eskenazi, Marque-Page

À PROPOS DE L'AUTEUR

Chris Costantini se lance en 2008 dans l’univers du polar. D’abord édité au Masque et lauréat du prix de Beaune, ce qui contribuera grandement à lancer cette carrière, puis chez Michel Lafon, il tente, à raison, l’aventure de l’autoédition numérique avec la parution de Lames de fond. Le livre connait un succès immédiat auprès des lecteurs et se classe très vite parmi les best-sellers français, avec 15 000 exemplaires vendus.

Son âme de grand baroudeur fournit à ses romans leur cadre, inspiré de ses nombreux voyages – et le lecteur curieux sortira ses vieux disques de Monk et de Chet Baker pour prolonger l’univers jazz qui s’y trouve distillé.

chap-preview
Free preview
Chapitre 1
1J’ARPENTAIS DE BONNE HEURE un trottoir clair obscur façon Caravage, vers mon nouveau bureau de Détective. Un rendez-vous m’attendait. Une journée de fin de printemps s’annonçait, trop belle pour ne pas charrier son lot inattendu de grains de sable. Je levai la tête, vieux réflexe depuis un fameux 11 septembre. Les récifs menaçants de Manhattan sur lesquels se tailladaient mes congénères quand ils échappaient aux squales du capitalisme, de la mafia et de la criminalité, défiaient un ciel céruléen. Dans le Pays basque, les pauvres peignaient leurs volets avec du sang de bœuf. À Big Apple, l’hémoglobine s’étalait sur toutes les façades et n’avait pas le temps de sécher : homicides, overdoses, suicides… Après trente années à la Crim’, de la police de San Francisco au NYPD, j’avais jugé révolu le temps de soulever les pierres tombales, de distribuer de la maille de fer et de l’antimoine de différents calibres. L’idée d’échapper définitivement à une hiérarchie, où une paire « couard-politicard » remportait toujours la mise face à mes quintes flush, avait pris corps. Ma plaque de lieutenant s’était ainsi retrouvée en guise de check final sur le tapis vert de ce poker menteur. Sans regret. En guise de parachute doré, ne me restait qu’un paquet de miles gratuits sur « Crime Airways ». Je n’étais pas homme à me retourner sur le passé. Et puis, j’avais vécu ma vie comme une minuterie, à appuyer souvent dessus pour la relancer. La retraite m’avait bien effleuré, mais le terme m’évoquait une défaite. Quand on a longtemps oscillé entre les frontières du bien et du mal, de la légalité et de l’illégalité, de la folie et de la raison, on ne rend pas son passeport aisément. L’humeur à « tarfouiner » et à combler les piaillements des oisillons nicotine et adrénaline nichés dans mes ventricules demeurait encore bien présente. « Thelonious Avogaddro, Détective privé », en lettres encore fraîches, sur mes cartes de visite et sur la porte de mon bureau, allait dans le droit fil de l’expérience capitalisée. Mélange de rigueur, de disponibilité totale, de patience. Avec le loisir de choisir mes affaires. Et ça « sonnait » bien. Surtout dans la bouche de Bacall face à Bogart. John Davenport, un vieux pote, m’accueillit, un large sourire aux lèvres. Aussi méticuleux que sa chevelure était cendrée et que ses sourcils étaient hirsutes. Ancien du MIT, Massassuchets Institute of Technology, il avait biberonné du high-tech depuis sa plus tendre enfance pendant que je me prenais pour Mc Queen dans Bullit. Notre amitié avait parfois été mise à mal, mais elle était de celles qui rimaient avec toujours. John était un passionné, et j’aimais ce genre de types. En prime, il disposait d’un don exceptionnel pour les chiffres, à la limite de l’autisme. Un jour, alors que j’amarrais notre bateau après une virée du côté de Nantucket, il ne m’avait pas lancé assez fort le trousseau de la voiture qui avait fini dans la vase avec les bernicles. Impossible à retrouver, même après plusieurs plongées. John s’était alors concentré et s’était souvenu un par un des chiffres de la clé qu’il n’avait tenu que fugacement en main. On avait ainsi pu faire un double et démarrer la voiture. C’est donc sans crainte que je lui avais laissé le sésame de mon bureau de détective privé, au cinquième étage du 278 Pearl Street à l’angle de Beckman, pointe sud de Manhattan. Il installait depuis huit heures mon matériel informatique. Nous étions convenus qu’il m’en expliquerait le fonctionnement, même s’il savait que je n’en tirerais pas la quintessence. Comme de mon cerveau, selon certaines mauvaises langues. Mais, dans notre siècle fait d’apparences, ça ferait plus sérieux, bien qu’il y eût peu de chance que ma clientèle en fût dupe en me voyant m’escrimer d’un seul doigt sur le clavier. À cinquante-cinq ans passés, on ne se refait pas. – Hé, Thel, ça gaze ? Ses yeux globuleux me fixaient, les doigts lourds et velus en apesanteur face à l’écran neuf qui trônait sur mon bureau. La couperose de ses joues épaisses diffusait des effluves d’after-shave bon marché. J’exhalai vers lui une bouffée de cigarette en guise de réponse. – Allez, rapplique ! insista-t-il. J’ai jusqu’à midi. Avec le nom que tu portes, tu devrais être à l’aise. Sa référence au physicien Avogadro, mon homonyme à un d près, inventeur du nombre du même nom, me laissa de marbre. D’aucune utilité dans le quotidien, ce qui s’avérait plutôt décevant de la part d’un natif d’un pays auquel on devait pèle mêle ragazza, Ferrari, truffe blanche, haute couture, Verdi et place du Palio. J’observai John à la dérobée. Ses initiales brodées sur une chemise de coton pâle se déformaient sous sa respiration lourde. Il portait nonchalamment sa cravate comme un étui pénien. Son costume aurait rendu dingue n’importe quel caméléon. Les yeux plissés devant l’écran, paumes immobiles, ses doigts virevoltaient sur les touches. Un Duke Ellington du clavier. Nous étions aux antipodes : marié, trois gosses, un boulot stable, une maîtresse, une carte de membre du Rotary, le dernier putter en vogue et une ordonnance renouvelable de Viagra. Bref, mon yang ou yin, je ne sais plus. Après deux heures de Twitter, f******k, Google, Excel, et autres barbarismes face auxquels j’arborais l’air contrit du c*******é Ham à bord de la première capsule orbitale, John m’arracha à mes rêveries. Soi dit en passant, je n’avais jamais élucidé pourquoi les Russes satellisaient des chiens, et la Nasa, des singes. – Donc tu vois, là, tous les logiciels sont installés. File-moi une belle photo. Tu pourras ainsi te connecter avec ton réseau et tes amis… si tu en as toujours, avec ton caractère ! Mon caractère… J’avais parfois le coup de poing facile et mes dérives prenaient souvent l’apparence d’une bouteille. Surtout depuis la disparition de ma sœur puis de mon fils, et plus récemment, de ma mère. Et puis, trente années à ajouter du fer à des criminels anémiques, ça marque. On connaît plus ludique. D’autant que le statut de flic imposait une réserve qui avait fini par éroder mon âme espiègle de joyeux drille caractéristique de mon enfance. Alors, sans aller jusqu’à me trimbaler avec Humour is back sur mes tee-shirts, j’avais décidé d’explorer les catacombes de mon esprit, dans l’espoir de prendre ensuite les choses plus à la légère. Je m’étais ainsi retrouvé plusieurs fois dans le cabinet de ma voisine de palier, une ostéopathe spécialisée dans l’énergie transgénérationnelle. Sous son action, les plaques tectoniques de mon âme se mouvaient en séismes moins brutaux. Je participais même à une vaste enquête d’Harvard sur le bonheur. Après inscription sur iphone, arrivaient plusieurs fois par jour des questions du type : Avez-vous bien dormi ? Vous sentez-vous bien ? À évaluer sur un curseur allant de « très bien » à « moyen » qui permettait de mesurer l’humeur du moment. À la fin, on recevait son « profil de joie ». Tout un programme. Tut… tut… tut. Nous sursautâmes. Carol Segrue, mon ex-coéquipière, m’informait par texto des suites de l’opération qu’elle avait subie plus tôt. Je l’aimais bien, cette petite avec laquelle j’avais clos ma dernière enquête de flic : une histoire glauque de prothèses et de drogue au cours de laquelle la nième femme de ma vie s’était envolée. Une dénommée Sue Barker. Pour le coup, je n’y étais pour rien. De toute manière, depuis la mort de ma mère, plus aucune femme ne pouvait me quitter. « Thel, merci pour tes messages. Mon opération s’est bien passée. 95B ! Je pose ma dem’ après-demain. Je t’embrasse. » À son entrée dans la Police, Carol arborait une poitrine hypertrophiée. 100 D, ou approchant. Un score de bataille navale qui touchait le croiseur de sa vie. On lui avait bricolé son holster, mais elle se plaignait régulièrement de douleurs au dos et au cou. Pas évident pour un boulot où on était censé courir vite. On s’était pas mal vus depuis mon départ, consolidant un rapport mi-copain, mi-père / fille. J’étais son Baloo dans cette jungle urbaine. Vingt-six ans, brune piquante, des yeux pétillants. Le genre de minois charmant fait pour le sourire et sachant le faire naître chez les autres. Capable aussi de dureté, apanage de l’expérience. Dernière fille d’une lignée de quatre, alors que le père attendait désespérément un fils. Carol avait encaissé sa frustration sans mot dire, puis s’était empressée de quitter le domicile familial dès qu’elle avait pu. Après un cursus de droit, elle avait intégré la police. Bosseuse, astucieuse, son humour avait égayé mes dernières semaines de lieutenant, même si je ne partageais pas toujours ses avis sur mes cravates. En bonus, elle faisait mine d’ignorer les traces laissées par les tabourets de ces lieux que je fréquentais, où on défait les réputations. Deux semaines auparavant, d’une moue espiègle, elle avait émis le désir de me rejoindre comme associée dans mon bureau de détective. La décence m’obligeait à lui rétorquer qu’il valait bien mieux rester dans un boulot stable où elle avait encore tout à apprendre que de rejoindre un vieux gredin dans une aventure des plus aléatoires. Un simple regard à mon carnet de commandes dictait ce conseil. J’avais bien depuis six mois résolu quelques affaires, mais pas de quoi arracher un demi-sourire à mon banquier, doper mon cholestérol ou acheter un costard chez Bloomingdale’s. Encore moins d’embaucher une secrétaire accorte. Se faire une clientèle demande du temps. Il en va des secrets comme des rumeurs. Vous faites une confidence à une personne, qui s’empresse d’en parler à une autre, puis à une autre et au final… 111 personnes sont au courant. Je misais là-dessus pour asseoir ma réputation et distribuais à tout va des cartes à des vieux collègues, des attorneys, des indics. Seuls les avocats échappaient à ma liste. Les chaînes TV étaient envahies de leur publicité, du type « parlez gratuitement à un avocat, vous ne le paierez que s’il vous rapporte de l’argent ». Tout était bon pour attaquer compagnies d’assurances, lieux publics, salles d’attente d’hôpitaux. Un avocat spécialisé dans les handicapés faisait fortune en mesurant trottoirs, ascenseurs inadaptés, défauts de parking… aidé par des détectives. Je ne mangeais pas de ce pain-là. Finalement, il y avait de la place pour un deuxième bureau et je me fiais à mon instinct. Carol contribuerait à adoucir ma transition professionnelle. Je revins m’asseoir près de John. – Tu vois, thel.com, c’est plus simple qu’avogaddro-detective ou thelonious-detective non ? poursuivit-il. J’approuvai la simplification, plus mémorisable et compréhensible dans toutes les langues. – Veux-tu aussi un firewall pour tous les trucs de cul que tu vas recevoir ? – Précise, dis-je, l’air de celui qui découvrait la vie. – Quand on est branché sur internet, on reçoit un tas de messages indésirables. Axés b***e surtout, si tu vois ce que je veux dire… Il existe des logiciels pour les filtrer. – Alors ok, sauf ceux qui permettent d’allonger le pénis. Tu connectes l’ordinateur de Carol dans la foulée ? – J’ai prévu de repasser cet après-midi pour tout finir. Tu seras là ? N’étant pas du genre à voir plus loin que l’heure qui suivait, je m’apprêtais à répondre que oui, vraisemblablement, quand un bruissement se fit entendre sur le palier du bureau. Un souffle. Qui allait éteindre à tout jamais les cierges de mes espérances.

editor-pick
Dreame-Editor's pick

bc

Dans L'antre du Mafieux : La Saga des frères Pelizzari :( Le Mystérieux Lorenzo Pellizarri) Tome 1

read
15.3K
bc

Mon mec ce mafieux... Nouvelle génération ( tome 5 et 6 )

read
6.1K
bc

Douce sois la vengeance

read
4.6K
bc

Mon retour à San Diego

read
1K
bc

Saga du Loup Mort

read
1K
bc

enfermé

read
5.6K
bc

Parce que tu es ma dame

read
2.3K

Scan code to download app

download_iosApp Store
google icon
Google Play
Facebook