La villa était paisible, endormie. Tout le monde semblait s’être retiré pour la nuit. Mais alors qu’il passait devant l’une des chambres, un éclat de rire retentit. Celui de Zaynab.
Intrigué, Mourad s’arrêta. Sans frapper, il ouvrit la porte et entra. Zaynab était allongée sur son lit, téléphone à la main, plongée dans une discussion visiblement animée.
Elle se redressa brusquement en le voyant entrer. Avant même qu’elle ne réagisse, Mourad s’avança et lui arracha le téléphone des mains.
— Donne-le-moi, protesta-t-elle, abasourdie. Tu fais quoi là ?! Rends-le-moi tout de suite !
Il ne répondit pas. Sur l’écran, le visage d’un jeune homme apparut quelques secondes avant que Mourad ne coupe l’appel.
— Je te confisque ton téléphone.
Zaynab éclata d’un rire nerveux, mêlé d’incrédulité.
— Tu crois que t’as quel droit, sérieux ? Tu crois que j’suis une gamine ?!
Mourad, les mâchoires serrées, répondit avec froideur :
— Si tu continues ce comportement, tu risques de le regretter.
— Je n’ai pas peur de toi, répliqua-t-elle, les yeux brillants de colère.
Il la fixa un instant avant de lâcher d’un ton glacial :
— Tu devrais. Car je peux détruire la vie de ce garçon… et enterrer l’entreprise de sa famille.
Puis, sans ajouter un mot, il quitta la chambre, visiblement agacé.
Zaynab, elle, resta figée. Le cœur battant. Entre rage et frustration.
Mais plus que Mourad, c’était à sa propre famille qu’elle en voulait. C’est eux qui l’avaient poussée dans cette mascarade.
Et ce soir, elle en payait déjà le prix.
Ce matin-là, Lina se réveilla avec une motivation ardente.
Elle n'était plus dans le doute, ni dans l’observation. Il restait quelques jours pour faire la différence, et elle comptait frapper fort. Compétitrice dans l’âme, elle refusait de perdre. Encore moins face à des rivales qu’elle estimait moins stratégiques qu’elle.
Elle n’aimait ni la lenteur, ni les efforts vains. Il était donc temps, selon elle, de passer à la vitesse supérieure.
Et peu importait si Mourad avait interdit l’usage de certaines techniques de séduction. Lina avait ses propres armes. L’un de ses secrets les mieux gardés était un produit qu’elle tenait de sa grand-mère. Une mixture artisanale, 100 % féminine, à base de plantes rares et d’arômes séducteurs. Elle en avait fait un best-seller sur sa boutique en ligne. Mais ce matin, ce n’était pas pour le commerce. C’était pour Mourad.
Après la soirée de la veille, elle se sentait galvanisée. Elle voulait marquer son territoire, créer une ambiance intime et gourmande. Alors, elle se dirigea vers la cuisine, y retrouva le chef et lui souffla son idée.
— Une fondue au chocolat, lui dit-elle. Mais pas n’importe laquelle.
Elle ajouta discrètement quelques gouttes de son élixir dans le mélange, sous le regard intrigué du cuisinier. Puis, avec précision, elle l’aida à tremper des fraises fraîches et des rondelles de banane dans le chocolat fondu.
Chaque geste était réfléchi, mesuré.
Lina ne laissait rien au hasard.
Et dans sa tête, une seule idée dominait : Aujourd’hui, il se souviendra de moi.
Pendant le petit-déjeuner, Lina posa délicatement son dessert juste à côté de Mourad.
Une fondue au chocolat encore tiède, qu’elle avait préparée ce matin même avec l’aide du chef cuisinier. Fraises et rondelles de banane y avaient été trempées avec soin.
Jennah, Bella Dior et Khoudia voulurent y goûter.
— Non, désolée les filles, déclara Lina avec un sourire confiant. C’est uniquement pour Mourad.
Les autres se regardèrent brièvement, un mélange de surprise et de légère irritation sur le visage.
Après une gorgée de thé, Jennah n’attendit pas plus longtemps pour poser la question que tout le monde attendait :
— Alors Lina, raconte… le dîner, c’était comment ?
Lina se redressa, fière :
— C’était parfait. Un restaurant quatre étoiles, une ambiance calme, une belle musique. On a bien discuté. J’ai appris plein de choses sur lui. Et j’ai surtout hâte d’en apprendre encore plus.
Jennah soupira et dit en souriant :
— Moi aussi j’ai hâte de l’avoir en tête-à-tête… et j’espère que ce sera dans une chambre d’hôtel.
Un silence gêné s’installa.
Bella Dior détourna les yeux et étouffa un rire discret. Mourad, lui, esquissa un léger sourire sans rien dire.
Zaynab ne dit rien, mais son regard noir en disait long. Elle était écœurée par tout ce cirque.
Bella Dior reprit la parole pour détendre l’ambiance :
— Aujourd’hui, on sort tous ensemble. On va passer la journée sur un yacht.
L’annonce fit l’effet d’une bouffée d’air. Les visages s’éclairèrent, même celui de Zaynab.
— Enfin, souffla-t-elle. J’en avais besoin. Ici, avec tout ce que je vois et j’entends… j’étouffe.
Jennah la fixa un instant, intriguée.
— Et toi, Zaynab ? Qu’est-ce qui t’arrive ? T’es même pas sur ton téléphone ce matin…
Zaynab jeta un regard rapide à Mourad puis baissa les yeux sans répondre.
Khoudia murmura à son tour :
— Moi j’ai un peu peur de l’eau…
Mourad attrapa doucement sa main.
— Ne t’inquiète pas. Je resterai près de toi. T’as pas à avoir peur.
Khoudia le remercia d’un petit sourire.
Zaynab, qui observait tout, détourna le regard en soupirant.
Bella Dior jeta un coup d’œil à l’heure :
— Allez, il est temps d’aller se préparer.
Jennah se leva la première, suivie de Khoudia.
Lina, elle, resta près de Mourad.
— Tu veux goûter mon dessert ? demanda-t-elle avec douceur.
— J’ai plus très faim, répondit-il.
— Juste une bouchée, insista-t-elle.
Mais Mourad ne réagit pas et Lina insista encore une fois.
— Juste un petit morceau… pour me faire plaisir.
Zaynab se leva d’un coup, agacée :
— Il a dit non Lina. Tu peux arrêter de forcer. Tu deviens ridicule.
Puis elle monta dans sa chambre sans attendre de réponse.
Son comportement, comme celui des autres filles, ne passait plus inaperçu.
Peu après, tout le monde se prépara, monta dans les vans, et le trajet vers le yacht put enfin commencer.
Une fois arrivés au port, un homme et une femme au sourire professionnel les accueillirent chaleureusement. La mer scintillait sous le soleil de fin de matinée, et le yacht qui les attendait était à la hauteur de la réputation des Al Fayed.
Dès qu’ils montèrent à bord, l’ambiance s’allégea. La musique, le vent, la vue… tout annonçait une journée mémorable.
Jennah fut la première à se changer. Sans perdre une minute, elle se glissa dans un maillot de bain deux pièces très stylé, visiblement choisi pour faire tourner les têtes. Lina suivit, optant pour une version plus chic avec un paréo assorti. Zaynab, bien qu’agaçée intérieurement, finit elle aussi par mettre son maillot et rejoindre les autres à l’extérieur.
Khoudia, elle, restait assise à l’ombre, visiblement tendue. Le bruit de l’eau, le balancement léger du yacht… tout cela la rendait nerveuse.
Mourad s’approcha doucement d’elle.
Bien sûr, voici la scène détaillée entre Khoudia et Mourad sur le yacht :
Khoudia était restée assise à l’ombre, en retrait du groupe, les bras croisés sur ses genoux. Le soleil brillait haut, la mer scintillait tout autour, et les rires des autres semblaient lointains pour elle. Son regard était figé sur l’eau, les lèvres serrées. Elle n’avait même pas touché à son verre.
Mourad la remarqua. Il quitta le groupe quelques instants et s’approcha doucement.
— Tu ne profites pas de la balade ? demanda-t-il calmement, en s’accroupissant près d’elle.
Elle sursauta presque, puis lui lança un petit sourire gêné.
— Ce n’est rien… Je préfère rester là.
— Tu as peur de l’eau, hein ?
Khoudia hésita, puis hocha timidement la tête.
— J’ai toujours eu peur… même petite, je n’aimais pas la mer. C’est beau, mais c’est trop vaste. Trop… instable.
Mourad s’assit à côté d’elle, les bras posés sur ses genoux.
— Tu sais, moi aussi j’ai peur de certaines choses. Pas de la mer… mais du vide. Celui qu’on peut ressentir, même entouré.
Elle le regarda, surprise. Il continuait, la voix posée.
— Mais parfois, c’est en affrontant ce qu’on craint qu’on se découvre un peu plus. T’es montée sur le yacht, c’est déjà une petite victoire, non ?
Khoudia baissa les yeux, touchée par ses mots.
— J’ai failli refuser ce voyage à cause de ça… Mais je me suis dit que… peut-être que ça valait le coup.
— Ça le vaut, répondit-il sans hésiter.
Un silence doux s’installa entre eux. Il se leva ensuite, lui tendit la main.
— Viens. Juste quelques pas. Si tu veux. Pas plus.
Elle hésita. Puis glissa lentement sa main dans la sienne. Ils marchèrent ensemble jusqu’au bord du yacht, là où les autres dansaient plus loin. Mourad resta à ses côtés. Elle respirait plus vite, mais elle tenait bon.
— Tu vois, t’es plus forte que tu ne crois, dit-il en souriant.
Elle sourit à son tour. Pour la première fois, elle regardait la mer sans la fuir.
A suivre