Puis ils rejoignirent le reste du groupe, rires et musique les entourant. Des plateaux de fruits frais, de boissons colorées et de mini burgers circulaient entre les invités. L’ambiance était détendue, presque magique.
Alors que le yacht voguait paisiblement sur les eaux turquoise, Bella Dior se leva d’un bond avec un sourire malicieux.
— Bon ! On va pimenter un peu cette sortie. Je vous propose un petit jeu : “Qui connaît le mieux Mourad ?”
Les filles se regardèrent. Certaines riaient, d’autres s’ajustaient rapidement, prêtes à briller. Mourad, lui, s’adossa à la rambarde, curieux de voir comment elles allaient s’en sortir.
Bella Dior installa les règles :
— Je pose des questions, vous répondez à voix haute. Pas de triche, pas de téléphone, pas de messes basses. Que le meilleur cerveau gagne !
1. “Quelle est la boisson préférée de Mourad au petit déjeuner ?”
Jennah répondit la première, sûre d’elle :
— Jus de fraise pressé !
Mourad arqua un sourcil, amusé.
Lina tenta :
— Thé noir avec du miel.
Zaynab, silencieuse.
Khoudia hésita, puis murmura :
— Café turc, sans sucre.
Mourad hocha légèrement la tête. C'était exact. Khoudia sourit timidement.
2. “Quel est son plat préféré quand il est stressé ?”
Jennah lança :
— Sushi. Il me l’a dit dans la voiture !
Lina :
— Tagliatelles à la t****e.
Zaynab leva enfin les yeux :
— Harira. Celle de sa mère.
Tout le monde la regarda. Mourad, surpris, ne dit rien mais son regard trahissait son étonnement. C’était vrai.
3. “Quel est son pays préféré pour s’évader ?”
Jennah, encore :
— Bali, les plages, l’ambiance, c’est son style.
Lina jeta un regard à Mourad et répondit doucement :
— L’Italie.
Zaynab, blasée :
— Il n’a pas de pays préféré, il aime les endroits calmes où personne ne le connaît.
Un silence s’installa. Mourad la fixa quelques secondes, l’air songeur.
4. “Quelle est sa plus grande phobie ?”
Jennah hésita.
Lina tricha rapidement du regard mais ne trouva rien.
Khoudia passa.
Zaynab répondit sans attendre :
— Être manipulé.
Le regard de Mourad se durcit légèrement. Elle avait visé juste, une fois de plus.
5. “Quel est son rêve d’enfant qu’il n’a jamais réalisé ?”
Cette fois, toutes hésitèrent.
Zaynab, encore une fois, lança d’un ton calme :
— Avoir un chien.
Mourad la fixa plus longtemps encore. C’était exact.
Bella Dior éclata de rire :
— Bon… je crois qu’on sait qui observe en silence, hein !
Jennah, vexée, croisa les bras. Lina baissa les yeux, contrariée.
Zaynab ne souriait même pas. Elle ne jouait pas pour gagner.
Mais elle venait de laisser une trace dans l’esprit de tout le monde.
Après le challenge, une légère tension flottait dans l’air. Jennah se servit un cocktail sans alcool en haussant les épaules, Lina allait retoucher son rouge à lèvres dans un miroir de poche, et Zaynab s’éloigna vers la proue du yacht, le regard perdu vers l’horizon. Khoudia, plus détendue, s’était enfin jointe à Bella Dior pour discuter en riant.
Mourad, lui, s’était fait silencieux. Il observait.
Zaynab l’avait frappé là où il ne s’y attendait pas : des réponses justes, précises, sans hésitation. Ce n’était pas du hasard.
Il s’approcha d’elle doucement, mains dans les poches.
— Je t’aurais crue moins attentive.
Elle tourna la tête, le fixant, presque froide.
— Ce n’est pas parce que je trouve ce jeu ridicule que je ne t’observe pas.
Il sourit à moitié.
— Tu m’observes, donc ?
Zaynab le regarda droit dans les yeux :
— Assez pour savoir que tu fais semblant d’être détaché alors que tu analyses tout le monde. Assez pour voir que t’as horreur qu’on devine ce que tu caches.
Un silence. Pas d’arrogance dans sa voix, juste une sincérité brute.
Mourad hocha doucement la tête. Il aimait ce genre de vérité.
— Tu veux que je m’éloigne ? demanda-t-elle, en voyant qu’il ne répondait pas.
— Non, reste, dit-il doucement. Je voulais juste respirer un peu moi aussi.
Ils restèrent là, quelques minutes, sans parler. Loin des cris de Jennah qui faisait des selfies en bikini, loin des soupirs de Lina qui guettait le regard de Mourad, loin de Khoudia qui apprenait doucement à se détendre.
C’était une parenthèse. Intense. Silencieuse.
Mais Mourad savait que dans ce jeu où elles voulaient toutes gagner, Zaynab, sans avoir levé un doigt, venait d’avancer d’un pas.
La nuit était tombée lorsqu’ils rentrèrent à la villa. Chacun avait le sourire aux lèvres, encore porté par les souvenirs d'une journée aussi riche qu’animée. Les filles regagnèrent leurs chambres pour prendre une douche, encore excitées par les fous rires partagés à bord du yacht.
Pendant ce temps, Mourad, fraîchement sorti de la sienne, déposa discrètement une robe dans la chambre de celle qu’il avait choisie pour l’accompagner ce soir-là. Puis, comme si de rien n’était, il rejoignit les filles dans le salon.
Dès qu’il franchit le seuil, Bella Dior s’écria avec un sourire amusé :
— Bon les filles, il est temps d’aller vérifier qui est l’élue du soir.
Jennah croisa les bras avec assurance :
— Ce n’est même pas la peine. On sait déjà qui va sortir avec lui ce soir.
Mourad, intrigué, arqua un sourcil.
— Ah bon ? Et qui donc ?
— Zaynab, bien sûr. C’est évident, elle a répondu juste à toutes les questions pendant le jeu.
Un sourire étira les lèvres de Mourad.
— Intéressant. Dans ce cas, allez vérifier.
Et sans ajouter un mot, il s’éclipsa pour aller se changer dans sa chambre.
Jennah et Khoudia se levèrent aussitôt pour courir vers les chambres. Zaynab, elle, resta figée sur le canapé.
— Pas la peine. Je sais déjà que ce n’est pas moi, murmura-t-elle.
— Mais vas-y quand même, lui dit Bella Dior.
— Non. Je te dis que ce n’est pas moi.
Ainsi, Zaynab resta dans le salon aux côtés de Bella Dior, attendant le verdict. Quelques minutes plus tard, Khoudia revint, seule. Le silence qui suivit sa présence suffisait à comprendre que la robe n’était pas dans sa chambre. Le regard que lança Zaynab à Bella Dior était chargé d’amertume, comme pour lui dire : « Tu vois, je t’avais prévenue. »
Un instant plus tard, Mourad reparut, vêtu d’un costard taillé sur-mesure. Lina et Khoudia le complimentèrent avec admiration, tandis que Bella Dior, fière comme à chaque fois, ne pouvait s’empêcher de sourire. Même Zaynab, malgré son agacement, dut admettre qu’il était particulièrement séduisant.
— Alors Zaynab, t’aimes bien comment il est habillé ? demanda Bella Dior avec malice.
— Il est classe, oui, mais je préfère quand il porte une kandura, répondit-elle avec sincérité.
Mourad la fixa un instant, sans un mot. Puis Bella Dior acquiesça :
— Je dois avouer que la kandura, c’est vraiment ce qui lui va le mieux.
Quelques minutes plus tard, Jennah fit son entrée, vêtue de la robe satinée qu’il avait choisie. (Voir l'image en haut)
Elle était sublime, consciente de l’effet qu’elle provoquait. Sa démarche assurée, son regard brillant, tout en elle respirait la confiance.
— Tu es très sexy, lança Zaynab, la première à réagir.
Jennah sourit, ravie :
— Merci. Au moins, toi, tu sais reconnaître la beauté quand tu la vois.
Lina, un peu choquée par l’audace de la robe, la complimenta malgré tout, par politesse.
— Merci, mais je sais déjà que je suis belle, répondit Jennah sans filtre.
Khoudia, plus réservée, osa une remarque :
— Tu es belle, mais… tu n’as pas honte de porter quelque chose d’aussi révélateur ?
Jennah éclata de rire.
— Honte ? Une femme doit toujours être sexy, peu importe l’occasion. Ce n’est pas en se couvrant comme une momie qu’on attire un homme.
Mourad la regarda un moment avant de commenter :
— Tu es très jolie, mais Khoudia a raison, c’est un peu trop dénudé.
Jennah leva les yeux au ciel, agacée par la remarque.
Quelques instants plus tard, il fut temps de partir. Jennah fit un clin d'œil aux autres filles en leur lançant :
— À demain matin, les filles.
Et sur ces mots, elle suivit Mourad. Ils quittèrent la villa, installés dans une luxueuse voiture, sous les regards mêlés de jalousie, de frustration ou de simple curiosité.
À peine Mourad et Jennah avaient-ils franchi la porte que Lina lâcha d’un ton sec :
— Jennah est prête à tout pour être celle qu’il choisira au final.
Zaynab, installée nonchalamment dans le canapé, esquissa un rire amusé.
— Tu parles d’elle, mais t’es pas mieux. Toi aussi, t’es prête à tout… sauf que t’es plus discrète.
Lina ne répondit pas. Le silence qui suivit fut révélateur : Zaynab avait touché juste. Elle baissa les yeux, consciente que cette remarque n’était pas gratuite.
A suivre