3

1421 Words
            Elio avait entendu la jeune femme s’approcher mais n’avait pas relevé la tête, absorbé dans sa lecture de la page économique.             Lorsqu’il était arrivé dans la maison et avait retrouvé la vieille Rosario, il avait été heureux. Celle-ci avait eu l’air très perplexe. Il connaissait la vieille femme et son mari depuis des années, bien avant que son oncle vienne s’établit au palazzo après la mort de ses parents pour s’occuper de lui. Et lorsqu’elle lui avait dire que Meghna Radcliffe Di Angioni se trouvait là, il avait été un peu déçu de se rendre compte qu’il ne pourrait pas profiter pour une fois de la solitude de la demeure. Il avait été bien tenté de s’en aller mais il s’était rappelé que la maison était assez vaste pour qu’ils puissent y séjourner tous les deux sans problèmes.             Il était alors monté dans sa chambre la saluer et discuter un peu avec elle. Il avait retrouvé la porte entrouverte et après un moment d’hésitation était entré pour se rendre compte qu’elle dormait et profondément.             Il était resté un moment à l’observer recroquevillée au milieu du lit, vêtue tout en noir. Même s’il ne pouvait voir entièrement son visage, il avait observé ses cheveux coupés court, à la garçonne comme on aimait à le dire, et son corps menu. Elle était toujours aussi petite que dans ses souvenirs. Il l’avait observé plus longtemps qu’il se devait, une folle envie de ranger les cheveux qui lui tombait sur la tempe derrière l’oreille. Il se demandait s’ils étaient aussi doux que ce qu’ils semblaient être.             Il avait quitté la chambre une minute plus tard avec une étrange sensation.             Plaquant un sourire sur les lèvres, il plia le journal prêt à faire face à la jeune femme qui ne semblait être pas heureuse de sa présence ici. Mais, lorsqu’il releva la tête, il se figea un instant, sans voix.             La jeune femme qu’il apercevait devant lui dans les minuscules vêtements n’avait rien avoir avec celle qui avait cru apercevoir dans son lit. Non, c’était une véritable déesse à la peau de porcelaine et aux formes sublimes qui se dressait devant lui, le fusillant de son regard noir. Il se mit à observer son visage à la beauté singulière, ses yeux bordés de khôl qui attiraient le regard et ses lèvres pleines incurvées formant un V qui donnaient envie de l’embrasser. Follement. Il sentit son pouls s’accéléré face à ses pensées plus que déplacées, en proie à un désir insidieux qu’il n’avait pourtant pas souhaité. Jamais, il n’oserait toucher à Meghna et encore moins avec le lien qu’il y avait entre eux. Son oncle le tuerait tout simplement. Même s’il était veuf, il n’osait plus avoir de relation sérieuse et les quelques qu’il avait eu n’avait été que pour passer un bon moment et Silvio le savait. S’il touchait à sa fille adoptive, il le lui ferrait regretter surtout s’il ne songeait pas à s’engager avec elle.             Reprenant une certaine contenance, il se leva et la regarda droit dans les yeux. Malgré le peu de distance qu’il les séparait, il se rendit compte qu’elle était vraiment plus petite, et menue, que lui mais cela n’empêchait qu’elle avait un sublime corps musclé. - C’est à moi de poser la question, Meggie ? Je ne pensais pas trouver quelqu’un ici et encore moins toi.             Il la vit pousser un soupir puis croiser les bras contre sa poitrine, accentuant plus leur rondeur et il dut faire un gros effort pour détourner son regard. - Plus personne ne m’appelle ainsi depuis la fin de mon adolescence, Elio. Tu n’as pas répondu à ma question. Que fais-tu ici ? - Quelle question ? C’est chez moi. J’ai bien le droit d’y venir quand je veux. - Je pensais que tu vivais en Sardaigne, d’après ce que j’avais cru comprendre d’où ma surprise. - J’y ai bien une maison mais ce n’est qu’une de mes nombreuses maisons. Ce palazzo est ma maison et celle de ma famille depuis plusieurs générations, Meggie alors je ne vois pas pour quoi tu as l’air si en colère que je sois là. - Je ne suis pas en colère mais agacée, dit-elle dans un soupir en laissant retomber ses bras. J’avais pensé profiter de la maison toute seule et j’étais loin de me douter que je t’y retrouverais. - Je vois qu’on avait le même projet, dit-il avec un sourire amusé.             Elle leva vers lui un regard furieux et il rit. Elle s’exprimait dans un italien parfait qu’accentuait son accent qui donnait un côté très sexy à sa manière de parler et encore plus lorsqu’elle prononçait son prénom. - Lorsque je suis arrivé, tu dormais alors je n’ai pu te saluer. Buongiorno, Meghna. - Cio, répondit-elle après un moment. Tu comptes rester longtemps ? - Quelques jours, tout au plus.             Il la vit pousser un autre soupir et tournant la tête scruta la surface de la piscine. Elle resta un long moment ainsi, comme si elle réfléchissait.             Ce n’était vraiment pas sa veine, pensa Meghna en tournant la tête vers Elio.             Pourquoi avait-il fallu que lui aussi ait également décidé de venir ici et au même moment qu’elle ? Meghna se mit à l’observer. Maintenant qu’il se tenait debout, elle se rendait compte qu’il la dominait largement de sa haute taille. Elle se sentait minuscule face à lui et pour la première fois détesta sa petite taille. Il y avait quelque chose de terriblement troublant et de fascinant qui se dégageait de lui. Mais, surtout c’est la réponse de son corps qui la déstabilisa un court instinct. Elle sentait une étrange sensation, comme des crampes dans le creux de son ventre et les pointes de ses seins se dressées dans son bikini.             Que lui arrivait-il ? pensa-t-elle désarçonnée. Aucun homme ne suscitait de réaction chez elle, jamais. C’est bien pour cela que les rares hommes qui ne l’ont jamais embrassé l’avaient surnommé : la reine des glaces. Un surnom qu’elle détestait et appréciait parfois. Selon les circonstances.             Inspirant grandement, elle esquissa une moue. Peu importe, ce n’était pas le moment de s’appesantir sur ses étranges sensations. Elle avait un problème à régler. Elle n’avait aucune envie de partager la demeure fut-elle aussi grande soit-elle. Mais avait-elle le choix ? Elle ne pouvait pas aller à Rome pour avoir aux dos ses parents ou encore à Londres ses amis. C’était ici le seul endroit où elle pouvait être parfaitement tranquille alors… - Je suppose qu’on peut faire des concessions, dit-elle en scrutant l’écran de son téléphone. - C’est ce que je me disais. La maison est assez grande pour qu’on puisse séjourner tous les deux sans se croiser sans cesse. - Si tu le dis, dit-elle en se mettant à pianoter sur l’écran.             Avec un sourire, Elio la regarda pianoter énergiquement sur son portable sans plus faire attention à lui. Elle poussa un lourd soupir qui le fit ricaner.             Son regard se fit attirer par ses longues jambes aux galbes parfaites qu’il eut envie de caresser pour en sentir leur douceur. Et puis remonter plus haut. Sentir une rondeur de sein contre ses doigts ou leur goût sur ses lèvres puis ses petites lèvres contre les siennes… Secouant la tête, il ferma un long moment les yeux.             Pourquoi n’arrivait-il à contrôler la tournure de ses pensées ? Bon, il était vrai que sa dernière relation remontait à des mois mais il s’en était très bien tiré ses dernières années sans fréquenté activement des femmes ou encore à se laisser aller au désir. Il avait un incroyable contrôle sur sa libido. C’est ce qu’il avait cru avant de tomber à l’instant sur sa chère cousine par alliance.             Elio n’avait plus souvenir de la dernière fois qu’il s’était laissé ainsi à désirer une femme depuis Isabella. En fait jamais. Pas une seule fois ses cinq dernières années et peut-être pas même Isabella alors il n’allait pas commencer avec une femme qui ne devait absolument pas toucher.             Le son d’un plouf lui fit rouvrir les yeux.             Meghna venait de plonger dans la piscine et il l’envia presque. Lui aussi aurait bien aimé faire un petit plongeon dans cette journée chaude. On n’était peut-être pas encore officiellement en été mais la chaleur commençait à se faire sentir. Mais, pour lui se sera une douche froide, le plus loin de la jeune femme et des émotions qu’elle suscitait en lui.             Il la regarda fendre l’eau d’un geste élégant et détourna le regard pour aller se réfugier à l’intérieur.4
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD