Mélodie du soirUpdated at Jan 17, 2022, 09:56
#prologue
Mélodie du soir
Écoute ces faibles gémissements lorsque la nuit a fini d’étaler les nattes des ténèbres…
Écoute cette voix lointaine qui chantonne ses maux lorsque la nuit ferme la parenthèse du jour.
Seule, isolée, peinée, chagrinée, elle chantait une mélodie qui faisait frissonner un malade.
Une mélodie qui réveillait l'empathie …
Une mélodie qui faisait roucouler, les pigeons
Une mélodie qui fit apparaître la lune dans sa splendeur …
Une mélodie qui préfigurait un avenir tumultueux…
Une mélodie qui réveillait l'endormi
Une triste mélodie chantée par une belle voix
Écoute….
Cette mélopée !
Les pieds engourdis, le visage plein de larmes, le cœur en lambeaux, wourel traînait les pieds, pour retrouver sa maman agonisante.
Elle pensait à ce qu'elle allait dire à sa mère qui espérait tellement sortir du gouffre .Mais le destin semblait ne pas vouloir que sa mère guérisse…
Elle, tout comme sa mère avait eu l'illusion qu'il les aiderait raison pour laquelle, Wourel l'avait appelé pour la première fois, il y a de cela un mois pour lui parler de la maladie de sa mère. Elle n'y croyait pas quand celui-ci lui demanda de venir avec sa mère à Dakar, capital du Sénégal...
Elles arrivèrent un soir sur Dakar, fatiguées, affamées mais pleines d'espoir.
Gorel accueillit sa sœur et sa nièce dans l'une de ses maisons en construction qui se trouvait à 20 minutes de chez lui ...
Aucune pièce n'avait de porte ni de fenêtres, tout était ouvert béat, une maison sans eau ni électricité...
Wourel s'étrangla lorsque son oncle lui affirma qu'elles allaient habiter dans cette maison en construction, en attendant qu'il leur trouve un appartement...
Elle lit dans le visage de sa mère, de la peine et de l'amertume.
Wourel pour donner du courage à sa mère sourit et remercia gracieusement son oncle …
Qui rapidement s'en alla en les laissant son adresse, car il, il était appelé par le travail.
Assia regarda sa fille avec peine mais Wourel s'empressa de la serrer dans ses bras …
-Maman ne t'inquiètes pas, nous allons bientôt rentrer inchallah. Prions juste que tu te rétablisses rapidement…
-wouriyam, tu ne vois pas qu'il n'y a aucune sécurité ici, on peut nous tuer …
-S'il te plaît néné soit positive, attends, je vais aménager une chambre et tu verras .Viens couches toi ici dit-elle en étalant une natte dans la véranda…
Puis elle s'engagea à rassembler les pierres et la moitié des briques. Elle Nivela le sol et finit par créer une plateforme conforme pour elles...
Elles n'avaient que leur deux petites nattes de prière, elle les étala côte à côte …, elle fit de l'un de ses pagnes un rideau pour la fenêtre et d'un drap pour la porte …
Elle récita les trois dernières sourates avant que sa mère ne vienne s'installer dans la chambre…
Et ce jour fut le début de leur calvaire. Wourel sentait le danger venir vers elles petit à petit.
Depuis ce jour elles n'avaient vu Gorel, il avait disparu, Wourel campagnarde, ne connaissant absolument rien de la ville, peinée à retrouver la maison de son oncle…
Elle avait alors suggéré à sa mère qu'elles aillent à l'hôpital avec les maigres sommes qu'elles avaient en attendant de revoir son oncle …
Elle n'avait pu faire que quelques analyses et leur argent s'épuisa
Wourel se lança alors à la quête de son oncle une nouvelle fois.
Chaque jour elle sonnait chez lui mais ses sonneries restaient infructueuses...
Elle finissait toujours par s'en aller bredouille retrouver sa mère sur la natte se tordant de douleur.
Malgré tout elle ne perdait pas espoir car elle se disait que son oncle était parti peut-être en voyage
Mais aujourd'hui tout était clair, il ne voulait pas les aider. Elle a été humiliée dans la rue, devant les passants.
Elle pleurait des larmes de regrets, d'amertume, de malheur.
Elle regrettait d'avoir eu l'espoir qu'il allait les aider. Elle regrettait d'avoir cru à ses mensonges. Il les avait juste fait venir pour les humilier et voir sa mère périr.
S'il avait bien l'intention de les aider, il ne leur mettrait pas dans sa maison en construction. Alors que lui il vit dans la plus luxueuse villa de Dakar.
Elle ne comprenait pas ce qui se passait autour d'elle. Elle ne contrôlait plus rien même pas ses larmes et ce fusain de sentiments qui s'emparaient de son cœur.
Elle releva le rideau de la chambre, sans porte ou sa mère était allongée gémissant de douleur. Son cœur se brisa en mille morceaux encore une fois. Elle pleurait silencieuse pour ne pas que sa mère l’entende. Elle devait se battre pour elle ...
-Woury tu l'as vu ? interrogea sa mère
-Maman, il n'est pas encore rentré de son voyage. Mentit-elle
Elle ne pouvait pas dire à sa mère l'humiliation qu'elle a reçu chez lui.
-Remettons nous à Allah, il est le meilleur sauveur.
Elle baissa le regard sur le corps de sa mère.
Lorsqu'elle vit ses pieds gonflés prêts à éclater ses larmes jaillirent à nouveau …
Incapable de regarder sa mère souffrir, elle essuya ses larmes,