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La lune d'or 2

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De nombreux invités, en cette soirée de février, évoluaient dans les salons de Mme Cormier, née Francisca Lirdès. On remarquait parmi eux un certain nombre de Mexicains, compatriotes de la maîtresse du logis. Celle-ci, ex-jolie femme d’une cinquantaine d’années, avait eu son heure de grand succès. En dépit de quelques aventures, elle avait su conserver une certaine apparence de décorum et avait assez bien élevé sa fille, aujourd’hui une grande et belle personne de vingt ans. Sa fortune, considérable, lui permettait un train de vie luxueux, de fréquentes réceptions. Celles-ci étaient généralement agréables, Mme Cormier s’entendant à recevoir. Mais les gens sérieux lui reprochaient l’éclectisme de ses relations et particulièrement son intimité avec des actrices dont la vie privée formait l’un des thèmes habituels des potins de salons.

Ce soir, parmi ses hôtes, on remarquait précisément la belle Jeanne Parvy, qui connaissait à l’Opéra des succès que la valeur de sa voix, assez médiocre, n’aurait pas suffi à expliquer. Elle était fort entourée, fort complimentée. Mais elle semblait distraite et son regard, fréquemment, se dirigeait vers l’entrée des salons, paraissant guetter une arrivée.

– Elle attend don Ruiz de Sorrès, chuchota en riant Maxime Cormier, neveu de la maîtresse du logis, à l’oreille d’un jeune homme de petite taille, d’allure souple et d’apparence vigoureuse, dont le nez de respectable dimension s’allongeait dans un visage mat aux yeux foncés, demi cachés sous des paupières ombrées.

Ce jeune homme réprima un tressaillement et dit avec une indifférence jouée :

– Vous voulez parler de ce Mexicain, ce fils d’un de nos plus opulents hacenderos, qui est très remarqué, paraît-il, très recherché par les plus jolies Parisiennes ?..|

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I
IDe nombreux invités, en cette soirée de février, évoluaient dans les salons de Mme Cormier, née Francisca Lirdès. On remarquait parmi eux un certain nombre de Mexicains, compatriotes de la maîtresse du logis. Celle-ci, ex-jolie femme d’une cinquantaine d’années, avait eu son heure de grand succès. En dépit de quelques aventures, elle avait su conserver une certaine apparence de décorum et avait assez bien élevé sa fille, aujourd’hui une grande et belle personne de vingt ans. Sa fortune, considérable, lui permettait un train de vie luxueux, de fréquentes réceptions. Celles-ci étaient généralement agréables, Mme Cormier s’entendant à recevoir. Mais les gens sérieux lui reprochaient l’éclectisme de ses relations et particulièrement son intimité avec des actrices dont la vie privée formait l’un des thèmes habituels des potins de salons. Ce soir, parmi ses hôtes, on remarquait précisément la belle Jeanne Parvy, qui connaissait à l’Opéra des succès que la valeur de sa voix, assez médiocre, n’aurait pas suffi à expliquer. Elle était fort entourée, fort complimentée. Mais elle semblait distraite et son regard, fréquemment, se dirigeait vers l’entrée des salons, paraissant guetter une arrivée. – Elle attend don Ruiz de Sorrès, chuchota en riant Maxime Cormier, neveu de la maîtresse du logis, à l’oreille d’un jeune homme de petite taille, d’allure souple et d’apparence vigoureuse, dont le nez de respectable dimension s’allongeait dans un visage mat aux yeux foncés, demi cachés sous des paupières ombrées. Ce jeune homme réprima un tressaillement et dit avec une indifférence jouée : – Vous voulez parler de ce Mexicain, ce fils d’un de nos plus opulents hacenderos, qui est très remarqué, paraît-il, très recherché par les plus jolies Parisiennes ? – Oui... un superbe garçon, fort intelligent, mais assez original. Il a vécu, dit-on, une partie de son existence dans la compagnie d’Indiens comanches, lesquels ont fait de lui un extraordinaire cavalier, un incomparable chercheur de pistes, etc. De même, il n’a pas son pareil comme tireur. Avec cela, un air de très grand seigneur, car il est de fort noble race, une aisance d’homme du monde, naturelle chez lui et qu’il tient sans doute de cette même race, des yeux magnifiques et pleins d’énigme, un caractère hautain, dominateur... et des idées un peu... comanches, sur la complète soumission de la femme à son seigneur et maître. – Ce qui n’empêche pas ces dames d’être en admiration devant lui, d’après ce que vous me dites ? – Eh ! don Manuel, il faut penser que le joug ne leur semblerait pas trop dur, posé par la main de don Ruiz ! Tenez, cette belle Parvy... elle en est folle. Je ne sais trop ce qu’elle serait capable de faire, pour lui plaire. Cependant, je ne le crois pas emballé. Jeanne Parvy est pour lui une fantaisie qu’une autre, vraisemblablement, chassera demain. – Elle est cependant fort belle !... très séduisante ! – Oui, mais, je vous le dis, don Ruiz est passablement original et sa nature froide, orgueilleuse, paraît peu susceptible d’éprouver une réelle passion... Ah ! le voici, je crois. Désirez-vous que je vous présente à ce compatriote ? Don Manuel répondit avec calme : – Non, je vous remercie. Il me revient à la mémoire que mon père eut jadis fort à se plaindre du père de ce don Ruiz de Sorrès. Ainsi donc, je me soucie peu d’entrer en relation avec celui-ci. – Je le comprends. Mais vous aurez l’ennui de le rencontrer parfois ici. Ma tante l’attire beaucoup. Vous comprenez, elle a une fille à marier..., et don Ruiz est un magnifique parti. Maxime s’interrompit, en désignant une mince et blonde jeune fille, à l’allure indolente, qui passait au bras de l’un des invités. – Elle n’est pas mal du tout, cette petite Trinidad Barral, la pupille de votre oncle, cher don Manuel !... Et son talent de harpiste est réel. – N’est-ce pas ? Nous allons l’entendre tout à l’heure, je crois. – Certainement... Et, peut-être, Jeanne Parvy acceptera-t-elle de chanter. Veuillez m’excuser, cher ; ma tante doit avoir besoin de moi, car je la vois qui me fait des signes là-bas. Et Maxime, le jeune dandy, s’éloigna dans la direction où flamboyait la robe violette de dona Francisca. Demeuré seul, Manuel Ferrago reporta son regard vers don Ruiz. Celui-ci, de son allure hautaine et légèrement nonchalante, se dirigeait vers la maitresse de maison, très occupée à mettre en train le programme de sa soirée. Grand, souple, harmonieusement proportionné, il portait l’habit avec une élégance de race qui n’avait rien de commun avec celle des dandies présents dans ces salons. Ainsi que l’avait dit Maxime Cormier à don Manuel, il était très grand seigneur et semblait aussi à l’aise dans ce milieu mondain que dans la prairie, parmi ses amis comanches. Comme il tournait la tête, Manuel Ferrago vit les yeux sombres et altiers, les yeux superbes et quelque peu énigmatiques dont la profonde séduction frappait aussitôt, dans ce visage ambré aux beaux traits virils et durs. Le jeune homme murmura : – Eh oui, il est bien !... très bien ! Mais il ne doit pas avoir une nature facile ! Pas plus avec le fils qu’avec le père, dona Hermosa ne manquera de difficultés pour mener à bien ses desseins. À cet instant de ses réflexions, don Manuel fut abordé par la jeune fille blonde que Maxime Cormier avait désignée sous le nom de Trinidad Barral. Elle venait de congédier son cavalier, avec un sourire gracieux qui s’associait fort bien à la câlinerie féline des yeux clairs, ombrés de cils légers. Sa main se posa doucement sur le bras de Manuel Ferrago. Sa voix un peu chantante demanda, très bas : – Que regardez-vous ainsi avec cet air absorbé, Manuel ? Il répondit sur le même ton : – Eh ! qui voulez-vous que je regarde, Trinidad, sinon ce don Ruiz de Sorrès qui, franchement, ne paraît pas le premier venu ! – Il ne l’est pas, en effet. La voix de Trinidad restait paisible, mais une lueur avait jailli entre les cils blonds. Don Manuel ricana légèrement. – Il vous plaît, à vous aussi ? Question oiseuse, je pense ? Elle sourit à demi, en ripostant : – Tout à fait oiseuse, en effet. Mais ne soyez pas jaloux, Manuel. Don Ruiz doit trop être le fils de son père pour accorder autre chose que de la haine à la fille de dona Hermosa de Chantelaure. – Et la fille de dona Hermosa, je l’espère, n’aurait jamais la coupable faiblesse d’éprouver d’autre sentiment à l’égard du fils de don Pedro ? Le regard du jeune homme s’enfonçait dans celui de Trinidad. Celle-ci eut un rire étouffé, plein de moquerie, tandis que ses claires prunelles devenaient caressantes, suavement douces. – Je pense bien que vous n’en doutez pas, Manuel ? Vous êtes parfois trop méfiant, mon cher ; c’est un vilain défaut dont il faudra vous corriger, quand vous serez devenu mon mari... Allons, donnez-moi votre bras. Je crois que le moment est venu de me faire entendre. Quelques instants plus tard, les sons de la harpe résonnaient dans les salons où se groupaient, attentifs, les hôtes de Mme Cormier. Trinidad Barral – bonne musicienne d’ailleurs – avait choisi cet instrument parce qu’il lui permettait de mettre en valeur de jolis bras très blancs, des mains fort bien faites. Généralement, elle portait de longues robes flottantes, d’étoffes souples et légères, et se coiffait à la grecque. De sa mère, elle tenait l’allure féline, la séduction du sourire, du regard câlin, qui savait se faire si angéliquement doux. Ce charme, et une grande fraîcheur de teint, compensaient une irrégularité de traits plus accentuée chez la fille que chez la mère. On disait généralement de Mlle Barral : « C’est une jolie fille », sans songer à détailler le nez trop gros, la bouche un peu grande, le menton mal fait. Des applaudissements saluèrent la fin du morceau de Rameau exécuté par la jeune fille. Après quoi, Jeanne Parvy, sur la demande de Mme Cormier, consentit à chanter un air des Huguenots. Le bal commença ensuite... et peu après, don Ruiz, qui ne dansait jamais, s’éclipsa discrètement. Sa voiture l’emporta au trot d’un admirable attelage vers le somptueux hôtel de l’avenue du Bois, acquis par son père un an auparavant. Tandis qu’il traversait le vestibule décoré de précieuses mosaïques, un valet de pied s’approcha et l’informa que don Pedro désirait lui parler. Ruiz gravit l’escalier de marbre et, au premier étage, entra dans l’appartement de son père. L’hacendero était couché. Sur l’oreiller, son visage ressortait jauni et altéré. Il souffrait depuis deux ans d’une maladie de foie, dont il n’ignorait pas la gravité. Mais son indomptable énergie avait jusqu’ici dominé la profonde lassitude physique. À la vue de son fils, il ébaucha un sourire en disant : – Te voilà, Ruiz ? Tu ne t’es pas attardé chez cette excellente dona Francisca ? – Non, selon mon habitude. Je ne serai décidément jamais un mondain, mon père... Mais vous ne dormez pas encore ? Souffrez-vous davantage, ce soir ? – Non, pas plus. Mais l’insomnie me tient, je le sens, et j’en ai pour le reste de la nuit. Alors j’ai pensé à te voir, Ruiz, car, dînant en ville, tu es parti assez tôt aujourd’hui. Et j’ai pendant ce temps reçu quelque chose... Il prit une petite boîte sur sa table de nuit, tout en continuant : – Tu sais que j’avais écrit à la supérieure de Sainte-Colette pour lui demander de faire faire par une de ses religieuses, bonne miniaturiste, le portrait de Rosario. Je l’ai reçu ce soir... De la boîte, il sortit une miniature qu’il tendit à Ruiz. Celui-ci la prit sans empressement et attacha son regard aussitôt intéressé sur la ravissante figure de toute jeune fille, à l’ovale délicat, aux traits d’une rare perfection. Les lèvres pourprées avaient un demi-sourire charmant, un peu mystérieux, les yeux d’un bleu foncé restaient sérieux, doux, songeurs, dans l’ombre des cils bruns. Une coiffure de couvent, bien tirée, s’essayait à discipliner une sombre chevelure dont les boucles rebelles s’échappaient, tentaient de s’émanciper. Elle ne réussissait pas à enlaidir Rosario de Chantelaure, dont la beauté pouvait soutenir victorieusement la comparaison avec celle des plus jolies femmes. Don Pedro interrogea : – Eh bien, Ruiz ? Qu’en dis-tu ? Le jeune homme répondit d’un ton net et décidé : – Elle me plaît, mon père. – Je m’en doutais bien ! Si difficile que tu sois, il ne pouvait guère en être autrement... Et elle est, paraît-il, fort intelligente, elle a parfaitement profité de l’éducation reçue là-bas. D’après ce que m’ont écrit la supérieure et l’abbé Vandal, sa nature est noble, loyale, très ardente pour accomplir ce qu’elle croit être son devoir... mais orgueilleuse, assez difficile à diriger, surtout pour qui ne sait pas gagner son affection. Dans la dernière lettre qu’il m’écrivait avant sa mort, l’abbé me disait d’elle : « C’est une âme très pure, un cœur aimant et généreux. Toutes les séductions physiques et morales, cette enfant les possède. Mais don Ruiz devra user de précaution pour ne pas heurter une nature sensible, délicate, un peu volontaire, un peu repliée sur elle-même aussi, par crainte de la vie peut-être. » Don Ruiz eut un rire d’ironie. – En résumé, le bon abbé aurait voulu que cette jeune personne peu facile – car voilà bien ce qui ressort de ces considérations – trouvât en moi un mari disposé à subir ses caprices. Eh bien, ce ne sera pas précisément le cas. Si Rosario est volontaire, tant pis pour elle ! Il faudra qu’elle plie, qu’elle cède... et qu’elle ne compte jamais avoir raison de moi par son charme, sa coquetterie, ses caresses. La voix du jeune homme s’était faite inflexible et dure. Puis il sourit de nouveau, avec un peu de raillerie, en levant les épaules légèrement. – Les femmes s’aperçoivent aussitôt à qui elles ont affaire et modifient leur manière en conséquence. Je suis persuadé que Rosario ne me donnera pas la moindre difficulté sur ce point. – C’est très possible... d’autant plus qu’elle ne peut manquer d’être fort amoureuse. Oh ! je n’ai pas d’inquiétude au sujet de votre futur ménage ! Le seul point noir pour moi, c’est l’existence probable de cette Hermosa. – J’ai vu aujourd’hui Manuel Ferrago, chez dona Francisca. – Manuel Ferrago ? Il est à Paris ? Chez son oncle, naturellement ? – Oui. Je m’en suis informé près de dona Teresa. Celle-ci le dit fiancé à Trinidad Barral. Don Pedro secoua la tête. – Ces Ferrago, plus que jamais, ont besoin d’être surveillés de près. J’ai toujours flairé quelque manœuvre, dans le fait que ce vieux don Ramon, prétendant que dona Hermosa avait été tuée par les Indiens, s’était fait donner la tutelle de l’enfant. Soi-disant, la mère, dans l’éventualité d’un malheur l’atteignant au cours de cette expédition, lui aurait confié le soin de veiller sur sa fille. Je sais qu’il a exhibé à l’appui de son dire un papier parfaitement en règle. Mais si dona Hermosa a survécu, rien n’empêche qu’elle l’ait écrit après sa soi-disant mort, en y mettant une date antérieure. – Évidemment. C’était là un moyen de nous faire croire à cette mort et d’endormir ainsi notre vigilance. Malheureusement pour elle, ce n’est pas chose facile. Nous sommes fort défiants... et nous avons éventé le piège. Comme vous, mon père, je persiste à croire que dona Hermosa vit toujours, qu’elle est cachée, bien cachée... mais qu’un jour nous la retrouverons. Le jeune homme songea un moment, puis ajouta : – Maintenant que les Ferrago et la petite Barral sont à Paris, je crois qu’il serait bon de les tenir sous une constante surveillance. Peut-être, un jour, finiront-ils par nous mettre sur la piste de dona Hermosa. – Voilà une excellente idée ! Mais qui chargeras-tu de cette surveillance ? – Le Castor-Franc est ici en ce moment. Il sera enchanté de suivre cette piste. Cristobal, qui est un habile homme, lui prêtera son aide. – Parfait. Oui, il serait temps de la débusquer, la Panthère, comme dit notre ami l’Élan-Rapide, car du moment où elle se terre, c’est qu’elle médite de bondir sur nous à la première occasion propice. – Je n’en doute pas. Mais nous sommes heureusement sur nos gardes. Sa fille était là, ce soir. Elle paraît assez ensorceleuse, elle aussi. – A-t-elle cherché à exercer son charme sur toi, mon cher ami ? Un sourire entrouvrit les lèvres de Ruiz. – Elle n’en a pas encore eu le temps, mon père. Voilà seulement quatre ou cinq fois que nous nous rencontrons, chez Mme Cormier... et, comme vous le pensez bien, je n’ai pas cherché à me rapprocher d’elle. – J’en suis certain ! Mais il pourrait faire partie du plan ennemi que la jeune personne cherchât à te circonvenir. Si elle tient de sa mère, elle ne doit douter de rien et s’imagine sans doute arriver facilement à son but près de toi. Don Ruiz se mit à rire. – Je ne suppose pas qu’elle ait cette prétention... à moins qu’elle ignore les faits qui se sont passés naguère. – Ce n’est pas impossible. Peut-être même lui a-t-on laissé croire à la mort de sa mère... Enfin, ceci nous importe peu. Ce n’est pas Mlle Barral qui m’inquiète, mais dona Hermosa – la pseudo-morte. Voilà neuf ans qu’elle a disparu... neuf ans que sa trace et celle de Corpano, suivies jusqu’à Tolano, chez cette canaille de Pedrito, n’ont pu ensuite être retrouvées. Depuis lors, j’ai fait faire des enquêtes secrètes, sans parvenir à acquérir la certitude de son existence. Cependant, j’ai fait surveiller les Ferrago. Je vais continuer ici... et nous finirons bien un jour ou l’autre par dépister cette femme introuvable ! – J’en suis persuadé ! Mais je vous dis bonsoir, mon père, car il est temps de vous reposer. – Attends, Ruiz... Il faut nous décider pour ce mariage. Rosario a seize ans. Je voudrais te voir marié le plus tôt possible, car cette maladie qui me mine fait chaque jour de notables progrès et peut m’enlever bientôt... Ruiz saisit la main amaigrie, en disant avec une sorte de violence : – Ne parlez pas ainsi, mon père ! Bien soigné, vous vous remettrez et vous demeurerez près de moi, vous qui êtes ma seule affection. Une profonde émotion changea pendant quelques secondes le regard qui s’attachait sur le jeune homme avec une orgueilleuse complaisance. – Oui, nous nous sommes fortement aimés, tout en ne nous le disant guère, mon cher enfant. Mais il faut s’incliner devant l’inévitable... Et je voudrais qu’une autre affection fût là pour prendre la place de celle que tu perdras. – Aucune ne remplacera jamais la vôtre ! Mais si cela doit vous être agréable, j’accepte très volontiers de me marier maintenant. – Eh bien, j’irai la semaine prochaine voir cette petite Rosario et je lui ferai connaître les dernières volontés de son père. Nous fixerons ensuite la date du mariage, à ton gré. – Cette date m’est indifférente. Mais ce à quoi je tiens, c’est d’éviter l’ennuyeuse corvée de faire ma cour à cette petite pensionnaire. – J’arrangerai cela. Tu pourras faire sa connaissance au moment des fiançailles, puis revenir seulement la veille de la cérémonie, qui aura lieu au couvent. – Très bien. Et sur cette approbation, don Ruiz prit congé de son père.

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